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sur 6085 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je viens à l'instant d'en terminer la lecture. En général je n'écris pas à chaud, à peine le livre fermé. Mais là, je ne sais pas trop…il faut que je le fasse tout de suite.
Quand un ami m'a mis ce livre entre les mains il m'a dit « quoi tu ne connais pas ? C'est un chef d'oeuvre, il faut absolument que tu le lises ». Alors je l'ai lu.

Au fur et à mesure des pages, je n'arrivais pas à savoir si j'aimais ce livre ou pas. « Faut s'accrocher au début ! » qu'on m'a dit. Alors je me suis accroché. J'ai collé à la 34e Horde. Je suis devenu le dernier membre, j'ai tracé avec eux, j'ai contré avec eux.

Je crois bien que c'est la première fois qu'une lecture me laisse un sentiment aussi…mitigé. Je ne sais pas si c'est bien la peine de revenir sur le récit en lui-même. Je ne suis pas le roi du pitch et d'autres sur Babelio l'ont fait avant moi, sans doute bien mieux que je ne saurai le faire. Alors je vais simplement livrer mon impression. Tel le scribe de la Horde, Sov, je vais tenir à jour mon « carnet de contre » en espérant que cela servira à ceux qui s'engageront à ma suite dans cette quête.

le caractère ardu que certains relèvent, je ne l'ai pas ressenti. Oui il y a un argot spécifique au livre mais non, je ne pense pas qu'un lexique soit nécéssaire. Cela installe une sorte d'ambiance, on est plongé dans un univers qu'on ne connait pas et on doit rapidement apprendre à en comprendre le langage. D'autant qu'au final, cela est assez limpide et se fait facilement.
de même pour le nombre de personnages : chacun est représenté par un symbole, ainsi au début de chaque paragraphe, il faut être attentif à ce petit symbole pour savoir qui est le narrateur. J'ai lu ça et là que cela rendait la lecture pénible, qu'il fallait sans cesse revenir à la première page où se situe la liste des personnages et leurs symboles associés etc. En réalité, une fois embarqué dans le récit, vous n'aurez aucun souci à reconnaitre les personnages. Pour chacun d'eux, le style d'écriture, de narration est différent. Quand c'est vulgaire, brut, c'est Golgoth, le Traceur ; bourré de jeux de mots, c'est Caracole, le troubadour ; un style très « noble », pleins de bons sentiments et de tempérance, c'est forcément Piétro, le Prince etc. Car, n'ôtons pas cela à l'auteur, le style d'écriture, variant d'un paragraphe à l'autre est unique. Chaque mot est pesé, le récit est poli, ciselé et cela a du représenter un travail énorme (pas que d'autres livres demandent moins de travail bien sûr, mais celui-ci est travaillé à l'extrême).

Mais il y a aussi des choses qui tempèrent mes ardeurs. Parfois, le récit avance très, trop, lentement. L'importance du vent devient, paradoxalement, trop présente à mon goût. Certes j'ai compris que toute la quête se joue autour mais un moment trop c'est trop. Des espèces de monstres géants (les chrones) ? Ce sont des êtres de vent. Une mystérieuse malédiction qui fait sortir l'eau par tous les pores de votre peau, vous déshydratant rapidement ? Rien d'autre qu'un mini-chrone qui se fixe dans votre gorge à la prononciation de certains mots qui font circuler l'air de telle manière dans votre gorge. le protecteur de la Horde ? Un combattant du nom d'Erg qui vole grâce à des hélices et un parapente. Les combats sont donc aériens. Une âme ? Non, un vif, sorte de vent, de courant d'air qui reste après votre mort.
Je n'ai ensuite pas du tout accroché avec les personnages. Est-ce volontaire ? Est-ce qu'il y a trop de personnages principaux ? Sans rien dévoiler, certains meurent. Cela ne m'a fait ni chaud ni froid, je n'étais pas attaché à eux. J'irai même jusqu'à dire que certains m'exaspèrent. Caracole notamment, le troubadour, l'un des personnages les plus importants du récit, m'a irrité au plus haut point. Je l'ai trouvé détestable, vraiment.

