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EAN : 9782729714338
Presses universitaires de Lyon (15/02/2024)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Entre 1863 et 1905, Jules Verne publie 62 romans regroupés dans une collection baptisée « Voyages extraordinaires », dont les fameux "Le Tour du monde en 80 jours", "Cinq semaines en ballon" ou "Vingt mille lieues sous les mers". Cette collection vise à présenter les connaissances scientifiques de l'époque et la diversité du monde à travers des récits d'aventures. Jules Verne y décrit la nature et les peuples autochtones, ainsi que leur conquête par la civilisation ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord, merci à Babelio pour l'organisation de Masse Critique, et merci aux Presses universitaires de Lyon de m'avoir envoyé cet ouvrage à cette occasion, car je serai totalement passé à côté sinon, je n'en avais pas du tout entendu parler. Et cela aurait été dommage, car j'ai beaucoup aimé cet essai intelligent et bien construit, qui est en plus extrêmement clair et bien démontré. Je l'ai d'autant plus aimé que la question m'avait titillé il y a quelques temps en lisant Sans dessus dessous, l'un des romans de Jules Verne les plus décortiqués ici. Cela amène plein de réponses aux questions que je m'étais posées, et à plein d'autres qui, avouons le, ne m'étaient pas venues à l'esprit....
L'ouvrage se compose de plusieurs parties, la première étant plus historique avec une mise en contexte des idées sur ce qu'on n'appelait pas encore l'écologie à l'époque de Jules Verne, loin d'être négligeable pour comprendre d'où on part, puis on entre dans le vif du sujet, avec une partie plus générale sur les thèmes de la nature et des risques de la technique dans l'oeuvre de Jules Verne, puis des parties plus détaillées sur trois romans (Les Indes noires, Sans dessus dessous et enfin L'invasion de la mer). Contrairement aux deux autres romans, je n'avais pas lu L'invasion de la mer et je craignais que ça gêne ma compréhension, mais les prémices du roman sont posés suffisamment clairement pour que ça ne pose pas de soucis.
Je trouve que ça éclaire vraiment tout un pan de l'oeuvre de Jules Verne, sans non plus verser dans l'angélisme à son sujet comme par exemple sur la question du colonialisme, et ça m'a donné envie d'y replonger!
Une étude vraiment intéressante, que je recommande.
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Je suis très impressionné à cette lecture. Je ne m'attendais pas bien entendu à un titre faisant office de vulgarisation de l'histoire de la littérature vernienne de la part des presses universitaires de Lyon. Tout de même, je dus réviser comme un étudiant, Darwin, Saint-Simon, ou encore, Buffon afin de comprendre plus précisément ce qui était exprimé.

Pour autant, malgré quelques références qui peuvent sembler obscures pour ceux qui n'ont pu avoir un cursus littéraire élevé, on comprend quand même l'ensemble des textes dans son ensemble.

On peut le lire par petits chapitres qui reprennent à chaque fois un thème passionnant que je n'ai retrouvé nulle part, comme, l'écologie au XIXème siècle, ou tout simplement, l'étude plus approfondie de certaines oeuvres plus méconnues de Verne.

Monsieur Even, Docteur en littérature française et enseignant à la Sorbonne Nouvelle a écrit un livre de référence pour les étudiants ou pour ceux qui veulent vraiment approfondir leur lecture.

Bravo et un immense respect.
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Merci aux éditions @PRESSES UNIVERSITAIRES DE LYON et à Babelio de m'avoir permis de découvrir @La Question environnementale chez Jules Verne : Écrire, prédire, prévenir la catastrophe écologique de @Kevin Even dans le cadre de Masse critique non-fiction.
Cet essai de 183 pages, richement documenté, fait partie de la collection "Littérature et Idéologies".
Il se découpe en 6 parties :
1/ La question environnementale au XIXème siècle,
2/ l'imaginaire géographique et technoscientifique de Jules Verne,
3/ voyage à reculons dans les mines écossaises des @Indes Noires,
4/ l'eschatologie dans @les voyages extraordinaires ,
5/ le projet insensé de @sans dessus dessous ,
6/ à l'écoute des révoltés de @l'invasion de la mer.
Ce ne sont pas forcément les livres de @Jules Verne les plus connus (en tous cas, je ne les connaissais pas...) mais cela donne une lecture originale de son oeuvre, sous l'angle de l'écologie. C'est surprenant et passionnant de voir à quel point cet auteur était visionnaire et cela donne envie de découvrir les oeuvres citées dans cet essai!
C'est aussi hélas triste de voir à quel point il n'a pas été entendu...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
De fait, lors de la publication en 1889 (de Sans dessus dessous), il n'est plus question pour Jules Verne d'idéaliser les folles ambitions de l'ingénierie mais bien d'en railler les excès. La disparition de l'éditeur Pierre-Jules Hetzel en 1886 joue un rôle décisif dans ce revirement. Comme nous l'avons expliqué, sa ligne éditoriale ne permettait pas à l'auteur de tourner ouvertement en dérision les extravagances du progressisme. Si Verne faisait régulièrement part de ses doutes par l'intermédiaire de dialogues ou de caractérisations évocatrices, il ne composait pas de romans interrogeant de bout en bout l'industrialisation excessive. Lorsque Pierre-Jules Hetzel est remplacé par son fils Louis-Jules à la tête de la maison d'édition, Verne est aguerri et bénéficie d'une plus grande liberté qu'à ses débuts. Le dernier tiers de son œuvre est marqué par un pessimisme que n'aurait pas cautionné l'illustre éditeur.
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Les discours à propos de la fin des temps sont récurrents dans les romans verniens. Que son destin soit soumis à des causes naturelles ou à l'inconséquence humaine, la Terre semble toujours en sursis. Si la présence de la thématique eschatologique dans les Voyages n'est pas étonnante dans la mesure où le memento mori et la crainte de l’anéantissement du monde sont des topos littéraires anciens, elle procède d'une évolution propre au XIXe siècle. [...] A cette époque, des récits profanes et des textes scientifiques s'emparent de la question et l'éloignent de la prophétie religieuse. La certitude que l'humanité est vouée à connaître de grands bouleversements reste intacte; mais les inquiétudes démographiques, les recherches cosmologiques annonçant divers cataclysmes, le perfectionnement technique faisant craindre des accidents ainsi que les découvertes de Charles Darwin renouvellent l'imaginaire eschatologique.
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