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EAN : 9782847425062
352 pages
PASSAGE (31/08/2023)
3.94/5   8 notes
Résumé :

Au début de janvier, Sidonie débarque à Hersanghem.
Elle cherche à y fuir les vicissitudes sans espoir de la passion qui l’attache au frère d’adoption avec lequel elle a partagé son enfance. Un autre projet motive ce séjour : elle espère percer un secret de famille, car son père, tôt disparu dans des circonstances tragiques, est originaire d’Hersanghem.
Elle se lance ainsi à la rencontre d’une grand-mère qu’elle n’a jamais connue : étrange pers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Jean Witold et Florence Leleu tombent amoureux alors qu'ils ont déjà chacun un enfant d'une union précédente. Sidonie est la fille de Florence et Nestor le fils de Jean. Les deux enfants sont élevés comme frère et soeur sur l'île de la Réunion bien qu'ils n'aient aucun lien de parenté. A mesure qu'ils grandissent les deux enfants éprouvent de plus en plus de sentiments l'un envers l'autre et finissent à l'adolescence par entretenir une relation amoureuse. Mais autant Sidonie est sérieuse et posée, autant Nestor est dissipé et volage. Pourtant leur relation, qui se brise régulièrement, renaît toujours de ses cendres. Si Nestor est aussi instable dans ses études et ses premiers pas professionnels, Sidonie se passionne pour ses études d'histoire et notamment pour la bataille d'Hersanghem sur laquelle elle fait son mémoire de Master. Elle se fait même nommer professeure suppléante au lycée d'Hersanghem. de cette ville est originaire la branche paternelle de sa famille, qu'elle ne connaît pas car son père s'est suicidé lorsqu'elle avait trois ans et sa mère a coupé les ponts avec sa belle-famille. Sidonie va essayer d'en savoir plus sur cette partie de sa famille, et notamment sur sa grand-mère, qui a abandonné son père à sa naissance. ● Ce qui frappe d'abord, ce sont les allusions à Paul et Virginie de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre : Paul et Virginie aussi, sans lien de parenté, ont été élevés comme frère et soeur ; eux aussi tombent amoureux l'un de l'autre ; eux aussi grandissent sur une île, proche de l'île de la Réunion (l'île Maurice ; autrefois île de France)… Si les allusions sont moins fréquentes après le « préquelle » (ainsi nomme Isabelle Dangy ce que d'autres appellent le prologue), elles sont néanmoins toujours présentes, comme le rôle des tantes des personnages, ou encore l'importance de la nature dans le domaine de la grand-mère, par exemple. ● On est entraîné dans une histoire très romanesque et agréable à lire, mais il faut aussi savoir lire entre les lignes et saisir les allusions. Ainsi peut-on se rendre compte que la fin n'est pas si ouverte qu'elle en a l'air et que les questions soulevées ont trouvé des réponses. L'autrice a une belle plume dont la limpidité cache des recoins qu'il faut savoir explorer. ● Des documents comme des lettres, des entretiens enregistrés, des actes d'état civil, des comptes, viennent enrichir le récit et diversifier les voix narratives. L'autrice joue avec des noms propres fictifs et des noms propres réels ; elle invente des biographies, des compositeurs, des séries de bandes dessinées, des villes comme Hersanghem… C'est un jeu de piste amusant qui n'est pas sans rappeler Georges Pérec sur qui Isabelle Dangy a écrit sa thèse et des essais. L'attachement de Sidonie à la société de consommation, elle qui malgré un budget modeste est une acheteuse compulsive, nous y ramène également. ● Au coeur du récit se trouve également ce drôle d'instrument à la mode dans les années soixante et qui donne son titre à l'ouvrage : les ondes Martenot, qui ont une sonorité qui peut rappeler celle du synthétiseur, et qui font l'originalité de certaines oeuvres de Messiaen, par exemple. ● L'onde étant en physique « la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible des propriétés physiques locales du milieu » (Wikipedia), on peut aussi voir que dans ce roman, des événements, à commencer par l'abandon du père de Sidonie à la naissance et son suicide, « propagent une perturbation » tout au long de l'histoire ; on verra qu'on peut même remonter plus haut dans l'arbre généalogique pour trouver l'origine de la perturbation. ● C'est donc là un texte à la fois romanesque, original et plein de subtilité que j'ai beaucoup apprécié. C'est le premier roman d'Isabelle Dangy que je lis ; je vais lire ses autres oeuvres. Je remercie @pilyen de m'avoir fait connaître ce beau texte !
