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EAN : 9782072994029
448 pages
Gallimard (05/01/2023)
3.59/5   23 notes
Résumé :
Lorsqu’un enfant découvre que le père Noël n'existe pas, un ange vient lui conter une histoire. Quatre émissaires envoyés sur Terre pour annoncer une naissance, quatre rois en témoins, mais les hommes n'en retiendront que trois.
Le quatrième, Bjørn, élevé dans le sang de ses frères vikings, est rattrapé par ses démons. De contres en rencontres, il entame un périple qui le ramène à son passé de violence, à savoir si sa vie le décide ou s'il peut se choisir.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Tu cherches l'homme, trouve l'enfant. »
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Conte (pour sa fantasy délicieuse) ? Légende (pour la portée symbolique du texte) ? Théâtre (pour la vie insufflée par ses discours directs) ? Pourquoi choisir et classifier quand la force poétique de ces 450 pages transcende tout ? Voici un roman aussi beau qu'original à lire avant les fêtes, pour se mettre en douceur dans l'ambiance malgré le temps encore estival et les robes légères de la rentrée.
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« + - Parle-moi Nol.
Î - Ira… ga… ël ?
+ - Iragaël était le messager qui t'envoyait à moi.
Î - L'En… fant ?
+ - L'enfant.
Î - Trop… tard… plus… Enfant… plus rien… à… donner.
+ - Je porte toujours l'enfant en moi, j'espère toujours ton cadeau. »
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Tout part d'une histoire que vous croyez connaître : Celle de trois élus portant or, encens et myrrhe, chargés d'annoncer et d'honorer une naissance divine. Ce que vous n'avez peut-être pas imaginé, c'est qu'en vrai, ils étaient quatre. Seulement le quatrième, Bjørn alias Nol, a été particulièrement difficile à convaincre. L'ange Gabriel y a perdu ses ailes, puis sur le trajet Nol s'est perdu dans son cheminement interne, rattrapé par ses démons intérieurs… Fils mal aimé d'un chef de guerre Viking et d'une mère Sami volée au combat, comment son enfance influe-t-elle sur l'homme qu'il devient ? Pourquoi a-t-il été choisi, lui, pour cette mission ? Est-ce une faille dans le plan divin, ou simplement le destin qui s'est mis en marche ? Et surtout, qu'est devenu ce dernier petit canard, puisque l'histoire n'a retenu que Gaspard, Melchior et Balthazar ? «  Comme tout guerrier, homme devenu arme par errements d'âme. » Vêtu de son inénarrable manteau recouvert du sang rouge vif du dragon qu'il a dû affronter, gageons que vous avez tous déjà croisé sa route, au moins dans votre enfance la plus innocente…!
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« Quoi que l'on heurte, on peut s'en guérir à la source d'amour. Mais si cela est retiré ou refusé, comment échapper à la râpe du monde ? Comment résister à la tentation de l'armure ? Il faudrait que l'amour soit hors de portée de la perte, que l'on sache que l'on sera aimé quoi que soit, quoi que passe, pour à l'armure préférer l'ouverture. Il faudrait un amour qui vous guide comme l'étoile le navigateur dans la nuit. »
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Antonio Exposito a une plume magnifique où les mots s'expliquent les uns les autres, les suivants éclairant les précédents. Il ne cesse de jouer avec eux pour faire résonner et raisonner leurs éclats, fait miroiter leur sonorité pour nous parler plus en profondeur, refléter des sensations ou significations comme lorsque ses personnages se parlent sans mots : par transmission d'images qui les traversent et de pensées les plus secrètes. Extrait d'une plume dont l'or s'encre en vous :
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« Amour et Nol ont les pieds aux grains qui tiédissent, et le sel aqueux des joues de Nol se sèche des embruns. Des mouettes dessinent le mouvement de l'air pendant que le soleil s'abreuve de l'amer. Des nuages, vient la pudeur ; ils rougissent d'être nus, et ce qui fut lumière se fit lueur. le jour s'abat d'orangé à pourpre, avant que le rond du soleil ne soit plus qu'un souvenir dans celui de l'oeil, et que les amoureux se donnent leur chaleur. »
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Un récit à la Fulmar pour ceux qui le connaisse, que tu pourrais apprécier pour cette raison d'ailleurs, comme toi Chrystèle pour son originalité, ou toi Eric pour son côté clairement fantasy.
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« Si tu sais lire mieux que je ne sais écrire, tu as vu que j'ai voulu de cette pièce de théâtre en retourner la face. Je suis celui qui d'un beau conte dénonce son revers, envahissant peu à peu son fil de ma discorde. Et j'ai choisi la forme du conte par honnêteté, pour que tu saches que tout est faux et entendes que tout dit vrai. »
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J'ai adoré l'idée du scénario - qui n'a pas rêvé de connaître la vraie naissance du Père Nol^^ : Comment, mais surtout pourquoi, il est devenu celui que l'on sait…? J'ai ensuite été immédiatement séduite puis envoûtée par l'écriture. Les symboles qui précèdent les récits ou prises de parole des personnages, afin de les identifier, sont d'une grande perspicacité et le procédé rend toute sa fluidité à l'histoire qui n'est qu'une dans sa pluralité.
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« - Tu comprends ? 
- Non, mais j'aime bien.
- Alors tu comprendras.
- L'histoire est finie ?
- Non… une bonne histoire ne l'est jamais. Elle voyage plus loin en qui l'a entendue. »
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Elle voyage encore en moi, peut-être parviendra-t-elle à vous toucher en suivant...
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La tâche est ardue, l'attache est tordue.

