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EAN : 9782213671857
250 pages
Fayard (03/06/2013)
3.72/5   9 notes
Résumé :
Daniel parlait, puis je faisais le tri. Il avait tant de passions, de souvenirs, d'enthousiasmes, d'attachements, de fidélités... Il emmêlait les fils et je les démêlais, construisant des pages, des séquences, des chapitres. Il aurait aimé s'y replonger par la suite, réécrire lui-même, réaménager, éclairer des angles morts. Mais il s'est éteint trop tôt. Ce livre paraît néanmoins parce que ses proches comme son équipe ne souhaitaient pas que soient perdus ces entret... >Voir plus
Que lire après Tout est permis mais tout n’est pas utileVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai déjà écrit un billet sur Daniel Darc quelques mois avant son décès, survenu il y a presque un an maintenant, en février 2013, et dans ce billet, je rappelais que l'homme, ancien chanteur du groupe Taxi Girl (auteur du fameux tube interplanétaire, "Cherchez le garçon") était revenu de pas mal d'obscures contrées, avait frôlé la mort une bonne dizaine de fois, et avait flirté avec tous les démons possibles et inimaginables : drogue, alcoolisme, maladies, décès de pas mal de ses proches, j'en passe et des meilleures, avant de rescusiter artistiquement à l'aube des années 2000, un terme de résurrection d'autant plus bienvenu, que Darc était revenu avec penchant assez christique qu'il revendiquait et assumait complètement dans ses chansons et ses écrits.

Tout cela (ses démons, ses excès, ses souffrances, son retour à la vie, sa passion nouvelle pour la religion), il l'avait raconté au journaliste Bertrand Dicale dans un livre de confessions posthumes, "Tout est permis mais tout n'est pas utile", phrase justement tirée justement d'une phrae d'un apotre Saint Paul, un livre que j'ai dévoré avec un grand plaisir et un certain enfièvrement la semaine passée.

Suite à la disparition soudaine de Darc en pleine préparation de ce livre qui devait mettre pas mal d'années à se finaliser, ce témoignage possède un coté incomplet et inachevé que Bertrand Dicale reconnait évidemment dans la préface de l'ouvrage, pas mal de sujets auraient mérités d'être approfondis et dévellopés. Mais en l'état actuel des choses, ce livre constitue une véritable confession de foi, grâce aux nombreux entretiens à coeur ouvert et la complicité que les deux hommes avaient pu nouer entre eux.

Certains passages du livre sont vraiment passionnants, notamment ceux concernant son enfance, qu'on croirait tiré d'un roman- une mère amoureuse d'un Allemand pendant la guerre...et qui du fait de sa séparation avec l'allemand, épousera ...un juif ( le père de Darc, qui sombrera plus tard dans l'alcoolisme).

La drogue, évidemment, occupe une large part du récit, peut -être un peu trop tant on a l'impression que Darc a bien plus de choses à dire sur la came (ce miraculé du SIDA décrt dans le détail ses conditions de shoot pathétiques avec un réalisme parfois à la limite du soutenable) que sur la musique dont il parle toujours avec un je m'en foutisme qu'on ne sait s'il est sincère ou un peu fabriqué...

Darc n'élude rien de ses passages à vide et les névroses qu'il a traversé, et même si le récit est parfois confus et embrouillé, il est traversé de vraies fulgurances.

De ces fulgurances, se dégage essentiellement l'immense culture littéraire du chanteur qui vouait une admiration snas borne pour les écrits de Burroughs et Kerouac et que son rêve n'était pas d'être chanteur mais d'être un grand romancier. Darc tenait à cultiver sa légende de héros du punk et n'oublie pas de raconter (anecdote que j'ignorais totalement) le soir où il s'était tranché les veines sur la scène du Palace, un soir de 1979 lorsque Taxi Girl faisait la première partie de Talking Heads. Darc se décrit en fait tout au long de son ouvrage, si on arrive à résumer sa pensée qui part parfois dans tous les sens, comme un grand timide souffrant de phobie sociale qui ne disparait qu'avec la drogue ou l'alcool. Il n'en fait pas un plat, il assène juste les vérités avec calme et parfois humour.

Darc aborde également avec moults détails le domaine de la religion, puisque Darc (qui enfant se rêvait rabbin) avait trouvé ces derniers temps sa voie dans le protestantisme et essaie de nous expliquer, du reste pas toujours de façon très lisible et cohérente, comment il avait réussi dans ses dernières années a adapter sa rock attitude au service de l'Evangile.

