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Catherine Dufour, c'est l'Arsène Lupin de la littérature.

Je ne veux pas dire par là qu'elle subtilise les idées des autres, naaan ! Je veux dire qu'elle est capable de s'installer dans le style de n'importe quel auteur et de faire aussi bien voire mieux que lui.
Ce recueil de nouvelles ne contient pas moins de 21 récits plus ou moins courts. Aucun n'est le bis repetita d'un autre. Chacun a son ton, son aura qui colle à son histoire. J'en suis déconfit ! Si j'avais dû lire ces nouvelles en aveugle, jamais je n'aurais trouvé qu'elles étaient du même auteur.

Forcément, avec cette diversité on ne trouve pas son compte à tous les coups. Mon ressenti s'est pris pour une boule de flipper qui roule, bousculée de tous côtés. Parfois j'ai carrément tilté de dépit, d'autres fois j'ai fait claquer des parties gratuites de plaisir.

Parmi les tilts, je compte « Confession d'un mort », superbement écrite dans le style d'Edgard Poe mais lui ressemblant trop (je ne suis pas fan de Poe). Les circonvolutions descriptives m'ont fatigué et je l'ai parcouru en diagonale. Pire encore, « Kurt Cobain contre Dr No » que j'ai lâché dès la deuxième page, beaucoup trop allumé pour moi. J'ai également un ressenti assez moyen sur les nouvelles qui ne possèdent pas une once d'Imaginaire comme « le cygne de Bukowski » ou « Valaam ». Ben oui, quand je lis un recueil publié chez Folio SF, je veux de l'imaginaire. J'avais aussi reçu ces petites frustrations avec « Les pommes d'or du soleil » de Ray Bradbury. Ca n'empêche pas ces nouvelles d'êtres bien écrites, hein.

Parmi les réussites, il y a les histoires qui s'inscrivent dans des décors connus, marrantes et cependant un peu amères. Je pense à « Une troll d'histoire » qui est tellement dans le ton d'Alerston et Tarquin que je m'attendais à voir débouler Lanfeust ou Cixi ; à « La perruque du juge » qui nous plonge dans le monde de Peter Pan en proposant une filiation à vous faire tomber par terre avec un chanteur célèbre des années 1980 (Beat iiiiiiiiit !) ; ou au « Poème au carré » dont l'Alice rendrait des points de logique à Lewis Carroll et ferait marrer John Lennon.

Et puis il y a les deux claques. « L'immaculée conception » qui vous entraine dans le quotidien d'une femme atteinte d'une maladie non souhaitée que l'on nomme « maternité ». Au début c'est drôle, mais rapidement, sans changer de ton, ça tourne à l'aigre puis à l'horreur. Il faut avoir les nerfs bien accrochés là. Et « Mémoires Mortes », où dans un monde où toutes ses données personnelles appartiennent à des multinationales et où l'on n'a pas le droit de fermer les yeux devant les pubs (marrant, j'ai vu hier le 2ème épisode de la saison 1 de Black Mirror et c'est tout à fait pareil) une fille perd son frère dans un jeu en ligne, enquête et découvre l'horreur de l'enfance malmenée (du moins le croit-elle). Terrible !

Je crois que là où Catherine Dufour est la meilleure, c'est quand elle nous dépeint le futur proche avec un cynisme percutant. Je comprends pourquoi elle est pote avec Alain Damasio. le cynisme, c'est son Magnum 357 à elle. Il vous achève.

J'ai beaucoup apprécié ces balades. J'en remercie boudicca, Siabelle et le fantôme Walktapus qui ont fait le chemin avant moi et l'avait bien balisé.
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De Catherine Dufour, je n'avais jusqu'à présent expérimenté que deux ou trois nouvelles disséminées ici et là dans quelques anthologies. L'auteur a pourtant su s'imposer depuis plusieurs années, au point de figurer aujourd'hui parmi les auteurs incontournables des littératures de l'imaginaire. J'ai donc entrepris il y a peu de combler mon ignorance grâce à cet « Accroissement mathématique du plaisir », et quelle lecture !

Le recueil propose un assortiment de vingt-et-une nouvelles relevant tour à tour de la fantasy, du fantastique et de la science-fiction, trois genres avec lesquels Catherine Dufour semble être parfaitement à l'aise. On se plonge avec délice dans chacun des récits qui regorgent tous d'idées plus originales ou farfelues les unes que les autres. Vous êtes vous par exemple déjà demandé ce que donnerait le procès de Peter Pan (« La perruque du juge ») ? Ou le sort que subirait Alice si elle poursuivait ses aventures au Pays des Merveilles une fois l'âge de raison atteint (« Le poème au carré ») ? Ou encore ce qu'il arriverait si, tel le héros de Richard Matheson, vous vous retrouviez être le dernier homme dans un monde peuplé de vampires (« Je ne suis pas une légende ») ?

