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sur 466 notes
J'ai vu la pièce tirée de ce bouquin il y a vingt ans, à Bruxelles, dans un petit théâtre. Un seule-en-scène où la comédienne incarnait merveilleusement bien le texte, et j'en étais ressortie émerveillée. J'avais une vingtaine d'années et c'était la première fois que j'entendais parler sans pudibonderie des vagins des femmes. Dans ma famille c'était un sujet tabou dont on ne parlait pas. Seul mon père avait le droit de faire des plaisanteries bien lourdes sur le sujet, avec mes cousins et mes oncles. Mais nous, les filles de la maison, il fallait se taire, baisser les yeux, et si possible rougir. Alors malheur à celui qui nous mettrait en tête qu'on pouvait tirer quelque plaisir de notre vagin, qui pouvait se révéler être bien plus que l'instrument de plaisir des mâles ou cette poche où on fabrique les bébés.

Après cette lecture, je dois néanmoins avouer que je n'y ai pas retrouvé la même fraîcheur, le même souffle, la même justesse du propos, la même promesse de liberté/libération. Poids des années (que l'on appelle « maturité » pour les messieurs)? Influence du contexte morose ? Conséquence des déceptions successives (ce qui serait d'une immense tristesse) ?

Ou tout simplement peut-être un texte plus destiné à être entendu qu'à être lu, et ce le plus tôt possible par les adolescentes et les adolescents. Filles et garçons. Oui, parents, enseignants, emmenez vos jeunes filles et surtout vos jeunes hommes voir cette pièce !
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J'ai découvert cette version audio des #LesMonologuesduvagin lus par Lisette Malidor, Jeanne Cherhal et Aloïse Sauvage grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Lizzie.

Le livre audio s'ouvre sur le texte original, écrit en 1996 par Eve Ensler (paru en 1998 au USA et en 2000 en France). J'avais déjà lu des extraits de la pièce, je la découvre seulement aujourd'hui dans son intégralité et cette partie correspond parfaitement à ce à quoi je m'attendais. J'ai été plus étonnée par la seconde partie : les "nouveaux monologues" regroupent 11 nouveaux textes écrits par Eve Ensler, des explications sur l'histoire des Monologues, de nouveaux témoignages bien plus durs et cruels que les récits de 1996, des précisions sur le V-Day et sur toutes les actions menées grâce aux monologues contre les violences faites aux femmes et aux filles à travers le monde.

J'ai beaucoup appris en écoutant les monologues les plus récents. Mais ces "nouveaux Monologues" sont bien plus difficiles à écouter : cruautés, violences, sévices... Les horreurs s'enchaînent, malheureusement empreintes de tellement de réalisme... Car malgré toutes ces bonnes volontés, malgré les libérations de la parole, malgré les initiatives menées autour des Monologues, de V-Day et d'autres associations, tous ces textes restent d'une affligeante et amère actualité. Au-delà de l'aspect "cultissime" de l'ouvrage, il s'agit d'un livre nécessaire, essentiel, crucial pour rendre compte des violences et défendre la cause des femmes.

Je suis absolument ravie d'avoir pu découvrir l'intégralité de cette version augmentée et audio ! J'aime beaucoup Jeanne Cherhal : ses textes, ses compositions, sa personnalité et sa voix. J'ai découvert les voix d'Aloïse Sauvage et de Lisette Malidor. Les trois lectrices nous offrent une interprétation personnelle, habitée, théâtrale, d'un grande justesse. J'ai préféré les lectures de Jeanne Cherhal et d'Aloïse Sauvage, car j'ai mis du temps à m'habituer à la diction de Lisette Malidor, alors que j'ai aimé son accent et sa voix chantante. Cette version audio est une excellente idée et une belle initiative pour diffuser encore plus largement ces textes, qui se prêtent tellement à la lecture à voix haute. Espérons que cela permettra d'ouvrir encore les consciences et de lutter contre les violences de tous ordres.

