La confiance est une attitude qui semble provenir, assez fondamentalement, d'une irrationalité profonde : délégation de la charge de préservation de soi et du respect de ses valeurs à autrui, elle peut conduire à la délégation du choix des valeurs elles-mêmes, elle est un acte de foi (il arrive que l'étymologie ne soit pas trompeuse), mais foi en d'autres hommes mis à la place d'une transcendance (posés comme transcendants ou ayant une qualité qui remplace la garantie de la transcendance). De fait, ses sources sont multiples : d'une régression fusionnelle ou identificatoire sur laquelle la psychanalyse a beaucoup à nous apprendre, jusqu'à la résignation devant une force qui a pris la forme d'un destin, elle semble souvent la marque d'une faiblesse ou signe le vertige d'un abandon. Certes, il y a, à l'opposé, les formes pédagogiques de la confiance du fort qui pousse le plus faible à se dépasser, confiance sous tutelle qui semble n'être en conséquence plus tout à fait de la confiance ou du moins dont la rationalité et le réquisit d'objectivité font émerger un autre type de confiance. C'est la recherche de cette autre confiance qui fait l'objet du présent ouvrage
Robert Damien : à partir de MM. Sarkozy et Hollande... .Robert Damien, professeur émérite de philosophie (Paris X) publie un ouvrage trapu et stimulant : ?Éloge de l?autorité. Généalogie d?une (dé)raison politique? (Armand Colin). Qu?est-ce qu?un chef ? Peut-il y en avoir de bons ? Pourquoi obéir et à qui ? Pour Mediapart, Antoine Perraud l'interroge sur notre Ve République, en bout de course, qui maudit l?omnipotence (de Nicolas Sarkozy), puis exige une prééminence (chez François Hollande). L?opinion pousse des cris d?orfraie contradictoires, brulant le dominateur qu?elle adorait, puis adorant le meneur qu?elle a brûlé...
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