Je précise tout de suite que je suis Belge, mais ce livre, bien que s'intitulant "
La France qui accueille", m'intéressait beaucoup.
J'avais besoin de lire ce livre. J'en avais besoin parce que je supporte de plus en plus mal la situation actuelle et les réactions de nos "représentants" politiques. Parce que, de plus en plus souvent, les commentaires me rendent malade, littéralement. Bien sûr, il y a de belles initiatives (la plateforme citoyenne, notamment, et ses propositions d'hébergement, principalement sur Bruxelles), des réactions spontanées et d'autres à plus long terme, de celles qui permettent de garder la foi en l'Humain.
Mais moi? Je fais quoi, moi? A part ressentir ce besoin de plus en plus viscéral d'accueillir, mais sans pouvoir le réaliser ("loin" de Bruxelles, sans possibilité de chauffeur régulier, sans chambre d'ami) ? A part motiver mes élèves à participer à une collecte de matériel pour les enfants demandeurs d'asile? A part m'emporter parfois en classe quand on aborde la question? (Et que je les ai aimés, bon sang, mes grands bavards, pour leurs réactions!) Je fais quoi à part me sentir de plus en plus honteuse de ne rien faire de concret?
Dans ce livre, il y a plein d'exemples de ce qui se fait, dans les régions frontalières, dans les grandes villes, au sein des couples ou des familles, avec des adultes ou des mineurs. Des exemples de ce que l'on peut faire. En tant que citoyen. En tant qu'enseignant et parent d'élève aussi.
On y voit qu'il existe de multiples façons de contribuer à l'accueil, qui ne se résument pas à ouvrir sa porte. L'accueil peut passer par des dons d'invendus, des récoltes, par leur diffusion sur les réseaux sociaux, par la mise en lumières des conditions de vie épouvantables de ses (trans-)migrants massés aux abords des gares.
Le tout reposant sur une analyse chiffrée de la situation, permettant d'expliquer pourquoi et comment telle ou telle initiative a vu le jour.
Alors ce soir, je vais tendre l'oreille vers le conseil communal de ma commune, je vais croiser les doigts pour que ses membres votent contre les visites domiciliaires (et tant pis si ce n'est qu'un vote de principe), pour que commune après commune, association après association, citoyen après citoyen, nous affirmions que la solidarité ne doit pas devenir un délit chez nous. Et puis je trouverai, j'espère, quoi faire dans mon coin, comment m'impliquer, avec mes limites, dans un groupe local, pour apporter ma petite pierre à l'édifice.