Frédérique Cosnier, que j'ai rencontré il y a quelques mois, à « Livres en boucle » à Besançon, est pour moi une écrivaine atypique.
Elle est avant toutes choses, une grande passionnée de poésie où elle excelle en la matière.
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Mais lorsque l'auteure écrit des romans comme «
Pacemaker » ou comme «
Suzanne et l'influence », elle me propulse dans un autre univers.
Car même si j'ai retrouvé le style très poétique, lyrique et musicale de
Frédérique Cosnier, je me suis demandé si c'était cette même auteure qui avait écrit l'histoire si truculente de Suzanne, l'héroïne du roman.
C'est un récit qui m'a encore surpris par un texte qui semble être parfois décousu.
Et le lecteur peut être aussi déstabilisé par cette écriture cadencée, martelée, comme pour donner plus d'ampleur à la confusion des pensées qui s'entrechoquent sans cesse dans la tête de Suzanne.
Avec
Frédérique Cosnier, je ne sais jamais où elle veut m'amener et c'est là que niche pour moi son talent.
Un autre point fort de cette auteure, c'est son humour.
Un humour caustique qui a l'art de dédramatiser des situations tragiques, plombantes et surtout qui rend cette Suzanne énervée, plus supportable.
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Mais qui est Suzanne ?
Qui est cette femme borderline ?
Une échappée en roue libre ?
Qui s'enfonce dans des monologues insensés, dans une spirale d'une douce folie meurtrière, ou dans des fiévreuses hallucinations.
Cette femme, à la personnalité très complexe, me questionne et fascine à la fois.
Est-elle bien celle qu'elle prêtant être ou celle qu'elle voudrait être ?
Car Suzanne n'est pas toute seule, elle est plusieurs personnages différents.
Le matin, elle veut qu'on l'appelle Thelma, comme son héroïne dans « Thelma et Louise ». L'après-midi, elle est une star adulée qui se nomme
Madonna.
Et l'après-midi d'après, elle est Bonnie et part en road-movie avec Clyde.
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Pour Suzanne, la course est lancée, poussée par un souffle de folie.
Dans sa tête, des pensées qui tapotent, des pensées qui flottent, des pensées qui tourbillonnent.
J'aurais voulu la retenir, j'aurais voulu lui montrer une autre route, un autre chemin.
Mais Suzanne n'entend que sa voix.