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sur 215 notes
Bienvenue en insomnie!
Depuis la naissance de ses enfants il y a près de 20 ans, Marie Darrieux sec a perdu le sommeil. Ils s'en est allé, la laissant seule face à ses nuits blanches et dans ce livre qui oscille en essai et récit autobiographique elle nous conte son combat pour apprivoiser ces longues heures d'éveil. Avec humour, mais aussi avec franchise, elle détaille par le menu tous les expédients qu'elle a testés, des plus classique (méditation, tisanes, somnifères), aux plus insolites (la « gravity blanket » ou la boîte à Morphée), en passant par les médecines douces ou alternatives, jusqu'à l'alcool dont elle avoue être devenu dépendante. Dans ce voyage sans fin elle convoque tous les grands insomniaques et cite abondamment Proust, Kafka ou encore Perec, passagers comme elle de ces nuits sans sommeil.

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Difficile de classer ce livre, qui est à la fois prose, document, réflexions et citations. Un livre déroutant ou l'auteur nous invite à explorer toutes les facettes, toutes les conséquences de ses insomnies, d'un point de vue à la fois intime, sociologique et sociétal. J'ai aimé la suivre dans ses lectures, lever le voile sur son histoire familiale, visiter ses chambres d'hôtel, l'accompagner dans ses voyages, et revisiter ses oeuvres sous ce prisme nouveau. Mais j'ai été perdue aussi, souvent, dans des digressions pas toujours compréhensibles, des digressions où son esprit s'envole comme il le fait dans le creux de la nuit, entre veille et sommeil. Il faut aussi dire que c'est un livre très auto-centré et j'avoue avoir été une peu agacée par une auto promotion un peu trop présente.
Je dois préciser que je suis peu sujette aux insomnies et cela explique peut-être pourquoi j'ai eu du mal à entrer pleinement dans ce livre.
Plus d'un soir je dois quand même dire que je me suis un peu endormie dessus. Peut-être faudrait-il alors rajouter la lecture de cet ouvrage un dernier dans la longue liste des somnifères qu'il énumère… ;-)
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Cet essai m'aura accompagnée avec délectation pendant mes nuits éveillées de septembre. Une analyse intime et profonde de l'insomnie, mais surtout une étude extrêmement riche de ce que cette relation complexe au sommeil dit de notre regard sur le monde. Angoissant, drôle parfois, contemplatif souvent mais toujours pertinent, cet essai parcourt les yeux grand ouverts les nuits du monde. Très intéressant !
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Pas dormir est l'occasion pour Marie Darrieussecq de partager avec ses lecteurs ses nuits à ne pas dormir justement. Elle a tout essayé, rien n'a fonctionné. Elle a avalé des champs de tisane, pratiqué le Yoga Nidra, la méditation, le jeûne, gobé toutes sortes de somnifères et de médicaments, réaménagé sa chambre mille fois, testé tout ce qui était possible, analysé tout ce qui pouvait l'être, rien n'y a fait. Voici des années que chaque nuit, Marie Darrieussecq regarde les heures passer. Vouloir dormir la nuit lui prend la journée. Résultat, à l'instar de tous les insomniaques, elle est épuisée. Alors à l'heure où les chanceux écrasent de tout leur saoul, l'auteure rejoint le club des grands auteurs qui puisent leur talent dans leur insomnie.

Pas dormir est une autobiographie d'un genre nouveau qui consiste à raconter « l'autre qui ne dort pas » et qui est aussi soi. Marie Darrieussecq se penche sur la littérature : « J'ouvre les livres et tous me parlent d'insomnie. Woolf ! Gide ! Pavese ! Plath ! Sontag ! Kafka ! Dostoïevski ! Darwich ! Murakami ! Césaire ! Borges ! U Tam'si ! Sur tous les continents, la littérature ne parle que de ça. Comme si écrire c'était ne pas dormir. » Elle raconte ses voyages dans le monde entier, décrit ses insomnuits dans ses chambres d'hôtel aux quatre coins du monde et se souvient que l'insomnie est le symptôme bien repéré en clinique des grands traumatisés, de ceux qui ont vécu l'horreur.

