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Jean Bonnefoy (Traducteur)
EAN : 9782207304853
312 pages
Denoël (14/03/1989)
3.77/5   37 notes
Résumé :
Dans le monde exotique et décadent du Boudayin, il faut être prêt aux rencontres les plus inattendues. On y croise aussi bien des avatars de James Bond (sourcil arqué, gin et Walther PPK) que des Levantins adipeux, des disciples enturbannés de Jack l'Eventreur, des Soeurs Veuves noires (cuir et couteau), ou un "parrain" bicentenaire. Il faut dire que dans ce Moyen-Orient du XXIIe siècle, il suffit de s'enficher dans le crâne un module mimétique pour changer de perso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le cadre de lecture en duo sur un groupe Facebook d'amateurs de l'imaginaire, je me suis plongée dans Gravité à la manque de Georges-Alec Effinger. Ou plutôt replongée vu l'antiquité de mon livre. Si vous préférez l'acheter neuf, la trilogie complète et les nouvelles liées ont été rééditées par Mnémos dans le recueil, Les Nuits du Boudayin.
Mais revenons sur Gravité à la manque. Il s'agit donc du premier tome d'une trilogie de polar cyberpunk, mettant en scène Marîd Audran, privé dans le Boudayin, le quartier rouge d'une cité moyenne orientale jamais nommé au bord du désert. Dans ce lieu de perdition, il navigue entre les petits truands, les bars et les prostituées de tout genre sans arme à feu ni augmentation cybernétique. En effet, dans ce Moyen-Orient futuriste, les gens sont presque tous câblés avec une prise directe dans le cerveau où brancher des « papies » et des « mamies ». Les « papies » sont des assistants — connaissance instantanée et temporaire d'une langue étrangère, d'une compétence ou suppression temporaire de la fatigue par exemple ; les « mamies » sont des modules qui plongent le porteur dans une personnalité artificielle qu'elle soit enregistrée à partir d'un être vivant ou reconstituant un personnage imaginaire (comme Scarlett O'Hara d'Autant en emporte le vent).
Quand un soir, un de ses clients potentiels est tué par un individu se prenant pour James Bond, il va devoir enquêter, aller à l'encontre de ses principes et bouleverser sa vie.
Écrit trois ans après Neuromancien, Gravité à la manque est un classique du genre cyberpunk. C'est surtout un excellent polar pour qui aime les Série Noire ou les romans de Raymond Chandler ou Dashiel Hammett. Marîd Audran a tout du détective privé désabusé hollywoodien. À quelques détails prêts, il vit dans un futur biomécanique, et est un Algérien de culture musulmane (à défaut d'être pratiquant) dans une ville cosmopolite plongée dans cette même culture. Comme le définit Jean, mon compagnon de lecture : « Georges Alec Effinger rend le genre abordable, mais sans en tomber dans ses travers. » Et en effet, les explications techniques sont limitées au strict nécessaire, et la narration tient plus du genre policier qu'autre chose. Outre Marîd, Gravité à la manque dépeint une ville peuplée de personnages hauts en couleur et d'origine plus que variée. En quelques lignes, l'auteur en fait un portrait croqué sur le vif de la plupart d'entre eux. Si les digressions peuvent perdre le lecteur dans les premiers chapitres le temps que l'enquête se cristallise, elles donnent également le temps à l'histoire de prendre son rythme : nonchalant au début, frénétique en plein coeur de l'action, avant de revenir à un calme mélancolique en guise de conclusion. le choix de la traduction des proverbes arabes ou swahilis, ou des extraits du Yi-King et la ritournelle incessante du Boudayin — « Les affaires sont les affaires… L'action, c'est l'action. » – font également partie de la musicalité propre de ce roman qui vous entraîne jusqu'au bout. Et qui ravira tout autant les amateurs de science-fiction que ceux de polars classiques.
Lien : https://www.outrelivres.fr/g..
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Quand on veut citer une référence de la mouvance Cyberpunk, on oublie trop souvent les oeuvres de Effinger.

Le Cyberpunk, c'est avant-tout une science-fiction où les protagonistes cherchent à s'élever et survivre dans un darwinisme sociale où les rapports humains sont en premier lieu utilitaires et intéressés. Un "futur proche" où on montre surtout l'impact social de la technologie, quel que soit le milieu.

Opportuniste mais fidèle à ses amis, le protagoniste de Gravité à la manque nous fait découvrir un monde interlope où la marchandisation des corps et des esprits côtoie les traditions anciennes de manière organique et enivrante.

Un roman noir où la gouaille des habitués aux arnaques et aux violences séduit et divertit.
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Dans un futur aux très forts relents cyberpunk, où les vieilles nations que l'on connaît ont explosé en une myriade de petits états provinces, le Boudayin est un quartier chaud d'une grande ville du Moyen-Orient. Tout le monde s'y colle des implants dans le cerveau, y compris certains qui vous donnent la personnalité d'un autre, fictif ou réel. Ce peut être James Bond ou un tueur en série. Au milieu des bars à prostituées, des flics corrompus, des petits caïds ou des gros parrains, évolue Marîd Audran, un privé "à l'ancienne" anachronique et pourtant comme un poisson dans l'eau dans cet univers décadent et technologique. Audran se voit confier une enquête qui l'embarque à la poursuite d'un tueur en série.

Publié en 1987, "Gravité à la manque" est le premier roman du cycle de Marîd Audran, réédité récemment en intégralité sous le titre "Les nuits du Boudayin" et constitué de 3 romans et 8 nouvelles.

Il mêle trois thèmes forts : le Moyen-Orient, le cyberpunk et le roman noir des années 50. Les deux premiers forment les fondations de son univers. le dernier structure la narration. Ce mélange des genres est étonnant et très réussi, donnant au roman sa richesse, son originalité et un fort pouvoir d'évocation teinté d'exotisme.

(.../...)

Ma critique complète peut être consultée sur mon site.
Lien : https://www.bourez.net/conte..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Vendredi fut une journée de repos et de récupération. J'avais eu le corps frappé et tabassé par un certain nombre de personnes ces derniers temps, les unes, d'anciens amis et relations, d'autres que j'escomptais bien me coincer dans une allée sombre un de ces quatre. Un des meilleurs trucs du Boudayin, c'est justement sont fort pourcentage d'allées sombres. (pages 160-161)
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