Onee, soie qui mâle y panse ! Merci d'avoir pensé au fulmar, qui fulmine et qui s'marre, avec ce texte si complexe, qui me rend perplexe, sans réflexe, ça me vexe.

Qu'écrire sur ce vent qui souffle en rafales où je m'affale, cette bourrasque fantasque qui attaque sans casque, cet air en bise qui me les brise ?

C'est un gaz qui s'échappe sans odeur de sainteté, un pet de nonne qui ne s'est pas « beignet » dans l'eau bénite, une vesse qui s'échappe sans échappatoire, une tempête qui s'la pète, une tornade qui n'est pas en rade, un ouragan qui n'a pas mis de gants, un cyclone qui n'a pas son clone.

« J'ai poussé trop vite, en tige fragile, mon teint pâle me protège mal du soleil, mes cheveux rouges me trahissent de loin, mes yeux ne rajoutent rien au ciel. Je suis comme une poterie que l'on aurait trop tôt sortie du feu. Les autres enfants se moquent de moi et parfois me rudoient ».

Je ne peux faire le quatrième, ni à la belote, j'ai les nerfs en pelote, ni en mousquetaire, je n' saurai me taire.
Le roi mage et le moi rage, de ne pas être à la hauteur, de ce gratte-ciel de la rédemption, de cette étoile de l'éternité.

Moi aussi, je me rends compte que cette rencontre rend conte.
Rendre des comptes ou rendre des contes, la rencontre est, présente et indélébile.
Dans indélébile, il y a débile et lien, la folie et l'attachement, l'extravagance et l'affinité, l'exubérance et l'intimité, l'extérieur et l'intérieur, la révolte et la récolte, l'abîme et l'intime, les maux et les mots.
L'hémoglobine et l'émotion, le sang qui ment et le sentiment, la colère que l'on tolère, la fusion et l'allusion, l'insolence et le silence, la bravoure et le « dramour », le sans cible et le sensible, la tension et l'attention, le symbole et le synthol, la friction et l'affliction.

« C'est ainsi que le jeune arbre crût pour l'oiselle jusqu'à devenir le plus magnifique de la forêt, et de ce faîte s'envola enfin une aile qui s'étendit au ciel, partant d'une telle hauteur que l'oiselle y chuta moins qu'elle ne glissa au nuage.
L'oiselle élevée par l'arbre, et ce dernier comme couvé d'un oeuf, furent l'un à l'autre le sommet et l'autour pour former leur couronne ».

Antonio, hante Onee, oh ! Et moi, donc ?
Le fond, profond. La forme, difforme, pas conforme. le style, il file, dans le mille.
Il perd son âge dans ses personnages, il est allumé, et sa flamme vacille, sans repères il me perd, mais je le suis, jusqu'à la fin du voyage, car je le suis, moi aussi d'un autre âge.

