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EAN : 9782743644710
300 pages
Payot et Rivages (29/08/2018)
2.78/5   16 notes
Résumé :
Alfred Busi, dit Mister Al, est attaqué chez lui par une étrange créature. Les médias crient à l'invasion de bêtes féroces ; Alfred, lui, affirme que son assaillant est un petit garçon rendu fou par la faim. Mister Al, chanteur reconnu, devient la seule voix dissonante dans la ville frappée depuis quelques temps par de violentes agressions. Il appelle à la compassion, alors que les gens du coin se laissent dominer par leur peur et se calfeutrent, développant un disc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un roman difficile à classer, impossible de donner une époque précise mais certainement toute proche de nous.
Le sujet s'oriente sur deux ou trois pôles : le veuvage, la vieillesse, et la pauvreté.
Notre personnage fait les frais d'une sauvagerie qui interpelle. La pauvreté serait elle aussi grave et ancrée pour que des humains n'ont pas eu d'autre choix que de se tourner vers la vie sauvage ? Les poubelles sont les seules ressources pour bien des êtres vivants, hélas, on le sait aussi aujourd'hui.
Le pan de la solitude, de la vieillesse est touchante, heureusement, la voisine, une petite jeunette vient en aide à Alfred blessé, esseulé, trahi par son neveu. Elle l'aide et devient son amie ainsi qu'un autre voisin. Il aura fallu ce malheur pour qu'enfin il retrouve un peu bonheur après le départ de sa chère épouse Alicia.
C'est un auteur que je découvre, et j'ai trouvé cette lecture plaisante et touchante avec de très beaux passages.
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Alfred Busi, chanteur renommé, veuf depuis peu, est agressé une nuit dans sa cuisine par un mystérieux inconnu, mais peut-être une bête - venu se restaurer dans son garde-manger après avoir renversé les poubelles de la cour.

S'ensuit une interrogation en compagnie de sa belle-soeur, Terina, qu'il a appelée au secours et qui est venue soigner ses contusions. Elle penche pour l'intrusion d'un des habitant de l'in-fameux Jardin des Indigents, cet ancien parc de la Pauvreté, où se pressent aujourd'hui des taudis peuplés de ‘néanderthaliens'.

Alors qu'il se prépare pour un concert en ville, Sobriquet, un journaliste de la feuille de chou locale l'interroge, puis à défaut d'avoir pu obtenir suffisamment de détails, complète son article d'une interview de Joseph, le fils de Terina, neveu d'Alfred, un homme d'affaires local.

S'ensuivent des digressions sur l'enfance d'Alfred, et la narration d'une terrifiante balade dans les bois, sur l'amitié naissante entre Alfred et sa jeune voisine, sur l'évolution urbaine de façon plus générale.

Je ne dévoilerai pas davantage de ce roman qui m'a laissé tout à la fois un sentiment d'ennui et une impression d'inachevé. Comme si des bribes d'histoires avaient été initiées sans qu'un réel fil conducteur ne les relie. Des scènes dont on ne sait si elles ont une réalité ou s'il s'agit de souvenirs de rêves, des tentatives, des erreurs, des remords (le coeur d'Alfred a balancé entre Terina et sa soeur Alicia), le passé, le présent qui se répondent et qui se fondent, entre autres exemples.

A mi-roman, j'ai commis l'erreur de lire la quatrième de couverture, ce que je ne fais presque jamais pourtant … Elle décrit partiellement le roman … mais je n'ai absolument pas trouvé dans le roman le sentiment de compassion qui y est décrit. Où trouve-t-on les migrants dans le livre, sans faire preuve d'un effort d'imagination pour assimiler les indigents à des migrants ? Alors que ces derniers pourraient aussi bien être des travailleurs pauvres, des habitants de la ville. En outre, je me suis demandé qui était le dernier personnage qui est parachuté dans la dernière partie du roman.

Je me suis ennuyée – comme très rarement - à la lecture de ce roman. Je me suis accrochée, en espérant jusqu'au bout qu'une scène, voire une simple phrase me donne tort … mais non ! L'ennui fut total : aucun personnage ne m'a donné envie de m'identifier, la ville de bord de mer où se situe l'histoire n'avait que peu d'attraits et l'histoire racontée traînait inutilement en longueurs.

