AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,08

sur 1140 notes
Je viens de relire "Truismes", livre que j'avais acheté lors de sa sortie il y a vingt ans (par curiosité surtout, à force d'en entendre parler, et parce qu'il m'intriguait), et que j'ai retrouvé récemment dans un carton parmi d'autres livres. A l'époque j'étais restée perplexe, un peu indifférente, incapable de dire si je l'avais aimé ou non finalement, et avec le recul maintenant, je devine que je n'avais probablement pas tout compris...

En tout cas il ne m'avait pas marquée puisque je ne me souvenais absolument pas de l'histoire avant de la relire à nouveau cette semaine, un peu comme l'impression de le lire pour la première fois en fait.

Cette fois-ci en revanche, c'est avec un autre regard et un sentiment bien désagréable que j'ai refermé ce livre. Je peux désormais affirmer que non, je n'aime pas du tout. le côté métamorphose en truie pourquoi pas, c'est plutôt bien amené et bien décrit, mais pour le reste (le fond, le contexte, les évènements) j'ai trouvé ça trop glauque, il y a un côté malsain (voir même limite choquant par moments) qui me dérange, je pense que ce genre de livre n'est pas fait pour moi tout simplement.

Je mets quand même une étoile, car malgré tout (peu importe que ce soit en positif ou en négatif au fond) il ne m'a pas laissée indifférente.
Commenter  J’apprécie          60
Le ton factuel et détaché, suivi de remarques décalées, du narrateur-personnage à la première personne, peut rappeler La salle de bain de Jean-Philippe Toussaint ou L'étranger d'Albert Camus ; sauf que le personnage principal n'est pas tant apathique qu'ingénu ; elle pérégrine d'une situation loufoque à l'autre sans comprendre les malheurs qui lui arrivent, comme Candide de Voltaire, dont on retrouve aussi l'humour.

Dans un genre de Métamorphose à la Kafka, mais avec un cochon anthropomorphique, ce livre laisse beaucoup à l'interprétation du lecteur sur le message et les raisons de cette transformation. Au début je me suis demandé : Pourquoi en cochon ?
Peut-être par analogie au cochon-tirelire qu'on engraisse de pièces de monnaie, pour critiquer une recherche effrénée du profit quitte à bafouer tous les principes moraux.
Peut-être par vision féministe des relations homme/femme : les hommes se comporteraient comme des porcs en toute normalité, alors que les femmes passeraient pour de vraies cochonnes pour moins. À moins que ce soit pour dire que les femmes ne sont vues que comme de la viande.
Où peut-être, comme le suggèrent les situations qui voient l'héroïne redevenir humaine (rencontre avec l'homme de ménage, lecture de livres à l'asile), que le message est que quand on traite les gens comme des animaux, ils finissent par se comporter comme des animaux.
Au bout du compte, aucunes de ces explications n'est vraiment satisfaisante, car contrairement à La métamorphose de Kafka, l'intrigue ne reste pas centrée sur un thème, un lieu, une situation, mais se déploie dans plusieurs directions : d'un travail dans une parfumerie – un peu maison-close sur les bords – et d'une histoire de couple, le délire part ensuite dans une secte mystico-fasciste, dans un futur Paris d'après une guerre fictive avec un gouvernement totalitaire, puis dans une histoire d'amour à la Bonnie & Clyde entre un loup et une truie.

Au final, je ne sais pas vraiment quel est le sens, ou même s'il y en a un. C'est une lecture agréable, comique, et qui prend des directions inattendues, mais l'intrigue bien que centrale est trop éparpillée.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai pris ce livre intriguée par cette histoire de femme qui se transforme en truie. J'aime les histoires de métamorphose, par conséquent, ce livre devait être lu. La narratrice, déjà transformée en truie, décide d'écrire son incroyable histoire.

