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EAN : 9782713229602
136 pages
Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (03/03/2023)
4.1/5   21 notes
Résumé :
Plus qu’un dialogue ou qu’un débat contradictoire : une conversation.
Depuis les années 1970, c’est sous le signe de la complicité intellectuelle, générationnelle et féministe qu’Annie Ernaux et Rose-Marie Lagrave se lisent et se parlent, nourries par une commune expérience de transgression des frontières de classe.
Au fil de ces pages, leurs deux voix se croisent et finissent par dessiner, entre sociologie et littérature, l’horizon commun d’une émanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Chère Annie,
Chère Rose-Marie,

Me demander de lire Une conversation, c'était presque trop facile. Trop évident.
J'ai redouté peut-être que l'on me veuille trop conciliante.
A torts.
J'ai croqué vos mots comme d'autres des portraits, et j'y ai reconnu mes traits, parfois tranchants, parfois déformés, femme aux prises avec toutes les conformités.

Vos propos sont venus cueillir la féministe que je suis. Plus encore. La femme que j'espère encore devenir.
Dans quelques années, si peu, trop peu, j'aurai 40 ans.
Pourtant, ma génération se reconnaît dans vos pudeurs et vos vaillances. Et je crains qu'il en soit de même pour celles à venir.

Aux empêcheurs de tourner en rond, que l'on nous laisse tourner en rond ! Même sans le son. Pieds nus, les cheveux lâchés. Sans pudeur ni retenue, de celles qui tachent l'addition à l'heure des comptes.
Plus d'angles arrondis, plus de compromissions avec soi !

Puisque la condition sociale conditionne la femme à venir, puisqu'il faut lutter ou subir, notre sexe et nos racines confondus, quelles voix plus justes pour s'élever que les vôtres !
Complices.
Tendres.
En écho.
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Petit livre lumineux d'intelligence , de sororité, de Pensée en marche, celle qui naît du doute, de l'expérience traversée, qui oriente et engage. La résonance des trajectoires de vie de ces deux femmes, leur échange sans apprêt, questionnement et réflexion se stimulant de l'une à l'autre, nous emmène à leurs côtés sur le chemin de la liberté gagnée et assumée. Jusque dans l'approche de cette ultime aventure qu'est la vieillesse leur détermination à embrasser pleinement l'expérience est un modèle tonifiant.
A noter que le texte de leur conversation est fermement encadré et alourdit par une préface qui apporte peu au texte lui-même, et d'une postface totalement redondante et édulcorante, comme si tant de liberté d'être et de penser ne pouvait se suffire, comme si une reprise en main de l'institutionnel, avec ses rituels et préséances s'imposait ( le livre est édité par l'EHESS ).
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Dans ce très court ouvrage,Annie Ernaux (écrivaine) et Rose Marie Lagrave (sociologue), évoquent leurs points communs, leurs différences, leurs ouvrages et les lectures qui les ont inspirées, leur place de femme dans la société patriarcale...

L'écriture devient comme un moyen de s'émanciper, de s'affirmer en tant que femme et les différentes figures féminines littéraires qu'elles évoquent, ont largement remplies leur rôle d'incubatrices.

Pour les fans de A.Ernaux, vous y découvrirez ou redécouvrirez une Autrice profonde, qui s'interroge sans cesse.

Un petit bouquin qui s'adresse quand même aux connaisseurs car ici, les deux femmes parlent beaucoup de leurs ouvrages, donc si tu n'as pas lu les livres, ça peut peut-être être un frein, sans être problématique.

J'ai trouvé ça intéressant mais pas passionnant.
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“Les conventions finissent par former les êtres.” “Le "moi" est une commodité grammaticale, philosophique, psychologique.” Deux citations de la sublime Yourcenar qui s'appliquent à merveille à Arnie Ernaux, triste Nobel canular 2023.
Un autre exemple se LITTERATURE:
Je ne donnerai pas un mot de ce texte de Zola, pour tous les livres d'Ernaux:

"Rien n'est plus douloureusement calme qu'un crépuscule d'automne. Les rayons pâlissent dans l'air frissonnant, les arbres vieillis jettent leurs feuilles. La campagne, brûlée par les rayons ardents de l'été, sent la mort venir avec les premiers vents froids. Et il y a, dans les cieux, des souffles plaintifs de désespérance. La nuit descend de haut, apportant des linceuls dans son ombre."
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critiques presse (1)
LeMonde
15 mai 2023
Dans l’un comme dans l’autre de ces deux exercices, ce livre montre très subtilement que l’on n’avance pas sans contracter de dettes à l’égard de celles et ceux sur lesquels on s’appuie, et que la conversation est peut-être le meilleur moyen de les honorer.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"J'ai l'impression que dans la mesure où mes livres constituent une sorte d'interpellation de la société et de son fonctionnement, leur réception n'a jamais été littéraire, ou uniquement littéraire. L'hostilité qu'ils ont suscitée se parait de raisons littéraires alors qu'il s'agissait bel et bien de raisons politiques. C'est ainsi que les critiques du "Masque et la Plume" ou ceux du "Nouvel Observateur", pendant quinze ans, de "La Place" à "La Honte", se sont acharnés sur mon travail en lui refusant le statut de littéraire, le renvoyant au populisme et au réalisme socialiste parce qu'eux-mêmes étaient allergiques à toute mise en cause de l'ordre bourgeois, en gros de la classe dont ils étaient issus ou qu'ils avaient ralliés." P75 Annie Ernaux
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"Je cherche le lien de la littérature à la réalité. Et en conséquence, qu'est-ce que la littérature peut faire au réel, au monde social ? Et comment faire pour rendre l'épaisseur - la complexité - du réel ? Si j'ai mis tant de temps à écrire "Les Années" c'est que je cherchais à attraper dans et par l'écriture les événements, la façon de penser des gens, de se souvenir." P 74 Annie Ernaux
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Videos de Rose-Marie Lagrave (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rose-Marie Lagrave
Retraites, scandale des ehpad, fin de vie ... Dans les débats actuels, le 3ème âge occupe la 1ère place. Pourtant, la vieillesse demeure un sujet tabou. À l'heure où la société française réfléchit à la place qu'elle accorde aux plus vieux, comment changer de regard sur la vieillesse ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : André Comte-Sponville, philosophe Rose-Marie Lagrave, sociologue spécialisée dans les questions de genre, Directrice d'études à l'EHESS
#vieillesse #reformedesretraites #bienetre _____________ Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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