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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce court roman, Marc Dugain décrit la lente reconstruction tant physique que psychologique d'Adrien, jeune officier, blessé au visage par un obus avant même le début des combats.
J'ai aimé ce roman et cette écriture sans pathos qui permet de mieux comprendre les sentiments par lesquels passent ce jeune homme à moitié mort, qui ne peut parler (mâchoire inférieure arrachée) et qui entend les commentaires crûs des médecins, infirmiers brancardiers; la lente reconstruction avec ses compagnons d'infortune avec lesquels une solidarité vitale va s'instaurer. Un beau roman humain qui transmet de la force.
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Défiguré par un obus, dans les premiers jours du combat, Adrien ne connaîtra de la guerre que le Val-de-Grâce à Paris où il va être soigné dans une salle réservée aux officiers eux aussi « gueules cassées ». Il lui faudra accepter la situation, apprendre la patience et retrouver l'espoir d'un après dans cette salle d'hôpital où tous sont dans le même sale état que lui. Il y parviendra grâce à l'affection d'une infirmière, la ténacité d'un médecin qui tente des expériences révolutionnaires pour l'époque et le soutien de ses compagnons d'infortune. Et puis, il y a le souvenir lumineux de Clémence qui l'aidera à supporter cette parenthèse de vie où se succèdent abattements et espoirs.

Paru en 1998, ce roman est bouleversant et sonne juste. Enfant, Marc Dugain accompagnait son grand-père à « La maison de gueules cassées » de Moussy-le-Vieux, où on avait accueilli les mutilés de guerre de la Grande Guerre. Grand-père lui aussi « gueule cassée ». Il s'est donc inspiré de ses souvenirs.
L'écriture est sobre et efficace, le style à la fois incisif et sensible. le lecteur se retrouve immergé dans cette salle, au coeur de la vie d'Adrien. On vit avec lui ses appréhensions et ses douleurs face au regard des soignants, de son ami, son premier regard sur son visage dévasté, celui de sa soeur, des passants dans la rue… On est content pour lui de la camaraderie qui règne dans la salle de soin, l'entraide, le soutien de tous…

Ce court récit de guerre, loin d'être larmoyant, est un fabuleux hymne à la vie, à l'instinct de survie, au courage aussi. Un bel hommage à nos ancêtres.
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En voilà un petit livre qui est grand, très grand!
Le thème des gueules cassées et de leur reconstruction tant physique que psychologique y est abordé avec beaucoup de justesse mais sans pudeur, ce qui est un choix fort judicieux de l'auteur.
Ici on est dans le vif du sujet. On ne cache pas les souffrances endurées par nos ancêtres ; on ne cache pas le regard des autres ; on ne cache pas, pour certains, le rejet par leur propre famille.
On appréciera également la présence fort-à-propos et rarissime d'une femme gueule cassée. Ce personnage secondaire a un rôle tout sauf anecdotique et contribue tout autant que les autres protagonistes à la vive émotion ressentie tout au long de la lecture.
Ce n'est pas un livre que l'on doit lire, ce n'est pas un livre qu'il faut lire, c'est un livre qu'il faut à tout prix lire!
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Excellente histoire qui montre une fois de plus que le bonheur se cache là où on ne l'attend pas forcément, que la vie nous fait souvent sortir de nos zones de confort pour mieux nous étonner et nous faire comprendre que les petites joies du quotidien sont essentielles.
Ici, la guerre et ses horreurs sont des obstacles apparents à l'épanouissement, mais les personnages trouvent tout de même des sources de plaisir et se lient d'une amitié unique et forte.
J'ai pris du plaisir à lire ce roman.
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1914. le narrateur, Adrien Fournier, est un jeune officier français parti sur le front. A peine arrivé, un éclat d'obus l'atteint au crâne et en plein visage. Il est évacué à l'Hôpital du Val de Grâce. Torture physique innommable, souffrance morale inhumaine seront dès lors son quotidien. A ses côtés, d'autres victimes qui deviendront des amis. Compagnons d'infortune qui seront son reflet dans cette chambre sans miroir où il restera 5 ans.
Adrien va trouver en lui la force nécessaire pour se convaincre qu'il est encore un homme et qu'il peut reprendre contact avec le monde extérieur.

