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3,6

sur 852 notes
J'ai pris tant de plaisir à lire « Et toujours les forêts » que j'ai replongé illico dans « Ces orages-là ».
Toujours là l'écriture au scalpel de Sandrine Colette qui happe le lecteur, mais pour une histoire totalement différente.
On entre tout de suite dans la traque, celle de Clémence qui fuit l'emprise d'un mari pervers narcissique. C'est effrayant de noirceur, et à chaque page, l'auteure sait nous faire frissonner avec l'évocation de ce prédateur qui ne veut pas lâcher sa proie. On entre vraiment dans la tête de Clémence, suivant pas à pas ses affres, ses doutes et sa peur pour cet homme qui la terrorise au point de l'empêcher de vivre sa vie. Même loin de lui, elle continue à douter d'elle-même et à se replier sur sa dépression, car l'emprise psychologique de l'homme tout-puissant poursuit sa sape destructrice.
En filigrane, il y a aussi une histoire mère fille avec une révélation en fin d'histoire.
J'ai aimé le personnage de Clémence, si fragile, mais aussi décidée à s'en sortir par tous les moyens.
Seul bémol, la rencontre avec le voisin Gabriel, un homme fragilisé par un drame personnel, que j'ai trouvé un peu forcée et racontée avec beaucoup de longueurs.
A part ce détail, j'ai apprécié ce roman noir de Sandrine Colette qui excelle à décrire l'enfer.

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Et un pas de plus pour Sandrine Collette vers la Littérature et son l'majuscule.
A vrai dire je ne sais même plus si je la lis pour ses histoires ou sa façon de remodeler notre langue, de nous inventer une grammaire encore plus belle.
Ou plus asphyxiante.
Par le jeu des ponctuations.
Par cette façon de mettre certains mots en relief, entre deux virgules, entre deux tirets, après un point.
"Elle le répète dans sa tête, tant qu'on souffre,c'est qu'on n'est pas mort. Aujourd'hui, elle est anesthésiée. Pas mal, pas peur : juste le vide. le rien du tout. Au fond, c'est pire que tout."
Est-ce cette façon chirurgicale d'écrire qui donne tant de tension à ses récits ?
Indiscutablement.
Même si elle écrivait "Oui-Oui se perd dans la forêt", les lecteurs les plus aguerris en auraient les tripes nouées.

Mais c'est Clémence cette fois qui a tendance à se perdre la nuit dans la densité des arbres, à demi-nue. Juste revêtue d'une culotte et d'une montre.
Pouvoir lire l'heure pour triompher si elle parvient à tenir trois heures sans être rattrapée par le monstre.
Mais qu'elle gagne ou qu'elle perde, ce sera toujours elle le gibier. Toujours elle qui sera frigorifiée, écorchée, terrorisée, humiliée.
Par son mari Thomas.
"Comme s'il y avait marqué proie sur son visage."

Amateur de thrillers psychologiques, j'ai été très surpris que Sandrine Collette s'aventure sur le terrain miné du pervers narcissique, de la façon dont celui-ci éloigne l'être prétendument aimé de ses amis et de sa famille, de l'illusion qu'il donne toujours en société d'être quelqu'un de charmant et bienveillant. Alors que derrière ce masque ne se cache que le visage abject et cruel d'une bête qui a piégé sa proie.
"Pourtant, il a l'air d'un gentil garçon. Il est bien élevé, il est calme, il est souriant."
Le plaisir de faire souffrir, de dominer, tout en étant vénéré par la femme qu'il a tellement détruite que même ses insultes deviennent, si ce n'est une musique, du moins un repère.
Des romans sur ce thème, j'en ai déjà lu beaucoup.
Je pense par exemple à Derrière les portes de BA Paris où l'idylle romantique cachait à l'héroïne les pires cauchemars. Mais aussi à Les blessures du silence de Natacha Calestrémé qui dissèquait à la façon d'un documentaire comment des femmes dont le seul défaut est de croire au grand amour peuvent en arriver à vivre recluses sous le joug du pire des salopards.

