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sur 1904 notes
Un horrible et dérangeant roman a priori improbable sur deux esclavagistes modernes, deux vieillards qui enlèvent un touriste pour en faire leur larbin. Ses conditions de vie sont celles d'un chien, le roman bascule peu à peu dans l'horreur absolue, pourtant ça reste crédible, on peine, on tremble pour le narrateur, mais surtout on est fasciné par cette écriture directe, cruelle, sans concessions, franchement gonflée !
Un thriller psychologique français qui m'a fait passer un excellent moment, décidément une auteur hyper inventive !
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C'est après découverte de la liste de Colette, « la séquestration dans le thriller » que je me suis procurée « Des noeuds d'acier » de Sandrine Collette. « Des noeuds d'acier » est le treizième lu de cette liste composée d'une sélection de thrillers où l'enfermement, la séquestration et l'isolement sont au premier plan.

« Des noeuds d'acier » est un thriller psychologique mais aussi un roman noir à l'histoire tellement sordide qu'elle semble parfois manquer de crédibilité. « Tous m'ont prouvé, les uns après les autres, que les histoires vraies dépassent l'imagination dans ce que l'homme peut avoir de déséquilibré et de dangereux. »

C'est un huis clos étouffant, angoissant, raconté sur un bon rythme. La psychologie des personnages est marquée dans la survie, la résistance et la résilience de l'être humain mais également dans ce qu'il a de plus noir, de plus pervers.

A la manière de Karine Giebel, avec un style rapide, concis, fort et teinté de « Délivrance » dans la folie quotidienne des deux vieillards qui séquestrent Théo.
Un seul bémol : l'histoire se noie parfois dans le quotidien du prisonnier…
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Sandrine Collette nous enseigne une chose importante avec ce court roman très noir: il n'y a pas que dans les fins fonds paumés d'Amérique qu'existent des personnes complètement dérangées!

Pour Theo, qui quitte la prison dans laquelle il vient de laisser quelques années de sa jeune vie, cette sortie va le mener de Charybde en Scylla. Et ce n'est rien de le dire!

Le récit est noir, glauque, étouffant et terriblement prenant. La situation dans laquelle se retrouve Theo a de quoi rendre le lecteur claustrophobe. On sent très rapidement arriver les choses; pourtant une fois commencé, impossible de lâcher le roman. Les personnages présentés dans ce joli petit coin de la France profonde sont hallucinants! La consanguinité doit être une tradition familiale pour en arriver à ce point!

Une lecture à bout de souffle donc (heureusement que le nombre de pages est limité). Et une conclusion qui s'impose : encore!!
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Collette a capté mon attention dès les premiers mots du bouquin et mon intérêt n'a jamais faibli. Un roman qu'on termine d'un trait, parce que plutôt court, mais également parce que l'histoire est si prenante, qu'on ne peut le mettre de côté. Bien qu'à un certain moment dans le bouquin un retournement de situation est plutôt prévisible, on passe outre ce détail parce que c'est rudement bien écrit. Une bonne histoire, une écriture efficace, une psychologie des personnages plutôt maîtrisée, bref tout y est pour passer un excellent moment de lecture. On étouffe avec le personnage principal, on angoisse, on a peur, on veut s'enfuir nous aussi, respirer un peu et se blottir dans une couverture chaude. Un très très bon premier roman, et je vais lire avec plaisir ce qu'elle a écrit d'autre.
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C'est l'histoire de Basile et Joshua, deux vieux frères agriculteurs qui ont besoin d'un petit coup de main à la ferme, que leurs rhumatismes ne permettent plus d'entretenir correctement. Leur attentionnée soeur va donc les aider à trouver une main d'oeuvre plus jeune, généreuse dans l'effort, qui sera nourrie et logée pour ses services.
... Ou sévices ?
Parce qu'avoir en guise de lit une planche, ça ne vaut même pas une étoile sur le guide Michelin. En outre, les chaînes aux bras, pour s'étirer, c'est pas franchement l'idéal.
De plus, avoir en guise de dîner un bout de lard ou une vieille patate ne permet pas toujours d'accomplir ses tâches le ventre plein et dans la plus grande sérénité.
Quelles tâches ? Oh, elles sont extrêmement variables : couper des bûches, herser un potager, arroser, sarcler, bêcher, nettoyer, faire la lessive, réparer le toit ; cultiver les haricots, potirons, salades, pommes de terre ou encore carottes.
Mais si jamais ça vous tente, rendez vous dans cette région de France aussi coupée du reste de la civilisation que certaines demeures isolées du désert du Texas, entourée de bois et de collines, où une communauté quelque peu dérangée vit en autarcie.