Et pourtant...pourtant, j'ai eu envie d'aller au bout. de finir cette quête aux côtés de la Horde. C'est peut être cela le tour de force de l'auteur : nous donner envie de poursuivre un récit avec lequel on n'accroche pas forcément.
Même noter le livre va être compliqué, tant je suis partagé. Je vous ai dis qu'au départ je ne savais pas si j'aimais ce livre ou pas. Et bien chose étrange, le livre refermé, la question subsiste. J'ai été au bout, j'ai beaucoup aimé la manière dont il se termine. Parfois j'ai souri, parfois j'ai baillé…mais je suis toujours incapable de dire si j'ai apprécié ! Un livre à lire absolument ? Je ne suis pas sûr. Un livre à découvrir absolument ? Sans aucun doute.
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J'ai lu ce livre avec difficultés car ce n'est pas un livre comme les autres, on n'a pas les mêmes repères; on met du temps à comprendre quel personnage intervient et donc on perd le fil de l'histoire.
Pourtant l'histoire est extraordinaire, on plonge dans un monde inédit , qui nous emporte très loin de notre univers, peut être un peu trop à mon goût.
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La lecture commençait fort : le premier chapitre a très bien fonctionné sur moi, je l'ai trouvé superbement immersif avec une plongée dans l'action des plus enthousiasmantes. J'étais curieuse de voir où la Horde allait nous emmener et de découvrir cet univers dont les clés n'étaient pas offertes sur un plateau. Avec Alberte, ma copine de lecture, nous nous sommes interrogées sur le mystère de l'origine du vent, sur les buts des hordonnateurs (ceux qui forment et envoient les Hordes), sur les implications de la Poursuite. Nous nous sommes passionnées pour les chrones, ces phénomènes mystérieux, créatures inédites capables de changer la nature des choses qui se sont révélées bien plus importantes qu'un simple bestiaire original – et que les hordiers détournent à un moment le pouvoir potentiellement mortel pour soigner, ce que j'ai trouvé une jolie illustration de la nature à la fois bienfaitrice et dangereuse. Nous avons cherché à deviner les liens avec le temps et son écoulement, notant tous les indices qui nous frappaient, à percer les secrets des personnages, à anticiper la fin (j'ai d'ailleurs eu la surprise de retrouver à l'ultime phrase la confirmation d'une de mes suggestions).
Et puis, je me suis attachée. À Caracole, pour le plaisir des mots, pour son excentricité réjouissante, pour ses côtés plus secrets aussi, pour ses facettes plus ambiguës qui se dévoilent au fil du récit. À Sov, pour sa douceur, sa tempérance, son attachement sincère aux membres de la Horde. À Oroshi, pour son savoir, son intelligence, sa prestance.

Parmi les choses qui ont immédiatement happé mon attention, il y a eu cette invention d'un langage spécifique intuitivement compréhensible même sans pouvoir donner une définition précise et avec lequel on se familiarise au fil du livre. Il n'y avait pas vraiment de dialecte 100% imaginaire – d'ailleurs, les rares mots qui semblaient relever d'une langue fictionnelle m'ont dérangée, disséminés comme ils l'étaient, survenant comme un cheveu dans la soupe –, mais un jargon aux sonorités patoisantes dans la bouche de Golgoth (« Je ne sais pas ce qui berdança dans leur calebasse toute la nuit, ils étaient debout, les cinq, à parloyer, tout affourbaudis autour du tas de centre. J'entendis Oroshi se rebrailler et filer les rejoindre, moi je m'enfouillai dans le duvet pour pas chercher à savoir. ») et, évidemment, tout le champ lexical lié au vent. Sans surprise, le vent est omniprésent : sous ses différentes formes physiques (furvent, slamino, crivetz, etc.), dans la musique (hélitrompes, orgue éolien, accordéoles…), dans les transports (vélichar, voilice, aéroglisseur…), dans les jeux et jouets (hiboos, hélicoons, cerf-violent…). Ainsi que cette écriture du vent à la manière d'une partition musicale puisant dans les signes de ponctuation pour décrire ses mouvements, ses intensités, ses variations, ses pauses…

