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EAN : 9782848760988
236 pages
Philippe Rey (11/10/2007)
2.89/5   9 notes
Résumé :
A 20 ans, Marie pesait 52 kilos pour 1,60 m. Quinze ans et quatre enfants plus tard, elle n'en pèse plus que 39.
Verdict: elle est anorexique. Mais durant toutes ces années, ni elle, ni sa famille et encore moins les médecins n'ont cru à la réalité de sa maladie, et pour cause... Grossesses, allaitements, déménagements, expatriation: Marie a tout mené de front. Jusqu'au jour où il a bien fallu se rendre à l'évidence. Hospitalisée en mai 2006 dans une clinique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le témoignage de Marie Dupont sur son combat au quotidien de l'anorexie au sein d'une structure médicale, révèle une grande lucidité de sa part sur les risques qu'engendre ce trouble aussi bien pour elle que pour sa famille et en même temps tous les blocages de son esprit auxquels elle se trouve confrontée lorsqu'elle se projette avec quelques kilos supplémentaires qui lui permettraient pourtant de sortir de l'hôpital et d'envisager un retour dans sa famille.
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Malgré le changement de cas d'anorexie (une adulte non une ado), j'ai pas apprécié ce livre à l'époque où je l'ai lu, et j'ai souvent douté de la sincérité de l'auteure dans certains passages. Par ailleurs, quand j'ai lu ce livre, c'est tombé pile dans la période où j'en ai eu marre de lire des témoignages trop égocentrique, trop personnel, dans lesquels se trouvent souvent des analyses tirées par les cheveux. J'aime la pudeur et l'honnêteté.

Néanmoins, à côté de ça, c'est un bon témoignage - et même si ce n'est pas le but des pages - pour voir la violence de la psychiatrie niveau psychothérapie dans ce cas ; une horreur clinique. Une méthode ignoble et barbare. La psychiatrie quoi.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Quatrième d'une famille de neuf enfants, je suis née quinze mois à peine après une soeur lourdement handicapée. A deux ans, elle ne marchait toujours pas et j'ai appris à le faire en même temps qu'elle. J'étais propre depuis longtemps qu'elle portait encore des couches. Sur les photos, nous avions les mêmes robes, nous jouions aux mêmes jeux, si proches mais déjà tellement différentes... Je me tiens droite, j'ai les yeux grand ouverts, les joues rebondies ; son regard à elle dévie, ses bras et ses jambes sont trop maigres, son petit visage tout chiffonné. Un jour, elle s'est arrêtée de grandir, pas moi. Très vite, j'ai fait mien ce handicap, jusqu'à souffrir à la place de ma soeur d'une maladie dont elle n'avait pas conscience. Chaque soir, je m'endormais en priant pour qu'elle guérisse, qu'elle redevienne normale, et chaque matin je me précipitais à son chevet pour voir si j'avais été entendue. Evidemment, il ne s'est jamais rien passé et j'ai fini par comprendre, malgré moi, qu'il ne se passerait plus rien. Que cette petite fille que j'aimais tant resterait à jamais différente, marquée dans sa chair, comme absente au monde et aux autres, les "vivants". Le jour où j'ai compris cela, j'ai cessé de croire que l'enfance était le plus bel âge de la vie.
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Ma maladie est certes une maladie psychologique, mais je crois avoir encore suffisamment de lucidité pour pouvoir par ailleurs mener une vie normale, avec des références justes et des avis qui ont un sens. Au contact de personnes gravement atteintes dans leur intégrité mentale, je prends de plus en plus conscience de ma liberté. Malade, je ne me suis pas perdue. Je refuse d'être réduite à une pompe à pilules, et, d'ailleurs, je refuse de prendre systématiquement les cachets que l'on m'a prescrits. Je les prends si j'en ressens le besoin. On peut considérer ça comme de l'orgueil, mais c'est juste une réaction de survie, de sauvegarde presque. Je sauve ce qu'il y a de bon en moi, enfin ce que je crois être bon... Soigner ne veut pas dire masquer. Avec les médicaments on ne se contente pas de masquer, on plâtre et je refuse absolument d'être emmurée vivante dans un schéma de pensée qui ne me quittera plus jamais. Je préfère crever l'abcès une fois pour toutes, quitte à le nettoyer de temps en temps et vivre, vivre tout ce que j'ai à vivre, entièrement moi.
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Je ne sais pas très bien de quoi j'ai peur, mais j'ai peur. De grossir, de changer, d'aller mieux ? Comment peut-on regretter d'aller mieux ? C'est délirant...
Si j'en crois les médecins, c'est uniquement une question d'ordre physiologique : tant que je n'aurai pas repris quelques kilos, mon corps ne pourra transmettre à mon esprit l'information nécessaire lui indiquant qu'il a changé et qu'il va mieux.
Au-dessous d'un certain seuil, je ne peux modifier ma façon de penser, elle est directement liée à mon métabolisme et, tant que celui-ci ne s'est pas renforcé de façon significative, tout est bloqué. D'où la peur de grossir, la peur de manger, les angoisses, les doutes, les faux pas et les marches arrière.
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Le problème, avec ce genre de maladie qu'est l'anorexie, c'est qu'elle vous donne l'illusion du pouvoir. Le pouvoir de faire de votre corps un instrument malléable à merci. En réalité, c'est faux. Vous ne dominez plus rien, ni votre corps ni votre tête. La maladie est plus forte que tout, elle vous soumet à des diktats impitoyables. C'est ça, je suis devenue malade à force de vouloir prendre le contrôle. Le contrôle de soi rejaillit sur les autres.
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La souffrance est la somme d'incompréhensions et de blessures involontaires ou non qui vous changent ou vous tuent. Je ne suis pas morte, mais je ne vis pas non plus, je navigue entre deux eaux. J'ai de plus en plus de mal à supporter ce flou pas artistique du tout, qui mène au bout de l'impasse.
Mon impasse à moi, elle est dans ma tête, pas ailleurs.
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