Là où Mélanie Fazi entend dévoiler la face cachée de lieux ou personnages apparemment anodins avec beaucoup de poésie (« Serpentine » ; « Notre-Dame-aux-écailles »), Catherine Dufour, elle, opte en quelque sorte pour la stratégie inverse : un ton souvent cru, des ambiances oppressantes, et surtout une cruauté sous-jacente qui donnent chaque fois un petit côté glauque ou tragique à l'histoire. C'est le cas pour « Le sourire cruel des trois petits cochons », conte de fée déjanté pour lequel il faudra vous passer d'happy-end, mais aussi de « Mémoires mortes » mettant en scène une héroïne bouleversante, ou encore de « Un temps chaud et lourd comme une paire de seins », nouvelle remarquable dans laquelle l'auteur procède à une nouvelle distribution des rôles homme/femme.

Si aucune des nouvelles présentent au sommaire ne m'a déplu, certains textes volent évidemment malgré tout la vedette aux autres. C'est le cas ici pour quatre d'entre eux. « L'immaculée conception », nouvelle la plus longue de l'ouvrage récompensée en 2008 par le Grand Prix de l'Imaginaire, figure incontestablement parmi les meilleurs et nous relate le calvaire de Claude, vieille fille tout ce qu'il y a de plus ordinaire, qui se découvre enceinte. Miracle ou malédiction ? Phénomène surnaturel ou délire paranoïaque ? Catherine Dufour maintient jusqu'au bout l'ambiguïté et nous fait refermer cette nouvelle avec un certain malaise, le lecteur comme le personnage étant incapables de déterminer ou s'arrête le réel et ou commence le fantastique.

Parmi les bonnes surprises figure également « Le jardin de Charlith », petite nouvelle au doux parfum de nostalgie consacrée à la fascination de quelques garçons pour l'une des filles de leur groupe, la belle et triste Charlotte. Une jeune fille que l'on ne découvre que par les yeux d'un autre le temps de quelques pages mais qui parvient malgré tout à émouvoir le lecteur. Avec « Confession d'un mort », l'auteur rend également un vibrant hommage aux récits d'Edgard Allan Poe et réussit à merveille à retranscrire cette ambiance si particulière qui imprégnait tous les romans du maître du fantastique. Ma préférence se tourne cela dit vers « Mater Clamorosum », une nouvelle très courte consacrée à la tragédie vécue par une mère et son fils. A la fois touchant et glaçant.

« L'accroissement mathématique du plaisir » est un recueil qui ne manquera pas de ravir tous les amateurs de littérature de l'imaginaire. SF, fantasy, fantastique..., Catherine Dufour ne fait pas de jaloux et jongle avec habilité entre les trois genres. Voilà une auteur que je suis ravie d'avoir enfin découvert et dont j'entends bien, dès que possible, lire les autres ouvrages.
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J’ai découvert cette auteure par «Walktapus», en regardant dans son immense bibliothèque. Je le remercie de m’avoir parlé de cette auteure avec passion. Il a piqué ma curiosité. Cette auteure m’avait intriguée par son côté direct, son style osé. Elle est assez audacieuse dans son écriture. Ce livre est un recueil qui contient 21 nouvelles. C’est une écrivaine française qui se démarque par ses nouvelles timbrées où elle joue avec merveille avec le fantastique, la fantaisie et la science-fiction.

J’adore aussi sa page couverture, elle se différencie par son bonhomme rouge avec des fils qui se relient à son cerveau. Elle amène déjà le lecteur dans un monde imaginaire où qu’il y a juste Catherine Dufour qui peut exercer un attrait irrésistible. Attention : j’avertis les cœurs sensibles car c’est univers un peu acerbe et loin du romantisme…

C’est un recueil de nouvelles un peu complexe, un peu macabre et parfois déjantée. C’est une lecture de plaisir mais c’est aussi compliqué à saisir par moment. Je sors complètement de ma zone de confort car je ne suis pas habituée à lire ce genre littéraire.

