Abraham s’approcha, et dit : Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant ?
Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville : les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle ?
Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu’il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d’agir ! loin de toi ! Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ?
Et l’Éternel dit : Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux.
Abraham reprit, et dit : Voici, j’ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poudre et cendre.
Peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq : pour cinq, détruiras-tu toute la ville ? Et l’Éternel dit : Je ne la détruirai point, si j’y trouve quarante-cinq justes.
Abraham continua de lui parler, et dit : Peut-être s’y trouvera-t-il quarante justes. Et l’Éternel dit : Je ne ferai rien, à cause de ces quarante.
Abraham dit : Que le Seigneur ne s’irrite point, et je parlerai. Peut-être s’y trouvera-t-il trente justes. Et l’Éternel dit : Je ne ferai rien, si j’y trouve trente justes.
Abraham dit : Voici, j’ai osé parler au Seigneur. Peut-être s’y trouvera-t-il vingt justes. Et l’Éternel dit : Je ne la détruirai point, à cause de ces vingt.
Abraham dit : Que le Seigneur ne s’irrite point, et je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s’y trouvera-t-il dix justes. Et l’Éternel dit : Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes.
II-1. Et le ciel et la terre et toute leur ordonnance* furent achevés.
*Première occurrence du mot kosmos; "l'ordonnance" du ciel et de la terre. Ce mot est très ancien au sens d'ordre,ordonnance, organisation, avec la connotation typiquement grecque d'ornement, de beauté. Par un glissement de sens il a très vite désigné non plus seulement l'ordre de l'univers, mais l'univers lui-même (sens moderne du mot "cosmos"). Ici, précisé par "du ciel et de la terre", il garde son sens de "bon ordre" ...
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Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres.
Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.
La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures.
Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.
Émission « L'autre scène ou les vivants et les dieux », par Claude Mettra, diffusée le 15 mars 1976 sur France Culture. Un débat mené par Claude Mettra entre l'écrivain exégète André Chouraqui, poète et traducteur de la Bible, le Révérend Père Fontaine, professeur d'hébreu au Centre d'études Istina, et l'historien Philippe NEMO, au sujet du ‘Cantique des cantiques’. Sont abordés les différentes interprétations possibles du "Cantique des Cantiques", les problèmes de traduction, l'explication de certains mots, les différents thèmes de ce poème et les allusions à l'histoire d'Israël.