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Amandine Wadre Puntous (Autre)
EAN : 9782368463086
109 pages
Steinkis Editions (09/04/2020)
3.43/5   22 notes
Résumé :
Lyon, mars 1973. Vingt-trois travailleurs tunisiens sans-papiers entament une grève de la faim pour obtenir un titre de séjour. Elle durera vingt jours durant lesquels Français et immigrés lutteront ensemble, jusqu’au bout. Raconter le combat oublié de ces travailleurs immigrés sans-papiers, c’est se replonger au début des années 1970, lorsque l’opinion publique « découvre» leurs conditions de vie : selon un rapport officiel, 800 000 travailleurs étrangers vivaien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
C'est une bd militante pour le droit des travailleurs immigrés même ceux qui sont sans papier. Bref, il faudra avoir l'esprit plutôt large et tolérant avant d'entamer cette lecture. Moi, je reste toujours neutre et sans a priori sur ces sujets afin de ne pas me fourvoyer.

Après tout, il s'agit de décrire un fait d'actualité qui s'est produit dans la région lyonnaise en mars 1973 avec la menace de fermeture du dernier bidonville français. En effet, 27 travailleurs tunisiens ont en effet entamé une grève de la faim afin d'obtenir la régularisation de leurs papiers auprès des autorités. C'est toute l'histoire de cette lutte sociale qui nous est décrite jusque dans les moindres détails. A noter que des français militants associatifs ancrés à gauche se sont joints à eux pour mener à bien cette action.

Je n'ai pas passer spécialement un bon moment de lecture tant c'était parfois assez ennuyeux. Mais bon, il ne faut point de sensationnalisme pour décrire une grève de la faim. C'est un sujet délicat qui montre que tout combat peut mener sur des avancées positives. On peut tout à fait comprendre que ces personnes veulent sans sortir pour envoyer de l'argent « au pays » comme ils le disent. Avoir envie d'une vie meilleure n'est pas un crime.

On notera également le rôle joué par le consulat de Tunisie qui n'est pas très reluisant. Par contre, l'implication des prêtres de l'église catholique sera bien mise en valeur.

Au final, une oeuvre aux couleurs pastelles qui délivre un message politique assez fort pour ceux qui veulent bien l'entendre.
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L'histoire se déroule à Lyon en 1973 quand les autorités décident de raser le bidonville de Feyzin. Celui-ci est occupé par des travailleurs tunisiens en situation régulière ou bien sans papier venus en France pour travailler et subvenir aux besoins de leurs familles restées au pays. C'est l'histoire de le lutte d'hommes pour obtenir des papiers, des autorisations de résider, un logement convenable pour vivre et travailler dans la dignité. Des militants syndicaux et associatifs vont les accompagner dans leur combat. Pour infléchir les autorités préfectorales, ils choisiront de mener une grève de la faim.

C'est une histoire très locale mais qui reprend une situation connue en France dans plusieurs régions à cette époque. C'est aussi un devoir de mémoire car Valentine Boucq s'appuie sur ce que lui a raconté sa grand tante, militante impliquée dans cette lutte. Cette BD est sans complaisance sur les autorités de l'époque et sur les relations de la Tunisie avec ses ressortissants expatriés. La pression mise par le consul, nommé par le président Bourguiba est significative et représentative.

Le graphisme est sobre et les couleurs très adaptées, ils arrivent à rendre attractive cette histoire d'une grève de la faim dans une cure lyonnaise.

Il semblerait que ce soit une histoire sans fin quand on voit la situation des demandeurs d'asile, des migrants en 2023 et il y a toujours des militants pour accompagner.
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Lyon, 1973. Pour obtenir une régularisation, des travailleurs tunisiens sans papier entament une grève de la faim, hébergés dans la cure de l'église Saint Pierre, dans le quartier de Vaise. Soutenus par des militants français, certains les suivant dans la grève de la faim, et par une bonne partie de clergé local, du cardinal aux prêtres ouvriers, ils vont tenir jusqu'à obtenir le précieux sésame de la préfecture.
Un BD d'histoire archi-locale qui parle cependant de thèmes tout à fait globaux.
Je regrette un peu que ça n'aborde pas certains soucis au sein des mouvances les soutenant, on sent des tensions entre groupes mais ça reste très vague, et ça aurait pu rendre l'ensemble un peu plus subtile, et plus explicatif.
Au passage, je trouve le dessin vraiment superbe.
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En 1973, les autorités décident de fermer le bidonville de Feyzin, près de Lyon. Les étrangers en situation régulière devraient être relogés mais les autres seront expulsés, même ceux qui travaillent depuis longtemps déjà sur le territoire français. Leurs employeurs sont coupables d'employer des sans-papiers, et eux sont victimes de ce système, mais qu'importe pour le gouvernement, qui veut montrer qu'il n'est pas inerte face à une immigration à limiter.

