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3,08

sur 1141 notes
C'est un livre qui a une accroche sympa et originale, mais qui s'embourbe très vite dans du n'importe quoi, sans véritable trame intéressante. Marie Darrieussecq y déverse sa pseudo imagination fantasma-puéro-érotico-sensationnelle...que pas même la fin ne sauve.

Certains pensent que ce livre est bon à lire pour attendre, ou dans un train avec les longues heures de trajet ? A chacun son truc pour attendre, mais lire ce livre est tout de même du temps perdu... pour pas grand chose !
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Voilà un roman qui ne laissera personne indifférent... S'adresse-t-il surtout aux lectrices ? Peut-être : la présence du corps féminin y est omniprésente, écrasante de chair, d'odeurs, de perceptions.
Ce roman est sous forme de témoignage. La narratrice fait un gros efforts pour nous le confier, elle doit combattre son corps même, lutter pour retrouver une mémoire du passé qui a glissé avec son corps "d'avant".
Elle nous raconte comment, jeune fille, elle a eu la chance de tenir un salon de parfumerie très apprécié. Apprécié des messieurs en particulier, car elle était vraiment très douée en massages "particuliers", avec onguents de luxe et petits extras recherchés. Elle nous raconte son travail et ses clients de façon naturelle, le sexe n'est qu'un détail de ses journées, un boulot comme un autre ou peut-être même mieux, elle est "appréciée", "considérée". Et elle aime Honoré, son compagnon, l'entretient, le dorlote quand il a trop bu, se désole de ne jamais pouvoir faire plus pour lui, si perdu, si gentil...
La narratrice est emportée à la fois par des changements incontrôlables de son corps et par des bouleversements politiques très étranges.
J'ai éprouvé un certain malaise nauséeux devant ce témoignage naïf. Les hommes abusent d'elle, sa mère la méprise et l'utilise, l'homme qu'elle aime l'exploite, et elle continue à "comprendre" qu'ils sont malheureux, ou qu'ils ont besoin d'elle pour aller mieux, elle leur laisse le bénéfice du doute. Entourée de profiteurs, elle interprète les moqueries pour de la compassion, la condescendance pour de la gentillesse. La moindre aumône la rempli de gratitude d'intense. Elle se reproche son manque de culture, ses échecs.
Il y a également la violence des ressentis physiques de la narratrice,
C'est le récit de la déchéance d'une jeune femme qui ne comprend pas le monde dans lequel elle vit, ni les enjeux des interactions humaines, et qui donc ne sait pas se protéger. C'est aussi l'histoire d'une renaissance-émancipation, en une autre forme de vie, plus forte et plus libre, en harmonie avec la nature et les animaux.
Je me suis retrouvée toute bête à pleurer après la dernière ligne, je l'avoue, de tristesse ou de soulagement je ne sais pas : ce livre m'a ébranlé par son coté bancal et cru, "cru" sans vulgarité, cru au sens viande crue, vérité crue, rejet, abus, violence mais aussi beauté dans l'acceptation de l'autre qui crée l'amour.
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Ce livre est peut-être la plus déstabilisante de mes lectures 2016. J'ai été tour à tour intriguée, choquée, révoltée, scandalisée et écoeurée. Et parfois le tout en même temps.

Pour résumer, c'est l'histoire d'une jeune femme (dont je me rends compte à présent qu'elle est anonyme) dans ce qui pourrait être notre futur proche. La société dans laquelle elle vit ressemble énormément à la nôtre, à quelques différences près : acheter des fleurs y est un luxe, manger des fruits et légumes est un gage de richesse, la nature y est si rare que le personnage principal est prêt à tout pour passer un week-end à la campagne, les rapports hommes-femmes y sont très différents, et vu les conditions de vie de l'héroïne, sa pauvreté est alarmante.
Cette jeune personne nous raconte son histoire en livrant le récit des événements qui l'ont conduite à la situation présente – mais quelle est-elle ? Une chose est sûre : ça a commencé quand elle a accepté de travailler dans une chaîne de parfumerie.