Il y a plusieurs nouvelles qui se distinguent du lot. Il y a : «Je ne suis pas une légende» qui parle de survie, dans un contexte spécial. Je crois que «Immaculée conception» parle de ses deux grossesses et elle exagère un peu la situation. Tout est une question de regard. J’affectionne aussi la nouvelle : «La lumière des Elfes» par sa subtilité, sa noirceur et sa projection. Il y a celle-ci qui ressort : «Rhume des foins» par son atmosphère lourde, l’allergie amplifiée et où tout devient irrespirable. J’adore le contexte et l’image est très détaillée. C’est un bonheur pour le lecteur. Je mets une citation : «On me ramassa au petit matin, trempé de rosée et bouillant de fièvre, la joue balafrée et enflée. La plaie s'infecta, mes poumons s'encombrèrent. Chacun tomba d'accord qu'outre une grippe interminable, je venais de déclarer une épouvantable allergie au pollen et je fus envoyé loin, dans un endroit sans fleurs, sans lune et sans parfums. Ma joue désenfla, mais j'étais désormais interdit de séjour là-bas. Le spectre en corsage étroit m'a donné le rhume des foins, d'un coup de rose.»

Il y a aussi trois nouvelles qui sont mes trois coups de cœur. Je les nomme :
La première est dédiée à Edgar Poe. C’est «Confession d’un mort». Elle est remplie de mystère, de peur et de découverte. Tout est une question d’interprétation.
La deuxième nouvelle que j’aime est «La perruque du juge». J’apprécie son côté fantastique, ses personnages attachants et son histoire un peu folle. Tout est une question de perception. Elle dit aussi que c’est un hommage à la Michael Jackson.
La troisième nouvelle qui m’enchante c’est «Le poème au carré». C’est une histoire réinventée d’Alice au pays des merveilles à la façon de Lewis Carrol. C’est ma préférée et j’ajoute une citation : « Oh ! » fit-elle. Au-dessus du tilleul, d'immenses nuages glissaient contre le bleu du ciel et ils étaient positivement oranges, avec des nuances ici et là comme des croissants plus sombres, qui
ressemblaient exactement à des zestes confits. « Je n'ai encore jamais vu des nuages si bizarres » , dit Alice en se rasseyant. Elle était en train de lisser à nouveau ses cheveux quand un lièvre coiffé d'un entonnoir passa juste à côté d'elle puis disparut dans un taillis à sa droite. Alice se leva avec un soupir et s'approcha du taillis, au-dessous duquel s'ouvrait un terrier d'allure familière.
Pour une fois, me voilà contente d'avoir grandi : il est tout à fait impossible que je tombe à nouveau jusqu'au terrain de croquet de la Reine , songea Alice. Non qu'elle n'aimât pas le croquet, mais celui-là était très difficile à jouer, surtout parce que les flamands roses et les hérissons n'étaient guère obéissants.»

Il y a des nouvelles pour tous les goûts. Il y en a qui retiennent votre attention et d’autres un peu moins. C’est fait pour ça un recueil de nouvelles pour partir à la découverte des histoires et découvrir en même temps l’essence même de l’auteure.

Pour terminer, j’ai appris qu’elle a gagné deux prix pour ses ouvrages que je cite :
- L’immaculée conception 2006
Grand Prix de l’imaginaires 2008
- L’accroissement mathématique du plaisir 2008
Recueil de nouvelles

Je crois que ce recueil est fait pour découvrir cette excellente auteure Catherine Dufour. On raconte comment elle fut découverte, il y parle de son cheminement. À la fin, il y a même une entrevue avec elle pour connaître encore plus son univers. C’est très intéressant et très pertinent, j’aime avoir un aperçu de l’auteure et comprendre sa thématique.

J’ai vu à sa fiche qu’elle a aussi gagné d’autres prix pour ses romans et ses nouvelles. Je vois qu’elle est vraiment polyvalente et qu’elle touche à tout.

Le mot de la fin… qu’est-ce que c’est une nouvelle ? Elle dit que pour écrire, ça ne prend pas grand-chose… il suffit d’une simple idée ou d’une image et la question à se poser pour écrire : par quel bout la prendre ?

Je crois qu’elle a su capté mon intérêt et je vais me relancer dans une autre aventure à la Catherine Dufour… et je remercie «Walktapus» pour cette belle découverte où les sens sont en alertes...


P.S : la critique de Walktapus elle est excellente, je la recommande !