Il faut ensuite signaler qu'il s'agit d'un roman choral où l'on saute fréquemment d'un personnage à l'autre (fréquemment, c'est-à-dire que ce n'est pas un chapitre par personne, mais parfois plusieurs personnages par page). Aussi, surprend instantanément cette utilisation des signes de ponctuation (encore eux) pour identifier les protagonistes et situer le point de vue. Ces signes de ponctuation – que l'on connaît rapidement par choeur sans se référer à l'aide – ne surgissent pas de nulle part : ils sont le symbole de la fonction de chacun tatoué dans leur chair. (Cependant, si certains liens se font facilement, d'autres sont plus flous à mes yeux.) Quoi qu'il en soit, au-delà de l'originalité qui aurait pu être un peu factice, j'ai trouvé le procédé astucieux pour ne pas alourdir le texte (mettre le prénom aurait donné un air trop théâtral à l'ouvrage) tout en correspondant à ce jeu de ping-pong, ces échanges permanents entre les membres, toujours côte à côte et partageant toutes les expériences simultanément, de la Horde.
C'est du moins ainsi que je voyais les choses au début de ma lecture et je m'attendais à côtoyer chaque membre et ainsi apprendre à les connaître à travers ce puzzle éclaté constitué aussi bien des incursions dans leur tête que du regard des autres hordiers. Finalement, il s'avère qu'il y a des personnages plus principaux que d'autres et que certains resteront très anecdotiques. Les connaissant mal, l'attachement ne se fait pas et leur sort indiffère. C'est un défaut fréquent dans les romans mettant en scène des bandes importantes et, si je comprends la nécessité d'avoir une horde importante – aussi bien pour la pluralité des rôles endossés pour ce voyage d'une vie que pour illustrer la dangerosité du périple par quelques pertes tout en amenant une équipe suffisamment conséquente à la fin du récit –, je l'ai néanmoins regretté dans ce récit qui m'avait donné d'autres attentes au début de ma lecture.
Concernant cette pluralité de voix, j'ai apprécié les distinctions entre chacun. Nonobstant le signe qui précède leur prise de parole, l'on peut souvent savoir qui parle grâce à d'autres indices. Silamphre est attentif aux sons, à la musique, il aborde souvent les événements sous un prisme auditif ; Pietro est davantage dans la description visuelle ; Caracole joue avec les mots, se complaît dans les joutes verbales, folâtre diverge tord s'amuse avec la langue ; Golgoth a son parler à lui ; Larco parsème ses réflexions d'interruptions, ici entre parenthèses. Et les voix des femmes alors ? J'ai bien dit « distinction entre chacun » et le masculin n'était pas neutre car les femmes peinent à se distinguer, leur narration est classique et assez uniformisée, blotties comme elles sont dans leur douceur, leur sagesse, leur pondération. Ce qui nous amène…

… à l'énorme point noir qui m'a fait rager dès les premiers chapitres : les femmes. La Horde du Contrevent, ou un bel exemple de male gaze. Classiquement, elles ont des rôles globalement très féminisés : Aoi est cueilleuse et sourcière, Alme soigneuse, Callirhoé est « feuleuse » et s'occupe du feu qu'elle maîtrise en toutes circonstances et peut allumer en toutes circonstances (mais aussi de la cuisine du coup)… Toutefois, que je sois claire, les femmes contrent avec les hommes depuis le début du voyage, elles affrontent les mêmes dangers et, comme eux, elles ont été séparées de leurs familles et entraînées depuis leur plus tendre enfance.
Pourtant, nous savons qui est considérée comme jolie ou pas, qui couche avec qui (avec un relent de jugement selon le nombre de partenaires), et cela est dit et redit mille fois (or, à quelle fin ?). Nous avons la « belle et ingénue » Coriolis, « l'incomparable douceur » d'Aoi, la « chaleur » de Callirhoé (certes le terme est en rapport avec sa fonction, mais en l'occurrence, ce n'est pas ça que ça m'évoquait, plus encore en ayant lu la suite) tandis qu'Alme apporte la « douceur » et Oroshi « l'élégance », bref, des femmes qui, lors d'une – autrement géniale – présentation de la Horde, seront introduites par les mots « blotties et couvées, lovées, fragiles, notre bien le plus précieux ». Coriolis (à qui s'accolera à un moment donné l'expression « ma belle chienne de Trace », je pose ça là, faites-en ce que vous en voulez) est l'objet de bon nombre d'attentions lourdingues et joue le rôle de la nouvelle mignonne à « l'enfantine grâce » (enfantine, mais avec des seins qui ne cessent de se manifester allant jusqu'à « étincel[er] en silence pour Caracole ») sur lesquels ils sont nombreux à baver tandis qu'Alme prend cher une bonne partie du roman (je ne vais même pas citer les propos qui sont tenus à son égard, mais j'ai été choquée par le mépris de ses « camarades »). Enfin, Callirhoé est la victime d'une scène à la violence inouïe psychologiquement qui aurait pu avoir l'avantage de cristalliser des tensions, des dissensions, des émotions dans la Horde si on ne passait pas si rapidement dessus. À mes yeux, tout cela a vraiment contribué à égratigner l'image de la Horde. (Et quelques femmes croisées en route ne seront pas pour leur reste…) Seule Oroshi, l'érudite aéromaîtresse, est respectée et écoutée (et se trouve être l'un des personnages principaux) et parviendrait presque à s'extraire des deux cases « mère ou pute » si ce n'était cette fin…
Ainsi, que Golgoth soit rude, qu'il est un problème avec à peu près tout le monde, qu'il ne soit pas très stable, c'est une chose, mais sa violence sexiste m'a lassée tout comme ses insultes homophobes : sa virilité n'aurait-elle pu s'exprimer autrement qu'à coup de « fiotte » et de « tafiole qui tremblote » ? Il n'est cependant pas le seul visé et même les personnages que j'ai préférés ont su me refroidir par des paroles misogynes (sauf Steppe, peut-être… et peut-être parce qu'il ne prend pas suffisamment la parole pour en avoir le temps comme l'avait justement souligné Alberte !).