Alors oui, l'Auteure ( avec un A majuscule, j'insiste ) s'est éloignée cette fois de la nature. Pas de raz de marée, pas de vignobles, pas de steppes argentines ou de paysages volcaniques.
Juste un jardin de 350 mètres carrés, sinistre, que les arbres, fleurs et plantes se sont totalement appropriés. Celui de la nouvelle maison de Clémence.
Et toujours les forêts.

Oui également, le thème semble avoir été vu et revu et pourtant rarement avec ce postulat de départ.
L'enfer au quotidien, la manipulation, la victimisation sont bien sûr évoqués puisque ce sont les raisons qui l'ont poussé à s'enfuir.
"Elle est partie parce qu'elle n'en pouvait plus. Elle a compris que cela irait plus mal encore que ça n'allait."
Et non, elle ne va pas rencontrer un beau maître nageur à la piscine ni reprendre ses études pour devenir bibliothécaire.
Pas plus qu'elle ne va reprendre contact avec sa mère qu'elle n'a pas su protéger, plus jeune, de son salaud de beau-père.
Autrement dit, aller de l'avant lui est psychologiquement impossible.
Il lui reste le présent : Son travail de boulangère et une infinie solitude, une irréparable souffrance.
"Thomas a détruit en elle chaque parcelle de gaieté, traquant la moindre étincelle, le moindre espoir."
"Etre mal tout le temps. Encore et encore."
Sandrine Collette n'est pas réputée pour la luminosité de ses écrits, même si certains de ses romans laissent filtrer un mince rayon d'optimisme.
Et même si Clémence est enfin libre, en fin de compte elle est toujours aussi prisonnière de son passé.
Toujours enchaînée.

Elle n'a plus rien. Plus de repères, plus de famille, à peine une amie, un simulacre de vie qui n'a aucun sens.
"Elle le sent, qu'elle est aussi petite et aussi minable que ce qu'il lui a mis dans le crâne."
Elle a fui son tortionnaire de mari mais ce qu'il lui a inculqué est toujours là. Elle n'est bonne à rien.
Il l'a lobotomisée à force de la rabaisser, de lui dire les pires insanités ou l'obliger à respecter son bon vouloir.
Sous peine d'une punition pire encore que les choses dégradantes demandées.
"La passion de Thomas, c'était cela. Détruire."
Alors certes, elle l'a quitté.
Mais il est toujours là, omniprésent.
La terreur de le recroiser également parce qu'elle est certaine qu'il la recherche.
Alors elle souffre en continu. de ses peurs, de sa solitude, de son invisibilité.
"A elle, il ne reste que cette fichue saloperie de transparence."

Et le plus affreux ce ne sont pas ces symptômes de stress post-traumatique. Ce sont ces pulsions qui la poussent à retrouver Thomas.
Comme s'il y avait entre eux un cordon ombilical impossible à couper tout à fait.
Comme si elle était victime du syndrome de Stockholm. Après tout, si Thomas était tel un ravisseur de rêves romantiques, ils ont aussi partagé quelques rares bons moments. Et même dans les mauvais elle avait au moins le sentiment d'exister.
Il vaut mieux être seul que mal accompagné ? Pour Clémence la question se pose réellement.
"Si seulement elle était sûre de ne pas vouloir qu'il la trouve."
Sandrine Collette nous décrit avec Talent ( avec un T majuscule ) ce phénomène d'emprise.
Malgré tout ce qu'il lui a fait subir, Thomas continue à agir sur Clémence comme un aimant.
Et même si la maltraitance est psychologique ( qui est à mon sens aussi répugnante si ce n'est plus que la violence domestique, bien plus vicieuse également ), on comprend en entrant dans la tête de l'héroïne à quel point il est difficile voire insurmontable pour certains conjoints ( des femmes le plus souvent ) de quitter le domicile conjugal, de demander de l'aide, de sortir de cette spirale infernale. D'autant plus quand il y a des enfants. C'est plus compliqué que le simple déni ou le repli sur soi.
Etre mal accompagné est tout simplement préférable dans certaines circonstances.