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sous le charme de ce livre... un malin plaisir d'ivresse qui m'a accompagné tout au long de la lecture. Auteur qui présente une force magistrale couplée avec une modestie presque touchante. Enfin, comme dirait Jean pierre Gauffre, c'est juste mon avis.
Bravo Catherine en tout cas.
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J'ai reçu comme colis surprise de la part du Bélial le nouveau recueil de l'autrice, L'Arythmétique terrible de la misère, mais je voulais d'abord découvrir son premier recueil, voilà qui est chose faite :

Je ne suis pas une légende : Malo ne s'est jamais intégré dans son entreprise et finit au placard, la stratégie employée est démissionne ou on t'envoie aux Prud'hommes pour faute grave inventée (ça me rappelle le boulot en ce moment je vous raconte pas l'ambiance). Il prépare sa transition en tant que free-lance mais c'était sans compter une épidémie de vampirisme qui frappe le monde. Malo n'est pas du tout un héros et se chie dessus à chaque coucher de soleil.
Le sourire cruel des trois petits cochons : Adeline ramène des objets de ses rêves et parvient à mettre la main sur une baguette magique, le souhait tourne au vinaigre, un policier transmet la poudre magique à la floraison d'un cimetière qui devient folle, qui de mieux qu'un enfant pour sauver le monde de la magie 😎
L'immaculée conception : Claude a 30 ans et vit dans un petit studio à Ivry sur Seine, seule. Elle n'a jamais connu d'hommes mais au détour d'un régime, surprise, le médecin lui annonce un passager clandestin. En état de choc et après une IVG ratée, Claude va subir cette grossesse cauchemardesque jusqu'à la délivrance et à chaque qu'elle pense, comme nous, qu'elle a touché le fond, la vie en rajoute une couche.
Vergiss mein nicht : Dans cette courte nouvelle on suit deux étudiants dans leur institut proche d'un canal fort pollué. le plus rêveur des deux, Get, aime se promener la nuit au bord de ce canal et voit une nuit un fantôme. Après recherche, ils découvrent qu'au XIXe siècle un couvent était érigé sur l'autre rive et qu'une jeune religieuse enceinte s'était suicidée. Reste à découvrir ce que cherche cette apparition.
La lumière des elfes : le narrateur parle d'un ancien ami artiste qui avait comme surnom Toussaint Settbon et touchait à tout, mais faisait de la merde, beaucoup. Sauf pour la peinture et personne ne s'expliquait ce don incroyable pour les tableaux qu'il était capable de pondre, un en particulier qui avait plongé notre narrateur dans les affres d'une émotion intense, une fée entourée de brume qui semblait sortir du tableau.
Rhume des foins : Dans un nuit baignée par la lune des faes évanescents apparaissent sous les yeux de notre héros. de cette rencontre lui arrive malheur et exclusion à jamais de ce jardin des délices.
Le jardin de Charlith : André et son petit-fils Alexis se promènent dans un jardin abandonné. André revient sur ses souvenirs, notamment l'attraction qu'exerçait sur lui et ses comparses l'énigmatique Charlotte surnommé Charlith à la beauté empoisonnée. Un récit de désir adolescent mortifère.
Mater Clamorosum : A une époque où les croyances dans la réincarnation et les esprits étaient encore vivaces et où la religion chrétienne n'avait pas encore de prise, vivaient une mère et son fils qui seront victimes de la folie des grandeurs d'hommes commençant à rêver d'une postérité.