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Crépusculaire, splendide, « Les ondes » est un roman dont on aime d'emblée l'atmosphère. L'annonce d'une déambulation souveraine.
Ce serait l'histoire de deux enfants qui vont grandir dans une même famille. Sidonie Leleu et Nestor Witold avaient cinq ans lorsque le père de Nestor s'est marié avec la mère de Sidonie.
Accord et gamme, la première note de musique. Les Ondes Martenot élèvent les miscellanées.
La trame est plausible. Elle semble le reflet de beaucoup d'êtres. La quête de soi, des traces de la vie. Ce qui façonne un homme ou une femme.
Sidonie et Nestor sont complices et fusionnels. C'est un kaléidoscope qui éclaire les fragments existentiels. Sidonie et Nestor vont s'aimer. Un peu, beaucoup, passionnément.
Isabelle Dangy est douée et déplace les pions judicieusement. Honore cette fusion entre ces deux jeunes gens. Ici, pas d'inceste. Et pourtant, cette relation restera jusqu'au point final floutée par une enfance entre les parents (nommés ainsi) et frère et soeur pour eux. Ils se cacheront, puis non. Oserons le grand écart et le grand jour dans une passion qui restera toxique, manichéenne et possessive.
Sidonie part, fuit, s'échappe, s'émancipe. Elle va devenir enseignante à Hersanghem.
Solitaire, isolée et fragile, elle note l'évènementiel, tient un cahier de comptes. Elle met ainsi à plat sa vulnérabilité. À l'instar d'une vie nouvelle dont elle ne maîtrise pas encore les codes. Une responsabilité de femme seule et indépendante ou presque. Elle est au coeur de la ville même où son père est le point fixe. Car c'était sa ville. Lui, disparu et absent, invisible. L'ombre de sa généalogie est ici, dans les ombres des ruelles. Une ville qui laisse les rémanences s'élever entre le présent, le passé et les ondes labyrinthiques qui sont des métaphores souveraines.
Sidonie est une jeune femme contemporaine, vive et mélancolique. Elle va combler le manque de Nestor en cumulant les rencontres éphémères avec les hommes des hasards. Puisez dans son passé, la pièce manquante pour atteindre son émancipation.
Elle va rassembler l'épars, rencontrer sa grand-mère dont elle ignorait le regard, les rides et la force des vérités qui seront des épiphanies gagnantes.
Madeleine et l'instrument de musique prêt à avouer. Conter ce qui fut. Ce livre est de dentelles et de paroles.
« Madeleine : Je te donne en avance sur héritage, si tu veux, les Ondes Martenot que tu as vues au salon. C'est tout ce qui reste de Gilberte . »
C'est un roman comme du linge frais claquant au vent, signifiant et irradiant. La beauté des confidences comme des cascades chantantes car allouées aux repentances, aux Ondes mythiques. L'arbre de vie comme une larme de soie. Il faut chercher sa voie et ce récit démontre combien la lutte pour renaître est une question de filiation et d'appartenance.
Mais ici, c'est la voix douce d'une autrice qui peint des personnages avec les couleurs de la vie. C'est un parchemin tremblant de secrets, de silences, de non-dits, et la dernière marche est une connivence avec le lecteur (trice).
Maîtrisé à l'extrême, la polyphonie comme une armoire qui s'ouvre sur l'antan. Ce livre est le sacre de ce qui restera à jamais : la vérité au grand jour.
Après « L'atelier du désordre », finaliste du Prix Goncourt du premier roman et des « Nus d'Hersanghem », prix Anna de Noailles de l'Académie française, « Les ondes » est un chant généalogique, initiatique. Magistral et si près de nous. Publié également par les majeures Éditions le Passage.
