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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Parce qu'il n'a pas encore consommé son mariage, la comtesse Amélie de Figule convoque son mari, le comte François de Dardille, à l'épreuve dite du "Congrès". le jour dit, le comte devra honorer sa femme devant juges et spectateurs, sous l'oeil de Dieu. S'il échoue, cette dernière obtiendra le divorce et la moitié de sa fortune. C'est là qu'entre en jeu le Marquis, visiblement expert dans le domaine, et qui cherchera à aider son ami le comte, à savoir pourquoi ce dernier reste impuissant devant cette "beauté nubile et estimée".

Aurélien Ducoudray et Nicolas Dumontheuil nous offrent là une histoire fort originale, une sorte de parodie ou de satire tragi-comique dans laquelle on baigne dans le cynisme et l'effronterie. C'est donc très particulier, d'autant plus que l'intrigue, ainsi que les dessins qui l'accompagnent, sont en total décalage avec la langue employée, celle de Molière (ou de Corneille), raffinée, tout en rimes et alexandrins, avec jeux de mots et double-sens à foison. Cette belle langue donne beaucoup d'élégance aux protagonistes, mais n'est en fait qu'apparence trompeuse puisqu'ils ne sont que des cochons, quel que soit leur sexe et leur statut.

Cynique comme dit plus haut, mais aussi parfois drolatique, et surtout caricatural, tant par les caractéristiques sociales et psychologiques des personnages que par leur physionomie. Il est donc évident qu'il ne faut rien prendre au sérieux, les graphismes nous y aidant d'entrée de jeu. S'ils sont très colorés, très détaillés, ils sont aussi parfois grotesques, clownesques, en totale harmonie avec l'intrigue. Ils sont peut-être également un peu trop surchargés.

Tout n'est que dialogues et paroles de chansons, les pages défilent donc rapidement et on a tôt fait d'arriver à la fin, fin qui d'ailleurs est tout aussi loufoque que le reste.

L'ensemble fait preuve d'humour décalé, d'hypocrisie, d'indécence et, comme son titre l'indique, d'impudence. Je n'en ressors pas entièrement convaincue, certainement parce qu'un peu trop parodique et caricatural alors que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus subtil, à l'image des dialogues et du langage employé. C'est d'ailleurs grâce à ces derniers si j'ai autant souri, bien que le Marquis, dans son rôle d'entremetteur, n'y soit pas pour rien non plus.

Reçue et lue dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour l'envoi et la découverte de cette bande dessinée plutôt atypique qui, malgré son côté très caricatural et ses dessins trop surchargés, aura au moins su me faire sourire, et très souvent.
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Je remercie chaleureusement les éditions Delcourt et Babelio pour ce service presse.
"L'impudence des chiens" est la toute première BD que je lis d'Aurélien Ducoudray. Je n'ai pas pour habitude de lire ce genre de BD mais j'avoue que son côté grivois, volontiers paillard, a pu me séduire par moment. L'histoire est toute simple, dans cette satire il est question de "l'épreuve du Congrès" qui consistait à vérifier que l'époux ou l'épouse consomment réellement leur union. C'est une sorte de spectacle, puisque tout le monde entoure le lit et observe la concrétisation de l'acte sexuel. Cela nous paraît totalement farfelu aujourd'hui, mais au siècle des Lumières, la procédure était encore pratiquée. Notre cher comte de Dardille voit son épouse demander le divorce car ce dernier est impuissant et ne peut donc offrir une descendance. Son épouse a le droit de faire cette demande de divorce si elle n'est pas satisfaite et rétabli dans son honneur d'épouse pour qui la seule règle est de donner une descendance. On suit donc les pérégrinations du Marquis, un grand ami de l'infortuné comte de Dardille. Les deux bougres vont tenter de voir où le bas blesse. Pourquoi le comte est-il incapable de contenter son épouse ? Cela nous parait aujourd'hui fortement désuet. C'est justement cette bascule entre grivoiserie et découverte des normes régissant le lien époux/épouse au siècle des Lumières, qui rend cette BD attachante. L'humour n'est pas toujours très fin, on frôle la grossièreté et la vulgarité par moment, mais je n'ai nul grief contre cela puisque c'est le genre de BD qui veut cela. Si on fait fi de ces quelques écueils, on se retrouve face à une BD d'un érotisme paillard, une satire d'un monde décadent et peu avare en lubricité. de ce point de vue, notre monde présent et celui d'hier n'ont guère évolué. A noter qu'en pleine vague ME TOO, cette BD a un caractère plus sulfureux qu'il n'y parait.
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Lecture intriguante et assez atypique pour ma part, ne lisant que très peu ce genre de bande dessinée un chouïa coquine

L'auteur et l'illustrateur ont su parler de la chose et l'illustrer avec beaucoup d'humour, maniant les rimes à merveille et nous offrant des joutes verbales croustillantes. Ils m'ont permis d'apprendre l'existence des congrés, événement public durant lequel un homme devait prouver qu'il était en capacité d'honnorer sa femme, et le cas échéant celle-ci pouvait demander le divorce. Oui oui, vous avez bien lu !