Confession d'un mort : le narrateur tombe sur un homme mourant dans la nuit glaciale. Sentant son heure approcher, il lui confesse ce qui pèse sur son âme et lui raconte un moment crucial de sa vie, quand il était professeur dans une riche famille dont les deux filles aussi différentes que la nuit et le jour, la blonde et sournoise Rowen et la brune et timide Lageline, lui laissèrent une forte impression et hantèrent définitivement son esprit.
Valaam : La narratrice se trouve à Moscou en quête d'icônes religieuses qui se font rares et surtout, la raison qui la pousse à les chercher est illégale. Comme tout ce qui est illégal dans un pays aux autorités pas mal corrompues, on apprend les petits tours de passepasse qui permettent de sortir les précieux du pays. Un jour, elle suit Tania, jeune prostituée, et tente de la protéger de la mafia.
Le Cygne de Bukowski : Entre sexe, drogue et alcool, la narratrice nous emmène en road trip sur la fameuse highway entre San Francisco et Los Angeles.
Kurt Cobain contre Dr No : Sur une plage de sable blanc se trouve une petite paillote avec un bar où sert No, qui est peu psychologue avec ses clients. Kurt va se laisser aller à lui raconter quelques bribes de sa vie, ses problèmes, son envie de suicide, jusqu'à la révélation de ce qui l'entoure.
Une troll d'histoire : Notre narrateur raconte qu'il était à l'auberge du Dragon frit la veille et rapporte ce qu'il s'y est passé, comment le pougnard a dessoudé toute une bande de trolls et surtout pourquoi.
La perruque du juge : Une sacrée réécriture du mythe de Peter Pan, les différentes lectures qu'on pourrait y voir et leurs implications juridiques et ce final parfait 👌🏻
Le poème au carré : Cette fois on plonge dans le pays des merveilles d'Alice. Elle a 10 ans et s'accroche autant que faire Cé peut à ce statut de « grande » qui doit raisonner et cesser de rêver à d'étranges personnages mais ce n'est pas simple. Bienvenue dans un monde sous acide ^^
L'accroissement mathématique du plaisir : Une nouvelle de science-fiction reprenant le mythe de Pygmalion et sa création said que celui qui est séduit par la statue est un confrère, Elsevier, qui en devient obsédé au point d'en perdre la raison.
La liste des souffrances autorisées : Attention, il faut avoir l'estomac bien plein avant d'entamer cette nouvelle, toutes les nouvelles se partagent autour d'une table de restaurant atypique. Dans ce monde, plus rien ou presque n'a de réalité palpable ni la bouffe, ni les gens, tout est fait pour être facilité, tout est dosé parfaitement au millimètre pour la santé, les loisirs, etc. Entre Monsk et Protect, les opinions et les plaisirs divergent.
L'amour au temps de l'hormonothérapie génique : Hillary aime un homme mais quand elle commence à vouloir plus qu'une relation cachée, Monsieur rétropédale en se la jouant homme de l'ancien millénaire avec des « principes » et ne quittera au grand jamais sa femme et ses gosses. Hillary est généticienne et démarre un test grandeur nature sur les hormones induisant les sentiments…
Un soleil fauve sur l'oreiller : Les crises d'ado à l'aire du tout sécurité c'est difficile mais on peut toujours compter sur les ados pour trouver les moyens de faire flipper les plus grands surtout leurs mamans.
Mémoires mortes : Dans un monde hyper Hi-Tech où même l'éducation des enfants se fait par l'intermédiaire d'un robot (la relation parent-enfant est très distendue on s'en doute), un nouveau logiciel addictif fait fureur auprès des jeunes, OwnDream. Nylonne est très friande de celui-ci qui permet de vivre ses rêves en 3D et n'a pas hésité à aller au-delà en explorant le Deep, y entraînant son petit frère. A la mort De Foe, elle fera tout pour explorer les indices laissés dans son propre Deep et découvrir la vérité.
En bref :