Malgré le sujet douloureux de ce roman, l'auteur évite le mélodrame et s'encre dans la dignité d'un homme qui, sans avoir été dans les tranchées, sans être un grand héros de guerre, doit cependant faire preuve d'un courage immense pour affronter la souffrance, la douleur, le désespoir, le regard des autres et les illusions perdues. Une "défaite sans combat" qu'il raconte de façon ironique. Lui qui ne peut plus s'exprimer qu'en écrivant sur une ardoise va pourtant développer son sens de la communication et de l'entraide. Et gagner une bataille contre lui-même.

J'avais découvert ce roman lorsque j'étais au lycée (ça date!) et je l'avais adoré. Tout comme la grande majorité de ma classe qui l'avait choisi parmi une sélection de lectures proposées lors de la remise d'un prix (que ce roman a obtenu, parmi plusieurs autres).

Ce livre a été adapté au cinéma.
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Avec ce roman, Marc Dugain nous plonge au coeur des gueules cassées de la Première Guerre Mondiale et plus particulièrement de la phase de reconstruction et de convalescence.

Adrien doit prendre le train pour rejoindre le front en Meuse. A la gare, il remarque une jeune femme qui vient d'accompagner son amoureux de soldat. Ce dernier s'éloigne dans le train qui le mène vers la guerre. Adrien décide de retarder de quelques heures son départ pour aborder la jeune femme. Il va vivre une nuit de passion avec Clémence. Dès le lendemain, premier jour du conflit, il rejoint le front et sera touché par un obus ennemi. Défiguré, il sera rapatrié au Val de Grâce.
Premier officier touché au visage, Adrien est placé dans la chambre des Officiers où le rejoignent d'autres officiers gravement touchés au visage et même une femme infirmière.
Durant ces 4 années d'hospitalisation rythmée par les multiples opérations, Adrien se liera avec Penanster, Weil et Marguerite.
Marc Dugain décrit à merveille la naissance de l'amitié et de la camaraderie de ce groupe dans un contexte difficile qui les aide à surmonter l'horreur. Il aborde également le destin brisé de toute cette jeunesse avec de surcroît une chose irrémédiable pour l'époque : ce sont des gueules cassées. La médecine laisse de l'espoir à ses jeunes pour leur reconstruction faciale, mais ils ne retrouveront pas leur beau visage de jeunesse. Ils devront tenter de se réintégrer dans cette société qui ne les regarde pas avec un oeil bienveillant. Un très beau livre !
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Certainement l'un des plus beaux romans écrit sur la Grande guerre. Marc Dugain a remis en avant ce sujet, tombé dans l'oubli avec les années. Il rappelle la souffrance vécue par les soldats mais aussi les médecins, les infirmières... confrontés à une catastrophe humaine inédite. Un très grand roman.
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Dans ce livre le lecteur quitte très vite l'enfer des tranchées de la guerre 1914/1918 pour suivre le parcours d'un "gueule cassée" comme on les appelle.

Il s'agit d'Adrien, un jeune officier qui dès la première offensive en 1914 est grièvement blessé au visage. Il est donc évacué vers l'hôpital du Val-de-Grâce. Il va y rester cinq ans. Cinq longues années dans une chambre réservée aux officiers, une pièce sans aucun miroir sauf le regard des autres blessés pour refléter votre apparence...

Adrien en a bien fini avec l'horreur de cette guerre mais pourtant une autre guerre, plus intime, commence pour lui: apprendre à vivre avec ce visage informe, de monstre, apprendre à s'accepter et ne pas se suicider comme nombres d'autres blessés.
Car au fil des pages, Adrien se lie d'amitié avec trois autres malchanceux qui, comme lui, ont été défiguré. Pour tromper l'ennui et leur insupportable condition, ils vont se lancer dans des parties de cartes interminables...

