Malgré le constat que la théologie chrétienne a été foncièrement anthropocentrique et a quelque peu négligé le rapport à la nature, par méfiance envers le panthéisme païen, voire contribué à un sentiment de domination qui s'appuie sur un récit biblique de la création, en occultant l'autre récit qui institue l'humanité comme gardienne , le constat est qu'à présent les chrétiens sont attendus sur le champ de l'écologie pour contribuer à une espérance.
La théologie chrétienne peut et doit se réinvestir en écologie, soit comme continuité de la doctrine sociale de l'église comme le propose l'encyclique Laudato Si, soit en prolongement du cantique de la création de St François d'Assise comme une recherche d'harmonie originelle, soit en repensant le rôle de l'homme comme voulu autonome par Dieu dans la transformation du monde de façon moins anthropocentrique, avec une économie du salut qui inclut la planète selon la promesse de Dieu à
Noë qu'il ne détruira plus le monde, et une oeuvre de salut pensée comme jne cocreation, soit aussi en combattant le mal dont nous savons qu'il est puissant mais qu'il ne peut pas vaincre.
« La participation à l'oeuvre créatrice ne peut être qu'un processus collectif. L'action créatrice n'est pas une action individuelle mais une co-action. Dans cette perspective, le péché capital est l'égoïsme, la fermeture sur soi comme l'avait perçu
Saint-Augustin. Agir à l'encontre des autres créatures, même si l'on croit en retirer un profit immédiat, c'est agir à l'encontre de l'accomplissement de l'oeuvre créatrice. »
Eh oui, une vraie théologie trinitaire ne peut être que relationnelle et l'auteur ouvre cette piste à plusieurs reprise d'une nouvelle conception relationnelle qui change notre rapport au monde. C'est une piste audacieuse déjà abordée par d'autres théologiens cités dans l'ouvrage. Une relation avec le vivant au sein de la théologie, tout comme Vatican2 a repensé la relation au monde (entre autres).
Un seul regret : tout le milieu de l'ouvrage est une histoire de la théologie qui laisse peu de place à l'écologie.