La transformation de cette jeune femme s'est faite progressivement. Tout d'abord elle prend un peu de poids. Cette prise de poids est harmonieuse et son corps ne laisse alors personne indifférent : elle est appétissante et tout le monde souhaite en avoir un peu. Elle trouve du travail dans une parfumerie qui s'avère être plus proche d'une maison close que de Sephora. le temps passe, les clients sont ravis, elle rencontre un jeune homme avec qui commence une histoire d'amour, tout va pour le mieux. Mais cette prise de poids ne s'arrête pas, et la jeune femme passe d'appétissante à repoussante. Tout s'effondre, elle perd son travail, son compagnon, son toit, et petit à petit son apparence humaine.

Et tout part alors en sucette.Le livre qui flirtait déjà avec le malsain se vautre dedans. Les politiciens sont immondes, les hommes en général n'ont plus aucune morale ou retenue, et cette pauvre femme-truie se retrouve bien souvent dans des situations dégradantes, sans avoir trop l'air de s'en offusquer.

Si j'ai apprécié le récit sur cette transformation animale qui s'opère, j'ai lu le reste de l'ouvrage en me demandant exactement ce que j'étais en train de lire. C'est un livre violent. Ce que dit l'auteure est intéressant mais personnellement je n'ai pas accroché à ce livre, que ce soit l'histoire ou le style. C'est une expérience de lecture, un livre court qui dérange lorsque qu'on le lit mais qu'on oublie bien vite (j'ai, par exemple, complètement oublié la fin du livre).
Lien : http://deslectureshumaines.w..
Commenter  J’apprécie          60
Dans le cadre de mes études, j'ai eu la chance de suivre plusieurs ateliers d'écriture : "L'Art de la fiction" animé par Pierre Assouline, "Ecrire librement" animé par Louise Lambrichs, et "L'Animal, personnage littéraire" animé par Stéphanie Hochet. C'est au cours de ce dernier que j'ai découvert "Truismes" de Marie Darrieussecq qui met en scène la transformation de la narratrice en truie pour illustrer la critique qui est faite du statut de la femme.

Le personnage du roman évolue dans un monde d'hommes répugnants Ce récit évoque immanquablement "La Métamorphose" de Franz Kafka sauf que le personnage se réveille déjà transformé. Dès lors, le texte aborde l'horreur de sa nouvelle condition et sa confrontation avec ses proches alors que le processus de transformation constitue le coeur de "Truismes".

