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Nakamura Oni Mikédi appartient à un clan puissant du Japon médiéval!
En trois rouleaux, qui sont fort agréables à dérouler, il nous relate son enfance terne dans l'ombre d'un père indifférent, son apprentissage brutalement interrompu auprès du rônin Miyamoto Musashi et enfin ce qui le conduira à se venger de son maître, une fois arrivé à l'âge adulte.
J'ai particulièrement été sensible au merveilleux et au fantastique dans ce roman initiatique, où le jeune héros reçoit une éducation chaotique.
Délaissé quelques années comme commis de cuisine par celui qui est censé lui enseigner la voie du sabre, puis remis entre les mains des prostituées de la Pagode du plaisir pour parfaire son éducation, il est tortueux, le chemin qui doit le mener auprès de l'Impératrice-Dragon.
Récits de combats, secrets d'alcôves, rien ne manque à cet ouvrage non dénué de cruauté ni d'érotisme.
La voie du sabre, de l'acier bien trempé au pays des samouraïs!
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« Mal et bien se sont mélangés, comme ils se mélangent depuis la nuit des temps. Dans ma vie prenant fin, il n'y a ni noir ni blanc, rien que du gris. »
Miyamoto Mushashi, samouraï errant, guerrier invincible, défenseur de la veuve et de l'orphelin, infatigable voyageur en quête de son graal, héraut de la voie du sabre, apprendra bien tard à ses dépens toute la justesse de cette phrase. Il n'aura pas réussi à enseigner au jeune Mikedi, rejeton de l'impitoyable chef de guerre Nakamura Ito, tout ce qu'il faut comme sagesse, bienveillance, amour et dénuement pour emprunter la voie du sabre. Son grand échec !
En passant, un sale gosse ce Mikedi ! Toujours à douter des propos de son Maître, toujours à le contredire, mais acceptant non sans fourberie son enseignement pour suivre une toute autre voie que celle du sabre. Une voie tortueuse et sombre où se côtoient le meurtre, les intrigues et la soif du Pouvoir.
Au final, les deux se rendront compte avec amertume qu'ils sont les deux faces d'une même pièce.
Figure légendaire au Japon, Miyamoto Musashi a véritablement existé au XVIème siècle. Il a écrit le « livre des cinq anneaux » où il décrit la philosophie de la voie du sabre. Eiji Yoshikawa, dans la « pierre et le sabre » et « la parfaite lumière » raconte sa vie.
Un bon livre de fantasy où les samouraïs ont la puissance des magiciens, où l'Empereur et sa fille sont des dragons shootés à l'encre de sho. Ce japon du XVIème siècle décrit par Thomas Day est coloré, primesautier et sensuel. Et cruel aussi. Très cruel.


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Avec ce premier volet de son diptyque intitulé « La voie du sabre », le moins que l'on puisse dire c'est que Thomas Day, sans aucun doute aujourd'hui l'un des auteurs français de fantasy et science-fiction parmi les plus talentueux, frappe encore une fois très fort. L'auteur nous y propose une plongée au coeur de l'Asie (continent qui lui est particulièrement cher et auquel il a également consacré d'autres textes tels que « La cité des crânes » ou encore « La notion de génocide nécessaire »), et plus spécialement d'un Japon médiéval relativement fidèle à ce que nous en a appris l'histoire, mais évidemment teinté d'un peu de fantasy. Nous voilà donc entraîné dans l'Empire des Quatre Poissons-Chats, puissant royaume régi par un Empereur-Dragon à la longévité exceptionnelle, où le lecteur fait connaissance avec le jeune apprenti Mikédi et son maître, le célèbre Miyamoto Musashi, héros japonnais légendaire.

C'est sans réelle surprise que l'on retrouve ici tous les ingrédients qui font le charme et le succès des romans de l'auteur : un rythme soutenu du début à la fin, un univers immersif et dépaysant, des personnages attachants et ambigües qui recèlent tous une grande part d'ombre... Mikédi, le narrateur, se révèle ainsi un protagoniste difficile à saisir, tour à tour sympathique ou détestable, touchant ou exaspérant, mais dont on prend malgré tout beaucoup de plaisir à suivre l'initiation. Il en va de même pour Miyamoto Musashi dont on découvre au fil du récit grâce aux témoignages de certains personnages les histoires qui ont forgé sa légende (la création de son fameux sabre, son amour pour la belle et pure Masuji, ses combats menés aux côtés des opprimés...). Les annexes proposées à la fin du roman et comportant un lexique ainsi qu'une bibliographie et une filmographie commentées, sont quant à elles particulièrement appréciables.