Au risque de m'attirer des foudres, je dois bien avouer que d'autres éléments n'ont pas su me convaincre du tout.

Le récit s'écrit comme un texte à trous, sautant des jours, des mois, voire des années : un choix parfois déroutant, souvent frustrant quand, comme moi, on aimerait tous savoir et les côtoyer constamment, mais le récit se complète dans notre tête. Et jusqu'à la fin, des mystères perdureront, ce qui, d'une certaine manière, colle avec la tonalité du roman. de même que cette sensation étrange, parfois, de ne pas tout interpréter intellectuellement ce qui était amené dans l'histoire, mais d'en comprendre néanmoins l'idée de manière plus viscérale, d'être face à des passages que je n'aurais pu expliquer mais qui faisaient sens malgré tout.
Sauf que j'ai parfois eu l'impression que Damasio se regardait écrire et se complaisait dans tes passages pseudo-philosophiques à rallonge et certaines scènes dans la seconde moitié du roman m'ont crispée lorsque la jeune Coriolis pose des questions et qu'elle se fait rembarrer avec mépris par Oroshi (« J'espérais que tu avais au moins compris cela. », « Tu ne veux pas mûrir, tout simplement ? »…) alors que ses questions amènent malgré tout des réponses. Des réponses qui semblent autant adressées à nous qu'aux hordiers, d'où l'impression de me faire insulter en même temps qu'elle. Or, dans la vie, je prône plus de Coriolis avouant son ignorance en ayant la curiosité de comprendre et moins d'Oroshi/Damasio étalant leur supériorité intellectuelle ! Comme le formulait Alberte, il y a parfois un manque d'équilibre entre des scènes un peu cryptiques suivies de passages plus didactiques pour les lecteurices à la traîne et les boulets du fond de la classe.

Si le bout de la route de certains protagonistes a su me toucher, je reste quelque peu froide devant ce message de dépassement de soi permanent. Les personnages vont au bout de leur quête – quête lié au contre et à l'origine du vent, mais aussi et surtout quête d'eux-mêmes –, quitte à brûler, soit, mais il y a un petit côté moralisateur qui donne l'impression que ne pas tout remettre en jeu chaque jour est une faiblesse, que ne pas se dépasser sans cesse fait de nous un·e abrité·e mollasson·ne, que seule compte l'ambition. Se dessine un sous-texte à la fois jugement et développement personnel (« c'est le chemin qui compte, pas le voyage », « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », etc.) qui ne me plaît pas. Peut-être que je surinterprète – et je ne doute pas que tout le monde ne sera pas d'accord – mais c'est ainsi que je l'ai reçu.