Après Misery de Stephen King, Les morsures de l'ombre de Karine Giébel et Les sept jours du talion de Patrick Senécal, j'ai renoué avec l'emprisonnement de particulier à particulier, apprenant d'ailleurs que le "captivity thriller" était un genre à part entière.
Annie Wilkes voulait obliger un auteur à ressusciter son héroïne de fiction favorite. Bruno Hamel et Lydia étaient deux personnages vengeurs souhaitant appliquer leur propre justice.
Avec des noeuds d'acier, j'ai découvert l'enfermement gratuit.
Autant parler d'esclavage.

Sandrine Collette publiait ici son premier roman, qui a obtenu le grand prix de littérature policière. J'avais craint une impression de déjà-vu par rapport aux romans que j'avais déjà lus mais finalement non. Sans aller jusqu'à dire que chaque page m'a plongé dans un univers totalement inédit, l'histoire n'est en aucun cas une redite des trois romans précités et a bel et bien sa propre originalité.

Théo, la prison, il connaissait déjà. Par passion et jalousie il a démoli son frère Max, ce qui lui aura valu dix-neuf mois d'incarcération.
"Je crois que je préfère crever plutôt que d'être renvoyé en prison" se dit-il, une fois la liberté retrouvée.
Ses voeux ne seront pas exaucés.
Le roman fait d'ailleurs un bref parallèle entre une condamnation officielle et un châtiment hasardeux. La faute à pas de chance ? Théo tombe de Charybde en Scylla. La peine était elle trop courte pour avoir réduit Max à l'état de légume ? Est-ce une forme de justice immanente ? Théo est-il finalement condamné à la réclusion à perpétuité, devenant même prisonnier, à l'instar de son frère, de ses propres pensées, de son propre corps ?
"Mes dix-neuf mois de prison, c'était de la rigolade à côté."

Ici nul besoin de décrire dans le détail les atrocités qui arrivent à Théo ou à son compagnon de cellule ( Luc, enfermé depuis huit ans ) : tout est dans l'économie de mots ou le non dit, et c'est peut être ce qui rend le roman plus effrayant encore. Sandrine Collette affirmait déjà son style, reconnaissable en quelques lignes et caractérisé par sa puissance d'évocation.
Le roman est court, mais rempli de petites phrases percutantes :
"Même les regards sont rares." "Nous oublions le langage." : Quatre ou cinq mots suffisent en effet parfois à décrire le froid et l'hostilité qui règne entre les protagonistes.
"Je n'ai pas ri depuis un an." démontre l'étendue du désespoir de Théo, qui n'a eu d'autre choix que de mettre son orgueil de côté et de se plier aux règles de l'étrange maisonnée. Perdant progressivement son statut d'être humain.

Parce qu'ici, être enfermé signifie devenir un animal. Un chien le plus souvent ( "Mon boulot, c'était d'aboyer si je voyais le renard." ), un cheval de labour à l'occasion, un gibier si l'on tente quelque chose pour s'échapper.
Un animal à qui on jette sa pitance à même le sol, qu'on récompense parfois s'il se comporte bien, et qu'à l'inverse on punit s'il désobéit ou montre les crocs. Les velléités de rébellion de Théo vont très rapidement être revues à la baisse.
Et quand Théo n'est plus considéré comme un animal, c'est pour mieux devenir un simple objet. Un jouet, une décoration ( il est dans la pièce mais c'est comme s'il n'existait pas ), un outil qu'on prend et qu'on jette, une poupée gonflable également à l'occasion, bonne à satisfaire les appétits de la soeur des deux dégénérés qui le trouve physiquement particulièrement à son goût.

Son relatif optimisme au début du calvaire ( "Aucun système n'est sans faille. Il y a forcément un moyen de s'en sortir." ) sera progressivement remplacé par un immense désespoir. ( "Et je suis infiniment, terriblement seul.", "Tout est si vain" ).
Même si on est beaucoup plus dans la suggestion que dans d'ignobles descriptions, pas grand chose ne nous est épargné dans la transformation physique ( "Ce visage, ce n'était pas moi." ) et surtout morale de l'invité forcé qui nouera des relations de plus en plus ambiguës avec ses deux hôtes tortionnaires.
Que ce soit l'épuisement ( "plus l'ombre d'une force" ), l'égoïsme ( même quand il s'agit de partager la rare nourriture avec son colocataire de cave, pourtant son seul repère )("seul mon avenir m'intéresse"), la fierté qui s'estompe elle aussi, la dignité qui s'efface au privilège de la survie pure et simple, jusqu'à la raison et la logique qui s'évaporent elles aussi progressivement.