Thomas Day nous propose à nouveau avec « La voie du sabre » un roman passionnant nous faisant découvrir ce qui demeure aujourd'hui encore l'une des plus célèbres légendes du Japon. Nul doute que le second tome, « L'homme qui voulait tuer l'empereur », sera du même acabit.
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La Voie du Sabre n'est pas un roman historique, il s'agit bien de fantasy. L'Empereur du Japon en ce XVII° siècle est un dragon, tout comme sa fille que le jeune Midéki rêve d'épouser (pour gagner en pouvoir et puissance). C'est la consommation régulière d'encre de Shô qui transforme cette lignée tout humaine à l'origine, en reptile gigantesque et résistant, même aux années. Cette substance attise la convoitise, provoque des frictions et bon nombre de querelles (réglée à la sauce japonaise). Ce détail aura son importance dans le récit proposé.
Un histoire d'apprentissage et d Ȏchec

Si jamais vous êtes assez sages ainsi que nés au millénaire précédent, vous connaissez sans doute le film Karaté kid, où le vénérable Senseï enseigne à son jeune padawan apprenti les rudiments et bases de cet art martial qu'est le karaté. Porter des seaux, passer un chiffon, faire la poussière, et recommencer. le gamin ne comprend pas la finalité de telles répétitions, et se demande si ce n'était pas un sot au lieu d'un sage qui lui fait trimballer des seaux… Les tâches assignées étaient pour lui d'une inanité avérée, jusqu'à ce que notre vieux bonhomme lui ouvre les yeux, et lui transmette enfin un peu de sagesse.

Dans La voie du Sabre, les ingrédients de Thomas Day sont similaires. Miyamoto Musashi ne donne pas d'emblée des cours de maniement de sabre à son élève. La première leçon est plutôt « rude », marrante et pertinente (une histoire de chaussures – 😉 ) et nous pouvons la résumer à cette maxime célèbre : ne te laisse pas prendre pour un lapin de six semaines.

Ensuite, il le confie pendant plusieurs mois à une école de cuisine, à la pagode des plaisirs (oui, nous parlons des plaisirs charnels, et il y a des passages un peu coquins), puis à un jardin. Systématiquement, notre jeune adolescent doit commencer tout en bas de l'échelle qu'il doit gravir à la seule force de son mérite. Ces périodes sont encadrées d'un séjour dans un village de pêcheurs (qui fournit l'occasion à une belle bataille), et un règlement de compte avec un magicien ( qui fournit…).

Alors que le jeune homme peine à saisir le but de cette méthode et les attentes de Miyamoto Musashi , son maître, le lecteur se rend compte du décalage qui s'opère entre l'un et l'autre. Midéki a un but, épouser la fille-dragon, La Voie du Sabre n'est qu'un moyen d'y parvenir, tandis que Miyamoto Musashi ne cesse de lui monter que c'est avant tout une philosophie de vie.

Le maître parviendra-t-il à faire renter du plomb dans la tête de Midéki (au sens propre ou figuré) ? Là, est toute la question et il vous appartient de le découvrir (et le plus rapidement possible, s'il vous plaît).
Un roman qui mêle action et fond

L'ambiance de la Voie du Sabre ne joue pas sur les moments suspendus, le cérémonial du thé empreint de tant de solennité, l'odeur de l'encens ou tout autre cliché de zénitude. Les sensations proposées à la lecture seront nettement plus corsées, vibrantes et même scintillantes dans une nuance souvent rouge carmin. L'action sans être omniprésente y est prépondérante, et le lecteur attentif aux courts battements de la plume de Thomas Day déchiffrera les messages que le Maître cherche à faire passer à son élève, sur un art de vivre et un lâcher prise plus propice à l'harmonie personnelle que la quête du toujours plus.



