Cette biographie exemplaire, écrite à deux mains, est porteuse en même temps d'une vision anthropologique : l'Empereur Charles ne se divise pas seulement entre homme public et personne privée, mais il doit être aussi envisagé dans le temps : de quoi hérite-t-il, géographiquement, généalogiquement, politiquement ? Que fait-il de ces héritages ? Comment ceux-ci, même au plan de la religion et de l'idéologie, sont-ils mis à l'épreuve par l'histoire de son temps, que marque en particulier la Réforme luthérienne ?
Ces questions sont traitées en profondeur, à travers portraits, narrations et analyses, qui font de cet ouvrage un livre d'histoire unique.
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Ouvrage très pointu qui relate sur 820 pages par le menu détail tous les gestes du souverain le plus puissant de son temps. La première partie traite de la politique, la seconde de l'homme lui-même.
Une biographie difficilement dépassable qui montre toute la complexité de la géopolitique européenne de la première moitié du XVIe siècle.
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Pas toujours facile à lire ,mais c'est une superbe biographie.
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Philippe II respectera, on le sait, le voeu de son père. A son retour des Pays-Bas, le 18 octobre 1559 dans un monastère proche de Villagarcia, accompagné de sa cour, il organisa une rencontre au cours de laquelle il révéla à Jeronimo, en ces termes, sa véritable identité : "Du coeur, mon enfant, car vous êtes le fils d'un très grand homme de très haute noblesse. L'Empereur Charles Quint, qui est au ciel, est mon père et le vôtre." Après quoi il lui remit l'épée et le collier de la Toison d'Or. L'adolescent - encore tout étourdi par la révélation - vit "son oncle" Luis Quijada mettre un genou en terre pour lui baiser la main, avant de recevoir l'hommage de toute la noblesse. Jeronimo, tel le papillon quittant sa chrysalide, devenait Don Juan d'Autriche...
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