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EAN : 9782221217221
224 pages
Robert Laffont (03/05/2018)
3.42/5   12 notes
Résumé :
Le Noir, le Rouge, le Jaune, le communiste, le barbu... : quand Hollywood fabrique des ennemis, ce n'est pas que du cinéma.
Hollywood est une usine à rêves mais aussi une formidable machine à créer des méchants. À chaque époque sa cible. D'abord incarné par le Noir, représenté comme un illettré, un paresseux obsédé par la femme blanche, l'ennemi a ensuite pris les traits de l'Indien, sauvage et agressif, puis du Chinois cruel, du basané - bandit mexicain, gra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avant que j'oublie de le faire et que cela passe à la trappe à la relecture, merci à Babelio et aux éditions Robert Lafont pour l'envoi de ce livre.

Cet ouvrage m'intéressait car je suis un gros consommateur de cinéma en particulier de cinéma anglo-saxon et j'ai toujours été fasciné par l'envers du décor ainsi que par l'histoire de ce média surtout du côté de chez l'oncle Sam.

Toutefois ce livre m'a très vite agacé et ce pour plusieurs raisons :

Déjà, comme je l'ai dit plus haut, je suis un grand cinéphile ; cela fait plusieurs années que je me documente sur le sujet et je suis bibliothécaire BD et cinéma. Je n'ai absolument pas la prétention de me qualifier comme expert (ça non) mais je ne suis pas un néophyte non plus et force est d'admettre… eh bien… que je n'ai pas appris grand chose.

Ensuite, il paraît évident que l'auteur n'est pas cinéphile. Spécialiste de géopolitique certes (il n'y a qu'à voir le CV du bonhomme en 4e de couv) mais pas de cinéma. Son prochain livre pourrait s'intituler “Le Rap, arme de propagande massive” qu'il le traiterait de la même manière. Je ne sais pas combien de films il a regardé mais on sent que ses choix sont très ciblés (et je passe sur le dédain pour les blockbusters et tous les films à grand public). Ce qui amène au plus gros défaut de ce livre...

L'auteur ne nuance pas du tout son propos ! Oui, le noir a longtemps été considéré comme primitif ou comme une sous-catégorie d'humain. Oui, les western ont permis de légitimer le génocide des indiens d'Amérique. Oui, Hollywood met en avant l'armée américaine sauveuse du monde. Nier tout ceci serait se voiler la face mais les choses ont évolué et continuent de le faire. Si l'auteur parle de ces changements et de certains films ou acteurs (actrices, réalisateurs…) qui sont allés à contre-courant, je trouve qu'il n'insiste pas assez dessus. Dès que la tranche de population ne fait plus un assez bon méchant à ses yeux, il en passe à une autre appliquant ainsi le principe “si une population n'est plus diabolisable, elle n'est plus commercialisable”, principe qu'il énonce pour mettre en avant l'hypocrisie pragmatique des studios.

Si le lecteur a une culture cinématographique de base (encore que qu'est-ce que la base ?), ce livre et les arguments présentés lui parleront mais quand vous commencez à avoir une certaine culture, vous opposerez systématiquement un contre-exemple à l'argument cité. le noir considéré comme une sous-catégorie ? Sidney Poitier et des films comme Paris Blues (1961) ou Devine qui vient dîner…(1967) pointant clairement le racisme ambiant tout en mettant les personnages blancs et noirs au même niveau. Birth of a Nation de D. W. Griffith (1915) ? 12 Years a Slave de Steve McQueen (2013). le cow-boy héros de l'Ouest ? le Western crépusculaire des années 70 ou Dead Man de Jim Jarmusch (1995). Mais dès que ces changements de points de vue deviennent la norme, pour l'auteur, Hollywood ne fait qu'appliquer son “principe auto-nettoyant” (ce n'est pas entièrement faux mais heureusement ce n'est pas que ça).

Pour l'armée US sauveuse du monde, le contre-exemple qui m'est tout de suite apparu est Starship Troopers, le film antimilitariste (si si) de Paul Verhoeven (1998) qui n'est cité nulle part alors que, fait amusant, il applique point par point tout le chapitre “Quelques règles du cinéma de propagande” (américain bien sûr) pour démonter tout le système. Et ce n'est pas un petit film indé, on parle d'un blockbuster à 100 millions de $.