Merci à la Fondation Orange (Lecteurs.com) et aux éditions Rivages de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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L'intérêt et l'originalité du livre de vient pas de l'histoire en elle même mais dans les thèmes abordés. Il faut lire entre les lignes pour en ressortir le meilleur du roman. Pour moi il ne s'agit pas d'une fable comme on l'annonce en le présentant
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Notre côté sauvage ? | Ce livre nous apporte une inquiétante démonstration de l'instrumentalisation de la pauvreté, de l'indigence et de leur côté préjugé « sauvage » par les médias dans le seul but d'un sensationnalisme vénal, mais aussi celle des personnalités. Jim Crace traite en fin de compte un sujet d'actualité sensible. Qui sommes-nous en réalité face à la vie sauvage ? Est-ce que l'instinct de survie prend-il le pas sur la civilité ? Peut-on être considéré comme un animal sauvage ? Quelle vie mène-t-on et que veulent faire de nous ces autres êtres humains qui ont la chaleur d'un foyer et des vivres ? Ce livre pourrait être un plaidoyer contre ce racisme, cependant, il n'appuie pas assez sur cet objectif pour qu'on puisse le définir comme ceci. Il ne fait que poser la question, sans vraiment y répondre ni d'apporter d'éléments de réponses. C'est au lecteur de faire son choix et sur ce type de sujet, c'est assez dangereux, peut-être maladroit. On se retrouve donc avec une fin assez frustrante mais qui peut plaire à un certain nombre de lecteurs, tout est une affaire de goût. Mais en tant que roman, ce livre est tout à fait plaisant. Jim Crace sait faire ressortir les émotions de son personnage qui devient attachant à travers son style d'écriture, non pas basique mais sans pour autant être complexe. L'auteur a un style d'écriture particulier : il prend son temps. Il peut nous livrer une petite scène qui durera des pages, sans pour autant nous ennuyer. Finalement, quand on y réfléchit, il ne se passe pas énormément de choses dans ce roman, mais tout est si bien écrit que rien est à jeter. le niveau de détails est assez impressionnant ce qui pourrait rebuter peut-être certaines personnes… L'intrigue est très bien ficelée, il est très plaisant de voir que tous les personnages et événements sont intimement liés. Il n'est rien laissé au hasard, il n'y a rien à perdre. Cette petite touche de thriller reste l'un des points le plus important du livre, car sans elle, il serait probable que je me serais ennuyé. C'est le bouleversement rapide d'une carrière et d'une personne que nous livre Jim Crace dans son roman et la mise en lumière d'une réalité de plus en plus effrayante contre nos congénères malchanceux. Ne devenons nous-même pas sauvages en les traitant ainsi ?
Lien : https://leschroniquesdejerem..
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Un vieux chanteur, veuf, se fait attaquer un soir devant sa maison par une bête qu'il décrit comme humaine. de cet événement dépend tout le reste du livre car on y aborde la peur de l'étranger, la peur du pauvre. Je ne qualifierais pas ce livre de fable (mais ce n'est que mon avis) car il n'y a pas vraiment de morale. C'est plus une dénonciation. Il y a également d'autres thèmes abordés comme la vieillesse, l'évolution et le vivre-ensemble. J'ai lu ce livre avec plaisir mais je ne me suis pas vraiment attachée à l'histoire.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ces dernières années, avant même le décès d’Alicia, Busi avait remarqué que son désir diminuait. Ce qui était tout aussi bien, se disait-il, parce qu’à son âge, rêver était inutile, futile et ravageur. Rêver, c’était courir après sa vie : rêver la fin de l’hiver dans l’espoir de revoir le printemps revenait à précipiter les quelques saisons qu’il restait à vivre. Même sa vie sexuelle n’était plus qu’un rêve. Surtout sa vie sexuelle. Était-ce déjà le signe du grand âge, se demandait-il, ou juste de la nostalgie, le regret de ce qui ne pouvait plus être ? Ou bien serait-ce une conséquence du veuvage ? Par le passé, il avait certes déjà imaginé faire l’amour à sa belle-sœur, mais il ne pouvait décemment espérer l’embrasser, à présent.
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Rêver, c'était courir après sa vie : rêver la fin de l'hiver dans l'espoir de revoir le printemps revenait à précipiter les quelques saisons qu'il restait à vivre.
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Qu’est-ce qu’un animal ou un enfant n’ayant encore jamais entendu une musique en provenance d’un instrument ferait, se demanda-t-il alors que ses doigts produisaient des sons caverneux et des bruits de tonnerre ? Il dut chasser cette pensée. Que se serait-il passé, disons trois ans plus tôt, quand Alicia était toujours vaillante, que son appétit n’avait pas encore faibli, si elle était descendue au milieu de la nuit, désarmée, pieds nus, aussi furtive qu’un animal, les yeux ensommeillés, à la recherche d’un en-cas, et qu’elle avait croisé, comme Busi quelques heures plus tôt, la créature à la porte du garde-manger ? La brute. La bête. Le chat sans pelage. L’enfant. L’aborigène.
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Les pillards empruntaient en général les sentiers du maquis creusés par le gibier, puis surgissaient sur l’escarpement calcaire derrière la villa. Busi n’avait plus escaladé cette paroi depuis son enfance, mais il se souvenait encore être rentré plus souvent qu’à son tour les jambes égratignées par les épines, une cheville tordue et les mains écorchées, pour être accueilli par la pommade piquante que lui appliquait alors sa mère. Vers l’est, derrière la maison, le maquis était pentu et dangereux, si bien que toute créature signalait sa présence en glissant sur les gravillons, en déplaçant un caillou ou en faisant craquer une brindille.
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Un tissu, ça ne décevait jamais, même lorsque la peau vieillissait. Les hommes faisaient mine de ne pas s’intéresser à la façon dont les femmes s’habillaient, alors qu’en réalité, Terina l’avait bien compris, c’est ce qui les attirait le plus. Pourtant, elle n’avait nullement l’intention d’exciter son beau-frère, ni un autre homme. Les séduire, oui, mais rien de plus. À son âge, les besoins physiques n’étaient pas un sujet majeur. Elle cherchait surtout l’élégance, espérait attirer les regards féminins, aimait que d’autres femmes se retournent sur elle avec un air approbateur pour détailler sa tenue.
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