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3,4

sur 368 notes
Premier roman, aux Éditions de Minuit. Et du Minuit si formaté, si «typé» qu'on croirait ce livre «écrit pour»; la distance (froideur, ironie...) est ici davantage posture que parti pris littéraire délibéré et fondé. N'est pas Jean Échenoz, ni Tanguy Viel, qui veut. Certes, le livre se tient, avec ce qu'il faut d'habileté dans la construction, l'écriture. Mais de là à emporter le lecteur, non. Peut assurément mieux faire (attendons donc avec confiance le deuxième livre de cette jeune auteure).
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Plus je repense à ma lecture de Viviane Elisabeth Fauville, plus les sentiments positifs que je ne nourrissais à l'égard de ce livre s'estompent, ce qui n'est pas très bon signe.
Il m'a pourtant été recommandé par quatre de mes libraires - oui, quatre ! - qui l'annonçaient comme un bijou littéraire (cela dit, trois d'entre eux m'avaient aussi conseillé Continuer de Laurent Mauvignier, que j'ai détesté : j'aurais dû me méfier). Même si, en effet, je l'ai lu avec un certain plaisir, il n'est ni marquant, ni révolutionnaire. Voici selon moi les failles de l'ouvrage :

Tout d'abord, l'alternance des pronoms personnels (vous, je, elle...) : en soi, c'est un point positif. le procédé est très amusant, on devrait d'ailleurs le faire plus souvent. Mais ce n'est pas neuf non plus, n'oublions pas que Michel Butor l'a fait bien avant Julia Deck. Ce n'est donc pas suffisant pour combler d'éloges l'ouvrage. Je regrette aussi que les pronoms soient alternés sans logique apparente ni changement de style.

Ensuite, la dimension policière : je m'attendais à un "polar fêlé" comme l'annonçait le Monde. Finalement, j'ai eu une esquisse d'enquête assez mal exploitée ; tout au plus aurons-nous quelques interrogatoires et articles de presse. de plus, en toute honnêteté, je n'ai pas vraiment compris la conclusion de l'enquête (ou plutôt, je pense que si ; mais elle me paraît si fade et si décevante que je nourris l'espoir d'être passée à côté de la vérité).

Enfin, le profil désaxé de l'héroïne : c'est plutôt plaisant, il y a un côté Houellebecq dans l'indifférence où vit Viviane par rapport à sa fille, à son métier, à la société. La plume de Julia Deck est spirituelle et retranscrit bien la personnalité fragile de l'héroïne, c'est le seul vrai point fort du livre. Mais voilà, il demeure pas mal d'invraisemblances (je pense par exemple au fait que Viviane envisage à un moment de tuer son mari, d'une façon assez froide et soudaine ; ou aux apparitions inexpliquées de sa mère, qui ne servent pas à grand-chose, si ce n'est à nimber l'intrigue d'un vague relent freudien) ; et finalement, toute cette histoire est assez vaine. Il n'y a ni vérité révélée, ni leçon apprise, ni chute, ni quoi que ce soit qui touche aux "confins de l'humain", pour reprendre les termes pompeux du Monde. A la fin, Viviane n'est pas beaucoup plus avancée qu'au début, et quant au lecteur, je doute qu'il se sente "touché au vif" (dixit).

Dans l'absolu ce livre aurait mérité la moyenne, car il n'est pas désagréable à lire, mais - pardonnez mon pragmatisme - je trouve que 8€ pour 150 pages qui laissent un goût d'inachevé (et 14€ pour l'édition de Minuit originale !), c'est un peu cher payé. Néanmoins, je surveillerai les publications futures de Julia Deck. J'ai cru comprendre que c'était son premier roman et je suis sûre que l'autrice a le potentiel nécessaire pour mieux faire.
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Quel univers étrange décrit dans ce livre, cette pauvre Viviane Elisabeth ne sait plus trop où elle en est. A t elle tué son psychologue ou pas ? Si ça y est elle s'en souvient ... mais ...
L'enquête commence, elle est convoquée, rencontre des témoins, les suit, essaie de comprendre .. Avec elle, on part en filature, on erre dans la ville, on s'occupe un peu de sa fille, on trimbale des couteaux, on observe, on discute ... jusqu'au chapitre final, inattendu.
Dans un style parfois sec, souvent fou, l'auteure nous ballade dans la vie de cette femme quand même un peu dérangée mais surtout complètement perdue.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Viviane a la quarantaine, elle est maman depuis quelques semaines et a tué son psychanalyste. Pour son crime, elle a récupéré dans l'appartement de son mari les couteaux que sa mère leur a offerts pour leur mariage. Lorsqu'elle va se livrer aux policiers, leur première réaction est de na pas la croire. Désemparée, elle part à la rencontre de toutes les connaissance du mort, sa femme, sa maîtresse, un jeune homme qu'il a soigné. Un excellent roman qui emmène le lecteur à enquêter avec la principale suspecte et l'emmène vers une fin à laquelle il ne s'attend pas. A lire.
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Une narration intelligente qui vous plonge au coeur de l'histoire servie par une très belle écriture. Un roman efficace. J'ai été happée.
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Le truc avec les Éditions de Minuit, c'est que je n'arrive pas à mettre moins de 3 étoiles parce que c'est bien écrit, et que rien que pour ça ce livre les vaut comme d'autres. J'ai lu ce bouquin assez vite, preuve qu'il m'a captivé suffisamment. Cette alternance du vous, je, elle qui fait tournoyer les points de vue sur l'anti-héroïne éponyme est plaisante, on se laisse entraîner à le suite de tous ces personnages intéressants, par les enchaînements de causes à effets qui auraient pu amener une femme de 42 avec une enfant de 2 mois à ... Mais voilà, j'ai été déçue par la fin, par la tentative d'une pirouette qui laisse comme un goût d'arnaque, parce que bon, dans ce cas alors, la mère, elle est morte ou pas ?
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Une femme fragilisée par la vie, une psychanalyse qui tourne mal, un meurtre… Ce titre, en passant du « je » au « vous », puis au « nous » ou au « elle » est très déconcertant. Loin de m'emporter, la succession des pronoms m'a quelque peu déstabilisée et distancée. J'ai regardé la folie sans qu'elle réussisse à m'emporter. Et la fin même de ce court roman m'a laissée perplexe.
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Un premier roman chez Minuit ? On applaudit chaudement. du sang neuf dans la collection, ce sont sans aucun doute de nouveaux territoires linguistiques à explorer pour le lecteur.