Le ton était empli d'humour, les rimes mordantes, les traits des visages très expressifs, les dessins vivants et colorés, le tout offrant une lecture plaisante.

Je remercie les éditions Delcourt et Babelio de m'avoir permis de découvrir cette bande dessinée
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Le Comte de Dardille a beaucoup de soucis à se faire. En effet, sa femme, Amélie de Figule l'accuse de ne pas la satisfaire dans la chambre nuptiale. La comtesse, jeune femme à la beauté resplendissante et son mari, militaire en retraite sont mariés depuis 6 mois. Et depuis 6 mois. RIEN ! Il préfère fabriquer des petits soldats. Elle demande donc, l'épreuve du Congrès. S'il ne peut prouver qu'il est en capacité d'honorer sa belle, elle gagnera la moitié de sa fortune. Heureusement l'ami du Comte est là ! Il va s'évertuer à lui redonner l'envie. La tâche du marquis dit « le Membré », est rude ! Il doit le préparer à contenter bibliquement et en public sa femme. Dans le cas où il échouerait, le mariage serait annulé et sa femme, reprendrait sa liberté, pour épouser celui qui depuis des mois lui fait la cour .

Écrit par Ducoudray, Aurélien. Il vit dans un petit village de l'Indre. Il a commencé par les différentes facettes du journalisme. On lui doit de nombreux documentaires. Puis, il entre en bande dessinée. Il écrit Championzé avec Eddy Vaccaro en 2010, La Faute aux chinois avec François Ravard en 2011, Békame avec Jeff Pourquié en 2012. L'Anniversaire de Kim Jong-Il et Le Repas des Hyènes avec Mélanie Allag. Monsieur Jules avec Arno Moni. 2018, KidZ. le tome 2 en 2020. Il lance Amazing Grace dans le même temps au sein de la collection « Grindhouse ». La collaboration se poursuit chez Glénat à travers son rôle de directeur de la nouvelle collection « Karma ». En 2021, il lance la série Bettie Hunter. 

Dessin et couleurs: Dumontheuil, Nicolas. Après son baccalauréat arts appliqués et un BTS en communication visuelle à Toulouse, il fait un passage rapide aux Arts décoratifs à Paris. Il crée des story-boards et réalise quelques illustrations qui l'orientent vers la bande dessinée. En 1993, paraît l'album, « L'Enclave ». En 1995, il crée l'événement avec « Qui a tué l'idiot ? », qui reçoit le Prix du Festival de Sierre 95, ainsi que l'Alph-Art du Meilleur Album à Angoulême et le Prix René Goscinny. En 1999, il publie « Malentendu ». En 2001, en collaboration avec Eliane Angéli, « le singe et la sirène » En 2003 « le singe et la dame blanche ». 2005 : le roi cassé. En 2007, « Big Foot », adaptation libre du livre de Richard Brautigan, « le monstre des Hawkline ». La troisième et dernière partie paraît en 2008. En 2016, il adapte le roman d'Arto Paasilinna, « La forêt des renards pendus » et en 2020, il publie « Pas de pitié pour les indiens » inspiré de son enfance dans le… Lot-et-Garonne. Il vit à Bordeaux.

Je viens de passer un agréable moment avec cette satire. Fable jouissive aux dialogues travaillés et aux dessins rigolos. Bien que osée, cette bande dessinée n'est en rien érotique. Elle m'a permis de sourire et d'oublier l'ambiance morose de la France. 

Claudia
Lien : https://educpop.fr/2023/01/1..
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On se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle Masse Critique ! Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Delcourt de m'avoir donné la possibilité de découvrir l'ouvrage dont il est question.

C'était un chouette défi pour moi, car ce n'est pas un livre ou un roman sur lequel je vais tenter de donner un avis objectif, mais une bande dessinée ! C'est une première pour moi et je dois avouer que je n'ai pas lu de BD depuis Maliki, Lou ! ou les magnifiques ouvrages de Cosey lorsque j'étais au collège. Ce n'est pas que je n'apprécie pas ce genre de lecture, loin de là ! Juste que j'en ai perdu l'habitude depuis… alors quelle joie de se plonger dans cette histoire du temps de Molière et De La Fontaine ! Car oui, ce sont à ces deux illustres auteurs que j'ai pensé en premier lieu lorsque je me suis plongée entre les pages colorées de « L'impudence des chiens » d'Aurélien Ducoudray (scénario) et Nicolas Dumontheuil (dessins).

