Selon la quatrième de couverture, il s'agit d'un « captivity thriller ». Je ne savais même pas qu'il y avait des sous-catégories au thriller. Cette manie de vouloir toujours tout mettre dans des caves, j'te jure…
C'est vrai qu'il en faut des nerfs d'acier pour lire un truc pareil.
Non mais le titre c'est «
Des noeuds d'acier » !
Ah, zut. Mais c'est improbable de faire des noeuds avec de l'acier, il faudrait être vachement fort, et en plus, il risquerait de se casser.
Ils sont deux têtes de noeuds à retenir Théo prisonnier.
Froids comme de l'acier gelé en réponse à sa détresse, à sa souffrance, à sa honte.
Mais à s'échauffer les nerfs pour un rien.
Théo va-t-il s'en sortir ?
Je crois que la réponse importe peu. On tourne les pages de ce livre presque fiévreusement, emporté par l'ambiance, pourtant malsaine.
On ne se délecte pas de scènes tortures, physique ou mentale. Les scènes racontées les sont brièvement et seulement quand il faut pour ne pas laisser retomber la pression. Les autres sont justes suggérées, ainsi le roman reste un livre de suspens, sans virer au gore.
Je me suis demandée pourquoi
Sandrine Collette avait choisi comme personnage principal un homme violent lui-même, avec une moralité sujette à caution.
J'ai pensé qu'il s'agissait de nous faire percevoir que chacun d'entre nous peut se retrouver en position de victime, déshumanisé lorsque notre vie est en jeu constamment et pendant longtemps. Ce qui peut arriver dans des camps de concentration par exemple.
Et puis on m'a dit « Tu réfléchis trop. C'est juste pour mettre sur une fausse piste. »
Sûrement…
Enfin, j'espère ne rien avoir dévoilé de trop ici, normalement pas plus que le résumé éditeur et donc la quatrième de couverture.
Contrairement à d'autres, ça ne m'a pas gêné d'en savoir « autant » avant ma lecture. J'ai trouvé que ce livre valait essentiellement pour le style. Et le livre ne fait que rendre compte du présent, pas d'exploration psychologique des personnages. Juste des sensations.
C'est assez brut de réflexions, ce qui favorise certainement l'empathie avec Théo, parce que dans ces conditions, je doute que l'on puisse réfléchir beaucoup.
Ah, les vieux…
« Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
[…]
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon qui dit oui qui dit non qui dit je vous attends
[…] »
Extrait de « Les vieux »,
Jacques Brel :
https://www.youtube.com/watch?v=M-nyLvIuHDU