Un récit que j'ai lu d'un seul souffle quasi en apnée, avec pas mal d'émotions qui rejaillissent à la surface (surtout quand Darc nous dit son désir désormais de vivre vieux) et que j'ai dévoré en écoutant en même temps le dernier disque de Darc, Sweet Sixteen, ce dernier album également paru à titre posthume et qu'il n'avait pas pu achever, se contentant de poser les voix et de choisir les titres figurant dans l'album.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (1)
Bibliobs
13 août 2013
Vrai poète et faux bad boy, le chanteur timide apparaît dans ces confessions posthumes comme un enfant du siècle numéro 20. [...] Toutes les fractures de Darc sont là, dans cette contradiction originelle, dans ces ombres qui nuancent et embellissent chaque parcours.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Tout ce que j’ai fait n’était pas utile. Mais je ne serais pas là sans tout ça. Sans la dope. Sans Balzac. Sans mes parents. Sans mes conneries. Sans plein de choses dont je ne voulais pas, ou autrement. C’est difficile de savoir ce qui a été utile.
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J’aime lire. Je suis fasciné par l’objet livre. J’aime l’odeur des livres de poche. Je n’ai jamais lu beaucoup d’illustrés. Des Mickey à soixante-dix centimes quand on habite à Chelles. Un peu Pif, un peu Picsou, puis plus tard les Marvel. Mais je ne lis pas Astérix ni Tintin. Je découvrirai plus tard. Astérix me fera bien marrer, mais Tintin me fait chier. Toujours pareil. Une balance, en plus. Et l’autre, avec lui, toujours bourré. Je ne supporte pas. Suis Tintinophobe.
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Contrairement au manque d’alcool, le manque d’héro ne peut pas tuer ou faire tomber dans le coma. Une minute dure une heure, on a trop chaud quand on est à poil, on a froid si on s’habille, mais ce n’est pas grave. Pas grave si on connaît déjà le manque d’alcool. Ça, c’est le pire.
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Parfois, je pense au Rose Bonbon. À certains mecs qui passaient là et qui étaient vraiment frappés. Tout était extrême. Un des chefs skinheads, qui s’appelait Rachid. Et un autre, absolument terrifiant, qui était surnommé Amour. Et Couscous Reichsführer, avec sa croix gammée tatouée sur le front. Des mecs qui auraient pu être bien si on avait écouté Hugo quand il disait : « Fermez les prisons, ouvrez des écoles. »
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J’ai eu le syndrome James Dean jusqu’à vingt-quatre ans. Envie de mourir en bagnole. Une belle bagnole. Mais quand mon père a proposé de me payer le permis, j’ai refusé. Trop square. À la place, j’ai passé le permis 125. J’aurais aimé passer les autres permis moto pour me payer une Triumph Bonneville, mais je ne serais sans doute pas là pour en parler.
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Videos de Daniel Darc (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Darc
Rencontre avec Marc Dufaud & Frédéric Lo, animée par Olivier Nuc Suivie d'un concert de Frédéric Lo, Jan Stuke & guest
En 1990 Marc Dufaud rencontrait Daniel Darc, figure charismatique du rock français, avec pour objectif de tourner un film. Il réalisera le Garçon sauvage, en dehors du système, au moment où l'ex-Taxi-Girl plongeait au purgatoire. Ensemble, ils tourneront encore quatre films sur près de vingt ans, nouant l'un envers l'autre un lien qui durera jusqu'à la disparition du chanteur et poète. Et c'est bien un portrait de l'artiste en poète et en garçon sauvage que nous offre Marc Dufaud.
En complément de cette rencontre, Frédéric Lo, grâce à qui on doit le retour de Daniel Darc en 2004 avec l'album “Crève Coeur”, nous offrira un concert-hommage au chanteur de “Chercher le garçon”.
Je me souviens je me rappelle C'est en ces lieux chers à mon coeur Le jour baissait j'étais près d'elle Je me foutais bien du malheur Daniel Darc – « Je me souviens, je me rappelle »
À lire – Marc Dufaud, Close up Daniel Darc, Je me souviens, je me rappelle, éd. le boulon, 2023.
À écouter – « Coeur sacré, un hommage de Frédéric Lo à Daniel Darc » et « Parenthèse enchantée », Water Music and Strap Originals – Virgin Records – Universal 2023. Pete Doherty & Frédéric Lo, “The Fantasy Life of Poetry & Crime”, 2022.
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