Ces orages-là narre avec beaucoup de justesse le quotidien et les pensées de cette femme vieille avant l'âge, perdue entre un passé presque rassurant malgré son aspect ignoble et des espoirs de vie meilleure, de projets qui n'aboutiront jamais, ce qui la rend à fleur de peau.
L'histoire ne s'arrêtera pas à ces simples aspects moraux et de nombreux évènements donneront une tournure progressivement différente à la vie de Clémence. On n'est pas dans un thriller avec des rebondissements incessants mais la situation va évoluer parfois de façon surprenante.
Jusqu'à la fin, amorale ou on ne peut plus normale, chaque lecteur sera libre de se faire son opinion.

Les oeuvres de Sandrine Collette revisitent parfois les contes ou se veulent des fables modernes. Je n'ai pas du tout eu cette impression avec celui-ci même si le hasard fait parfois un peu trop bien les choses. On est ancré dans une bien triste réalité. Je n'ai qu'un regret, c'est ce passage où elle fuit, hagarde et terrorisée, et où elle va trouver refuge chez un parfait inconnu. Vu sa situation et son passé avec la gente masculine, j'ai pour ma part trouvé ce moment charnière totalement Incohérent. Avec un I majuscule.
Mais c'est une goutte d'eau dans un livre somptueusement écrit, riche en émotions et en réflexions, qui ne devrait laisser personne insensible.


( Avec une petite pensée pour feu mon arrière-grand mère, qui elle aussi se prénommait Clémence. )

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Chaque roman de Sandrine Colette est un beau récit d'une lutte intérieure, mais également d'un compagnonnage d'un être et de son chagrin.

En ouvrant un nouvel ouvrage de l'auteure française, même sans avoir épluché la 4ème de couverture, la magie opère.
La recette incollable est toujours la même: un être cabossé nous est présenté et en à peine quelques lignes nous embrassons son histoire, nous partageons ses peines, nous rentrons tête la première dans ce nouvel univers instable et oppressant.

Parce que Sandrine Colette sait saisir l'absurde des relations, la grande farce dont les humains se font les héros avec constance, dans les rires mais très souvent dans les larmes.

Dans Ces orages-là elle dissèque la violence domestique, la violence faite aux femmes, son impact, son onde de choc, sa force de destruction massive.
Et avec une plume merveilleuse qui ne cesse de s'épaissir, elle crée une langue en ébulition à l'intérieur de laquelle explosent des images crues et inconfortables.
Et lorsque le tragique s'approche, cette langue de toute beauté malgré les horreurs qu'elle raconte, se gonfle comme pour transcrire au mieux les cris intérieurs du personnage principal.

De chaque roman de Sandrine Colette j'en tire des leçons de vie. 
Si je devais résumer celle-ci en une phrase cela donnerait:

Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elles sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide, beaucoup plus laide…

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Clémence , une jeune femme de trente ans court , court dans les bois.

Elle court à moitié nue, c'est l'été , il fait chaud , elle a peur, son sang est comme glacé à l'intérieur, poursuivie par un homme ses nerfs sont à vif, elle écoute , écoute ….il faut que ça s'arrête ….
Un mois plus tard , elle quitte le domicile , démissionne de son travail .

Elle s'est enfuie …délivrée du monstre , du chantage, de la peur atroce, des soirées abruties d'insultes , des tremblements, de la panique , de la traque, de l'emprise , de la crainte , de l'humiliation, de la sensation d'être une proie ,son cerveau constamment en alerte .
,Elle signe dans une agence ,tente de se reconstruire dans une maison fissurée , petite et laide ,étroite , moche…..
Comme sa vie, petite , rabougrie , elle est meurtrie ..

