Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Si vous aimez la BD et que vous ne connaissez pas Abélard, vous passez à coté de quelque chose de grandiose. Les deux volumes, sortis à quelques mois d'écart (juin et septembre), ont bouleversé plus d'un lecteur. A première vue pourtant, pas de quoi sauter au plafond : une série jeunesse animalière au trait séduisant mais qui ne semble pas se distinguer de nombre de ses consoeurs. En feuilletant les ouvrages plus précisément, on découvre un découpage original avec de très grandes cases, des planches en quatre bandes et d'autres beaucoup plus déstructurées proposant notamment pas mal de gros plans. Déjà, le charme commence à opérer. Et puis on se lance dans la lecture et là, l'évidence vous saute aux yeux : oui, ce diptyque est un petit bijou.
Abélard, c'est l'histoire d'un poussin qui rêve de quitter son marais pour découvrir le monde. Pour conquérir sa belle, il veut lui décrocher la lune. Et parce que c'est en Amérique que l'on vient d'inventer une machine pouvant voler dans le ciel, Abélard décide de partir dans cette lointaine contrée. Là-bas, un jour, c'est certain, on pourra aller sur la lune… Mais le petit poussin est naïf, il ne connaît rien du monde extérieur. Certes, il fera une magnifique rencontre, mais son innocence lui coutera cher et la longue traversée vers sa terre promise laissera dans la bouche du lecteur un goût amer de poussière et de cendre.
Poétique, philosophique, magique, mélancolique... mettez-donc tous les suffixes en « ique » que vous voulez, pour moi, cette grande oeuvre est juste magnifique. Il est quand même très rare d'être à ce point secoué par une BD. Certains ont reconnu avoir versé une larme en refermant Abélard, c'est dire.
Je ne n'ai pas spécialement envie d'en rajouter davantage. Pour conclure, je vais juste piquer à mon ami
Roger Wallet le titre d'un de ses ouvrages. Finalement, l'histoire d'Abélard,
ça ressemble à une vie.
Lien :
http://litterature-a-blog.bl..