Et pour terminer, sans être réellement frustrée par l'issue du roman (nous anticipions une immense déception avec une véritable non-fin, donc nous étions un peu préparées à tout), je l'ai néanmoins trouvée un peu rapide pour la partie touchant à un certain scribe, un petit goût de survolé à ce niveau-là.

Roman culte, entre fantasy et science-fiction, aussi enthousiasmant pour certaines facettes – sa langue, sa construction, des scènes géniales – qu'exaspérant sur d'autres – son sexisme écoeurant, ses conseils philosophiques. Je ne vais pas mentir : la misogynie est, à elle seule, l'écueil sur lequel s'est fracassé mon engouement pour cette lecture. J'ai passé un bon moment, c'était original et prenant, mais le sexisme élevé à ce niveau-là, c'est rédhibitoire.
J'ai lu un roman de Damasio, je ne le regrette pas, mais je doute fortement de retrouver cet auteur à l'avenir : il est peut-être culte, mais j'ai envie de trouver d'autres valeurs dans mes lectures futures.

(Et félicitations à celles et ceux qui auront contré jusqu'au bout de cette chronique.)
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Juron:
« Vent du ciel…Ça, c'est de très mauvais signe. Tu as prévenu Erg? »

1. Ne PAS lire de la page 1 a la page 701 mais bien à l'inverse;

2. Ne PAS lire en respectant les symboles dessinés (pour chacun des 22 protagonistes principaux) mais bien ensuivent l'ordre de parole de chacun d'eux, comme l'a ordonné l'auteur;

3. Ne PAS égaré le signet qui vous est donné en achetant le livre et qui vous indique le symbole indiquant qui parle tout au long du roman (sinon copiez celle disponible sur Internet);

4. Vous placez sous un ventilateur giratoire et laissez-le tourner les PAGES pour vous.

Eh oui, cramponnez-vous! Vous allez faire de l'ESCALADE à l'horizontal. En effet, c'est comme si la terre était devenue Jupiter: une planète de vents…imaginez la désolation!

« Oracle que neige, que neige, que n'ai-je point prévu ces chutes impromptues! ».
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Deux mois à contrer avec la horde quand d'autres en viennent à bout en deux jours. Autant dire que j'ai pris tout monde temps pour apprécier chaque phrase de ce désormais grand classique de la SF.

Difficile de décrire mon ressenti à cet instant précis. Mes premières impressions sont confuses et contradictoires, pourtant un sentiment de colère semble prendre sensiblement le dessus, j'expliquerai plus tard pourquoi. Mais un premier constat tout de même : ce roman ne peut laisser indifférent et suscite forcément le débat pour tous les amoureux de la SF/Fantasy.

J'écris cette critique à chaud et je ne sais par où commencer. J'avais essayé de le lire il y a un an déjà, attiré comme beaucoup par les louanges élogieuses qu'on lui attribue. Je l'avais pourtant abandonné au bout de 20 pages, probablement découragé par les changements de narrateurs (il y en a 23 en tout, représentés par un symbole avant chaque début de paragraphe et la nécessité de revenir à chaque fois au tableau de correspondance de la horde pour savoir qui parle). Mon rythme de lecture était de ce fait cassé et je n'étais pas dans le mood à me prendre la tête avec ce genre de détails. J'ai donc laissé sa lecture pour un autre temps, une autre vie ? Jusqu'à ce que je voie dernièrement la promotion de la BD dans ma librairie et que ça titille mon envie de me replonger dans cet univers.

Tout ça pour vous dire ceci : Ne soyez pas découragé comme je l'ai été par les 50 premières pages du livre. Passé ce cap, on reconnait facilement les différents symboles et on se prend au jeu au point que je trouve finalement cette idée géniale. C'est surtout une technique qui permet au lecteur d'être le 24éme membre, de connaitre l'histoire des 23 autres, de se fondre dans cette horde courageuse, plus soudée que jamais par l'amour et l'admiration qu'ils se portent les uns envers autres.

La quête de cette horde ? Rejoindre l'extrême-amont pour aller chercher l'origine du vent. Quelle mouche a donc piqué « Damasio » pour nous pondre un ouvrage de 700 pages dans un monde régi par le vent. Faut être tordu pour y avoir pensé et encore plus pour l'avoir fait de manière aussi remarquable. Je suis donc en admiration face à l'imagination et au travail titanesque de l'auteur pour avoir créé une mythologie aussi originale le tout dans un style d'écriture agréable à lire qui frise le genre poétique par moments.

