Journal à rebours : 1991-1999

Bonsoir à toi. Ce soir, j'ai lu "Journal à rebours" de Nicolas Comment, édité chez Filigranes et c'était très beau. C'est un ouvrage sur lequel j'avais craqué au Jeu de paume à Paris, dans la boutique du musée. L'auteur nous propose un journal intime photographique en noir et blanc sur sa jeunesse et revient avec nous sur les premiers moments de sa vie de photographe, son regard sur Vanessa, premier amour qui le fit devenir photographe en même temps qu'il tombait amoureux dès ses premiers clichés d'elle. Nicolas revient sur ses aspirations de jeune homme, ses rêves de partir à Paris lorsqu'il regardait pendant des heures par la fenêtre de sa classe donnant sur un parking de banlieue. Il revient sur ses amis, son enfance, sur sa mère. Il réfléchit à l'essence de l'acte photographique, nous parle de ses mentors, de ses études, des femmes qu'il rencontre sur son chemin.
C'était beau de partager un moment intime avec lui, entourée de ses fragments de vie. Ça renvoie forcément un peu à notre propre adolescence, effet Madeleine de Proust garantie. J'ai aimé les références à Guy Debord, au Velvet Underground, à Kurt Cobain glissées en dessous des clichés.
Il y a une recherche de vérité brute sur la démarche photographique dans ces pages et je crois que c'est justement dans ce quotidien banal et dans lequel on peut tous se retrouver que la véritable photographie existe, l'auteur a d'ailleurs la certitude que dans ces photographies et ces notes réunies furent captées avec une conscience vague une fiche couche de la peau du réel, comme de la buée au carreau.
De sa plume, je retiens la puissance évocatrice.
Un livre à mettre dans les mains des photographes et des amoureux des huits-clos intimistes. @monprecieuxlivre
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