#LesMonologuesduvagin #NetGalleyFrance
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Peux-t-on écrire un livre uniquement sur le thème du Vagin? Non pas sur la sexualité féminine, non sur le vagin. Eve Ensler prouve que c'est possible et en fait même une pièce de théâtre mondialement connue.
Apprivoiser son vagin, le nommer par son propre nom et ne pas en avoir honte pour pouvoir par la suite jouir avec.
L'auteure délecte des centaines témoignage de femmes sur la question.
- Pourquoi le cacher pour préserver son intimité? Pourquoi devrait on avoir honte de nos poils pubiens ?
- Si votre vagin pouvait parler, que dirait-il ?
- Doit-on juger une femme pour sorcellerie uniquement parce qu'elle a un vagin ?
- Atelier découverte du vagin et réalité.
- Les menstruations, les tampons, bien ou mal ?
-Le petit nom à travers les âges pour ne pas devoir dire Vagin.
- Comment une petite fille voit son vagin ?
- Comment jouir avec et de quel manière ?
- le vagin chez le gynécologue.

Et oui c'est un puits sans fond mais entendre Vagin à toutes les sauces, trop pour moi. Il faut juste appeler un chat, un chat.
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La première représentation de cette pièce de théâtre a lieu en 1996, à Broadway et autant dire que le sujet et le ton décapant avait fait le tour de la planète, était de toutes les discussions et sur toutes les lèvres on devinait le sourire narquois.

VAGIN, voilà bien un terme qui choquait toutes les générations il y a de cela 26 ans ! Et pourquoi monologues ? Un vagin ça parle ?

En écrivant le texte, Eve Ensler, n'imaginait certainement pas l'ampleur qu'il allait prendre. Dès sa conception, elle impose un cahier des charges précis, pour que la pièce soit conforme à ce qu'elle voulait défendre : « Suivre scrupuleusement le texte, être une femme, jouer bénévolement et verser les recettes à une association qui lutte contre les violences faites aux femmes. » Et c'est en partie une prouesse très intéressante, car il est très rare qu'une pièce reste dans son « jus ».

Considérée comme une référence du féminisme contemporain. Depuis sa parution, la pièce a été traduite en 46 langues et interprétée dans plus de cent trente pays, il ne manquait plus que le livre pour parfaire le tableau.


À l'occasion des 20 ans, une version augmentée, paraît aux États-Unis en 2018, que les éditions Denoël, réédite à son tour en 2021, 16 ans après avoir publié la version initiale. Cette version reprend des témoignages de femmes qui parlent sans tabous de leur sexualité. Onze nouveaux monologues et des poèmes, rejoignent ce titre qui se veut un choc, pour imprégner les mémoires.

Le format livre, met une certaine distance entre le lecteur et ces témoignages qui vont du plaisir au viol, en passant par l'excision, c'est très intéressant, mais il m'a manqué un supplément d'âme. le texte est trop linéaire, cartographié et récité, comme un simple constat. On perd toute l'originalité du texte, d'origine, et on se retrouve un peu comme sur un forum, sur lequel chacune ira de son expérience.

Ces voix et ces témoignages ont besoin de volume, ont besoin que leurs paroles soient entendues.

Je pense que j'aurai largement apprécié, en pièce de théâtre ou en documentaire, surtout quand on connait les actrices qui ont pu la jouer à travers la France.

Pour autant, c'est un livre nécessaire pour une approche généraliste du désir de la femme, mais aussi sur ses frustrations.