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Beaucoup plus classique que son précédent roman ( "Les nus d'Hersanghem" ) Isabelle Dangy n'aura conservé que ce lieu imaginaire pour ce nouvel opus, histoire de faire un pont avec cette histoire qui nous parle essentiellement de lien. Liens entre les personnages jeunes ou vieux, liens avec un passé trouble qu'aucune mémoire ne peut réellement traduire, liens que crée la musique , ici , surtout, les ondes Martenot et son instrument un peu oublié.
On retrouve avec grand plaisir le talent inoui de la romancière à raconter des histoires follement romanesques. Cette fois-ci, elle a laissé de côté la douce folie ludique et littéraire des "Nus" pour revenir à quelque chose de plus abordable pour un lecteur peu aventurier. Mais si cette quête des origines à base de grand-mère taiseuse et/ou menteuse et de petite fille curieuse passionne et intrigue autant, c'est sans doute grâce à cette une façon assez originale de raconter cette histoire, à base de journal de bord, lettres, feuillets, comptes, ... sans que jamais on ne perde le fil, bien au contraire.
Avec un joyeux mélange d'humour, de romanesque, de révélations, de mystères, on dévore le livre, on s'attache à Sidonie ( qui a pourtant quelques défauts) et à tous les personnages qu'elle rencontre, remarquablement bien caractérisés en quelques lignes. On a envie de savoir, on avance avec elle, on se permet également de la juger ( ses comptes en disent beaucoup sur elle, ou tout du moins nous donnent un autre éclairage sur sa personnalité) et l'on passe un excellent moment.
Une question reste toutefois en suspens une fois cet excellent roman refermé : Mais pourquoi Isabelle Dangy n'a pas la reconnaissance qu'elle mérite amplement, tellement son sens de l'écriture romanesque la porte bien au-delà que cette nuée de tacheron-nes dont on nous vante sans discontinuer les prétendus talents ?

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Les ondes d'Isabelle Dangy
LePassage

La quête des origines vous emporte parfois sur des chemins étonnants.
Sidonie Leleu déménage à Hersanghem. Sa situation personnelle est inextricable, son amoureux qui n'est autre que le fils du compagnon de sa mère lui donne du fil à retordre. Historienne en devenir et professeur de lycée en attendant, elle voudrait connaitre la vérité sur son père et sa tragique disparition. L'éloignement lui parait salutaire, elle peut ainsi réunir son histoire personnelle à son histoire professionnelle.
Il y eut lors de la guerre de trente ans, une sanglante bataille à Hersanghem, Sidonie a décidé d'enquêter et de faire porter sa thèse sur le sujet.
Mais la véritable raison de sa venue dans ce coin isolé, est celle de Madeleine, sa grand-mère. Une vieille originale qui a coupé les ponts avec la famille et qui a abandonné son fils à sa naissance. Elle est le dernier lien vivant la rapprochant à ce père méconnu.
Mais la vieille dame qui affiche un détachement assumé sur la situation, n'entend pas se laisser apprivoiser.
Sidonie, ruse, enquête et finit par emménager dans l'antre délabrée de l'excentrique grand-mère.
Au centre de la maison et bientôt au centre de l'histoire, un étrange instrument : les Ondes Martenot, mi piano, mi harpe, il miaule pour qui sait en jouer. La vieille dame consciente qu'elle devra laisser un jour la maison en héritage décide de se dévoiler, Sidonie ou une autre pourrait faire l'affaire.
Au fil des recherches et des entretiens grassement monnayés, Sidonie va entrer dans l'incroyable histoire de sa grand-mère, de luttes fratricides en amours interdites, les Ondes Martenot livreront une histoire hors du commun !
Une galerie de portraits attachants et difficile à quitter, mais surtout une quête teintée d'humour et de cocasserie qui parlera d'une autre façon à tous ceux et celles qui un jour ont tenté l'aventure des origines.
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J'ai découvert Isabelle Dangy avec son précédent roman lors du jury du Prix Orange du Livre 2022. J'avais beaucoup aimé sa plume et l'ambiance du roman. C'est donc avec joie que j'ai accueilli cette masse critique proposée par Babelio.