L'INTRIGUE ET LE CONTEXTE
Ambiance farce, comédie et opéra bouffe au temps de Louis IX et confrères, nous voici au coeur d'une histoire de couple, source de conflits, vieille comme le monde : l'occupation du lit conjugal et ce que l'on y fait… ou ce que l'on n'y fait pas, dans le cas présent. Car, tel est le problème : dans un milieu bourgeois, Madame se plaint que Monsieur ne la satisfait pas ! Et c'est bien là un motif de divorce, voyez-vous ? Ainsi, vous comprendrez que cette bande dessinée n'est pas à mettre entre toutes les mains et semble destinée à un public adulte. Vous serez prévenus !

UN SUJET ACTUEL...
Mais n'est-ce qu'une problématique d'époque ? Il me semble que ce genre de questionnements et de « devoir conjugal » ou « obligation sexuelle » (avec des gros gros gros guillemets, hein !) est toujours au goût du jour pour certain.e.s, ce qui en fait une face éminemment actuelle. Non, ne niez pas avec impudence ! Nombre d'affaires de ce genre souffrent encore aujourd'hui, en France et ailleurs, de trop de laxisme et de flou juridique. Ainsi, comme le prévoit le résumé, cette notion taboue n'est pas encore le « champ de bataille du siècle à venir » ! Mais là n'est pas le propos… revenons à nos dessins et à nos bulles.

LES PERSONNAGES
Les personnages sont expressifs, amusants et bien cernés. Contre toute attente, les dialogues ne sont pas grossiers et reprennent bien le vocabulaire recherché et soutenu de l'époque. Cela en est presque poétique ! Ainsi, ces « Chiens » du titre n'ont d'impudent que ce qu'ils laissent à penser au lecteur.

LES DESSINS
Si l'intrigue semble assez simple et courue d'avance, ce sont les dessins qui la rendent plus vivante et attractive. Il est vrai que j'apprécie plutôt des dessins simples et doux. Ainsi, ceux de cette BD n'étaient pas à mon goût, mais ils sont tout à fait adaptés au genre et à l'histoire, remplis de couleurs, aux traits bien marqués, avec des visages expressifs à l'excès. Car oui, dans cette histoire, tout m'a bien semblé à l'excédent comme le veut le genre. Plus c'est gros, plus c'est drôle, plus on rit et plus le lecteur est satisfait !

CONCLUSION
Pour conclure, je dirais que c'était une belle découverte, mais sans plus, cette lecture ne m'ayant pas laissé un souvenir impénétrable (sans mauvais jeu de mots !). Je reste cependant persuadée que cette bande dessinée comique plaira à tout amateur du genre et de cette époque fantasque.
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Je tiens d'abord à remercier Delcourt et Babelio pour cette lecture qui me sort un peu de mes habitudes de lecture en BD. Avec humour et gouaille, je me suis amusée à suivre les aventures conjugales de François de Dardille qui n'arrivait pas à accomplir son devoir conjugal.

Je n'avais jamais lu ce genre de titre où humour, histoire et grivoiserie se mêlaient et ce fut fort rafraîchissant. J'ai beaucoup aimé l'allant des auteurs pour mettre en scène comme au théâtre cette histoire un brin paillarde où ils s'amusaient à insérer des chansons de notre enfance qui prenait une toute autre couleur dans ce contexte, contexte bien plus près du sens d'origine que celui qu'on lui donne désormais.

Même s'ils ne sont pas tel que je les préfère, les dessins de Nicolas Dumontheuil furent plein de cocasserie, avec un air très théâtral parfait pour l'histoire à raconter. On se croirait dans une bouffonnerie en costume et ça marche. Il est tordant de voir les longs nez de ses messieurs, les fesses rebondies de ses dames, tout nous tire vers la caricature et c'est plein d'humour.

L'histoire nous emmène dans un décor historique aussi réussi que savoureux, dans les petites rues de Paris à la recherche de lieux de plaisir pour aider monsieur, entre belles demeures et lupanars, avec un beau sens du rythme et de l'intrigue, comme au théâtre. Les décors sont forts réussis, classiques, mais nous plongeant à merveille dans l'époque, c'est-à-dire ce XVIIe-XVIIIe siècle frivole qu'on aime tant.

Le titre, pour peu qu'on y adhère, est plein d'humour grivois. Tout y passe dans ce registre, le marquis cherchant à aider son ami le Comte à pouvoir honorer sa femme afin que celle-ci ne fasse pas annuler leur mariage. Telle une farce on nous entraîne alors dans des aventures aussi drôlatiques qu'inattendue et le final est une merveille dans le genre, faisant découvrir au passage une procédure fort singulière.

Amateur d'humour, de gouaille, de grivoiserie et de chansons populaires auxquelles on rend leur sens, soyez bienvenue dans cette aventure aussi amusante que pétillante. Je n'ai été totalement séduite pour ma part, préférant d'autres type de dessins et d'histoire, mais ce fut fort amusant et je suis sûre que le titre trouvera son public.
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