Un roman étouffant, quasiment sans espoir, qui décrit presque trop bien comment briser un homme pourtant solide, auquel on s'attache beaucoup en dépit de ses erreurs.
Un livre qui annonçait d'emblée l'arrivée d'un nouvel auteur désormais incontournable sur la scène du thriller français.
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Un huis clos primitif, avilissant...bestial.
Le lecteur est pris de vertige.
Terrifiant ...
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Allez je ramasse tous les Sandrine Collette que je trouve, je les mets en chronologie, et je les lis! J'ai envie de la découvrir davantage après avoir tant apprécié son écriture dans 'On était des loups'.
Ici, des noeuds d'acier, son 1er roman, 2013.
L'intro est parfaite pour ambiancer, le suspens est là, l'étau commence à oppresser, sans lire la 4e de couverture c'est un régal de démarrer le roman.
Du roman noir noir, mais une histoire que j'ai déjà trouvé ailleurs. Alors je vois se dérouler la trame avec des péripéties qui ne semblent pas me surprendre. Dommage. Dommage que d'autres soient passés sous mes yeux sur cette atmosphère avant Sandrine Collette, sinon j'aurai vraiment été prise à la gorge devant cet abomination humaine qui se raconte comme un fait divers. Je lis en travers pour me tenir éloigner de l'intrigue qui me fait toujours froid dans le dos et me demande pourquoi lire des trucs pareils?
L'écriture est dure et n'a peur de rien.
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Premier Sandrine Collette, mais certainement pas le dernier ! le pitch a de quoi effrayer : alors qu'il sort tout juste de prison, Théo profite de sa liberté et se réfugie dans un endroit isolé au fin fond de la France, chez madame Mignon. Lors d'une randonnée solitaire, il se fait kidnapper par deux vieillards, deux frères, qui l'enferment dans leur cave et le réduisent en esclavage. Les deux frères lui font faire les tâches les plus ingrates : jardinage, réparations en tout genre, cuisine, ménage… tout en l'asservissant davantage de jour en jour – privé de nourriture et d'eau, traité comme un moins que rien, maltraité, roué de coups… Sa santé se dégrade, son visage change et l'espoir de pouvoir s'enfuir s'amenuise quotidiennement. Seule consolation au tableau : Luc, un autre homme, captif des vieillards depuis près de dix ans.

Je pense que nous sommes tous unanimes sur le fait que c'est un polar glaçant d'effroi. Je ne peux que vous le confirmer : le suspense est omniprésent, du début jusqu'à la fin, avec une tension narrative qui s'accroît au fil des pages.

On plonge dans la folie humaine : deux vieux frères, isolés, qui réduisent en esclavage des êtres humain, sans sembler témoigner de pitié pour ces vies qu'ils brisent. Leurs motivations sont d'autant très troubles : on peut se demander pour quelle raison ils prennent plaisir à retenir captif ces hommes ? Par pure folie humaine ou cruauté ? Ils leur font vivre un véritable enfer : enfermés dans la cave, menottés, assoiffés et affamés, ils sont forcés de réaliser des tâches ingrates, souvent très pénibles physiquement, en plus d'être ouvertement rabaissés psychologiquement, animalisés, traités de chien à longueur de journée. Des conditions de survie déplorables pour ces hommes, privés de liberté et d'espoir de s'en sortir.

En effet, bien que Théo tente d'échapper à l'attention de ses geôliers à plusieurs reprises, il est constamment rattrapé, frappé, rabaissé. Il semble n'y avoir aucun espoir pour lui d'échapper à une mort prochaine. Quant à nous, pauvres lecteurs, nous sommes suspendus aux lignes de Sandrine Collette, attendant impatiemment un dénouement final bienheureux. Mais l'auteure prend un malin plaisir à cultiver notre patience : impossible de deviner la finalité du récit avant d'avoir tourner les quelques dernières pages.

Un thriller glaçant, un contexte oppressant, qui nous tient en haleine jusqu'au bout. Mon premier Sandrine Collette, mais certainement pas le dernier !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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C'est le premier livre que je lis de Sandrine Colette et, coïncidence, c'est aussi le premier qu'elle a écrit.
Il démontre comment deux vieux fous peuvent faire d'un être humain une loque prête à tout pour conserver le peu qu'elle a.
La recette est simple et infaillible : l'affamer, l'assoiffer, le rouer de coups, le faire travailler au-delà de ses forces, l'ignorer.
C'est un huis-clos terrifiant car le lecteur ne peut imaginer qu'un jour Théo puisse échapper à ses tortionnaires.
Cette horrible expérience, racontée par Théo lui-même, touche le lecteur au plus profond.
J'ai éprouvé pour lui beaucoup de pitié.
Quant à l'auteur, c'est avec simplicité qu'elle raconte les pires horreurs.
Je lirai d'autres livres d'elle.
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Sandrine Collette nous offre un aller-simple pour les arcanes de la folie et de la cruauté. le scénario dépasse l'entendement avec des descriptions insoutenables au comble de la bestialité humaine.

C'est fort, c'est puissant, c'est futé, c'est addictif ! On se sent comme un voyeur gêné et impuissant dans une bulle anxiogène étouffante. L'auteure nous plonge dans une ambiance savamment oppressante qui nous laisse hagards et tremblotants.

Un récit d'épouvante où l'espoir a perdu la partie face à l'horreur.

Très puissant pour un premier roman !


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