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4,16

sur 4054 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une écriture franche et percutante souvent crue. On sent la colère derrière les mots. La colère d'être traitée avec condescendance, mépris, paternalisme, violence... parce qu'on est une femme. Nous sommes nombreuses à avoir ressenti cette colère. Ses mots Virginee Despentes ne les mâche pas. On est d'accord ou pas mais au-delà du coup de gueule et du ton vindicatif il y a une argumentation construite et réfléchie. Il faut du cran pour s'exposer ainsi d'autant que c'est fait sans misérabilisme. Elle n'a rien à faire de notre compassion, ce n'est pas l'objectif, ce qui compte c'est le propos. Être écoutée, entendue, pas plainte. Donc sur la forme j'adhère complètement.

Sur le fond, je ne suis pas d'accord avec toutes les positions prises par l'auteur mais dans tous les cas les arguments de Virginie Despentes poussent à la réflexion et à la remise en question. J'ai parfois eu un peu de mal avec le manque de nuance, on frôle la caricature quand elle parle des femmes mariées. Cependant je pense que c'est voulu par l'auteure : provoquer pour inciter le lecteur à réagir, à s'indigner, s'opposer ou adhérer, mais ne pas laisser indifférente.
A contrario j'ai aussi complètement adhéré à certains propos. Quand l'auteure nous dit que pour une femme exercer son droit à circuler librement va de paire avec prendre le risque d'être violée c'est malheureusement vrai. On doit parfois choisir entre liberté et sécurité, je ne me l'étais jamais formulé ainsi et dit comme ça, j'ai trouvé cet état de fait encore plus injuste.

On sent que Virgine Despentes a une envie folle de faire bouger les choses de briser ce carcan imposé par la société. Elle a jeté ses mots avec hargne sur le papier et ça fonctionne, je me suis sentie concernée.
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Virginie Despentes signe ici un pamphlet incendiaire et sans concession sur la féminité et ce que c'est d'être une femme dans un monde fait par et pour les hommes. Au fil des pages, l'autrice gueule sa colère et sa frustration de se voir toujours traitée et jugée en fonction de son sexe. Elle aborde, sans ambages, le viol, le porno, la sexualité, la prostitution… Ames sensibles, s'abstenir.

Si je ne suis pas toujours d'accord avec ce que dit Virginie Despentes, je l'applaudis à deux mains et salue son audace. Ce qui est important, ce n'est pas tellement ce qu'elle dit - finalement ça a probablement déjà été dit de nombreuses fois dans d'autres oeuvres féministes - mais c'est la manière dont elle le dit. Elle ne cherche pas à s'excuser ni à prendre de gants, ce qui la dessert auprès du public mais fait aussi sa plus grande force.
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"King Kong théorie" est un essai bombe, écrit dans un style "féministe fâchée" très cru qu'on n'a pas souvent l'occasion de lire. L'autrice punk controversée parle notamment de son passé d'escorte, de pornographie et des standards de beauté féminine. Elle ne mâche pas ses mots et ne met pas de gants: clairement, la peur de déranger ne l'empêche pas de dormir le soir!

Je ne suis pas certaine d'être d'accord avec toutes ses idées, mais ça reste un livre fascinant qui donne un furieux kick dans la crutch de la bien-pensance! Son regard sur la société est affûté, ses mots sont incisifs, ses opinions sont fortes et sa pensée, bien articulée. Cette femme est un bulldozer, et son livre, une lecture défouloir plutôt jouissive!
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(texte commencé comme commentaire ailleurs avant de me rendre compte que ce n'était pas sa place et de le poser ici)
J'ai été sensible au ton peut-être justement parce que j'ai eu l'impression d'un cri du ventre plus qu'un essai du cerveau. Je l'aurai bien vu en monologue sur une scène de théâtre. C'est le texte de l'autrice que j'ai préféré.
Comme un outil de réappropriation de soi il a bien fonctionné avec plusieurs personnes abusées à qui je l'ai conseillé. de la rage brut, salutaire. Bien sur après on peut élaborer avec plus de finesse, mais sans faire l'impasse du cri libérateur. Et Virginie Despentes nous propose des mots à hurler pour lutter contre la violence.
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Non mais allô, quoi, t'es une femme, t'as pas lu Virginie Despentes ? Non mais allô, quoi !
Je ne suis pas une personne à l'affût, qui lit les oeuvres dès qu'elles sortent et qui est au taquet sur les prix littéraires. Non, moi il m'a fallu quinze ans pour découvrir ce bouquin de 2006. Je connaissais le sujet bien sûr : cet essai-témoignage parle de viol, de prostitution, de pornographie, il parle des femmes et de construction culturelle. L'incipit a été repris tant de fois que j'aurais presque pu le citer par coeur.
Alors forcément, je suis tombée sur des passages qui m'ont paru un peu datés. Depuis 15 ans, les thèmes dont parle Virginie Despentes ont été répandus par la diffusion des gender studies, par l'émergence de nouveaux media (je pense notamment à l'excellentissime podcast de Victoire Tuaillon).
Et un instant après m'être dit "C'est plus très neuf, ça", je suis tombée à chaque fois sur une phrase percutante, d'une intelligence lumineuse. Car ce livre n'est pas seulement une dénonciation, c'est une réflexion profonde, captivante, stimulante. C'est un style unique, ciselé dans la crudité, magnifique, magistral.
T'es une femme, t'es un homme, TU LIS Virginie Despentes. Non mais allô quoi.