Roman jouissif par bien des aspects, La Voie du Sabre de Thomas Day offre une lecture pleine de vitamines et d'hémoglobine. Il met en scène un rônin qui tente d'enseigner un principe de vie à un jeune adolescent. Ouvrez-vos oreilles.
Lien : https://albdoblog.com/2018/0..
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En lisant la 4ème de couverture, je me suis dit que ce livre était fait pour moi : fantasy dans un japon médiéval, quel bonheur !!! Si ce n'est pas un vrai coup de coeur, jce livre m'a offert un bon moment de lecture.

Nous suivons le parcours sur de nombreuses années du jeune Mikedi sur la voix du sabre. Son apprentissage est rude auprès de son maitre Miyamoto Musashi, qui semble cacher un passé trouble. C'est un personnage un peu fantasque, buveur invétéré et amoureux des femmes. Pourtant sous cet aspect frivole, le rônin cache une maitrise des arts martiaux extraordinaire et une philosophie de vie empreinte de respect pour la Vie. Mikedi, malgré la guidance de son maître, ne pourra apprendre l'humilité et l'abnégation nécessaire pour maîtriser la voix du sabre. Il s'éloignera peu à peu de son maître pour accéder au pouvoir et à de grandes richesses. Pourtant, il y aura un prix à payer.

C'est un Japon idéalisé qui apparait dans ce récit : les samouraïs sont garant du bien et de la justice et pour cela, ils disposent de pouvoirs fantastiques. L'auteur a bien cerné la philosophie qui empreigne le quotidien au Japon : la spiritualité accompagne les choix de vie et la notion de respect est constante (dans la vie familiale, dans les liens maitre/apprenti, dans le lien avec la nature...). L'originalité de ce roman est que le personnage principal, le jeune Mikedi, n'est pas le héros de l'histoire : on le voit se muer peu à peu en un être arrogant, trop égoïste pour pouvoir comprendre la philosophie de son maître. A contrario, on ressent l'affection qu'éprouve Musashi pour son apprenti malgré les déceptions que celui ci lui fait subir : il n'arrivera pas à le conduire sur la voie de la justice, malgré son enseignement, et au contraire devenir un tyran comme son père. Ce parti pris d'évoquer un échec est assez singulier et donne tout l'intérêt à la lecture car on espère bien qu'à un moment le jeune Mikedi trouvera la bonne voie. Les émotions et la psychologies des deux personnages principaux sont décrites avec justesse et délicatesse. le style est sobre, efficace et très agréable à lire.
Lien : http://toshoedwige.blogspot...
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Mon premier roman de fantasy.

De prime abord, il y a encore quelque temps, je n'étais vraiment pas attiré par la littérature de fantasy. Les dragons, et autres étranges créatures ne me disaient vraiment rien. J'y préférais les romans qui se cantonnaient à la rationalité du monde des humains.

Puis, j'ai sauté le pas avec « La Voie du Sabre » de Thomas Day (auteur de SF et de Fantasy). Ce qui m'a décidé à me plonger dans cette lecture, c'est le cadre dans lequel nous immerge l'histoire, celle du Japon féodal, de ces seigneurs de guerre et de leurs samouraïs. J'avoue être fasciné par cette époque nippone, le monde des samouraïs et par l'éthique qui régit leur vie, le Bushido.

Le jeune Nakamura Mikédi, fils ainé d'un terrible seigneur de guerre, est selon son statut, d'abord promis à hériter du fief de son père et semble alors avoir une destiné toute tracée. Mais alors qu'il est âgé d'une douzaine d'année, surgit un homme, un ronin (samouraï sans maître) qui bouleversera le cours de son existence. Cet homme, c'est Miyamoto Musashi (homme qui a réellement existé, 1584-1645), Musashi va proposer au seigneur Nakamura de prendre son fils sous son aile afin de le former et de le mener sur « La Voie du Sabre ». Il s'ensuit une aventure initiatique pleine de rebondissements pour le jeune Mikédi, où s'entrecroisent dragons, magie, violence et sexe.

J'ai beaucoup aimé le style d'écriture qui varie tout le long de l'histoire, en contenant à la fois des termes techniques (on voit que l'auteur à fait beaucoup de recherches sur le japon féodal et les samouraïs) et avec un vocabulaire élaboré (lié à la littérature en général) mais d'autres fois où le langage est beaucoup plus dur et plus cru.