« C'était un grand arbre mort qui tendait ses branches comme des fourches plantées dans la voûte de glace. Mais tel qu'il était, avec ses racines déchaussées, il ressemblait plutôt à un lustre éteint pendu à un plafond de verre terni. de l'arbre plein comme un verger, il ne restait que son squelette. Au sol, d'anciens fruits ronds l'environnaient, enroulés désormais comme des feuilles sèches. Il était minéral, et son corps n'était que son écorce.
Tout son autour était dépeuplé, fané jusqu'à sous terre. Elle-même semblait absente, ne s'y voyait qu'une cendre. Et dessus, la lumière n'était plus qu'une nuée de poussière où les dernières lucioles s'étouffaient ».

C'est un conte théâtral, en mode fantasy, une épreuve magistrale, pleine de fantaisie.
Sans soeur, je suis l'encenseur du Panseur, génial éditeur qui se pointe à la dite heure.
Envie de dire, envie d'écrire, envie de lire, pour rester en vie.  
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La légende parle d'un homme qui, à l'instar des trois Rois mages (Gaspard, Balthazar et Melchior), devait être le témoin d'une naissance et donner un cadeau au nouveau-né. Cependant, ce quatrième ambassadeur arriva en retard. La famille et l'enfant ayant fuit la fureur et le massacre d'Hérode, il ne put accomplir la mission qui lui était confiée. Ce serait-il perdu en route ? Quelque chose ou quelqu'un l'aurait-il retenu ? La légende ne le dit pas, mais le quatrième Roi Mage aurait alors distribué les cadeaux, initialement destinés à Jésus, à chacun des enfants qu'il croisa.

Qui aurait pu prévoir qu'en ouvrant le Quatrième Roi Mage, l'interprétation (et premier roman) d'Antonio Exposito, j'allais tomber sur l'histoire du père Noël digne d'une tragédie shakespearienne ? Que j'allais tomber sur la lecture la plus bouleversante de ma vie ? Que cette histoire allait me faire éditeur ?

Je me suis baigné dans le régicide et le fratricide, je me suis écorché sur le rasoir des lignes du destin, j'ai plongé dans le cauchemar d'un homme hanté par la grande gueule d'une hydre, j'ai été témoin d'un amour aussi puissant que dévorant.
J'ai surtout vécu un récit initiatique à l'envers, une trajectoire qui ne se conclue pas par un accomplissement ou un acte de bravoure. D'emblée, j'ai été avec un personnage qui avait cela, et c'était sa folie. J'ai vu celui qui choisit le Don pour se par-donner ses retards, sa faiblesse et ses manques.
J'ai retrouvé une femme au nom d'Amour, un personnage féminin fascinant qui m'a bouleversé par son regard sur le monde. Et son livre est retranscrit ici.
J'ai écouté un conte magnifique décrivant un geste pur, un acte sans compromis, splendide, pour en percevoir son revers.

Parce que j'aime philosopher – en amateur – je crois avoir lu la preuve, par l'épreuve que traverse le héros de cette histoire, du non-avènement du « Surhomme » et la fin de « l'éternel retour » Nietzschéen.
On ne peut s'en rendre compte que rétrospectivement, mais ces idées ont finalement malmené ma vie de jeune-homme qui se voulait toujours mieux, toujours plus, à (se) dépasser, à (se) surpasser, sans faille, sans tache, sans aspérité, et n'être que « Volonté de Puissance » et qu'importe si cette volonté écrase l'autre, mettant de fait de la distance entre moi et le monde.
Si le personnage de Bjørn / Nol incarne le Surhomme – l'absolu d'un contre / l'absolu d'un pour – vous verrez le prix de son éternel retour.

C'est pourquoi à travers ce texte, par l'expérience qu'il m'a donnée à vivre, j'ai pu saisir le fond de ces idées nécessairement déformées par ma compréhension et mon sensible, et j'ai vu émerger de nouveaux possibles, tant philosophiques que théologiques.
J'ai espéré cet homme sans majuscule. J'ai voulu, pour lui, qu'il trouve comment s'inscrire en ce monde, tel que chacun est, permettant ainsi de le faire ensemble, tel que nous sommes.
Je me suis saisi d'une nouvelle idée : « l'éternel détour » de nos humanités, et de cette spirale ouverte aux deux bouts dont m'a tant parlée Antonio, cette spirale qui bat du coeur vers l'extérieur et de l'extérieur vers le coeur dans un même mouvement.

Ce fut ma compréhension de ce texte.

