La Bible d'Alexandrie, tome 4 : Les nombres

Voici le quatrième livre de la Torah de Moïse, le livre des Nombres, dans sa version grecque traduite en français. Après les difficultés du Lévitique, où le lecteur est confronté à la loi et à ses décrets les plus précis, la narration reprend : le peuple s'approche de la Terre Sainte, ayant reçu la Torah et devant la mettre en pratique concrètement et sur place. La grande beauté de ce livre des Nombres (c'est son titre grec, tiré des premiers mots du premier verset, selon l'usage antique - l'hébreu appelle ce livre "bamidbar, במדבר "au désert") est de nous apprendre qu'il est aussi difficile de passer de la théorie à la pratique concrète, que de l'esclavage égyptien à la liberté divine (Exode). Les notes et explications, toujours lumineuses et exceptionnelles, nous éclairent le texte tel qu'il a été lu par Philon et les Pères antiques de l'église, mais les auteurs n'oublient pas de mentionner les commentaires juifs sur le texte. Que nous dit ce livre ? Que, loin d'être parfait, le peuple ne cesse de se tromper, de se révolter, de regimber, et on se demande bien où les antisémites sont allés chercher l'idée que "peuple élu" voulait dire "le meilleur des peuples". Pas dans ce livre, en tous cas.