Le roman se place du point de vue de Sidonie, jeune femme qui vient d'être nommée pour son premier poste d'enseignante en remplacement au lycée d'Hersanghem. Une nouvelle qui l'enchante car cela lui permet de mettre de la distance entre son demi-frère, Nestor, et elle. Autres perspectives qui la motivent, elle va pouvoir faire des recherches pour sa thèse de Doctorat en histoire sur la bataille d'Hersanghem et également sur sa grand-mère paternelle qu'elle ne connaît pas.
En préambule, l'autrice nous explique l'enfance de Sidonie Leleu et de Nestor Witold, la rencontre amoureuse de leurs parents, Florence et Jean. Jean Witold est le père de Nestor dont la mère est enfermée dans un hôpital psychiatrique puis décédée. Florence est la mère de Sidonie dont le père s'est suicidé. Elle nous parle ensuite de l'adolescence de Sidonie et Nestor, leurs premiers émois ensemble. Une relation toxique se développe entre eux. Ils ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre mais finissent toujours par se disputer.
Sidonie sait peu de choses sur son père Paul Leleu, dépressif, rejeté par sa mère à la naissance et confié à l'assistance publique. Florence lui a dit que la mère de Paul, Madeleine Leleu, était une personne qu'il valait mieux éviter. Mais vous l'aurez compris, dans cette histoire, Sidonie et Nestor n'en font qu'à leur tête et n'écoutent pas leurs parents.
Ensuite le roman est raconté du point de vue de Sidonie. Les chapitres alternent entre son carnet de bord (ou journal) et ses comptes (ou les dépenses effectuées). Il faut dire que Sidonie est très dépensière, ou plutôt qu'elle a un besoin maladif d'acheter des choses afin d'être plus heureuse. Sa mère lui envoie régulièrement de l'argent. Tout comme Jean subvient aux besoins de Nestor, dilettante, qui ne sait que faire de sa vie.
Installée à Hersanghem, Sidonie rencontre Madeleine, un personnage haut en couleurs, qui change souvent d'humeur, difficile à suivre. Sidonie la soupçonne de ne pas lui dire la vérité. Elle essaye de lui extorquer des souvenirs en échange du financement de travaux pour sa maison en mauvais état. Maison qui reviendra en héritage à Sidonie lorsque Madeleine trépassera. Une drôle de relation naît entre les deux femmes. Elle héritera également d'un instrument, des Ondes Martenot, ayant appartenu à Gilberte Habert, une amie proche de Madeleine. Il est aussi question d'une communauté que Madeleine avait fondée et qui vivait sur la propriété familiale des Leleu, La Tuilerie.
Ce roman est à la fois drôle et plein de rebondissements. On ne sait pas où il nous mène mais j'ai suivi avec plaisir la quête de Sidonie, essayant de démêler le vrai du faux en recoupant les témoignages, les recherches. Elle fait de nombreuses rencontres dont celle avec un assureur qui va lui donner un conseil qui aura quelques conséquences sur sa vie mais que je vous laisse découvrir. C'est absolument cocasse.
L'écriture est fluide. le style est différent de celui du précédent roman. Il est entrecoupé de lettres. J'ai passé un très bon moment de lecture avec les personnages d'Isabelle Dangy. Je vais continuer à suivre cette autrice assurément.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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critiques presse (1)
LeMonde
27 octobre 2023
Dangy accroche le lecteur par des touches d’humour et l’insertion de courriels ou d’articles de presse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On me l’avait bien dit, que dans une petite ville tout le monde se connaît et que des entrelacs complexes de complicité et d’aversion se tissent sous les apparences de l’ennui provincial, mais chaque jour je prends mieux la mesure de cette situation.
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Il a tort d’avoir raison.
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Je ne dormais plus parce que j’avais peur de ne pas dormir.
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Incipit :
Nestor Witold et Sidonie Leleu grandirent ensemble à partir de leur cinquième année.
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Video de Isabelle Dangy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabelle Dangy
http://www.librairiedialogues.fr/ Élise de la librairie Dialogues nous propose ses coups de la rentrée littéraire 2019 : "À la ligne" de Joseph Ponthus (éd. La Table Ronde), "Edith et Oliver" de Michèle Forbes (Quai Voltaire) et "L'Atelier du désordre" d'Isabelle Dangy (éd. du Passage). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Laurence Bellon.
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