Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à savourer un roman...
C'est un récit truffé d'anecdotes drôles, émouvantes, terribles parfois. On y retrouve la vie dans toute son absurdité, avec le poids du passé qu'on porte comme un fardeau et dont on a tant de mal à s'affranchir.
L'ambiguïté de la relation entre "Joséphine" et Maxence m'a particulièrement séduite. Joséphine accepte de jouer le rôle de substitut, puisque ce n'est pas elle, qu'il cherche, mais un souvenir à travers elle, et elle le sait.
L'intrigue se déroule comme un film devant les yeux du lecteur, film en couleurs, fondu enchaîné, film en noir et blanc, voire en sépia (les flash-back). J'ai d'abord pensé à une structure gigogne, ou en poupées russes avec des histoires imbriquées les unes dans les autres, pour finalement percevoir une progression spiralaire autour du personnage de Maxence Garamond. On tourne autour, on s'en approche, mais on ne l'atteint jamais.
Le livre est très documenté, mais il reste léger par son style piquant, ciselé, rythmé, une délectation... Et aussi grâce à l'humour toujours présent même aux moments les plus sombres. Et puis j'ai trouvé un univers à la Colette dans les scènes de coulisses un peu miséreuses, le maquillage, cette simplicité impudique des gens du spectacle. Les loges, on y est, on les voit, on les sent.
"
Joséphine ! Joséphine !" c'est un peu comme ces chansons qu'on aime de plus en plus au fur et à mesure des auditions et dont la musique vous reste dans la tête sans que vous parveniez à en chasser l'air...