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EAN : 9782845787032
174 pages
Manucius (01/03/2019)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Paru en feuilleton dans le journal Le Mousquetaire en 1866, Le comte de Mazzara est publié pour la première fois en volume. C'est donc un inédit d'Alexandre Dumas qui est ici proposé, inédit d'autant plus intéressant qu'il se révèle original dans sa conception puisque fruit de la collaboration entre l'auteur français et Ferdinando Petruccelli della Gattina, député, journaliste et homme de lettres italien. L'intrigue se déroule en Sicile et se signale par une série d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Comme souvent, surtout dans les romans écrits dans les années 1860, Alexandre Dumas n'hésite pas à se mettre en scène, tout au moins dans les premiers chapitres.

Ainsi nous le découvrons alors qu'il vient de recevoir un courrier de son ami Ferdinando Petrucelli della Gatina, un député italien qui séjourne assez régulièrement à Paris. Celui-ci lui propose un manuscrit à lire, corriger et éventuellement à publier sur le support qui lui semblera bon et dont le titre est le comte de Mazzara.

Dumas en profite pour informer ses lecteurs, qu'il avait participé auprès de Garibaldi à une échauffourée à Palerme, une révolte contre les Suisses envoyés par les Napolitains. Les Siciliens n'appréciaient guère cette ingérence. L'un des hommes de Garibaldi, que Dumas connaissait, devait lui narrer l'histoire du Palais Mazzara, mais blessé, il ne put décrire dans quelles circonstances ce Palais était devenu la propriété d'Alphonse de Quinzac.

Or, dans le même temps, ce manuscrit est accompagné d'une autre lettre, émanant justement d'Alphonse de Quinzac, qui le prie de venir déjeuner lorsque bon lui semblerait. Dumas s'empresse d'accepter et le jour même il se rend à l'adresse susdite, d'autant que son fils est ami avec de Quinzac. Dumas remarque dans le salon le portrait d'une fort belle jeune femme et il s'avère qu'elle participe à l'histoire dont il va être le bénéficiaire.

De Quinzac après ce repas, préparé par Dumas de conserve (mais ce sont des produits frais) avec la cuisinière, recueille le récit qui coïncide avec celui de Ferdinando Petrucelli della Gatina.

Le comte de Mazzara habitait à Palerme et de Quinzac fut invité en son château. Or il remarque que les Palermitains, jusqu'aux domestiques, fuient ce comte qui semble attirer le malheur sur son passage ou à son contact. de Quinzac peut s'en rendre compte de visu lors des déplacements qu'il effectue en compagnie du noble. Les Palermitains et par extension les Siciliens sont superstitieux et ils ont décrété que Mazzara portait la poisse. Même Flora, la fille de celui-ci, ne vit pas au même étage.

De Quinzac tombe amoureux de la belle Flora, d'abord en découvrant le tableau la représentant, puis en la dévorant des yeux lorsqu'elle se présente en chair et en os (non elle n'est ni maigre ni grasse). Seulement Flora possède un lourd passé et de Quinzac se demande comment, alors qu'elle a vingt-deux ans, qu'elle ne soit pas mariée, malgré sa beauté et sa richesse.



Dans ce roman, mi-grande nouvelle mi-causerie, qui fut publié en feuilleton dans le Mousquetaire en 1866 et jamais édité en volume depuis, et l'on se demande pour quelles raisons, nous retrouvons les thèmes de prédilection chers à Alexandre Dumas.

Les voyages et surtout l'Italie servent de décor à ce que l'on pourrait considérer comme un roman historique. Mais le personnage de comte porte-malheur nous entraîne dans une voie quelque peu fantastique. L'action et les combats sont abondamment exposés dans la première partie, et l'on apprend que Dumas transportait des armes à bord de sa goélette, armes qui étaient destinées à Garibaldi.

Enfin, Dumas était un épicurien, et s'il aimait manger et boire en fin gourmet, c'était également un excellent cuisinier (d'ailleurs à l'époque de l'écriture de ce roman, il rédigeait son dictionnaire de cuisine) n'hésitant pas à prendre la place de la cuisinière. Et à lui délivrer un hommage regrettant que les hommes prennent trop souvent leur place, du moins dans les guides spécialisés.