Alors que Kafka utilise la métamorphose pour formuler sa critique sociale, Marie Darrieussecq s'en sert pour dénoncer le statut des femmes. le désir de la femme fait peur puisque la narratrice est considérée comme vulgaire lorsqu'elle fait preuve d'initiative envers ses partenaires alors que les désirs malsains des hommes qui veulent fréquenter une "petite fille sage et docile qui garde les yeux baissés sans un murmure" (p. 39) sont normalisés. Si j'ai regretté la critique politique qui s'y ajoute car elle éparpille l'attention du lecteur en multipliant les problématiques traitées et en tombant dans une caricature trop grossière pour être crédible, j'ai trouvé la solitude de la narratrice touchante. Elle n'est plus totalement humaine et pas encore assez animale ce qui fait d'elle une hybride coupée du reste des êtres vivants.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50
Un style simple, presque frais, raconté avec naïveté par la narratrice, dans une société proche de la nôtre,  si ce n'est que ses dérives sont accentuées.
Jeune femme qui vient de se faire engager dans une chaîne de parfumerie en échange d'une fellation, elle est heureuse de gagner un peu d'argent, pour participer aux frais du ménage qu'elle forme avec Honoré. Son métier consiste en massages, dont les spéciaux, ce qui lui permettra de conserver son poste, même si elle n'est pas toujours correctement payée,  mais ils sont tous si contents d'elle! Il faut dire que ces derniers temps  elle a pris du poids, sa peau rebondie et son humeur au beau fixe assurent son succès professionnel. Mais la métamorphose s'accentue, et ce qui rendait les hommes si cochons en la voyant se transforme en dégoût au fur et à mesure qu'elle se rapproche de la truie...elle oscillera ensuite entre la forme humaine et animale, et sera confrontée à l'évolution de la société, de par l'arrivée au pouvoir d'un certain Edgar..
On est entre le conte ( très noir) , la dystopie, le fantastique..et le ton faussement candide met en avant le fait que l'explosion de la féminité est tolérée tant qu'elle rentre dans les cadres imposés par la masculinité. La narratrice inspire petit à petit le dégoût dans une société perdue dans la luxure, sexiste et raciste, et qui vire au régime totalitaire. En changeant d'état, elle doit assumer ses pulsions animales, dans un monde qui se révèle finalement  beaucoup plus bestial qu'elle ne le sera jamais.
La fable est cruelle, ( les horreurs énoncées platement m'ont parfois évoqué la plume de Claire Castillon), elle sera dérangeante pour certains, pour moi, la relecture m'a confortée dans l'envie de découvrir d'autres romans de l'auteure.
Lien : https://instagram.com/danygi..
Commenter  J’apprécie          52
Truismes ou la métamorphose d'une femme au fur et à mesure en truie.
On y traite de la place de la femme, l'image qu'elle renvoie et se renvoie dans une société dure
et souvent flirtant avec le trash dans sa description. ça part un peu dans tous les sens.
C'est loufoque, assez déroutant plus que dérangeant.
Pour un premier roman et à l'époque de sa sortie, je comprends qu'il est fait parler de lui.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne sais pas quoi penser de ce roman terriblement déroutant. L'ai-je aimé, ou pas ? le fait est qu'il est fascinant par son originalité. On est très loin des romans traditionnels où se déroule une intrigue qui aboutit à un dénouement final et libérateur.
Là, on est en présence d'une jeune femme, à la fois héroïne et narratrice, qui se prostitue pour survivre avec beaucoup de naturel et d'ingénuité. Elle fait ça comme si c'était tout naturel. L'auteur a-t-elle voulu rendre témoignage de la façon dont les femmes se trouvent obligées « naturellement » de se vendre pour survivre. Elle s'en est défendue elle-même dans une interview. Alors, qu'en est-t-il ?
La jeune femme en question voit son physique se transformer petit à petit et se diriger vers la bestialité avec des périodes de rémission suivant les épisodes de sa vie plus ou moins sombres. On en déduit donc, que la prostitution est une forme de déchéance bestiale. Pour la déchéance, j'en suis persuadé depuis longtemps encore plus quand ces femmes y sont contraintes par la force ou le chantage ou n'importe quel moyen de pression. Quant à la bestialité, ce ne peut être que symbolique. Les bêtes ne connaissent pas la prostitution. Tout juste une forme d'opportunisme.
Pour finir, je reste perplexe sur ce livre que j'ai trouvé par ailleurs très bien écrit. On peut noter qu'en dépit des références sexuelles permanentes, on ne peut y trouver de propos pornographiques ; tout est suggéré presqu'avec pudeur.
Commenter  J’apprécie          50
Truismes ne comporte que 148 pages. Ce fut les plus longues de ma vie…

Avant tout de chose, le contexte : Il s'agit d'un roman où la narratrice raconte sa transformation… En truie. Original n'est-ce pas ? Etrange, certes, mais qu'est-ce que ça me donnait envie ce concept ! Ma lecture a commencé et ce fut la dégringolade…

J'aime l'excentricité, j'aime les choses bizarres, j'aime les romans un peu torturés qui sortent des rails mais là, je n'ai tout simplement pas réussi à rentrer dedans.

Il faut savoir que j'avais déjà lu un roman de Marie Darrieussecq il y a quelques années, Tom est mort et j'avais détesté. J'avais trouvé l'écriture plate, un livre de lamentations sans autre objectif que d'attirer l'apitoiement des lecteurs. Ici, je retrouve ce que je lui reprochais déjà. Je pense que je ne réitérerais pas l'expérience de lire cette auteure, je n'arrive décidemment pas à accrocher à son style.