Ce recueil de nouvelles explore tous les genres de l'imaginaire, les plus classiques comme la science fiction, la fantasy et le côté horreur fantastique mais également la réécriture de contes et une nouvelle d'inspiration gothique dans le style (au moins un peu à mon sens) qui est Vergiss mein nicht. A la fin du recueil on a une postface de la main de Catherine qui compare l'art d'écrire à la sculpture sur bois et nous commente chacune des nouvelles en donnant les éléments qui ont amené à leur naissance. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé retrouver Claude dans la nouvelle Immaculée Conception qui n'est autre que l'héroïne principale du nouveau roman de Catherine, Au bal des absents, et je peux déjà vous dire qu'il n'y a pas besoin de lire L'Accroissement mathématique du plaisir pour lire ce roman car même si un clin d'oeil y est glissé, les 2 ouvrages sont parfaitement indépendants (mais juste parce que c'est Catherine, lisez toute sa bibliographie, je m'y emploie petit à petit ^^).

Pour finir, vous avez un entretien avec l'autrice en fin d'ouvrage, j'y note que je dois impérativement découvrir Noirez, Mauméjean et continuer mon exploration de Kloetzer ainsi que lire le poids de son regard de Tim Powers.

Est-ce que j'ai besoin de dire que j'ai plus ou moins tout apprécié voire adoré ? Voilà….
Lien : https://lemondedelhyandra.co..
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Un recueil dont la seule nouvelle L'immaculée conception justifie à mon sens la lecture. Pour le reste, on trouvera son compte dans la diversité des nouvelles, qui fait la richesse de ce type de recueil, donnant un aperçu des talents de l'auteure. On n'accrochera pas à tout, mais suffisamment pour y trouver son bonheur.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Vingt nouvelles dans ce recueil, regroupant des histoires publiées ici et là. Il y a de plus marquantes que d'autres. On sent la commande chez certaines. Un bon nombre s'inspirent d'écrits ou de personnes ayant existé, l'auteure n'a pas peur de payer ses dettes aux grands auteurs (Poe, Bukowski, Lewis Carroll) en y mélangeant d'autres médias (chansons) et brode autour de personnages célèbres comme Kurt Cobain, peu avant sa mort. C'est à la fois de la science-fiction ("un soleil fauve derrière l'oreiller" -qui m'a un peu ennuyé- me rappelle une histoire tirée de la série 'Black Mirror 'sur Netflix) et du fantastique, l'intrusion du fantastique dans le réel. Une nouvelle amusante met en scène le "Sergent Poivre"
Au début du recueil, il faut parfois avoir l'estomac bien accroché pour aller au bout des descriptions du sordide, des fluides humains mais certaines questions existentielles sont souvent bonnes à poser. Quand et pourquoi désire-t-on un enfant? Est-on normal de n'en pas vouloir? C'est tout le problème de la grossesse inexpliquée de l'héroïne de "l'immaculée conception" qui se bat contre "ça" (clin d'oeil à Stephen King?) et qui reste l'une de mes préférées avec "le poème au carré", hommage à la fois à Lewis Carroll et au "Sergeant Pepper" des Beatles. Je jure qu'au début, à la façon qu'a eue l'auteure de nous emmener, je m'étais dit : "sûr que le sergent s'appelle 'Poivre' " avant même qu'il fût nommé. Et bingo! Je me sentais bêtement fier d'avoir deviné et c'était jouissif.
En revanche, celle qui porte le titre éponyme du recueil, je ne suis même pas allé au bout, je n'ai absolument rien compris de même que "la liste des souffrances autorisées" qui m'a lassé très vite, souffrance de lecture indigeste. Peut-être n'ai-je pas les référents.
On peut préférer l'auteur avec ses traits d'humour, sa verve cultivée et ses bons mots, ce qui ne manque pas dans ce recueil que je conseillerais de lire pas forcément dans l'ordre. Quoiqu'on reste tout de même surpris tant les univers changent le ton et l'écriture, on se sent attiré par un titre et c'est un peu la loterie, c'est excellent ou franchement insipide. Je reste perplexe à la fin de cette lecture. L'auteure, à mon sens, a une belle imagination foisonnante, un humour corrosif de bon aloi mais je pense qu'elle doit écrire certains textes un peu trop rapidement et on se perd dans ses idées. On passe néanmoins un bon moment avec disons 75% des histoires.
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La loi mathématique des recueils de nouvelles, c'est que tout ne se vaut pas. Et entre science-fiction, fantasy, fantastique, réalisme magique, contes macabres et histoire de mafia, celui-ci est plutôt disparate. Je n'aurais jamais pensé lire dans le même recueil un pastiche d'Edgar Allan Poe et un récit dans l'univers de Lanfeust.

Malgré tout, l'ensemble en vaut bien la peine. Certaines nouvelles, même oubliables, sont très divertissantes, et un bon nombre sont franchement excellentes. On ne se refait pas: la plupart du temps, ce sont les nouvelles de science-fiction que j'ai préférées. Mentions spéciales à « L'Immaculée conception » qui va longuement nourrir mes cauchemars, « La liste des souffrances autorisées » et son univers déliquescent, « Mémoires mortes » qui m'a complètement happée et « Un temps chaud et lourd comme une paire de seins » dont le procédé narratif ne m'a pas surprise en tant que féministe, mais qui est superbement exécutée.

De manière générale, on sent que Catherine Dufour s'est beaucoup amusée. Elle manie à merveille le cynisme et l'humour noir sans tomber dans le nihilisme. C'était ma première incursion dans l'oeuvre de cette autrice et ça m'a bien donné envie de plonger dans le reste.
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Un très bon recueil de nouvelles qui permet de lire l'étendue du talent de Catherine Dufour. Dans l'ensemble seulement 2 nouvelles m'ont moins convaincue mais c'est toujours très bien écrit !
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles fantastiques, S.-F. et fantasy, trois genres où Catherine Dufour excelle. Rien que pour la longue nouvelle fantastique sur l'avortement que contient ce recueil, je recommande très chaudement. Les autres nouvelles sont très intéressantes aussi, mais celle-là est un chef-d'oeuvre, autant au niveau du style que du scénario.
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