Un homme moins intelligent que vous aurait un cuisinier ; mais vous avez remarqué, vous, que la femme fait une cuisine plus fine, plus délicate, plus distinguée que l'homme. le difficile est de la trouver jeune et déjà à l'apogée de son talent. Une cuisinière doit être belle, fraîche, coquette et avoir de vingt-huit à trente-cinq ans.

Dumas émet comme on peut le lire quelques réserves (alimentaires) mais l'intention est là. Et au passage, il égratigne quelques confrères.

Que voulez-vous, quand j'ai vu que ceux à qui je donnais des leçons de roman n'en profitaient pas, je me suis rejeté sur les leçons de cuisine.



Un bon petit roman méconnu qui sera fort bien accueilli comme invité au pied du sapin de Noël.



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Ce texte est plus une longue nouvelle qu'un roman, écrite par Dumas pour fournir son propre journal. Certes, le temps des chef-d'oeuvres est passé, mais cela reste une lecture agréable.
Le début se présente comme un récit dans le récit, où Dumas se met lui-même en scène comme il le fait dans plusieurs courts textes, avec toujours sa verve et son esprit spirituel et gai. Il trace ainsi le portrait de la cuisinière idéale, jolie et encore jeune, mais qui surtout sait préparer les spécialités qu'aime son maître. Et il nous fournit avec gourmandises deux recettes, des rognons et du poulet chasseur. On a aussi droit à un rapide portrait de Garibaldi et une allusion à la participation de Dumas aux combats pour l'indépendance et l'unification de l'Italie.
Après ce long préambule, on arrive au récit lui-même, soi-disant rapporté à Dumas. Un jeune Parisien se fait inviter dans une somptueuse villa sicilienne, où un comte cultivé lui fait les honneurs de sa patrie, lui présente sa somptueuse fille. Tout semble parfait, sauf que le comte attire les malheurs, il est un jettator, un jeteur de sort. Les vases se renversent, les bougies s'éteignent, les carrosses renversent les piétons... S'il dit quelque chose à voix haute, le contraire se produit.
Si, lorsque le Parisien déchire son manteau, l'accident pourrait être drôle, les événements s'enchaînent et la situation devient tragique. Cette malédiction fantastique, surnaturelle ou diabolique, fait le malheur de la magnifique jeune fille qui ne peut trouver l'amour. Et tout se termine de façon assez pathétique.
Différents tons donc dans ce texte, avec un Dumas différent des grands romans historiques, qui fait parfois penser à Pauline ou au style des Mémoires.
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Quel plaisir de retrouver Alexandre Dumas par le biais de ce roman inédit. On retrouve la belle et dynamique écriture de cet écrivain extraordinaire. Il n'a pas sa pareil pour conter une histoire. On se laisse emporter par son talent! Il nous transporte dans un 19ème siècle où le courage, la chevalerie et le coeur prédominent rendant notre époque bien fade en comparaison.
Le roman se lit tout seul, les pages se tournent avec le plaisir des mots qui virevoltent. Un grand roman de Dumais, simple et tellement efficace
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans le royaume des Deux-Siciles, à l'époque où François II était sur le trône, tout le monde était esclave, mais l'étranger était souverain ; aucune loi n'était faite pour lui ; il était au-dessus des lois, de l'autorité, du pouvoir, du trône, et je dirais presque des convenances ; on l'aimait, on le craignait, on l'estimait toujours, fût-il un escroc, et Dieu sait s'il en pleuvait, si le vent soufflait de l'ouest , nous autres Français surtout, si faciles à apprécier, nous usions et abusions de cette souveraineté. Les Anglais chicanaient avec la diplomatie ; nous bravions, nous, le pouvoir constitué partout où il nous choquait.
