L'histoire de la réouverture des mines d'Aberfoyle, abandonnée depuis des années, c'est celle de la lutte entre l'homme et la nature et d'une descente dans les abymes, peut-être pas aussi impressionnante que celle de
Voyage au centre de la terre, mais tout de même...
Perçues par les personnages comme un nouvel Eden, mais un Eden sombre, souterrain, qui puise ses ressources dans l'exploitation de la roche, les mines d'Aberfoyle recèlent un univers d'espérance, certes, mais aussi un monde fantastique d'angoisses et de malheurs. C'est que dans ses entrailles un être mystérieux couve en secret un projet de vengeance terrible.
De ces profondeurs, qui nourrissent en leur sein la folie, émerge pourtant une figure angélique et pure. C'est la jeune Nell, qui va bientôt conquérir le coeur de tous les habitants d'Aberfoyle. Mais, pour tout dire, il n'a guère conquis le mien. Non que je n'aime pas ce personnage, mais avec elle, on sort de l'obscurité des mines pour aller à la lumière et, il faut bien le dire, le roman prend alors soudainement une autre direction. On glisse doucement mais sûrement dans ce que j'appellerai... la nunucherie.
Alors, bien que le final se révèle à la hauteur des sombres moments du début, et que les dernières lignes recèlent une grande mélancolie, cette percée de la nuit maudite par le jour bienveillant m'a franchement déçue. Je pensais adorer
Les Indes noires pendant au moins la moitié de ma lecture, le reste m'a laissée sur un sentiment de frustration.
Cela dit, nous noterons que le sujet a tout lieu de nous intéresser sur un plan historique : bien que seulement esquissés, les problèmes de l'industrialisation et de la surexploitation des ressources naturelles font surface. Ce qui ne nous étonnera pas de la part d'un
Jules Verne toujours plus sensible aux questions écologiques que bien d'autres de ses contemporains.