Qui peut comprendre cela? .

Est- elle capable de pardonner? .

C'est un thriller glacial ,oppressant , qui mêle intense approche psychologique et symbolisme, il sonde la part animale de chacun de nous.
Le lecteur est plongé au coeur du cerveau de cette femme sous emprise , au bout du rouleau , un désespoir sans nom, une noirceur extrême , roman introspectif , vertigineux , éclairé tout de même par le jardin paradisiaque qui entoure la maison , pendant lumineux de la forêt très sombre du début mais surtout par la présence du vieux voisin , au prénom prédestiné , Gabriel , Clémence , libre en apparence , évolue dans une cage mentale , étroite où elle se sent piégée , même Gabriel n'imagine pas de quoi est capable Clémence , sa rage intérieure, cette petite chose fêlée , transparente, persuadée comme toutes les victimes de harcèlement , convaincues de leur insignifiance coupable, de leur faiblesse à cause de leur relation toxique .
Gabriel est une bouée , un rocher pour Clémence .

Il prend cette petite maigrichonne sous son aile , devinant la rupture ,l'emprise quelque chose de terrible ….

Elle porte en elle les violences psychiques qu'elle a subies et dont elle ne parvient pas à se défaire , une terreur sans nom ….

L'écriture est tendue , clinique , brute , parfois minimaliste,, le récit vertigineux , noir , aux allures de catastrophe m'a souvent mise mal à l'aise ….
J'avais lu un autre roman de cette auteure et beaucoup aimé ….
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Et si le plus dur dans une relation toxique n'était pas de partir mais de se reconstruire … ???

Bien qu'inconditionnel de Sandrine Collette depuis plusieurs années, je suis resté sur un avis mitigé et plutôt déçu avec ce nouveau roman qui aurait pu rester au stade d'une simple nouvelle vu la taille du roman (235 pages). Tout compte fait, dans ce roman, elle nous dévoile toute l'horreur vécue par une femme trentenaire et toute menue, maltraitée et rabaissée, sous l'emprise de son compagnon, Thomas, en permanence. Son salut est d'avoir organisé sa fuite pour se libérer une fois pour toutes de cet être tentaculaire et opprimant. S'il n'y a pas eu de coups portés ni d'actes de violence physique à son encontre, Clémence garde en elle un traumatisme psychologique colossal et perturbant. Et les premiers pas (et les efforts entrepris en ce sens, bien que difficiles à assumer et réaliser) vers une nouvelle vie vont lui être précieux ...

Cependant , "Ces orages-là" est un livre-témoignage et récit introspectif poignant qui a pour mérite d'aborder les violences sexistes et conjugales ainsi que les relations toxiques différemment, un sujet de société hélas bien réel.
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Clémence a trouvé le courage de quitter Thomas son compagnon, pervers, manipulateur, tortionnaire au bout de trois années de vie commune.

Elle a tout subi de sa part, en particulier les jeux au cours desquels il détient tous les pouvoirs, même s'il lui promet qu'elle aura une chance. le plus pervers de tous étant, celui où il lui dit de courir la nuit, dans la forêt près de sa maison de famille, forêt qu'elle ne connaît pas, en lui promettant de lui laisser une chance de lui échapper. Elle a trois heures pour cela, elle court, elle court, à perdre haleine (et la raison) mais ne respectant pas la règle qu'il lui impose, il la rattrape évidemment, et si elle refuse de courir, le châtiment tombe comme un couperet…

Elle a réussi à emménager dans une vieille maison, à retrouver un travail dans une boulangerie, où elle pétrit la pâte en compagnie de Flo qui rêve d'ouvrir sa propre boulangerie. Elle aperçoit les clients, derrière la vitre, son seul « contact » avec l'extérieur.

