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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Ce roman comme les quatre précédents m'a été prêté par une amie, que je remercie car je l'ai beaucoup aimé. Dieu sait pourtant que le sujet n'est pas gai. Il porte sur ces ”gueules cassées” de la Grande Guerre. Et pourtant étonnamment malgré l'enfermement pendant toute la durée de cette guerre, les interventions multiples, le héros Adrien Fournier ne se révolte pas contre l'injustice de son sort. Il a été défiguré par une “marmite” lors d'une reconnaissance de terrain sans avoir connu une seule journée de combat. Je dis l'injustice de son sort car les blessures de la face dont tant d'hommes (et sans doute comme dans ce roman quelques femmes) m'ont toujours parues effroyables, les coupant de l'humanité. Je sais que la raréfaction des hommes a permis à certains de se marier. Mais je doute tout de même que leur vie ait été facile. C'est pourquoi ce roman qui met en scène plusieurs de ces blessés toujours positifs, toujours dignes m'a interpellée. Si l'auteur n'avait pas dit avoir été en contact avec des ”gueules cassées”, je n'aurais pas trouvé ce livre crédible. Mais il faut croire que j'étais dans l'erreur dans ma vision des choses.
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Il est des moments propices à l'exhumation de livres bien rangés au pied de piles tant virtuelles que physiques ... C'est ainsi que j'ai (re)trouvé récemment ce premier roman de Marc Dugain, que j'ai lu d'une traite.

Adrien jeune ingénieur des Arts & Métiers est incorporé comme officier du génie, aux premiers jours de la guerre de 14

Sa première sortie sera la dernière. Envoyé inspecter les bords de la Meuse pour y trouver l'endroit propice où construire des ponts de secours, il reçoit une balle allemande qui lui emporte le bas du visage.

Il passera le reste de la guerre dans "La chambre des officiers" de l'hôpital du Val de Grâce où d'opération en opération il ne retrouvera pas son visage d'avant mais pourra remanger et parler.

Autour de lui, ses compagnons d'infortune, plus ou moins déglingués, plus ou moins réparables, avec qui il s'épaule, il se soutient ... A plusieurs, on est plus forts pour encaisser le regard des proches qui, eux, ne peuvent cacher leur horreur  

Un roman sur l'amitié, la résilience, sur les horreurs de al guerre 

Mais aussi sur la vie qui reprend, qui continue ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Très déçue par "L'insomnie des étoiles", me voilà réconciliée avec Marc Dugain grâce à son premier roman "La chambre des officiers" où il retrace le destin de son grand-père.
Dans ce récit tout simplement magnifique, on suit Adrien Fournier, jeune lieutenant mobilisé en 1914, qui, alors que les hostilités sont à peine commencées, est défiguré par un éclat d'obus, lors d'une opération de reconnaissance. Rapatrié à l'hôpital du Val de Grâce, il est le premier à occuper la chambre, interdite de miroirs, où sont soignés tant bien que mal les officiers blessés au visage. Comme il le dit lui-même, non sans une certaine ironie, les premiers allemands qu'il rencontrera pour de vrai, ce sera lors de la signature du traité de paix, conviés avec d'autres camarades par Clemenceau lui-même. de leur côté, les chirurgiens reconnaissent aussi leur impuissance devant ce genre de traumatismes et c'est grâce à de multiples expériences, suivies souvent d'échecs, que la chirurgie de reconstruction faciale va faire ses premiers pas. Tout au long de ces quatre années de convalescence, c'est un ennemi intérieur qu'il devra combattre et c'est grâce à l'amitié qu'il vaincra cet adversaire invisible, mélange de découragement et de peur d'affronter le regard des autres.

On aurait pu s'attendre à un récit déprimant mais au contraire, c'est une belle leçon de vie, pleine de courage et d'optimisme que nous livre l'auteur à travers le destin de ces "gueules cassées". L'écriture, pour moi, est remarquable car tout en narrant l'indicible, Marc Dugain parvient quand même à nous faire sourire à travers des dialogues savoureux.

En ce moment, je suis très attirée par les romans sur la guerre 14/18 (effet du centenaire de sa déclaration ?) et celui-ci n'est pas sans me rappeler le beau roman de Louisa Young "Je voulais te dire" où il est question aussi de ces soldats défigurés lors de cette guerre qui devait être "la der des der".