Là où le bât blesse, c'est qu'à mon sens Damasio ne s'est pas donné les moyens de parfaire son oeuvre. Elle est très loin d'être complète et de très nombreux points d'interrogation restent en suspens. L'histoire aurait gagné à être racontée en deux ou trois tomes. Et puis, j'ai surtout eu l'impression vers la fin que l'auteur s'est perdu en cours de route : Je n'ai rien compris à cette histoire de Vif, de 8éme et 9éme forme. Tout ceci n'est pas clair et confus. Je lui reproche d'avoir voulu donner un sens philosophique à cette quête, d'avoir voulu faire du « Coelho » version SF (un auteur dont je ne supporte pas les écrits).

Et puis cette fin…Quelle déception ! Je m'y attendais mais j'osais espérer qu'on aurait droit à un rebondissement sur la dernière ligne droite. Mais non, on a eu droit à une fin à la « LOST » sans aucune explication et avec encore plus d'interrogations…

Dommage, vraiment dommage. le potentiel était énorme, et l'auteur s'est saboté dans des explications fumeuses. Je ne peux toutefois que vous recommander la lecture de ce roman, ne serait-ce que pour vous faire votre propre avis et car il mérite d'être lu. Je le relirai probablement un autre jour en espérant que certains détails m'avaient échappé.

Bonne lecture à tous !
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Deux ans que la Horde du contrevent est dans ma PAL. Et voilà j'ai franchi le pas.
On va suivre une horde de 23 personnes qui contrent le vent à la recherche de l'Extrême-Amont. Chacun a un rôle et son utilité dans le groupe. Il faut pour pouvoir suivre l'histoire se munir d'un papier avec les noms associés aux symboles, car les narrateurs sont indiqués à l'aide d'un symbole. Ils sont la 34 ème horde, et ils ont l'intention d'aller plus loin que les 33 précédentes et ce dans des conditions dantesques. On va vivre à leur coté les dernières années, au fil de leurs rencontres et de leurs péripéties et ce jusqu'à la fin mais quelle fin ? Je n'en dirai pas plus.
Mais voilà, je ne suis pas rentrée dans ce livre. Trop de personnages, trop d'explications sur le vent, sur ces formes...
Heureusement, j'ai retrouvé de l'intérêt sur la fin, mais globalement une lecture un peu fastidieuse.

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Alain Damasio (nom de sa grand-mère) est un écrivain de science-fiction français, né à Lyon. Son second roman "la Horde du Contrevent", écrit en 2004, a reçu de nombreux prix :
- le Grand Prix de l'Imaginaire - roman francophone en 2006,
- le Prix Spécial Elbakin 2014,
- le Prix Imaginales des Lycéens en 2006.
Ce livre raconte l'histoire de la 34ème Horde du Contrevent qui part de l'Extrême Aval pour rejoindre l'Extrême Amont et y découvrir l'origine et les trois dernières formes de vent.
Le style et la forme de cette histoire sont très déroutants pour plusieurs raisons :
- Les pages sont numérotées de façon décroissante,
- chaque paragraphe commence par un signe qui indique le personnage qui raconte. Dans l'édition La Volte, un marque-page reprend tous les personnages donc cela est très pratique pour ne pas s'y perdre dans les premières pages,
- le vocabulaire qui comprend beaucoup de mots inventés et détournés par l'auteur.
Une fois passées les cent premières pages, on se fait à cette écriture mais ce livre n'est pas une lecture de divertissement, tous vos neurones devront être "réveillés".
Notons que le livre est accompagné d'une BOL (Bande Originale de Livre) qui regroupe des musiques en rapport avec l'histoire.
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Pfff, c'est bon, je suis arrivé au bout.

Si j'en avais eu l'opportunité, j'aurais publié deux critiques, une à une étoile et l'autre à cinq. On a certes un chef d'oeuvre mais que l'auteur a chargé de colifichets supplémentaires pour tenter de le magnifier encore plus, et c'est dommage. Ça lui a donné un côté un peu surfait qui l'empêche de briller comme une pépite.