Alors si comme Marie Darrieussecq vous ne dormez pas, n'escomptez pas trouver la solution pour faire de longues nuits de sommeil. Point de remède dans Pas dormir, juste la certitude que vous n'êtes pas seul. Extrêmement bien documenté, Pas dormir est un essai illustré accessible au plus grand nombre. Il permettra à tous les heureux qui, comme Ulysse font de beaux voyages au pays des songes, de mesurer la chance qu'ils ont de pouvoir dormir et aux autres d'espérer un jour d'y parvenir de nouveau.
Pas dormir est un essai autobiographique passionnant. Que vous dormiez ou pas, il mérite d'être lu, ne serait-ce que pour comprendre.
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Au début du livre, j'ai été désorientée. Je ne savais pas où je mettais les pieds, cette liste de médicaments énumérée au fil des pages m'a plongée dans un univers inconnu et terrifiant. Marcel Proust, Virginia Woolf, Georges Perec, et d'autres, ont été mes points de repères et je l'avoue, encouragé ma curiosité. J'ai apprécié cette immersion littéraire sur le thème de l'insomnie. Ensuite, passées les cent premières pages difficiles (quand même), où l'auteure, par de menus détails, s'emploie à décrire les différentes phases par lesquelles elle est passée, j'ai (enfin) pu m'intéresser au texte. Son étude est intéressante, et le sujet de l'insomnie a fini par m'éveiller !
Ce livre mêlant autobiographie et exploration du sommeil dans la littérature et l'art en général, m'a appris des choses. J'ai aimé survoler les destins (souvent tragiques) de ces écrivains, insomniaques névrotiques, tel un Marcel Proust aux exigences farfelues. Admiratrice de Perec, j'ai acquiescé aux références à son oeuvre « métaphysique », La disparition.
Les nombreux voyages de l'auteure, son expérience de la maternité, sa particularité physiologique jusqu'à sa plus profonde intimité, partagée au lecteur, est touchante. Les nombreuses photos qui jalonnent le récit sont comme des preuves, pour mieux se rendre compte. le sujet est grave, et les pointes d'humour ici et là offrent des bulles de décompression.
La dernière partie sur les animaux qui veillent et les hommes qui dorment, pour renverser les siècles de domination humaine sur ces autres habitants de la planète, est passionnante. Même si Marie Darrieussecq, comme tous, prend des avions, pour parcourir le monde, et que les avions, ma foi, n'arrangent pas la situation quant aux effets sur la pollution, on aime son côté naturel, ses nuits dans des hôtels parfois miteux, à la belle étoile. J'ai aimé cette écriture libre et sincère, et j'espère que Marie Darrieussecq, après avoir ôté ses électrodes, a réussi à retrouver le sommeil.
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Marie Darrieussecq prend la plume pour parler de ses insomnies et cela donne un essai savoureux et surtout très surprenant. Il faut dire que le fait pour l'écrivaine de parler de son expérience personnelle renforce le propos et fait entrer le livre dans une autre dimension.

Ce livre regorge de références très diverses et pour la plupart très pertinentes ce qui le rend particulièrement intéressant. C'est aussi la raison pour laquelle on ne s'ennuie quasiment pas à la lecture de cet essais. On passe de références classiques (par exemple, un classique de la littérature) à des références contemporaines et parfois un peu loufoques. le contraste est souvent saisissant et fait sourire. On retrouve aussi tout un tas de documents intéressants comme des photographies, des reproductions d'objets... Sans oublier les nombreuses anecdotes. Bref, on va de surprise en surprise au fil des pages.

L'ensemble est très cohérent puisqu'il traite d'un thème parfaitement circonscrit : l'insomnie. Nul doute qu'un insomniaque vivra cette lecture différemment mais, même pour les lecteurs qui ne le sont pas, l'écrivaine arrive à nous intéresser et à nous fait ressentir certaines émotions. La plume est simple, alerte et il y a un ton moderne avec un rythme très dynamique.

Le gros défaut de ce livre à mon sens, c'est son côté parfois un peu catalogue. Autant, les références et leur diversité rendent le livre intéressant, autant par moment il y en a beaucoup trop et on se retrouve avec des listes ou bien on passe du coq à l'âne d'un paragraphe à l'autre. Ça peut donner un aspect un peu décousu par moment, ça manque de liant, alors même que l'organisation en chapitre est clair avec un sujet bien identifié par chapitre. Et puis, selon les affinités du lecteur pour certains sujets, il y a des passages présentant moins d'intérêt même si ce n'est jamais ennuyeux. J'aurai aimé aussi quelques approfondissements scientifiques mais ce n'est pas non plus l'objectif de cet essai, au lecteur de creuser certains points si il le souhaite.