Quant on allie si bien l'émotion et l'espoir, on mérite un 20/20.
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Les gueules cassées ont toujours pour moi représenter le désastre de la première guerre mondiale,la destruction de la vie de ces braves jeunes hommes qui sont allés combattre pour leur pays.
Ouvrage bouleversant de sensibilité.
C est écrit avec beaucoup de réalisme et de respect.
A lire
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Aux premiers jours de guerre, en aout ou septembre 1914, le jeune lieutenant Adrien Fournier, ingénieur en génie civil est grièvement blessé à la face par un éclat de mortier allemand, alors qu'il effectuait une reconnaissance à cheval sur la Meuse avec deux autres officiers. Les éclats lui ont emporté une partie de la face et de la mâchoire.. Ses amis sont morts. Ne pouvant être soigné sur place, il sera rapatrié en véhicule sanitaire à l'hôpital militaire du Val de Grâce à Paris.... il devra supporter les conditions de transport difficiles et longues dans ces ambulances des débuts de l'automobile.
Il devient le premier patient du service destiné à accueillir les officiers blessés à la face.
Rapidement d'autres officiers le rejoindront. Il se liera d'amitié avec deux autres blessés. Il y restera quatre ans et huit mois, et subira plusieurs opérations après des anesthésies à l'éther . Des opérations de chirurgie balbutiante et expérimentales, au cours desquelles étaient tentées des greffes d'os prélevés sur des nourrissons décédés, de cartilages d'animaux...Les guerres ont toujours fait progresser la médecine et la chirurgie
"La chambre des officiers" est tout d'abord un reportage sur les conditions de soin et de vie de ces Gueules Cassées, soldats, officiers, officiers supérieurs...tous blessés soignés dans des services différents et ne se rencontrant pas, ne se fréquentant pas : l'armée ne mélangeait pas les torchons et les serviettes.
Mais c'est avant tout un livre fort sur les relations humaines.
Ces hommes au visage ravagé, au destin lié par leurs infirmités, voyaient dans l'autre l'image de ce qu'ils étaient devenus : afin de ne pas les traumatiser, tous les miroirs avaient été supprimés. Ils sont tous touchants, forts ou faibles selon les jours, selon leurs souffrances, ensemble ils s'épaulent, se soutiennent face à la forte tentation du suicide qui peut parfois surgir. de cette amitié nait en chacun d'eux la volonté d'envisager le futur, d'affronter le regard des autres et d'abord celui de la famille, la déchéance qui les guette. Par petits groupes, et à l'occasion de petites sorties en ville, ils arrivent à supporter le regard des civils, et celui des femmes : ils sont l'horreur de la guerre, ils n'ont pas eu "la chance de mourir"...ils doivent vivre avec ce regard d'autrui.
Une fois la guerre finie, une fois que la médecine et la chirurgie ne pouvaient plus rien faire pour eux, il retrouvaient la vie civile, les planqués qui avaient pu échapper à la conscription, ils devaient retrouver une place dans cette société, et malgré le manque d'hommes, retrouver leur place auprès des employeurs, trouver une épouse....
Pendant des années, ces Gueules Cassées ont eu besoin de la solidarité nationale, je me souviens que la Loterie Nationale organisait périodiquement dans les années 50-60 un tirage spécial des Gueules Cassées.
Malgré le sujet difficile, La Chambre des Officiers est un livre agréable à lire et vite lu. C'est un livre profondément humain, un livre sur l'amitié nécessaire pour surmonter bien des difficultés.
C'est aussi un livre qui doit permettre à chacun de changer son regard sur les autres, sur l'infirmité, le handicap...