Elle a vaincu la peur du partir, soutenue par Manon, l'amie d'enfance qui est toujours là, prête à l'aider…

Il faut franchir l'étape suivante : couper la dépendance au tortionnaire et récupérer un peu d'estime d'elle-même. Mais la peur est là, chevillée au corps, elle scrute la rue lorsqu'elle part à l'aube en vélo pour la boulangerie.

Les étapes conduisant à la libération sont certes bien décrites, mais Clémence m'est restée étrangère de bout en bout de ma lecture ; je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour elle et la chute a fini de me conforter dans ce ressenti…

J'ai bien aimé Gabriel, le voisin malentendant de Clémence, dont le fils s'est suicidé il y a quelques années : il avait entendu sonner le téléphone, mais entre la « surdité » et les numéros masqués, il n'était pas arrivé à temps… lui aussi est un écorché vif, mais il est d'emblée sympathique et c'est grâce à lui que j'ai réussi à terminer le roman. C'était ma deuxième tentative, n'ayant pas pu m'intéresser suffisamment à la version audio…

En fait, j'aurais dû me contenter de lire le résumé et ne pas insister, mais je suis, hélas, du genre à persister…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je le commente dans la foulée, presque dans l'urgence. Je suis encore sous l'effet de la plume de l'auteure qui toujours me bouleverse.
Dans ces orages-là, on retrouve Sandrine Collette dans un style très différent. J'avais été habituée à des ambiances de fin du monde et voici que je la lis dans un registre plus intime, très psychologique avec un style plus poétique.
On suit l'histoire de la fragile Clémence qui vient de fuir une relation toxique d'emprise avec Thomas, un manipulateur pervers et sadique. le gendre idéal qui se transforme en démon dans le huis-clos du couple. Un salaud.
Clémence n'en mène vraiment pas large et se rend compte que malgré sa nouvelle maison, son nouveau travail et sa nouvelle vie, elle reste très durement sous l'emprise de son ex, dans un état d'alerte et de stress permanent qui la ronge de l'intérieur. Elle n'a aucun répit, même si elle est partie et qu'il n'est physiquement plus là. Dans son esprit, il est toujours présent.
Elle est toute frêle et maigre mais aimerait être «grande et fort», pour se défendre ou espérer lui faire du mal.
Soutenue par sa très bonne amie Manon, elle sait qu'elle a bien fait, qu'il fallait absolument qu'elle parte, mais quelque part, elle s'en veut, le plaint presque. C'est un comportement typique des victimes d'emprise psychologique.
C'est un cheminement intérieur que nous donne à suivre Sandrine Collette. On est comme plongée dans la psyché de Clémence, on a un accès total à ses pensées, ses tergiversations, ses doutes et surtout son angoisse, et c'est quelque chose que j'adore dans les romans. C'est presque pour cette raison que j'en lis, je suis fascinée par la richesse de l'esprit humain, ce qui se passe dans les têtes, qui n'est jamais ni blanc, ni noir. Sandrine Collette réalise cet exercice avec finesse et délicatesse, le portrait de Clémence est remarquable.
On n'est pas dans de la noirceur gratuite, contrairement à d'autres de ces romans. Je peux même dire qu'il y a un peu de tendresse et d'humanité, que Clémence trouve dans son jardin en friche, dans le sourire des clients de sa boulangerie, dans la contemplation des poissons rouges, qui illustrent par ailleurs joliment la couverture du livre. Elle se rattache aux petites choses dans sa nouvelle solitude. Heureusement, elle arrive à construire des amitiés malgré sa grande méfiance envers les autres.
Bien que fictif, ce livre, au delà de ces qualités littéraires, fait avancer la cause féministe en dénonçant les violences faites aux femmes. Je ne dis pas qu'il apporte des solutions pour autant, on est d'accord !
Pour aller plus loin sur le triste thème de l'emprise dans le couple, je vous suggère les lectures passionnantes de deux romans la deuxième femme de Louise Mey et à trop aimer de Alissa Wenz.
Vous l'aurez compris, ce roman est pour moi un coup de coeur !
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Sandrine Collette est de ces auteurs qui possèdent un style bien particulier. Une écriture percutante, des thématiques anxiogènes et le tout vous prend à la gorge et vous étreint jusqu'à la fin.

