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EAN : 9782849540947
Chemins de Plume (15/05/2010)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Ile Eniger Un violon sur la mer Parfois un violon chante. Parfois. Ce cahier d'inconduite. Un cahier ordinaire. La paille des mots ponce de vieilles rouilles. Aujourd'hui je me choisis, moi. Aucun matin de chien seul ne tient devant l'exubérance d'un coquelicot.
résumé
Courts poèmes en prose qui célèbrent la musique des mots. ©Electre 2017
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Vire les adjectifs, les roses les mauves et autres poétailles. Vire les fioritures les effets les jolis les paillettes qui prennent en otage. Ces tricheries. Ces beautés lénifiantes. Oublie le ciel à atteindre, la terre à épouser, le texte à convaincre. Oublie la concession, l'esthétique. Oublie même l'écriture. D'un couvert ordinaire sur la table sommaire mange ton désir, écris ta sueur, la cliquetaille quotidienne. Chasse l'or et l'argent, la poudre aux yeux, les faux amis. Les reflets aux miroirs ne confortent qu'eux même. Efface toute phrase qui te semblerait prête à jouer les putains ou les effarouchées. Jette les choses que tu ne trouves pas exactes. Garde tes pieds, tes mains, nus dans la poussière. Ils te tiendront debout dans ta solitude.
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Des gouttes fortes percutent les carreaux, la saison finit en eau drue. Le vert ranime les campagnes. La rincée des orages fait peau neuve aux odeurs. Des fleurs tentent une sortie. On dirait qu'un signal avertit les narines. Des pas alertes déboulent sur les routes. Une façon nouvelle d'annoncer le matin ouvre les volets. Des ailes agitent leurs oiseaux. La nuit quitte plus tôt. La vieille douleur ne parvient plus. Rien n'est flagrant mais des bras forts refont le bois et la poussée des feuilles. Sans crispation, les jours s'étirent. La scie du froid a fini sa neige.
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Mon amour entre silence et feu. Les mots ajustés en misère mutique. Mon amour pour ne dire que ce souffle poussé contre ta porte par le vent. Porté d'ici par l'oeil du soir penché là bas. A la lumière de ta fenêtre quelque chose éclaire. Un carreau traversé par les flammes. Pas de bruit mon amour, que les cercles d'aubiers mouillés dans la puissance des arbres. Leur maturation. La forêt est grande, elle brûle debout. Rien ne s'écrit. Que cet amour qui ne s'écrit pas. Rouge. Qu'on voit de loin.
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Il suffit les nervures de feuilles dans les cailloux ferreux, les rousseurs de cuivres aux bracelets des branches, la lumière des quartz dans les creux de roches. Il suffit la mésange d'hiver, le mélange des voix dans la cour de l'école, les bruits de vaisselle, le robinet des sources, la nappe fleurie du pré, le soir tirant la porte des chaleurs, la pluie au bistrot du printemps, la flaque de ciel pour les oiseaux. Il suffit ces choses pour que la vie ne se prenne plus les pas dans la folie des hommes.
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Certains mots servent à tout, ne servent rien, couchent pour des caresses. Chiens de service qui lèchent leurs mensonges, ils jappent, lustrés, brossés. Maintes fois ils entrent, visitent la maison, bavent sur les vitres, se soulagent dans les coins, s'agitent, font diversion, font illusion, ne savent rien de ce qu'ils nomment. Sans honte, sans précautions, ils s'installent,ignorant la page qui monte vaillamment sa colline de cahier depuis l'ouvert des phrases. Ces mots de triche irritent les mains, les yeux. Ils salissent sans rincer.
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Vidéo de Ile Eniger
Le texte "Je veux toi pour tisane. Le sucre de ta peau, ton goût de tabac d'arbre, le chat de ta gorge enroulé sur mon cœur, le chant de ton cœur déployé sur ma gorge, tes bras ouverts comme une table, tes pas de loup de nuit, ton sol précis sur mes graines de rêves, tes doigts sourciers sur mes glaises de soif, tes mers sur mes escales, tes bois à découvrir, mes rives à t'accueillir. Je veux tes mots revisités de fraises, tes mots rougis incendiés de neige. Je les veux qui enflamment qui touchent et qui m'existent. La sève de tes mains pour redevenir liane, l'arbre le fruit et la racine, le paysage en route, l'aimer à double tour d'où l'on ne sort jamais. Je veux le seringa troublé d'eau et de blanc, l'affolée de parfums de pollens et de miel, cette abeille innocente qui pille les corolles. Et plus que le désir, plus que le ciel à dire, plus que le tout à vivre, encore plus que le trop, je veux l'hiver épris des puissances d'été. Tes mains ouvertes, offertes pour les remplir de moi. Mes mains ouvertes, offertes pour les remplir de toi. Pour me réinventer, je veux toi pour m'écrire et m'aimer sans boussole. Tes instances de vivre renversées sur mon souffle. Tes mots de pain nouveau accordé à ma faim. Tes yeux pour vêtement. Je veux toi pour tisane. Je veux toi au présent." Extrait - Ile Eniger - Le bleu des ronces Éditions Chemins de Plume
yrendunn
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