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Mon cher Dumas,
Vous m'avez déjà rendu un service d'une certaine importance : vous avez, dans un duel, été mon témoin à Naples, et grâce aux conseils que vous m'avez donnés, grâce à l'insistance que vous avez mise à faire prévaloir mes droits, j'ai, moi qui n'avais jamais tenu une arme quelle qu'elle fût, j'ai gratifié mon adversaire d'un coup de sabre suffisant pour faire cesser le combat, et que j'ai appris depuis s'appeler le coup de machette.
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Je suis une femme, et les lâchetés me révoltent, les grossièretés me blessent, les préjugés m'exaspèrent.
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Débarrassé de l'autorité je compris que le champ de bataille me restait.
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J'aspirait son âme avec le souffle qui l'emportait
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Vidéo de Alexandre Dumas
CHAPITRES : 0:00 - Titre
R : 0:06 - RÉFLEXION - Jean Cocteau 0:14 - REMARIAGE - Armand Salacrou 0:28 - REMORDS - Pierre Reverdy 0:39 - REPOS - André Prévost 0:50 - RÉVOLUTION - Maurice Chapelan 1:06 - RICHESSE - Félicité de Lamennais 1:18 - RIDICULE - Jules Noriac 1:32 - RIRE - Jean de la Bruyère
S : 1:42 - S'AIMER - Henri Duvernois 1:52 - SAGESSE - Frédéric II 2:04 - SAVOIR-VIVRE - Saint-Évremond 2:15 - SCEPTICISME - Louis-Désiré Véron 2:24 - SE COMPRENDRE - Romain Coolus 2:34 - SE TAIRE - Comte de Voisenon 2:45 - SE TUER - Théophile Gautier 2:56 - SINGE - Jean-Baptiste Say 3:08 - SOLITUDE - Maurice Toesca 3:18 - SUICIDE - Alexandre Dumas fils
T : 3:29 - TEMPS - Jean Martet 3:41 - TÊTE - Yves Constantin 3:54 - TOMBE - Xavier Forneret 4:04 - TRAVAIL - Jules Renard 4:19 - TROMPERIE - Sainte-Beuve
V : 4:30 - VALEUR - Marivaux 4:40 - VÉRITÉ - Louise d'Épinay 4:51 - VERTU DES FEMMES - Ninon de Lenclos 4:59 - VIE - Louis Aragon 5:10 - VIE ET MORT - Rastignac 5:22 - VIEILLE FEMME - Charles de Talleyrand-Périgord
5:35 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jean Cocteau : https://filmforum.org/film/jean-cocteaus-orphic-trilogy-testament-of-orpheus Armand Salacrou : https://lotincorp.biz/creation-affiches-publicitaires-etats-des-lieux-ville-douala-1/ Pierre Reverdy : https://lamediathequepatrimoine.files.wordpress.com/2022/09/p5-pr-jeune.jpg Maurice Chapelan : https://www.cambridgescholars.com/news/item/book-in-focus-the-poems-and-aphorisms-of-maurice-chapelan Félicité de Lamennais : https://en.muzeo.com/art-print/felicite-robert-de-lamennais-ecrivain/ary-scheffer Jules Noriac : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Noriac#/media/Fichier:Jules_Noriac_Nadar.jpg Jean de la Bruyère : https://www.ecured.cu/Jean_de_La_Bruyére#/media/File:Bruyere.jpg Henri Duvernois : https://www.delcampe.net/en_GB/collectables/programs/theatre-des-nouveautes-paris-la-guitare-et-le-jazz-de-henri-duvernois-et-robert-dieudonne-1928-1929-1034826850.html Frédéric II : https://www.calendarz.com/fr/on-this-day/november/18/frederick-ii-of-prussia Saint-Évremond : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Saint-Évremond#/media/Fichier:Charles_de_Marquetel_de_Saint-Evremond_by_Jacques_Parmentier.jpg Louis-Désiré Véron : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Désiré_Véron#/media/Fichier:Louis_Véron_-_engraving_-_Mirecourt_1855-_Google_Books.jpg Romain Coolus : https://picclick.fr/Portrait-Romain-Coolus-René-Max-Weill-Scénariste-Cinéma-225296515824.html#&gid=1&pid=1 Comte de Voisenon : https://www.abebooks.fr/art-affiches/Claude-Henry-Fusée-Voisenon
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