Vingt sept travailleurs tunisiens menacés d'expulsion se mobilisent, aidés d'associations et soutenus par des prêtres.
Cette bande dessinée émouvante nous raconte l'histoire de ce combat. Elle met en relief une organisation et une solidarité qui forcent l'admiration et le respect.

Les dessins sont beaux, et les visages magnifiquement représentés avec des traits sobres et expressifs.
Une postface apporte quelques éléments complémentaires sur ces événements, dont je me souviens grâce à la médiatisation dont ils ont fait l'objet à l'époque.

Je remercie Babelio et les éditions Steinkis (opération Masse Critique).
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Voici une lecture d'une BD documentaire.
Le premier élément est que les dessins sont très beau, en fait , je crois que je serais capable de feuilleté ce livre juste pour les images.
Mais ça traite d'un sujet grave et dur : une grève de la faim pour aider des travailleurs étrangers sans papier, à obtenir un titre de séjour. C'était en 1973.
Ça donne un peu à réfléchir sur ce qui a évolué depuis, parce qu'évidemment, les sans papiers on en parle à mon avis plus aujourd'hui qu'à l'époque.
Aujourd'hui avoir un contrat de travail et un patron satisfait ne suffit pas pour un renouvellement. Mais il n'y a plus de grève de la faim.
C'est une tranche d'histoire sociale qui m'interpelle.
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critiques presse (1)
BoDoi
27 octobre 2020
La dessinatrice Amandine Wadre Puntous, pour sa deuxième BD après Fortunes, livre un dessin d’une grande maturité : réaliste, précis et âpre.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[ un Tunisien, milieu des 70's ]
- ... et je suis arrivé en France et j'ai direct trouvé du travail. Dans le bâtiment, en intérim. Mais jamais j'ai vu une fiche de paie ! On nous payait à la fin de la journée, comme ça ! (...)
- Moi je pense que les patrons ça les arrange bien de faire travailler des immigrés...
- Mais le plus dur, c'est rentrer dans la merde, tous les soirs, le froid, la boue...
- Vous étiez combien à vivre au bidonville ?
- 200 au moins ! Je suis là depuis deux ans et j'en ai vu très peu avoir un vrai logement... Tu vois, les HLM, c'est pour les familles seulement. Nous on est les 'célibataires', comme ils nous appellent. On a droit à rien, juste à vivre comme des rats ! Jamais on vivra comme les Français...
(p. 68)
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[ janvier 1973, un bidonville près de Lyon, peuplé d'immigrés maghrébins ]
- Et vous êtes combien à vivre là-dedans [ dans une caravane ] ?
- Quatre. Et dans le vieux bus, ils sont plus d'une dizaine...
- Et vous bossez tous à l'usine ?
- Non, moi je travaille sur les chantiers. Et l'été on est plusieurs à ramasser les fruits dans les champs...
(p. 19)
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- C'est pas possible ! On peut pas continuer, c'est trop dangereux !
- Qu'est-ce qui va se passer pour nous quand on va rentrer au pays, hein ?!
- Camarades, ne cédez pas à la peur...
- C'est ce qu'ils cherchent à faire, nous déstabiliser !!
- Et nos familles au pays dans tout ça ?! On ne veut pas qu'il leur arrive quelque chose à cause de nous !
- C'est de l'intimidation. Le consul ne vous pas a pas vus ! Il ne sait pas qui fait grève [de la faim] en ce moment, donc comment ferait-il le lien avec vos familles en Tunisie ?
(p. 51)
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En France, une grève qui n'embête personne équivaut à une grève de la faim.
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C'est leur lutte, leur corps. Donc c'est aussi leur choix.

(page 96)
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