Lire la suite sur mon site : http://chroniques.annev-blog.fr/2012/09/chronique-livre-viviane-elisabeth-fauville/
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On part dans une histoire de meurtre. On se fait balader jusqu'à la fin ! C'est un récit de fou (folle). On a tout le temps envie de savoir la suite… Et la fin est une vraie surprise ! H.S.
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Eloge de la déraison pure

Viviane, quadra parisienne, travaille dans une grande entreprise de BTP comme Directrice des Relations Publiques. Elle est une toute "jeune" maman en congès de maternité mais vient d'être quittée par son mari, pour une "vraie" jeune.

Un jour, une pulsion l'envahie. Elle insiste pour obtenir en urgence un rendez-vous chez son psycho-thérapeute . Elle part, emportant un couteau de cuisine dans son sac. En plein milieu de la séance, elle se lève et le poignarde mortellement. Elle rentre chez elle sans croiser personne. Prend soin de cacher les preuves et de se trouver un alibi. La police vient l'interroger... Pourra-t-elle longtemps cacher la vérité ? Qu'a-t-elle oublié chez le docteur ? Son alibi tiendra-t-il la route ? Y-a-t-il d'autres suspects ?

Eh bien oui ! Contre toute attente, s'en suit un défilé de coupables potentiels. Ils viennent soudain perturber les certitudes des enquêteurs et faire planer le doute sur sa culpabilité. Il faut dire que les autres candidats au meurtre sont de sacrées personnalités. Tous ces individus semblent avoir eu de réelles raisons d'en vouloir au docteur. Dans la suite du récit, Viviane passe alternativement de coupable numéro 1 à victime de coïncidences malheureuses ! Elle en vient presque à douter de son acte...

Lecteur cartésien, amoureux des enquêtes policières bien ficelées, avec un suspense qui tient parfaitement la route, passez votre chemin !

Dans son premier roman Viviane Elisabeth Fauville, Julia Deck nous rend spectateur des errances d'une femme à la dérive qui semble faire les choses en dépit du bon sens. Une meurtrière maladroite et un peu "barrée". Tout au long du livre, on se pose la question si elle a conscience de ses incohérences, de l'incongruité de sa conduite, de l'irrationalité de ses décisions et de la folie de ses idées. Est-elle folle ou simplement victime d'un baby blues ? Est-ce une exceptionnelle manipulatrice ? Une veuve noire ? Sera-t-elle confondue par la police ?

L'utilisation du vous comme technique de narration permet bien évidemment la prise de distance face à une héroïne perturbée et à ses comportements bizarres. Mais elle donne en plus une couleur unique à ce récit. Elle renforce l'atmosphère très particulière de l'intrigue. Est-on spectateur d'un fantasme ou est-ce la vie réelle qui nous est racontée ? A quel moment, l'héroïne est-elle réellement consciente de ses actes ? Ce vous est-il un ou une autre? Comme décidément, Julia Deck ne veut rien faire comme tout le monde, à un moment très précis du livre, la narration bascule du vous vers le je. Et de nouveau des doutes. Qui racontait l'histoire depuis le début ?

Viviane Elisabeth Fauville est un objet littéraire rare mais difficile à identifier. Il y a résolument un coup de génie dans l'idée originale, la construction de l'intrigue et la recherche stylistique. Mais tout n'est pas parfait dans ce premier roman. Parfois la forme littéraire et la volonté de coller à un style d'écriture devient un peu trop mécanique. Elle le fait au détriment de la profondeur de l'intrigue ou de la capacité à pousser toujours plus loin le délire. Les situations rocambolesques vont crescendo sur cent pages mais tombent d'un coup à plat dans le dernier chapitre. On sent une certaine retenue à des moments de l'histoire. Comme si Julia Deck avait voulu se rassurer, redevenir cartésienne. Comme si elle craignait que le livre ne lui échappe et vive sa propre vie.

N'ayez pas peur ! Lâchez cette autre vous-même et laissez-vous porter par votre prochain livre chère Julia....


Lien : http://www.lesdouzecoupsdemi..
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