Cette fois, elle traite de la violence conjugale, de l'emprise que le pervers narcissique a sur sa victime, sa proie.

Clémence est une jeune femme fragile, peu sûre d'elle. Lorsqu'elle rencontre Thomas, elle ne voit pas que le piège se referme sur elle. Isolée, privée de ses proches, il la rabaisse, l'humilie, la terrorise. Jusqu'au jour où elle fuit. Mais elle emmène avec elle ses angoisses, ses doutes et c'est ça que Sandrine Collette explore dans son roman. Clémence finira t-elle par trouver la paix ? A vous de voir ;-)

Pour ma part, je me suis laissée emporter par la plume magnifique de l'auteure et par la manière dont elle a décortiqué les pensées de sa jeune héroïne.
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Nuit noire, dans une épaisse forêt, la traque a commencé, l'hallali est proche car la bête est acculée. Une partie de chasse en guise de prologue pour le nouveau roman de Sandrine Collette ? Pourquoi pas, mais avec cette auteure spécialiste des thrillers haletants, il faut s'attendre à quelque chose d'un peu plus original, voilà pourquoi la proie ici n'est autre que Clémence, 30 ans, qui tente d'échapper aux violences de Thomas, son conjoint depuis 3 ans.

Après nous avoir entraînés dans des univers d'apocalypse, l'auteure nous ramène ici dans un roman très intimiste et très actuel où elle nous décrit par le menu le combat d'une jeune femme pour survivre après s'être extirpée d'une relation conjugale toxique. Bien sûr, Sandrine Collette n'a pas dérogé à une de ses habitudes, elle mise beaucoup sur l'omniprésence de la nature dans ses scénarios, de la puissance maléfique de la forêt du début, elle passe au cocon protecteur du jardin. le parallèle établi entre Clémence qui tente de se reconstruire et le demi-poisson rouge, mutilé mais vivant, qui nage dans son bassin, est tout simplement magnifique.
de sa plume sèche,acérée et addictive, si caractéristique de ses écrits, elle narre les difficultés rencontrées pour échapper à l'emprise d'un manipulateur qui a su vous isoler de tous vos amis, qui vous a persuadé que sans lui, vous n'êtes rien du tout. Comme si elle parlait d'un sevrage tabagique, elle décrit les petites victoires et les moments où la rechute est si proche. L'intensité dramatique est tellement forte que j'ai fini la lecture en apnée tant j'avais peur pour l'héroïne.
Après ces différentes périodes de confinement, le sujet est encore plus d'actualité. Sandrine Collette en a fait un roman puissant auquel j'accorde un 20/20.
Clémence, un beau prénom, si doux, aux effluves de pardon...
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Clémence a vécu trois ans avec Thomas une personne adorable, en apparence. Parce qu'en privé, il se révèle être manipulateur et destructeur. Son truc à lui à part démolir l'estime de soi de sa copine? La faire courir dans la forêt en petite culotte. Elle doit lui échapper pendant trois heures.
Un jour, Clémence trouve la force de s'enfuir et de repartir à zéro. Mais Thomas ne semble jamais bien loin. Surtout qu'elle reste malgré elle très éprise de son bourreau.
Un roman très noir. C'est du Sandrine Collette. On s'y attend.
J'ai eu un peu de mal avec l'écriture. Parfois un peu perdue.
Et je n'ai pas accroché avec Clémence malheureusement. le récit ne m'a pas pris aux trippes. J'avais pourtant adoré juste après la vague.
Je n'arrive pas à retrouver ce truc qui me tenait en haleine et qui m'était mon coeur en ébullition.
Dommage.
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