Une phrase m'a à la fois amusée et touchée, car elle colle parfaitement au sujet :

« le vagin, c'est un peu comme le triangle des Bermudes : personne n'en revient jamais pour vous en parler ! »

Le sujet est louable, nécessaire et plus qu'intéressant, mais sincèrement au bout d'un moment le discours devient répétitif, lassant, même si les points de vue sont variés et les thématiques abordées nombreuses. Je comprends que la construction est faite pour donner la parole à ces femmes, mais malheureusement, ça n'a pas fonctionné avec moi.
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"Ce qu'on ne dit pas devient un secret et les secrets souvent engendrent la honte".
Eve Ensler, auteur américaine d'essais et de pièces de théâtre a interviewé quelques 200 femmes sur leur vagin. Les monologues qui en ont suivi se sont vus récompensés du Obie Award et ont été joués sur Les scènes du monde entier.
Mon avis est mitigé, ayant de loin préféré Les monologues voilés d'Adelheid Roosen (qui traite de la sexualité des femmes musulmanes) dont j'ai chroniqué le livre (très difficile à se procurer) et vu la pièce au "Off" d'Avignon.
Dans les monologues du vagin, point positif, est soulevé le tabou de la sexualité féminine (on y parle sans crainte de certains fantasmes,d'orgasme,de sexologie,de rêves), la femme ignorante apprend à connaitre son corps et sont dénoncés les abus (viols, violences,excisions,irrespect,pédophilie).
Après, j'avoue avoir franchement ri à l'évocation des ateliers de groupe, où glace en main,la femme repère son clitoris, le caresse et jouit (cette scène de masturbation collective tenant plus pour moi du voyeurisme que de la thérapie) et à la liste impressionnante des gémissements (allant du "noooooooon!" de la femme Juive au "son tyrolien yodlant" de la montagnarde etc..). Dommage que la sexualité chez les personnes agées n'ait été abordée qu'une seule fois et dans le sens découverte, alors que les séniors (70 ans et plus ont encore une sexualité très riche).
Intéressant à lire!
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Beau texte sulfureux écrit par une femme pour défendre leur cause.
J'ai hautement apprécié ces monologues que j'ai trouvés à la fois éclairants, engagés et non dénués d'humour parfois, même si certains témoignages rapportés là me semblent exagérés.
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Un livre courageux , utile à la moitié de l'humanité, le sexe féminin en besoin de libération car trop souvent méconnu, craint, malmené à travers les siècles et sur tous les continents. Je n'ai pas vu la pièce de théâtre. Ce livre original au titre provocant est un authentique documentaire mais aussi un poème souriant, il se lit aisément et n'est pas réservé aux femmes bien entendu.
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Après avoir bien fini l’année avec Ken Kesey, je la commence avec un livre merveilleux, un hymne à la femme, oui « les monologues du vagin » dont j’ai eu la joie d’assister à l’une des dernières représentations au Théâtre Trianon de Bordeaux et j’avais très envie de lire cet ouvrage, j’ai retrouvé le même plaisir et les voix des trois actrices m’ont accompagnées lors cette lecture. Comme le dis si bien Morgane82 « à mettre entre les mains …. ».
Beaucoup d’émotion, d'effroi, des sourires aussi, un livre coup de poing sur la maltraitance du sexe féminin qui perdure hélas encore aujourd’hui.c
A lire, à voir, à écouter
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Les monologues du vagin est une pièce de théâtre d' Eve Ensler crée en 1996 qui a connu un certain succès à travers le monde.

En 2009, la chanteuse Jenifer a fait ses débuts sur les planches avec cette pièce.

La même année au Portugal, celle-ci fit fureur avec l'interprétation théâtrale de trois grandes actrices portugaises que sont Ana Brito e Cunha, Guida Maria et Sao José Correia. A l'époque après savoir vu un reportage qui leur était dédié je m'étais promis de la lire un jour.



Le titre à lui seul est absolument désopilant! C'est drôle, dérangeant, et politiquement incorrect! J'en rougissais au moment de passer en caisse, mais je savais que j'allais passer un bon moment et j'en rigolais d'avance...



Je m'attendais à de bonnes tranches de fous rires, mais le sujet était par moments assez sombre, lugubre et déprimant...

L'auteur nous avance des idées féministes, de libération sexuelle avec un ton parfois assez militantiste qui frise le ridicule. Elle met en exergue le plaisir féminin à travers la (re)découverte de notre corps, naturellement ou artificiellement, par les rapports avec les partenaires ou par des voies solitaires. le message est passé en tout cas : mesdames il faut commencer par abolir ce tabou qu'est la prononciation du mot vagin! Apprendre également à l' apprivoiser, et le chouchouter!!