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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1914 Adrien Fournier jeune officier est blessé au visage dès le début de la guerre. Défiguré, il sera transporté au Val de Grâce où il subira de nombreuses opérations. Dans cette chambre réservée aux officiers ayant subi le même sort tous les miroirs sont retirés. Tous n'ont pas de mal à imaginer le leur en regardant celui des autres. La reconstruction physique et morale sera très difficile, ils seront surnommé les gueules cassées. Un livre qui se dévore malgré le sujet de la guerre et ses horreurs. L'auteur a bien choisi les mots, il se lit très facilement et sans être déprimant, il a raconté les atrocités, leurs conséquences et surtout la reconstruction avec beaucoup de délicatesse. Magnifique !
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Sans résumer ce roman, je vous dirais simplement qu'il faut absolument le lire : court, il vous permettra d'imaginer, de ressentir, de partager les souffrances qu'ont pu éprouver les "gueules cassées".
Car il s'agit bien de ça, ces soldats défigurés pendant la première guerre mondiale et que la médecine, encore balbutiante à l'époque, tentait de soigner et de "réparer".
Impossible toutefois d'effacer le regard des autres et c'est un message d'espoir et de courage que véhiculent les trois personnages principaux, liés par un pacte de "non suicide".
Je regrette simplement la longueur de ce roman : j'aurais aimé rester plus longtemps avec eux.
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Roman traitant un sujet poignant : les gueules cassées pendant la Grande guerre et la gestion des conséquences horribles de la guerre. Adrien n'aura pas le temps de connaître la 1ère guerre mondiale. A peine arrivé au front, il est gravement blessé et mutilé au visage. Conduit au Val de Grâce, le lecteur va suivre ses années de soins, la naissance de ses amitiés et le retour à la vie, avant que la 2ème guerre mondiale ne revienne raviver des souvenirs difficiles.
L'écriture simple, fuide, efficace porte un regard profondemment humain, un hommage aux Poilus. Encore un roman formidable de Marc Dugoin.
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Adrien Fournier se fait emporter la moitié du visage par un éclat d'obus. Il raconte.
De 14 à 19, mû par un incroyable instinct de survie, il va supporter la souffrance, la monstruosité de son visage et de celle de ses camarades de chambrée, les multiples opérations, l'enfermement, le désespoir et la mort qui rôde.

Cet instinct de survie a des satellites: humour, amour, amitié, humanité. Adrien et ses deux copains s'engagent dans une double lutte, vivre et faire vivre les autres.
Parce qu'il n'est pas question de “finir le travail que les Allemands ont commencé!”

La plume est exquise et on referme le livre en se disant que décidément le bonheur se construit aussi dans les pires horreurs.

Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec nos quelques mois de crise sanitaire. Ces gueules cassées auraient bien ri de nos complaintes…

Un Grand petit roman, à lire bien sûr.
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14-18 ne fut pas la der des Ders, mais la guerre des guerres. Ce fut la grande guerre mondiale, non seulement pour les soldats français mais pour les peuples tout entier : la grande guerre de la fin des illusions, qui révéla que le progrès, véritable religion nouvelle, était aussi le progrès des catastrophes. La grande guerre de la mobilisation totale, de tous et toutes, au front comme à l'arrière, et jusqu'aux femmes, telle Marguerite, qui paieront aussi le prix de cet engrenage collectif, de cette course aveugle... vers quoi ?
Si Marc Dugain a tant marqué avec ce roman c'est bien sûr parce qu'il choisit un contre-champ intéressant pour parler des ravages de cet événement. Qu'il livre sans complaisance mais sans fausse pudeur non plus, une photographie troublante des corps et des chagrins, des membres et des destins, brisés par les combats oui, mais pas n'importe lesquels : ceux d'une guerre menée avec des moyens industriels et pour que perdurent, d'ailleurs, la possibilité même d'accroître les fortunes gagnées de la même manière. Si Marc Dugain touche si juste c'est qu'on sent bien que son message est ambitieux : témoigner oui, mais non seulement, non « simplement » d'une ignoble blessure dans l'histoire humaine, d'une parenthèse meurtrière... La logique destructrice à l'oeuvre ne rattrapera-t-elle pas nos héros 20 ans plus tard dans un nouveau conflit démentiel ? Témoigner, donc, que la marche de l'histoire, que le pas pressé des hommes s'est engagé sur le rythme fou et destructeur de ce qui fait nos vies, notre monde, le sens possible d'y être ; que ce nom de progrès est une usurpation, dont l'(anti)chambre révèle le prix, la note à payer. Toute la médecine et toute la science n'y pourront rien ; aucune opération miracle ne viendra réparer les dégâts causés : les cicatrices resteront là, béantes, saurons-nous les regarder, les comprendre ? Saurons-nous, comme nos héros, saisir que seuls les liens d'amitié et l'amour, s'il en reste, s'il sait dépasser les apparence., peuvent nous sauver ; que seule l'humanité est un projet ?
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