Disons-le franchement : l'ambiance de ce roman est malsaine au possible. Les rapports entre hommes et femmes sont verticaux. Il est, par exemple, totalement admis qu'une chômeuse doive céder aux caprices sexuels de son futur employeur – pour « tester » ; pour la clientèle. Car une parfumerie, dans ce monde-là, n'est pas une simple parfumerie. Les vendeuses sont tenues de faire des massages (plus ou moins intimes) aux clients avec des produits de la maison, d'accepter des attouchements, et parfois de se prostituer. Rien n'est trop laid au nom des multinationales…
Mais cela ne concerne pas seulement le marché du travail. Dans les piscines, les hommes s'invitent couramment dans les vestiaires féminins pour regarder, draguer et s'octroyer quelques plaisirs sexuels, beaucoup de vieillards attendent aux tourniquets des stations de métro pour se coller aux jeunes filles qui veulent frauder, les femmes sont reléguées aux métiers de la vente et sous-payées, et les hommes les plus influents du pays font des orgies avec de jeunes filles pour fêter le nouvel an.
Cependant – et c'est là que ça devient étrange –, la protagoniste ne s'en plaint pas une seule fois. Elle a la chance d'avoir un compagnon qui ne lui en veut pas de travailler ( !), d'avoir un logement (miteux) qu'elle arrive à payer (en sautant quelques repas et en n'achetant que le strict minimum), et d'avoir un emploi stable. Beaucoup de filles n'ont pas ce bonheur…

C'est à peu près à ce moment-là qu'elle a l'impression que son corps se transforme. Au tout début du récit, la voilà qui prend deux ou trois kilos qui mettent son corps en valeur : ses cuisses deviennent plus roses et pleines, son teint est resplendissant de santé, ses seins sont plus rebondis, et ses relations au sexe opposé deviennent de véritables succès (commerciaux). Tout le monde la déclare « saine », ce qui semble être un compliment bien plus flatteur que « magnifique » ou « splendide ».
Évidemment, on ne peut que faire un parallèle entre son animalité naissante et la bestialité à laquelle sont reléguées les femmes. Ces transformations sont-elles réelles ou n'est-ce qu'une psychose ? La protagoniste réalise peut-être que ses pairs ne sont plus que des objets sexuels pour ces messieurs et que plus aucune humanité ne les habite ? Serait-elle en train de l'intérioriser, de le nier et de le faire passer dans l'inconscient, d'où cet « avertissement », cette illusion ?

Marie Darrieussecq critique notre société en grossissant les traits et caricaturant les rapports entre les sexes. Mais quand on y pense, de quoi se plaint-on ? Nous les femmes avons désormais le droit de vote, de travailler, d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation du mari (j'en reviens pas que les choses aient pu se passer ainsi il y a seulement quelques décennies), de s'habiller selon nos goûts, de ne pas avoir d'enfants et d'être libres ! Quelle chance nous avons de ne pas être nées dans un pays plus misogyne !
Et cependant, quand je vois certains clips qui passent à la télé, où on ne voit des femmes que leurs fesses trémoussées, que de longues jambes parfaitement épilées, des formes appétissantes (et on zoome dessus, hein, parce que c'est pas suffisant quand ça ne prend que 70% de l'écran), quand je vois des films où, très souvent, elles sont reléguées au rôle de tableau (soit jolie mais ne prend pas trop de place et surtout, n'ait pas l'air trop intelligente), quand je vois des pub où une femme nue simule un orgasme en mangeant son yaourt, je me dis qu'il y a un truc qui tourne pas rond. Ces filles-là ne sont-elles pas réduites, justement, au rôle d'objet sexuel ? N'essayerait-on pas aussi de nous faire croire que c'est la norme ?
Alors bien sûr, ce n'est pas TOUS les clips, ce n'est pas TOUS les films, ce n'est pas TOUTES les pubs – sinon la couleuvre serait un peu trop grosse à avaler. Évidemment, il y a des exceptions – encore heureux ! Mais le message est là : les filles sont bien plus souvent déshabillées que les garçons dans les médias (je ne me rappelle plus des chiffres, mais ils étaient alarmants ; et quand je les avais communiqué à mon frère, il avait haussé les épaules : « En même temps, personne n'a envie de voir un mec torse nu. » Ben… Si. Les femmes. Mais visiblement, ça ne doit pas compter.).