D'une part, l'écriture m'agace. Je trouve ça d'une mollesse, d'une lenteur. Je suis plutôt adepte des narrations à la première personne mais là, c'est une vraie torture. Cette protagoniste est tout simplement exaspérante. D'une voix enfantine, puérile, elle a quasiment tout au long du récit un discours sexuel, presque pervers il faut le dire. le sexe (et pas du gentil sexe) a une place importante dans l'histoire, ce qui en soi, ne me dérange pas. Mais le fait de décrire je ne sais combien de fois qu'elle s'est fait sodomiser en étant femme ou truie, parler de ses mamelles à tout bout de champs, de sa vulve de truie avec cette naïveté, c'est non seulement très malsain (ce qui est sûrement le but, j'en conviens) mais c'est surtout… du vide. A quoi sert tout cela, à quoi sert ce texte à part tenter de choquer les lecteurs ?

Personnellement, ça ne m'a pas choquée, ça m'a juste profondément ennuyée. Je me suis dis tout au long de ma lecture « Mais sérieux, pourquoi ? C'est quoi le but ?? ».

Alors certes, dans ce roman on dépeint une société corrompue à travers Edgar, une espèce de dictateur amateur d'orgies bestiales et sanglantes, mais je ne vois pas grand rapport avec la transformation en truie.

De plus, des tics de langage m'ont vraiment agacée dans ce roman. « Pour ainsi dire » et « comme qui dirait » sont deux expressions qui reviennent au moins une page sur deux. Je pense que c'est pour retranscrire la crédulité de cette femme, son peu de vocabulaire et rendre compte de l'image « fermière » qu'elle renvoie et assume, mais c'est vraiment désagréable à la lecture.

Bref, vous en conviendrez, je n'ai pas du tout été séduite par cette lecture qui m'a ennuyée par sa narration et rendue mal à l'aise par son côté malsain revendiqué. Ca ne m'a pas rendue mal à l'aise à cause des insanités décrites pour obtenir l'effet escompté, mais mal à l'aise parce que c'est mal fait. Je n'ai pas aimé. (Cela dit ça n'engage que moi puisque certains l'ont adoré!)
Lien : http://www.casscrouton.fr/tr..
Commenter  J’apprécie          50
C'est l'histoire de 3 petits cochons et du grand méchant loup... Ah non, pardon, il y a juste une petite cochonne et plein de grands méchants loups.
Je ne suis absolument pas rentrée dans l'histoire rocambolesque de cette pauvre fille qui se transforme en cochonne. Trop... trop de quoi je ne sais pas, mais trop !
Commenter  J’apprécie          42
C'est avec son premier roman que je découvre Marie Darrieussecq, paru en 1996, et qui la fit connaître !

On suit dans ce récit une femme plutôt marginale, embauchée dans une parfumerie, où elle va être amenée à se prostituer. Petit à petit commence sa métamorphose en « truie », sa peau s'épaissit, rosie, elle grossit, devient de moins en moins attirante. En parallèle, on suit une évolution de la société dans laquelle elle vit, avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau Président, désireux d'éradiquer les classes marginales, les étrangers. On passe d'un environnement contemporain à un environnement dystopique voire fantastique.

Ce roman reste bien écrit, notamment quand il s'agit de descriptions corporelles ou de l'environnement qui l'entoure, mais je trouve l'ensemble assez cru voire grossier. 

Je reste alors perplexe quant à ma lecture… En effet, je n'ai pas complètement su percevoir où l'auteure voulait nous conduire à travers ce récit. Est-ce une critique de la société actuelle ? de la prostitution ? Pourtant elle ne se positionne pas tant, ne la remet pas en question, elle paraît passive. Je pense que plusieurs interprétations sont possibles à travers ce roman, à chacun la sienne ?

Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (2472) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3680 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}