J'ai vraiment passé un bon moment en arpentant « La Voie du Sabre » avec Musashi et Mikédi. C'est d'ailleurs pourquoi, je continue avec le tome 2, « L'homme qui voulait tuer l'Empereur ».
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Mon ressenti est en demi teinte : ce fut une lecture agréable mais pas le livre de l'année non plus.

Le roman est divisé en courts chapitres et retrace la vie de Mikedi, fils d'un seigneur de guerre, confié par ce dernier à un samouraï de légende pour lui enseigner La Voie du Sabre.
C'est un roman de Fantasy situé dans un Japon magique où l'empereur est un dragon.

Sans dévoiler l'histoire, on sait dès les premières pages que ça ne se termine pas de la meilleure façon, sans pour autant connaître le pourquoi, ni le comment.
Du coup, j'aurais bien aimé que le caractère du personnage principal soit creusé d'avantage, pour qu'on s'y attache et comprendre un peu plus ses motivations.
J'ai apprecié la description des règles qui régissent les différentes structures qu'on croise au cours de ce voyage initiatique, ainsi que les légendes qui sont racontées à Mikedi par certains des personnages secondaires.

L'histoire se poursuit avec un 2nd tome, bien que celui-ci se suffise à lui même. Je ne suis pas motivée plus que ça pour poursuivre.
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Il s'agit de mon premier Thomas Day, et quelle bonne surprise. Quelle bonne surprise ? oui mais...

L'écriture est fluide, elle est emprunte d'une poésie toute asiatique et fait planer une aura de sensualité et de sagesse spirituelle sur l'ensemble du roman. le Japon féodal est bien restitué, une touche de fantastique en plus, les mots japonais sont inclus naturellement dans le texte sans que cela soit une gêne et pour ceux qui ne connaissent pas un lexique est disponible à la fin. Thomas Day offre une prose aux multiples facettes, on la sent bien travaillée et toute dédiée à servir son intrigue. Il sait construire un décor cohérent qui accueille sa touche d'originalité, à n'en pas douté il maîtrise bien son sujet, si vous en doutez rendez-vous en fin de roman pour découvrir la bibliographie thématique, quel auteur fait cet effort ? Peu, nous sommes bien d'accord...

Côté découpage du roman nous avons des rouleaux plutôt que des chapitres et au milieu de cette fable fantastique, nous avons des récits dans le récit avec des légendes qui enrichissent l'histoire principale. Cette mise en abîme est bien traitée et sert le texte avec brio.
La temporalité est bien maniée entre scènes d'action et épisodes philosophiques, le dosage ici est parfait, les pages se tournent, il n'y a pas de temps morts inutiles.

Les personnages secondaires sont à mon goût bien trop peu creusés, Akiko exceptée, ils ne servent que les protagonistes principaux ou l'intrigue et on ne sait rien de plus d'eux que ce qui est basiquement utile. Je le déplore, leur donner de l'épaisseur aurait rendu ce roman encore plus brillant qu'il ne l'est...

Parlons à présent de Myamoto Musashi, l'un des deux protagonistes principaux avec Mikedi. Je vous avoue que j'ai hésité avant de lire ce roman à cause de l'emprunt de ce nom pour ce personnage. Je suis de ceux qui ont adoré les romans de Eiji Yoshikawa, qui sont imprégnés des arts martiaux depuis le biberon, et qui ont détesté le Samouraï de David Kirk...
En ce sens, j'ai beaucoup apprécié l'avant-propos de l'auteur qui a fait l'effort de situer l'épéiste philosophe et artiste dans son contexte historique afin de donner une base aux lecteurs qui ne le connaîtraient pas.


Mais revenons au personnage en tant que tel, il est profond, complexe, porteur de mystère, capable du pire comme du meilleur et donc profondément humain. Sa philosophie est imprégnée de sagesse asiatique ce qui donne lieu a des dialogues qui font réfléchir et offre un vivier de citations. Il est bien travaillé autant dans ses failles que dans ses forces, il a le charisme nécessaire pour porter le roman sur ses épaules car oui c'est lui qui porte l'oeuvre et non Mikedi bien que ce dernier soit le narrateur.
Mention spéciale à son tatouage magique, c'est un élément original que j'ai adoré et qui sert le mysticisme du personnage.

