Je suis allée voir "
J'avais un beau ballon rouge" au théâtre de l'atelier à Paris et je suis enchantée d'avoir pu acheter le texte à la sortie.
J'ai vraiment apprécié cette pièce écrite par la dramaturge italienne
Angela Dematté que je découvre. La particularité de cette pièce est qu'elle met en scène
Richard Bohringer et Romane Bohringer. Ils jouent un père et une fille, comme à la ville, et ce duo fonctionne admirablement.
C'est la « grande histoire », celle de la création des Brigades Rouges, racontée du point de vue de la « petite histoire », celle des relations d'une fille avec son père dans l'Italie des années 60 et 70.
La fille c'est Margherita Cagol qui deviendra l'épouse de Renato Curcio, fondateur et idéologue des Brigades Rouges, organisation révolutionnaire d'extrême gauche italienne restées tristement célèbres pour l'enlèvement et l'exécution d'
Aldo Moro.
Tiraillés entre leur amour, la peur de se perdre et les valeurs qu'ils défendent, père et fille passent par tous les sentiments. Pour lui, l'inquiétude, la colère, la tristesse, l'abattement, la résignation. Pour elle, la détermination, l'arrogance, le remord, l'inquiétude aussi. Des sentiments où ne cesse de percer l'amour qu'ils se portent.
Le texte est bien construit. Il suit la chronologie des événements de 1965 à 1975 et montre qu'à l'époque, les Trotskistes et les Maoïstes tenaient le haut du pavé et étaient ceux qui avaient intellectuellement le plus à dire. Il fait aussi s'interroger sur la lutte armée et le modèle chinois, totalement dépassés aujourd'hui. Mais revenir sur l'histoire est vraiment intéressant.
Lu en janvier 2016