Challenge ABC
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Je me considère comme étant féministe. Et comme n'importe lequel des militantismes, je suis convaincue qu'être féministe, ça se travaille. Il n'existe pas qu'une seule vérité, qu'un seul féminisme. Celui-ci peut prendre plusieurs aspects et varier en fonction de nombreux critères. Je ne me suis pas réveillée un matin avec les idées que j'ai aujourd'hui et n'aurai sans doute pas les mêmes demain. Nos idées et points de vue sont voués à évoluer et se construisent à force de réflexions, conversations, échanges et lectures.

L'essai de Virginie Despentes fait partie de ces ouvrages inoubliables qui m'ont permis d'entamer une réflexion profonde, de revoir certains de mes jugements et opinions.

Drôle de titre pour un essai féministe que ce King Kong Théorie… Et pourtant, dans un chapitre, l'autrice y fait un parallèle avec le film King Kong (2005) de Peter Jackson. Elle analyse l'histoire et la mise en scène pour dénoncer la délicate place allouée à la femme dans une société patriarcale.

Le livre s'organise en 6 chapitres qui traitent chacun une notion importante. Virginie Despentes aborde entre autres la révolution sexuelle, le viol, la prostitution et la pornographie. le tout de manière très personnelle puisqu'elle y injecte des bribes de sa propre histoire.

À la sortie du livre, les critiques n'ont pas toutes été élogieuses et certains lecteurs y ont parfois vu « la haine de l'autre« . Pourtant, le texte ne laisse jamais entrevoir la haine, bien au contraire. Si son autrice s'intéresse surtout à la condition féminine, elle ne laisse pas totalement de côté les hommes à qui l'on impose une "virilité traditionnel, entreprise aussi mutilatrice que l'assignement à la féminité". Que l'on soit d'accord ou pas, King Kong Théorie bouscule, interpelle et permet d'amorcer une remise en question.

Virginie Despentes a su mettre des mots justes, construire sa base de réflexions et les rassembler dans un texte tout à fait abordable. Si la lecture de King Kong Théorie est difficile, c'est davantage parce qu'il y est question de sujets sensibles, de constats alarmants et de vérités criantes. Elle nécessite une part d'introspection qu'il faut pouvoir accepter. Jouer le jeu et se remettre en question.

Un essai que je suis heureuse d'avoir enfin découvert et qui n'est que l'introduction de ma découverte du travail de Virginie Despentes.
Lien : http://ivredelivres.com/king..
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Virginie Despentes crie sa colère face au sexisme, aux violences sexuelles, à la construction sociétale de ce qui fait une "femme" acceptable et de ce qui fait un "homme" correct.

Essai sur le genre, sur la sexualité, sur l'hétérocentrisme, la culture du viol et le patriarcat, "King Kong Théorie" est autant un pamphlet de la société qu'un témoignage d'un vécu dans les violences sexistes et sexuelles mais aussi dans l'épanouissement personnel et sexuel.

Ce livre est cash, va à l'essentiel et évoque plusieurs débats de société qui, aujourd'hui encore, ne sont pas prêts d'être apaisés mais qui méritent d'être approfondis.
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Virginie Despentes nous raconte comment elle est devenue Virginie Despentes après l'écriture de son livre Baise moi.
Dans cet essai féministe, l'autrice n'oublie rien : son viol, sa prostitution, la puissance des hommes sur les femmes.
Un très bon essai à lire. Premier livre de cette autrice que je lis. Peut-être pas le dernier.
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"J'écris de chez les moches, pour les moches", les premières lignes de ce livre lues à la fnac. Il n'en fallait pas plus pour me convaincre de l'acheter. Amatrice d'essais féministes, je connaissais King Kong théorie de nom, quelle erreur de ne pas l'avoir lu plus tôt! C'est une grosse claque. L'autrice est pertinente, percutante, elle ose dire les mots justes, les vrais. Les thèmes explorés sont très intéressants: le viol et sa représentation dans la société, la façon dont on en parle, la prostitution loin des clichés, la pornographie, le sexe, l'éducation des filles et des garçons, formatés depuis la naissance à être comme ceci ou comme cela.
J'ai beaucoup aimé ce texte qui je pense est l'essence des autres essais féministes que j'ai pu lire (Beauté fatale de Mona Chollet, La terreur féministe de Iréné ou encore le regard féminin de Iris Brey).
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Mon premier Despentes, après la série de podcasts "Les couilles sur la table" de Binge radio (septembre/octobre 2019). J'avais été frappée par son débit rapide, dense, servi par sa voix un peu rauque, assurée. Je m'étais dit voilà quelqu'un qui a des choses à dire et qui n'y va pas par quatre chemins. le livre confirme, réflexion personnelle et documentée sur ce que c'est qu'être une femme en France, aujourd'hui. Je n'adhère pas à tout mais suis invitée à y réfléchir, c'est déjà pas mal. Je vais lire "Baise-moi".
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