L'auteure anglaise
George Eliot est connue pour sa poésie et quelques romans, principalement
Adam Bede,
le moulin sur la Floss, Silas et
Middlemarch. Pourtant, elle en a écrit un autre qui lui tenait particulièrement à coeur. Pour reprendre ses propres paroles : « There is no book of mine about which I more thoroughly feel that I could swear by every sentence as having been written with my best blood. » Pourtant, le sujet ne saurait être plus loin de la réalité de l'auteure. En effet, Romola se déroule à Florence à la fin du XVe siècle. Je ne le savais pas quand j'ai emprunté ce bouquin à la bibliothèque. Ici, je dois admettre qu'il s'agit d'une de mes destinations préférées. La dernière fois que j'y suis allée, c'était il y a deux ans à peine et, récemment, j'ai regardé la série télévisée I Medici. Quelle coïncidence!
Ceci étant dit,
George Eliot a passé des mois à faire des recherches sur Florence, les lieux, leur histoire mais aussi sur la Renaissance et des personnages historiques comme Savonarole, Machiavel, Charles VII de France, le pape Alexandre VI et plusieurs autres. Je suppose que, en 1862-1863, ce n'était pas si facile. Quoiqu'il en soit, ces recherches fructueuses furent très utiles et, surtout, bien employées. J'avais l'impression d'y être.
L'intrigue tourne autour de la jeune et ravissante Romola, fille d'un bourgeois de la ville. Très rapidement, elle tombe sous le charme d'un aventurier grec et l'épouse. Toutefois, le vrai caractère se Tito Melema se révèle mauvais et la Florentine se tourne vers la religion pour le réconfort. Au même moment, soit en 1492,
Laurent de Médicis est mort, son fils et successeur Pierre n'est pas à la hauteur, les Français envahissent l'Italie. Profitant de la situation et du vide politique, le père Savonarole encourage les gens à se détourner des vanités. Ses prêches rencontrent un succès fulgurant auprès de la population mais elles inquiètent l'élite et les artistes.
Le début de ce roman m'a captivé, je retrouvais l'atmosphère de Florence, de cette ville unique, avec ses ruelles, ses monuments. Les protagonistes (l'ingénue et le profiteur) n'étaient pas les plus originaux mais ils ont réussi à m'intéresser à leur sort. Ironiquement, c'est le contexte qui joue autant en leur faveur qu'en leur défaveur. L'univers de la Renaissance était merveilleux mais l'intrigue de Romola me paraissait diluée dans celle des bouleversements de l'époque. Un peu trop? On perd la jeune femme des chapitres entiers pendant que la narration s'attarde sur les événements touchant la région et les personnages historiques. Et ce, à plusieurs reprises.
Bref, la formule de Romola me rappelle celle des romans fleuves du siècle dernier. Je veux dire, l'autre avant. Vous savez, ces romans aux longs passages descriptifs, aux chapitres qui arrêtaient l'action en brossant des tableaux interminables. (Ici, j'ai un horrible flashback à la description de Paris à vol d'oiseau que Hugo a étiré sur 75 pages!). C'est peut-être pour cela que Romola est peu connu. Je serai bien en mal de trouver des endroits en particulier où couper dans ce roman mais cette impression de longueur ne me quittait pas pendant ma lecture. Ceci étant dit, je ne regrette pas cette lecture, j'ai aimé plonger dans la Renaissance florentine.