Non, c'était franchement drôle! Jugez par vous-même!



"Si votre vagin pouvait parler, en deux mots qu'est-ce qu'il dirait?"



Doucement.

C'est toi?

J'ai faim.

A table.

Miam, miam.

Oh, ouiii.

Recommence.

Non, par-là.

Lèche-moi.

Reste à la maison.

Bon choix.

Essaye encore.

Encore, s'il te plaît.

Prends-moi dans tes bras.

Jouons.

N'arrête pas.

Encore, encore.

Tu te souviens de moi?

Viens, rentre.

Pas encore.

Waouh, maman.

Oui, oui.

Câline-moi.

Entrez à vos risques et périls.

Oh, mon Dieu.

Merci mon Dieu.

Je suis là.

Allons-y.

Trouve-moi.

Merci.

Bonjour.

Trop dur.

N'abandonne pas.

Tom! Où est Bryan?

C'est mieux.

Oui, là. Là. Comme ça.



Et encore! Je vous passe l'inventaire à la Prévert du " si votre vagin était habillé, que porterait-il?" ou encore "Votre vagin, il sent quoi?"

Dit comme ça, l'oeuvre paraît d'une vulgarité inouie mais j'avoue que c'est ce qui m'a fait le plus rire ainsi que la fameuse interview de Whoopi Goldberg.



Par ailleurs l'auteur aborde d'autres thèmes de façon beaucoup moins drôle et plus crue tels que l'excision, les mutilations, les viols, l' homosexualité etc... Je trouve personnellement que ce genre de sujets n'avait pas trop sa place dans la pièce, je m'attendais uniquement à un divertissement sans de grandes revendications féministes à tout va. Au lieu de celà elle brasse énormément de sujets - importants et utiles dans notre société soit dit au passage- mais à vouloir tout dire, la pièce paraît un peu désordonnée et perd de l'intérêt.



Je n'ai pas trouvé que c'était un chef-d'oeuvre. C'est dans l'air du temps, contemporain. Malgré tout, je me demande si finalement ces revendications ne paraissent pas un peu désuètes? Sur la question de la libération féminine du moins, il me semble qu'elle n'a plus grand chose à révéler de nos jours avec les médias, l'évolution de la société, de la famille, le changement des mentalités qu'elle réclame a déjà commencé à opérer depuis des décennies...



Un pur moment de divertissement pour qui ose s'y aventurer!
















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Lu en une petite soirée, cette petite pièce de théâtre dont le titre m'intriguait depuis pas mal d'années, à force d'entendre parler de son adaptation sur les planches.
J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. Non seulement, c'est un sujet qu'effectivement je connais mal en tant que femme mais sans m'identifier forcément à toutes ces femmes dont les propos sont retranscrits par Eve Ensler avec beaucoup de tact et de tendresse, j'ai été tantôt touchée, tantôt révoltée, attendrie, amusée, dubitative par tous ces points de vue, toutes ces expériences, toute ces vies simplement.
A travers le prisme de ces questions, elle a recueillie des confidences intimes qu'elles soient crues ou prudes du rapport de ces femmes avec leur vagin, leur intimité, leur féminité.
Le court manifeste en fin de pièce apporte pas mal d'informations sur le sujet mais globalement, j'en aurai bien repris pour cent pages. A l'image d'un reportage dont vous vous découvrez un intérêt pour le sujet au visionnage, j'aurai été curieuse de lire d'autres confidences, d'autres thèmes autour de ce mot, de ce concept si familier et pourtant si lointain encore. La lecture m'a rappelée beaucoup de souvenirs personnels ou de lecture, films, musiques autour du thème du féminin. S'interroger sur son rapport à soi et au monde en tant que femme c'est la grande force de cette pièce. Je serai vraiment intéressée de voir ce qu'elle peut donner mise en scène.
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