On appréciera la dose de naturalisme et d'humanisme qui baigne le personnage de Musashi, notamment sur la défense des femmes même si pour ma part c'est un sujet pour lequel je préfère une incarnation féminine, le cadre du récit étant un japon médiéval, je ne chipoterais pas... mais je reviendrais plus tard sur le cas des femmes...

Mikedi... L'apprenti de Myamoto Musashi est un personnage intéressant, plutôt bien travaillé, je lui trouve néanmoins le défaut d'être présenté un peu vite et sans trop d'explication de sa psyché par moment, il y a des passages où je trouve qu'il sonne creux et je pense que cela est dû à un peu trop de précipitation dans la description de son fonctionnement psychologique et émotionnel... Il faut dire que ce roman présente un parcours initiatique, c'est difficile d'en représenter toute la portée en si peu de pages... Ceci dit, il rempli malgré tout son rôle d'élève puis d'antagoniste sans pour autant avoir la dimension qu'il aurait pu/dû avoir.

Les femmes dans ce livre et la violence, je ne peux pas ne pas en parler... elles sont quasiment un troisième personnage principal à elles seules et je suis étonnée, si ce n'est choquée que si peu de lecteurs en parlent dans leur chronique...

Mettons les choses au clair, j'ai totalement conscience que Day nous emmène dans un Japon médiéval sans concession, que la représentation de la femme à travers la concubine, la geisha ou les femmes de basse extraction servent l'ambiance sensuelle d'un Japon qui possède effectivement cette culture érotique très ancrée, j'ai totalement conscience que le message de Day se veut positif (du moins on va faire comme si) puisqu'il démontre que la violence qui leur est fait est celle des faibles par le biais de Myamoto Musashi mais la dose de viols et de violences pouahh !

Etait-il nécessaire de donner autant de détails aussi souvent ? L'excessive représentation de viols dans le roman fait perdre la crédibilité du message, ça devient difficile d'entendre "il faut les respecter" quand il y a autant de descriptions de violence qui confinent les détails des scènes au malsain... Faut-il rappeler que le dosage est primordial sur ce genre de thématique? Que la violence, quelle que soit sa nature, doit être présente dans un roman pour servir un propos et que cela ne se peut que si l'on sait y mettre la juste mesure ? Pour une fable porteuse de la philosophie de l'équilibre juste c'est le comble d'être tombé dans l'excès...  Et à ceux qui me répondraient que c'est normal, j'ai envie de les inviter à imaginer que tous ces viols étaient sur des hommes, ça pourrait remettre les choses en perspective sur la dose appropriée, après tout les hommes aussi se prostituaient au Japon médiéval et l'amour entre samouraïs n'était pas rare...
Vous l'aurez compris pour moi cela constitue l'énorme point noir de ce roman qui, sans cela, aurait vraiment fait partie de mes favoris...

Sinon, coté fantastique et originalité, il y a beaucoup de concepts que j'ai aimé, le tatouage magique en première place ; les empereurs dragons et autre aspects magiques ont été fondu à merveille dans ce Japon médiéval. C'est agréable, je l'aurai souhaité plus étoffé, ça fait partie des bémols que je peux avoir, ce roman aurait été encore plus efficace en étant plus long et plus fouillé, en sautant moins de périodes des années d'adolescence de Mikedi et en travaillant davantage son cheminement psychologique et émotionnel, quitte à parler philosophie asiatique et parcours initiatique autant l'assumer jusqu'au bout, d'ailleurs n'est-ce pas l'un des messages du livre ?

