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EAN : 9782812619786
128 pages
Editions du Rouergue (04/03/2020)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Il manque beaucoup de monde dans le tableau de famille de Louise. La jeune femme n’a plus que son père et Gary, un fauve domestique aux yeux d’or, qui assassine les mésanges. Alors elle s’évade auprès de la joyeuse troupe des Gazelles, avec lesquelles elle répète un spectacle de danse orientale. Mais ce matin-là, jour de son anniversaire, alors que les danseuses doivent se produire à Gai-la-Fontaine pour un événement caritatif, des enfants sont pris en otage dans l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Elle et lui, le quotidien s'organise – ils vivent ensemble, tous les deux puisque les autres sont partis, elle et lui, deux coeurs complices ; l'un est l'élan, l'autre se cale. Ils vont danser, Louise avec sa troupe et ses amis, Anselme sur son canapé à les regarder, Gary le chat sur les genoux. Un rythme en accord, enrayé quelques fois par un souvenir. Un mot. Une idée. Anselme est fatigué.
Proche, un évènement. Une griffe dans le quotidien. L'école est assiégée. On en parle. Et reparle. Les langues s'affolent portées par les dires de chacun parce que chacun a son idée, bien évidemment. Tout est histoire d'histoire. Et de passé. Et d'expérience. de mémoire.
La mémoire, parlons-en ! Frédérique Cosnier l'écrit. Celle de l'esprit et du corps, profondément marquée dans les actes et les pensées – source intarissable de l'identité propre, nichée au coeur de tous. Cette mémoire qui fera de Louise une fille dévouée aux idées franches et d'Anselme un père transigeant aux brusques intolérances.
L'écrit est vif, rythmé par la musique et la danse de Louise et des Gazelles, l'art de Sylvain ou de Samir, avec dans nos oreilles le coeur d'Anselme. Il bat en cadence – des pulsations et des silences selon l'effet du pacemaker telle la vie qui s‘écoule parfois lisse, parfois abrupte.
Ce roman est court – à peine 125 pages – et relate une seule journée. C'est d'une traite que je l'ai lu totalement subjuguée par la langue poétique et chantante, le style délié et la saveur des mots choisis. La sensualité des corps y est magnifique, l'amour filial poignant, l'amitié forte ; on se laisse prendre, happé par les heures de cette famille (re)composée au doux parfum de différences, conscient qu'en filigrane se dessine aussi la violence du temps qui passe.
Cette lecture est incontestablement un coup de coeur.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Découverte de cette auteure par ce deuxième roman. L'écriture est esthétique, pleine de poésie. Cependant, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages peut être par un scénario un peu bancal.
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Une très belle plume mais le scénario n'a pas su me retenir.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
S’il n’avait pas été mon père, j’aurais pu croire qu’il s’en fichait complètement. Mais sans doute vaut-il mieux admettre d’ailleurs qu’il était mon père et qu’il s’en fichait complètement, les deux éléments allant ensemble pour former une image plus fidèle à la forme singulière d’attachement qui le reliait à moi. Si quelque chose nous a jamais reliés.
Il est allé s’asseoir dans le fauteuil au salon, face à la télé que je venais d’allumer. Nous avons regardé un moment l’émission où il fallait remettre les lettres dans le bon ordre.
Et c’est à ce moment-là que nous avons vu les images.
Tandis qu’il avalait une nouvelle gorgée de bière, avec un bruit insupportable de chaudière encrassée, un flash spécial est venu interrompre le programme. Impossible d’y échapper. Nous étions dans le film, directement. Happés à l’intérieur, même sans l’avoir voulu. On avait beau savoir que cela pouvait arriver à tout moment sur nos écrans ces derniers mois, tant les épisodes violents s’étaient enchaînés dans le pays, on n’avait pas encore trouvé le moyen de s’en protéger.
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Son visage est descendu vers moi. Sans doute pour mieux me connaître. Parfois on a soudainement besoin de savoir dans quelle mesure le coeur de certains êtres se répand et palpite sur toute la surface de leur corps. A la surface de leurs paupières, à la surface de leur ventre. Car notre âme vit à fleur. Savoir à quel point ils tremblant. A quel point ils mentent.
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Le docteur Vitreux avait dit qu’il était désormais nécessaire d’éviter toute contrariété, tout bouleversement, même un changement qui m’aurait paru minime. Il avait déconseillé la poursuite du travail chorégraphique, ou alors avec des aménagements : ne plus faire de démonstration, donner ses indications assis sur une chaise. Sans taper du pied, pour éviter les vibrations et les emportements émotionnels. Éviter d’écouter trop longtemps les musiques excitantes aussi, bien sûr. Exit Oum Kalthoum et Asmahane, exit Fairuz. Et Veronica également, qu’il suivait avec moi depuis le premier album, d’abord en cachette, puis à visage découvert, et même en fredonnant ses chansons. Il fallait trouver un rythme plus raisonnable et s’y tenir, avait dit le docteur pour conclure l’entretien qui avait suivi l’annonce des résultats de contrôle.
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J'ai approché la lampe de son visage puis l'ai déposée sur oreiller pour contempler plus longtemps son sourire. J'ai observé la joie qui se répandait dans son corps et lui donnait la légèreté et la douceur des spectres qui entament leur errance. J'ai mis ma joue conte sa joue pour ressentir encore un peu la tiédeur de son corps. Pour qu'elle m'accompagne jusqu'à la fin de mes propres jours.
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Comme ils échappent à mes bras qui voudraient à ce moment se refermer sur eux, et à mes lèvres qui voudraient d’un baiser les réchauffer dans leur peine. Mes bras alors, se referment sur le vide, et c’est une danse que je n’ai pas l’impression d’avoir dansée jusqu’à ce jour, tandis que quelque part dans la maison, mon père a peut-être chuté lui aussi, sous le coup d’une émotion trop forte, ou bien il est en train d’avaler des pilules pour en finir avec sa vieille vie trop longue pleine de remords secrets, ou bien c’est moi qui souhaite qu’il se soit quelque part étalé de tout son long, la tête fendue par un choc sur le coin d’une table de verre, pour qu’un jour enfin, tout le monde ait la paix.
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