Pour résumer, Truismes est un roman transgenre qui prend plaisir à secouer son lectorat, qui m'a écoeurée à plusieurs reprises, mais qui, en définitive, m'a plu. Je ne le recommanderai certainement pas à des mineurs, mais pour ceux qui ont le coeur accroché, allez-y. C'est bien écrit, à aucun moment ça ne devient vulgaire (j'insiste sur ce point), ça nous donne un regard neuf sur la société et la place des femmes et ça peut se lire en une après-midi. Allez-y : essayez et dites-moi ce que vous en avez pensé.
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Bon, je n'ai peut-être pas tout compris de cette histoire, mais j'en garde un souvenir de malaise... tout est glauque et nauséeux....trop peu réaliste pour moi.
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Vous avez envie d'un roman métaphorique ? Essayez, si ce n'est déjà fait, Truismes de Marie Darrieusecq, où une jeune femme se transforme peu à peu en cochon, une fable drôle et grinçante sur les rapports hommes/femmes et la place de la femme dans la société, qui se lit d'une traite.
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Je me souviens du moment précis et des sensations de bonheur à lire ce livre dont le titre énigmatique m'avait inspiré.
Il y a un petit peu de Kafka dans sa fameuse "métamorphose".
L'arrière gout fantastique de la narration recouvre en fait une jolie critique du statut de la femme dans la société .
La narratrice assiste en effet à sa transformation progressive en truie et c'est cette métamorphose qui lui permet de s'émanciper et de se révèler à l'acte final face à son ancien directeur et surtout face à sa mère.
Ce roman pose la question du corps féminin et de ce que veut dire être femme
Une très belle écriture
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Mais qu'est ce que c'est que ce livre ? Quel est l'intérêt de cette histoire ? J'ai perdu mon temps en lisant quelques dizaines de pages. Récupéré dans une boîte a livres publique, je vais refaire l'opération a l'inverse. J'aurais pu le jeter, mais j'aime trop les livres pour ça.
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Un texte très étrange et dérangeant. Une sorte d'allégorie angoissante dont le sens m'échappe. Un conte cru et cruel dont l'héroïne échappe à toute réelle empathie. Un livre inclassable. Si vous voulez vous faire une opinion lisez le. Mais vous pouvez tout à fait faire l'économie de cette lecture. Vous ne raterez pas grand chose
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Malheureusement je n'ai ni aimé, ni adhéré au projet de Marie Darrieussecq sur Truismes, livre trouvé dans un gite dans les Bauges, malgré la proposition alléchante et originale de cette femme qui se change en truie au contact d'une civilisation et surtout d'hommes sales et dégradants. Si les impressions de déchéance sont très bien exprimées, j'ai cherché longtemps plus que ça, plus que ce simple jeu de mot initial, une conclusion, une analyse. Mais non rien. L'héroïne déambule, travaille en parfumerie, grossit, se fait acheter une robe, prend un, deux amants, devient égérie politique, habite sous un banc... On dirait que l'autrice erre avec elle sans trop savoir quoi faire après chaque étape, et notre sympathie pour ce personnage sans queue de cochon ni tête va en s'amenuisant. Je suppose que l'effet de dégoût est assumé mais pour moi c'est un peu court et surtout cela décharge la responsabilité de ressenti sur le lecteur. J'en suis donc sortie sale et ennuyée, ça fait beaucoup....
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La narratrice a connu une entrée difficile dans le monde du travail. Elle a dû se mettre littéralement à genoux pour obtenir un poste de gérante d'une parfumerie-institut de beauté, endroit très couru, avec massage et finition en sus. Elle est plutôt gironde et très flattée que les hommes l'honorent à leur manière. Elle n'est pas difficile, quelques échantillons gratuits de produits de beauté et une invitation à l'Aqualand la comblent d'aise. Il lui faut un peu de temps pour se rendre compte que cet univers est une soue où elle se vautre avec des hommes qui ne sont que des porcs. Fatalement - la vie étant l'adaptation perpétuelle à un monde hostile, la jeune fille se voit l'objet de changements physiologiques qui la mette au diapason de ces congénères mâles.

Au vu de la couverture et du titre, j'aurai dû avoir la puce à l'oreille. Il s'agit, et c'est tellement évident que çà frise l'allégorie - jamais bon pour un roman, d'une fable féministe. Il s'agit bien de truismes mais dans une double acception : la première - la direction que prend la métamorphose de la narratrice, et la seconde, le propos, pas vraiment sous-jacent, qui ne résiste guère, en tout cas, au fouissage du groin du lecteur, une vérité tellement évidente et banale qu'elle est un lieu commun selon Marie Darrieussecq, le comportement masculin et sa façon de jouir d'une certaine hiérarchie dans le monde du travail et la vie de tous les jours vis à vis des femmes. Je me rappelle très bien du battage autour de ce roman; c'est un exemple, parmi d'autres, de la fabrique d'un succès littéraire à grand renfort de grosse caisse. Au vu des éloges de l'époque, des critiques prometteuses, je dirais " cochon qui s'en dédit".
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