Toutes ces raisons ont fait que, personnellement, j'ai été énormément déçu par ce livre. Il reste malgré tout intéressant mais si vous le lisez, ne vous arrêtez pas à ces idées ! Nuancez-les, regardez d'autres films, lisez d'autres livres et surtout faites-vous votre propre culture.
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D'abord et c'est une obligation de remercier encore à Babelio et à Robert Laffont pour l'envoi de ce livre.
Content de le recevoir, car c'est un des deux livres que j'avais choisi, j'ai déjà oublié l'autre.
Amateur de cinéma, ayant vu une tripotée de films, le livre avait de sérieux atouts pour m'intéresser.
A vrai dire je n'ai pas appris grand chose que je ne connaissais ou avait déjà lu, bon ça peut paraître un peu prétentieux, mais hormis, une donnée éloquente, plus de morts aux USA causés par les tueries de masse que par des attentats, le livre n'apporte rien de réellement nouveau.
Oui Hollywood aime les méchants, aime prendre des libertés narratives, historiques, oui il y a des incohérences dans les films, oui Schwarzy, Stallone et consorts ne font pas dans la dentelle et s'en sortent toujours en compostant du méchants.
Bon, ok et alors ? l'auteur est spécialiste des questions géopolitiques, mais, il n'est pas cinéphile et à l'aune des reportages, livres que l'on trouve ici et là, son expertise apparaît un brin émoussée, de son aveu il a visualisé 200 films.
Ce qui m'a manqué, c'est une analyse plus poussée, les films qui trouvent grâce à ses yeux par exemple, c'est à dire qui ne sont pas considérés comme de la propagande, et aussi, pourquoi pas, est ce qu'on considère que tous les films français se déroulant à Paris sont de la propagande visant à stigmatiser les pauvres ploucs de la Province ?
Bref, je pense qu'un bon vieux débat entre passionnés serait plus vivant que ce livre.
Pour résumer, titre alléchant, CV de l'auteur itou, au final un grand pschit dommage
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Passionnée d'essai, de sociologie et plus encore de séries et films américains, ce livre était fait pour moi. D'ailleurs, je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont qui m'ont offert cet ouvrage dans le cadre d'une masse critique.

Verdict ? Ce livre est vraiment fort intéressant.

Premièrement, l'auteur nous fait une socio-histoire des "méchants" à travers le cinéma américain, pour finalement arriver à nos temps modernes où l'un des seuls grands "méchants" porté à l'écran par les américains est le terroriste de confession musulmane. Personnellement, j'avais déjà remarqué après les attentats du 11 septembre à travers les séries notamment ; mais là, l'auteur s'applique à nous démontrer toute la puissance d'Hollywood pour que cela entre dans les consciences.

Alors certes, l'auteur n'est peut-être pas des plus objectifs au regard du directeur de la collection qui traite des questions terroristes en sociologie, mais il a au moins le don de faire réfléchir le lecteur sur ces différentes questions. A nous d'en prendre et d'en laisser...

Sinon, je conseille cet ouvrage à tout le monde car il est écrit de manière très simple pour un essai, et en plus, l'auteur se permet quelques lignes ironiques fort amusantes.
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Ecrit par un spécialiste des questions géopolitiques, cet ouvrage montre comment l'industrie du cinéma aux Etats-Unis a dès ses débuts contribué à renforcer (voire à créer) des stéréotypes raciaux. le Noir paresseux et simplet, le Peau-rouge sauvage et irrécupérable, l'Asiatique fourbe et cruel, et l'Hispanique brutal et vaguement répugnant. Au fil des époques et des préoccupations politiques, de nouveaux ennemis de l'Amérique sont apparus sur les écrans : le méchant Russe communiste, le Français opportuniste et faux, et enfin l'Arabe-musulman-terroriste-poseur de bombe. Face à eux, le Héros, blanc bien sûr, mâle bien sûr, qu'il soit cow-boy ou soldat, pétri de valeurs patriotiques, gagne toujours à la fin. Jouant sur la confusion entre fiction et réalité, le cinéma américain a créé une histoire nationale à travers des centaines de films en majorité jamais diffusés hors des Etats-Unis. Un livre passionnant, même si quelques jugements à l'emporte-pièce de l'auteur gâchent un peu le plaisir.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les avancées antiracistes ont eu pour conséquence de faire disparaître les Noirs de nombre de productions hollywoodiennes.

Principe 1 : si une population n'est plus diabolisable, elle n'est plus commercialisable : soit elle produit ses propres films (la blaxploitation), soit elle disparaît des scénarios ; on gomme ainsi la responsabilité du passé.
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Dans la nation multiethnique américaine, Hollywood joue le rôle de "bizuteur" infligeant à chaque couche de l'oignon national un passage cinématographique dégradant, mélange de racisme et de dénigrement.
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Hollywood peut, sans difficulté, prendre des libertés avec la vérité historique et jouer le rôle de mécanisme autonettoyant de la conscience nationale, pour restaurer une virginité collective.
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La plus grande force du cinéma est qu'il donne l'illusion du réel.
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"En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai", disait Talleyrand.
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Vidéo de Pierre Conesa
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Ce débat oppose Pierre Conesa agrégé d'histoire, ancien administrateur civil au ministère de la Défense, auteur de nombreux essais sur les fondamentalismes religieux, et Rémi Brague philosophe et historien de la philosophie, membre de l'Institut de France.
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