En conclusion, il s'agit d'un bon roman qui aurait gagné à être plus long et plus détaillé sur certains aspects psychologiques et émotionnels de Mikedi, la dose de viols aurait méritée d'être revue à la baisse pour légitimer les propos philosophiques et humanistes véhiculés, ce dernier point est, à mon avis, le plus gros défaut de l'oeuvre.
En dehors de cela, nous avons ici une fable fantastique qui fonctionne, dynamique, originale et dépaysante, elle reste une belle découverte et il s'en faut finalement de peu pour qu'elle passe de bon à excellent et entre dans ma liste de romans favoris en imaginaire francophone.
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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Japon de légende, intermèdes salaces, poésie insolente, l'histoire de l'élève du grand maître samourai Miyamoto Musachi se déroule en un court roman puissant. Je me suis perdue quelque part entre la pagode des plaisirs et les villes flottantes juchées sur le dos de poissons géants. C'était bien
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Aux Imaginales, j'ai pu assister à une conférence en présence de Thomas Day durant laquelle il a parlé de ce roman. Il n'en fallait pas plus pour me donner envie de le lire, surtout que j'aime beaucoup ce qui a trait au Japon médiéval version fantasy (la pratique du jeu de rôle Legend of the Five Rings ayant aiguisé mon intérêt). le nom du jeu de rôle vient d'ailleurs du livre de Musashi Miyamoto appelé le Livre des cinq anneaux en référence aux 5 éléments de la tradition extrême-orientale :Feu, Terre, Métal/vide, Eau, Bois/vent. Musashi Miyamoto est d'ailleurs au centre du roman de Thomas Day.

La Voie du sabre a été adaptée en bande-dessinée, sans la présence de Thomas Day, remplacé par Mathieu Mariolle au scénario. Je suis assez curieuse de voir cette adaptation. le roman a obtenu le Prix Julia Verlanger en 2003. Avec ce roman, Thomas Day mélange éléments historiques avec la présence de Musashi ou encore le bushidô et fantasy dans un Japon du XVIIe siècle où l'on trouve de la magie, où l'empereur est un dragon, un Japon transformé en Empire des Quatre Poissons-Chats.

La Voie du sabre est le récit de la vie de Nakamura Oni Mikédi, conté à la première personne. Ce récit est proche d'un voyage initiatique. Mikédi grandit au milieu des courtisanes de son père, qui ne s'occupe pas de lui, jusqu'à ses douze ans, moment où il fera la rencontre du rônin Miyamoto Musashi. Son père décide alors de confier la formation du jeune Mikédi à Musashi afin de permettre à Mikédi d'épouser plus tard la fille de l'Empereur, l'Impératrice-Dragon. L'apprentissage de la voie du sabre ne sera pas aisée pour le jeune homme, qui a un maître pour le moins spécial.

Le récit est composé de trois actes appelés rouleaux, chacun voué à une période de la vie de Mikédi. Au milieu du récit, des petites histoires racontent des points précis liés aux personnages et enrichissent les mémoires de Mikédi. L'apprentissage de Mikédi est pour le moins très différent de ce à quoi on pourrait s'attendre, son voyage passera par la profession de commis de cuisine, ou encore par la Pagode du plaisir. La route vers l'Impératrice-Dragon est sinueuse, et les leçons difficiles à apprendre.

L'univers du roman est très bien construit, on y retrouve bien l'ambiance caractéristique du Japon. Dès les premières pages, on se sent happé par cet univers très dépaysant qui ne manque pas de piquant. Thomas Day nous fait partager sa passion pour le Japon et pour Musashi au travers de ce roman qui mêle de très belle manière violence, traditions, érotisme, et combats.

Les personnages sont aussi particulièrement réussis. Musashi est très énigmatique, on devine des bribes de son passé, cependant il conserve une grande part de mystère. Il essaye de faire passer sa philosophie à son élève avec des méthodes particulières et dures mais arrive à être attachant. Mikédi est aussi un personnage très intéressant, il est face à de nombreux doutes, confronté à des choix difficiles et à l'échec. le fait que ce soit lui qui raconte son histoire de manière rétrospective permet de voir les erreurs qu'il a pu commettre et de mieux percevoir la notion de choix qui est au centre du roman.

Le rythme du roman est très soutenu, les péripéties sont nombreuses. Les scènes de combat sont très expressives. En peu de descriptions, l'auteur arrive à faire passer la beauté et la cruauté de son univers. le style de Thomas Day est fluide et très vif à l'image des combats au katana. L'utilisation des termes japonais apporte un plus indéniable. Les annexes à la fin du roman sont aussi très utiles.

La Voie du sabre est ainsi un excellent roman qui nous offre une vision du Japon médiéval empreinte de fantasy. le récit est habilement construit et arrive à être poétique par moments mais surtout très vif et taillé à coup de katana. le rythme soutenu accompagne des personnages charismatiques et un univers immersif. Un très bon moment!
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