J'ai découvert le livre via les chroniques de "La brigade du Livre" sur youtube où il était présenté comme l'oeuvre majeure de la fantasy française (je cite de mémoire).

Il m'a fallu quatre ans pour finir ce bouquin. Cinq ou six abandons mais j'ai toujours fini par y revenir (ce qui est bien un signe que ce livre est à part).

Si je pouvais faire un parallèle vidéoludique, je le comparerais à un jeu de Miyazaki. Long, exigeant, pénible, frustrant et libérateur.

L'univers dépeint par Damasio est immense, dense, profond et cohérent, tellement cohérent que les personnages ne se fatiguent pas à l'expliquer ( ils y vivent, c'est tout).

Ce qui m'a déplu, voire profondément irrité, ce sont toutes les fioritures qui accompagnent ce bouquin : la numérotation à l'envers ? Inutile (qui n'a jamais regardé le nombre de pages restant à parcourir dans un ouvrage) voire même contreproductif puisqu'elle nous indique le chemin qui reste à parcourir quand les protagonistes, eux, l'ignorent.

Les symboles en tête de paragraphe : Laborieux même si au final sur les 23 membres de la horde, peu ont leur voix propre et sont récurrents.

La poésie, les mots inventés (ou le verbiage selon l'humeur) : difficile à comprendre par moment (mais c'est peut-être juste moi qui y suit hermétique...j'avais parfois envie de crier Kamoulox, quand même).

Malgré cela, je suis toujours revenu à ce parcours, à cette "trace" alors que j'aurais pu abandonner le livre quelque part avec un doigt d'honneur en guise d'adieu. Parce que clairement, c'est un livre majeur, avec un sens philosophique indéniable ( cela me faisait penser à La Panthère des Neiges de Sylvain Tesson, me demandez pas pourquoi).

Un chef d'oeuvre qui n'a pas su me toucher comme il en a touché tellement d'autres, mais un chef d'oeuvre quand même.
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23 explorateurs. triés sur le volet, chacun expert dans un domaine précis. Complémentaires. Ils sont à la recherche de l'extrême amont et doivent "contrer" face à vent. Ils affrontent en début de roman la 6ème forme du vent et doivent également découvrir les 3 dernières.
Alain Damasio a voulu être ambitieux. Décrire une épopée mais également les méandres de la condition humaine. Hélas, on se perd peu à peu dans la profusion d'événements, sans rapport les uns avec les autres. Suivre la progression de ce troupeau vire rapidement au calvaire, hélas. Il faut, c'est peu de le dire, s'accrocher. le style est lourd, pompeux. Certains passages sont tout de même très réussis mais c'est globalement la déception qui domine au fur et à mesure du récit. J'ai pour ma part beaucoup de mal à comprendre le succès "bouche à oreille" de ce roman. Il est fort possible que je sois passé à côté du propos. Je suis tout de même allé au bout. J'ai atteint, moi aussi, l'extrême amont !
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Conseillé à lire par ma grande soeur qui l'avait adoré, je me suis lancé dans la lecture contente d'avoir une nouvelle fantasy à me mettre sous l'oeil.
Si la succession de personnage fut dur à prendre en compte, chacun étant si différent de l'autre et heureusement que l'édition est livré avec un marque-age récapitulatif, l'intrigue et le monde de la Horde fut je crois encore plus dur à appréhender.

La faute peut-être à ma non-lecture intensive de ce genre que j'affectionne pourtant, mais je ne suis pas rentré dans l'histoire. Mauvaise fille que je suis, j'ai même cédé à la tentation de lire les 3 dernières pages au début de ma lecture pour me donner le courage d'avancer. Si le conte est pourtant très onirique, avec une morale et une philosophie distillé tout au long de ses pages, elles ne sont pas trop présente et nous laisse apprécier la dureté d'une vie de dur labeur dans un monde rempli d'espoir et d'attente.
En fait, ce livre est beau ma soeur avait raison sur ce point, mais il est également si dur qu'il m'a brusqué et je ne suis pas assez endurante pour le supporter. Je l'ai quand même terminé, mais je pense que je suis passé à côté de pas mal de subtilité.

Pour résumé, un très bon livre de fantasy et de philosophie, qui ne se lit pas à la légère tout comme on s'attaque au vent en étant plus que préparé à se faire emporter.
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