Avec ce premier roman, Marc Dugain explore un autre pan de ce conflit, hors enjeux stratégiques militaires, hors des tranchées car la guerre ne se résume pas à des dates et à des batailles. La guerre est avant tout une tragédie humaine et "La chambre des officiers" en est une parfaite illustration. le lecteur entre dans la peau du jeune Adrien et se demande, comme lui, comment vivre avec ce reste de visage alors que, justement, il a encore toute la vie devant lui. Comment affronter le regard des autres et de ses proches au quotidien? Comment ne pas sombrer et se supprimer alors que la tentation est si forte?

Un roman émouvant, poignant sur l'amitié, le courage, la fraternité. Valeurs qui peuvent sauver un homme du pire...et lui redonner le goût de vivre.
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J'ai lu beaucoup de premiers romans cette année, et rares sont ceux que j'ai pu qualifier de coup de coeur, de parfaites réussites. Vous me direz… On sait, désormais, que Marc Dugain est un auteur connu, reconnu, qui n'en est plus à son coup d'essai. Oui, mais quand La chambre des officiers est paru, on ne le savait pas, on pouvait simplement le prévoir, tant ce roman est époustouflant.
Il est rétrospectif, d'abord. Dès la première page, on sait qu'Adrien, bien que mobilisé, ne verra pas la guerre des tranchées. Pourquoi ? Comment ? Les pages suivantes nous le révèlent, avant de nous raconter sa guerre. La sienne, et celle de ses amis.
Elle ne désemplit pas, cette chambre des officiers. Certains n'y font que passer, parce que leurs blessures sont moins graves que prévues, parce qu'ils n'ont pas survécu, parfois même pas repris connaissance. Parmi les survivants, deux hommes prendront une grande importance dans la vie d'Adrien : Paul Weil et Henri de Penanster. Oui, il serait facile de dire que les trois hommes sont devenus amis parce qu'ils sont des gueules cassées. Ils sont devenus amis parce qu'ils ont la volonté de vivre, malgré tout, la volonté de ne pas se plaindre, la volonté de ne pas achever le travail commencé par les allemands, la volonté d'aider aussi les nouveaux arrivants. Eux aussi mènent leur guerre, contre ceux qui désespèrent, contre le regard des autres aussi. Les infirmières, les médecins, qui s'acharnent à redonner leur humanité aux patients, par des gestes simples (mais auxquels il fallait penser, comme donner à Adrien une ardoise pour qu'il puisse « parler ») se sont habitués à leur visage, et affronter le monde extérieur, c'est aussi se confronter aux regards des autres. Comme une nouvelle bataille. L'une des plus importantes, peut-être.
Ce roman ira jusqu'au bout de l'amitié entre les trois hommes, jusqu'au retour à une vie que l'on peut qualifier de « normale » : un travail, un mariage, des enfants. Jusqu'à la seconde guerre mondiale, aussi, et voilà deux anciens soldats qui montent au front pour en sauver un troisième. Combattre est toujours possible, transmettre aussi : la dernière phrase du roman est à ce titre exemplaire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ce que je retiens de ce roman, c'est l'humanité qui s'en dégage. Derrière ces gueules cassées, comme on les appelait, derrière ces bandages, c'est avant tout l'Être Humain que Marc Dugain s'est attelé à nous décrire.

Il s'agit d'une histoire plus passive qu'active, dans le sens où finalement d'un point de vue action, il ne s'y passe pas grand-chose. Ici, l'accent est mis sur les émotions que peuvent ressentir ces hommes blessés autant dans leur chair que dans leur âme.
Et ce qui rend ce récit si touchant, c'est la simplicité avec laquelle l'auteur nous le raconte. Les phrases sont percutantes, l'histoire exempte de toute fioriture ou longueur inutile. Marc Dugain parle des douleurs physiques que peuvent ressentir les blessés, mais sans jamais s'épandre dessus. Ce qui a pour conséquent d'éviter de l'apitoiement, mais pour autant n'enlève rien à la gravité de la situation.

Enfin, malgré la dureté du récit, c'est également un message positif qui s'en dégage. En effet, Adrien cherche continuellement à aller de l'avant, il ne se languit pas de son sort et fait tout pour l'accepter et le faire accepter aux autres.

En conclusion, nul besoin d'en écrire des tonnes sur ce roman, juste vous conseiller sa lecture.
Lien : http://voyageauboutdelapage...
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