Les nuages…
Les nuages se couvraient d’oiseaux. – Tu insistais.
Un peu de lumière était tout ce qui restait.
extrait 7
Sur cette dernière photo, tu vas
Chercher de l’eau. – Tu ne viendras plus
Vers moi. – Même pas pour quelques mètres,
Même pas devant la porte.
*
Et moi, je reste là.
extrait 2
Au musée de Bordeaux, - tu parlais de ce tableau
« Scène de tortures dans un bagne » (Magnasco,
Dit « Le Lissandrino », - 1667 – id., 1749),
Tu ne l’aimais pas. – Tu disais : j’ai horreur
De ces hommes délabrés qui s’égorgent eux-mêmes.
*
Tu disais : j’ai horreur des musées.
extrait 4
Cette pluie qui n’était pas,
Cette pluie qui avait parfois l’air
De vouloir tomber sur nous,
Cette pluie brillait. – Je ne trouvais
Rien à redire aux complications.
J’avançais. – La pluie tenait le ciel.
extrait 1
Il y a une lèvre à droite et
Il y a une lèvre à gauche.
Tout le visage est dans le corps.
Tout le visage est bleu.
Tout le bleu est d’une délicate pâleur.
Toutes les dents sont bleues.
Liliane Giraudon Polyphonie Penthésilée - éditions P.O.L - où Liliane Giraudon tente de dire de quoi et comment est composé son nouveau livre "Polyphonie Penthésilée" et où il est notamment question de poésie et de prose, de politique et de genre, de "Romances sans paroles" de Paul Verlaine et d'Arthur Rimbaud, du corps des femmes et d'écriture, de Nanni Balestrini et de téléphone, d'amazones et de cancer du sein, d'Anni Albers et d'Afghanistan, du Poème et de dessins, de Jean-Jacques Viton et de Henri Deluy, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "Polyphonie Penthésilée", à Paris le 18 novembre 2021
"elles guerroient les amazones
dans leurs petites armures peintes"
+ Lire la suite