Au-delà de ce point qui m'a un peu chagriné par moment, cette lecture vaut quand même le détour pour son originalité, pour son ton parfois très sérieux et parfois décalé, et puis aussi parce que l'on y apprend beaucoup de chose. C'est clairement un objet livresque non identifié et ça vaut franchement le coup d'y jeter un oeil malgré les petits défauts. Pas parfait donc mais original et très intéressant !
Lien : https://marquepageetexlibris..
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Voici un livre qui n'est pas un roman mais qui se lit comme un roman, il traite de façon très simple d'un sujet très angoissant, celui de l'insomnie.
Qui n'a jamais passé une nuit blanche, à sans cesse se retourner dans son lit, voyant les heures s'égrener sur le réveil, et se disant que bientôt il allait falloir se lever pour aller travailler ? Mais nous, les « dormeurs », nous savons que la nuit suivante sera meilleure et que nous récupèrerons de cette nuit blanche.
Ici, les nuits blanches durent des semaines, des mois, des années. Ce sont celles de l'auteure, c'est de son insomnie dont il est question ici.
Le sujet est extrêmement bien documenté, de nombreuses citations et références à de grands personnages, écrivains, écrivaines, hommes politiques, artistes insomniaques, parsèment cet ouvrage. Différentes techniques, thérapies, sont référencées, analysées, testées.
Ce livre, très rythmé, parsemé de nombreuses illustrations, très bien construit avec des chapitres qui rebondissent les uns sur les autres est une véritable bible sur l'insomnie à l'usage du grand public, qui, une fois refermé, laisse apparaitre la très grande chance que nous avons, nous, les « dormeurs ».
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Pas dormir est un OLNI, objet livre non identifié. C'est le récit du trouble insomniaque de l'autrice, dont le sommeil s'est envolé à la naissance de ses enfants. Est-ce parce que la mort a frappé son frère ? Veille-t-elle pour que ses enfants ne s'envolent pas ? Ou parce que, tout simplement.
Le récit oscille entre reportage, autobiographie et documentaire narcissique. Il fait la liste de ce qui a été tenté pour dormir (tout), et de ce qui a marché (rien). Il ressemble à une compilation de recherches sur le net. Agaçant. Il passe du coq à l'âne, se construit-déconstruit sans cesse, s'illustre de photos, personnelles ou non. Très agaçant. Il donne ses sources en notes de bas de page, vous avez vu comme je fais sérieusement mon travail ? Super agaçant. Mais il m'a donné envie de lire ou de relire, de faire des recherches sur des auteurs, des autrices, des artistes dont il est question. Il est riche. Alors on lui pardonne.
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Premier point : j'ai dévoré ce livre.
Le choix de cette lecture n'est pas lié au hasard, je suis très concernée par le sujet, je suis insomniaque depuis l'âge de dix-sept ans soit près de vingt-sept ans d'insomnies aléatoires, légères à prononcées.

Marie Darrieussecq raconte, décrit, argumente son insomnie.
Je découvre cette autrice, j'aime infiniment sa plume éclairée, brillante et généreuse.
Elle nous offre un témoignage abondamment documenté par des photographies, des références et des citations.
C'est très enrichissant dans la mesure où, bien que l'insomnie demeure l'insomnie, elle semble être vécue différemment selon les époques (et les personnes).

Oserais-je dire que ce livre réconforte l'insomniaque que je suis? Pas si sûre!
Certes, je me suis sentie moins seule mais l'autrice liste toutes ses tentatives pour retrouver un sommeil perdu autres que par le biais du chimique sans jamais que ces dernières n'aient eu gain de cause…

Et en une phrase, elle résume mon insomnie :
“L'insomnie se nourrit de la peur de ne pas dormir”.
Et c'est bien ça qui est autant terrifiant que passionnant dans ce livre, on s'identifie, on s'y retrouve et assurément, ses mots deviennent les nôtres.
Elle dépeint une affinité entre l'insomnie et la mort, se pourrait-il que l'horloge biologique des sans-sommeil se remette à l'heure plus tôt que celle des dormeurs?

Je suis la première à être surprise que mon âme ait été aussi happée par cette lecture, un témoignage lucide de vie, des combats (insomnie, alcool), comme quoi, on peut se livrer tout en préservant une certaine pudeur dans les écrits.

L'insomnie est-elle comparable à une petite mort?
Hormis la voie chimique, existe t-il finalement des solutions pour sortir du mal vampirisant qu'est l'insomnie?
Ça ouvre à grand nombre de réflexions…
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J'ai malheureusement abandonné cette revue de la littérature de l'insomnie. Il y a bien quelques réflexions intéressantes sur le sujet, mais l'ensemble m'a plus semblé une juxtaposition de références plus qu'un ensemble construit. Au fil des pages, en découvrant la diversité des manifestations de l'insomnie, j'ai eu peur de le devenir aussi, insomniaque !
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Voilà un livre qui parlera aux insomniaques. Marie Darieussecq en est une illustre représentante. C'est le sommet de l'insomnie, rares sont celles et ceux qui jouent dans sa catégorie. Elle est en tête de la division d'honneur et de loin.

Dans ce livre bien documenté (on a du temps supplémentaire quand on ne dort pas), l'autrice nous fait un panorama sur l'insomnie, ses causes, ses remèdes, ses charlataneries. C'est aussi l'occasion pour elle de faire un travail d'introspection dans lequel les sans-sommeil se reconnaitront.
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