Il faut savoir que la lecture du Quatrième Roi Mage est exigeante. Accéder à cette histoire nécessite une attention de chaque instant et, paradoxalement, « un lâcher prise ».

Le premier tirage d'un livre ne sera jamais exempt de coquilles malgré tous les moyens mis en oeuvre pour vous tendre un contenu sans fautes. Néanmoins, nombre de « fautes » n'en sont pas. Dans son usage du langage écrit, Antonio nous force à nous tordre en tordant le commun de notre discours, enchâssant ses phrases, enchâssant sa pensée en détours pour nous mener là où on ne l'imaginait pas. Il nous force à mettre en doute ce que nous connaissons de l'écrit et de ses règles, pour faire émerger une musique et un sens qui lui sont propres.

Mon travail d'éditeur ne fut et ne sera pas de vous amener aux mêmes conclusions que moi, mais que votre lecture de cette histoire ne soit que le commencement de votre parole.

« Une histoire est de rencontres qui rendent conte. […] Elle voyage plus loin, en qui l'a entendue, elle attend un nouveau souffle pour se redéployer. Son silence est son commencement en nous, son silence nous rend notre parole… En espoir d'un deux-venir entre le disant et l'entendant : le lien. Celui dont la voix est le fil et l'oreille le noeud. Une bonne histoire prologue, puis prolonge ces deux-là. Les mots ne sont que la partie émergée d'un rêve commun qui se transmet, et ils répéteront de voix en voix, en l'accent de chacun, le message. Une bonne histoire fait le lien, mais aussi délie l'élan. » p.266.

Quoi que vous trouviez dans le Quatrième Roi Mage, il est difficile de passer, indifférent, au travers. Soit on le rejette totalement, soit on fait une plongée vertigineuse dans une parole nouvelle. Il faudra probablement du temps, beaucoup de temps, pour comprendre de quelle façon ces mots nous saisissent ou pour quelles raisons nous les refusons. Et quoi qu'on en pense, il y aura une marque, parfois au plus profond.
Je vous souhaite une agréable lecture.

Jérémy Eyme
Fondateur des éditions du Panseur

(propos à retrouver dans la note de l'éditeur écrite pour le premier tirage du Quatrième Roi Mage d'Antonio Exposito)
Lien : https://www.lepanseur.com/bl..
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« Une histoire est de rencontres qui rendent conte. »

Ces dernières semaines, j'ai rencontré Nol et Amour, ils m'ont raconté leur vie et, en filigrane, j'ai aperçu M. Antonio Exposito. Je vais maintenant essayer de rendre compte.

Ce petit livre ne contient pas un roman, ni une pièce de théâtre, un conte ou encore un poème. Ce qui se trouve disséminé dans ces quelque 500 pages est un croisement bizarroïde, un truc se trouvant au carrefour de ces genres, il emprunte à chacun et pourtant s'en distingue à chaque fois. Je n'ai jamais lu d'ouvrage qui pourrait se comparer à celui-ci. C'est une odyssée épique et tragique, un conte qui raconte la naissance d'une légende contemporaine et commerciale à partir d'un mythe et d'un background religieux.

Le symbolisme est partout et époustouflant, il frappe fort dès le début de l'ouvrage avec un listing des personnages, chacun représenté par un caractère spécial particulièrement bien choisi. Et il continue d'étourdir le lecteur avec une prose merveilleusement travaillée, sublime. Qualifier la plume de l'auteur de poétique et d'imagée ne serait pas lui rendre justice tellement elle transcende ces notions. On est véritablement sur de la belle écriture.

C'est beau, profond, multiple... Et complexe. Je suis persuadé qu'une deuxième lecture est indispensable, et dans le fond, pourquoi s'arrêter à deux ? L'éditeur prend bien soin de prévenir le lecteur dans la préface : « La lecture du Quatrième Roi Mage est exigeante. Accéder à cette histoire nécessite une attention de chaque instant et, paradoxalement, un ''lâcher-prise''. ». Je ne peux qu'être d'accord. La prose a beau être magnifique, elle n'en reste pas moins ardue à déchiffrer par moments et peut se faire l'obstacle insurmontable d'un bon nombre de lecteurs. Il s'agit de la grande force et de la toute aussi grande faiblesse de ce récit. La notion de ''lâcher-prise'' est indispensable du fait que l'histoire se mêle de légende, de mythe et tend vers l'odyssée (oui, je me répète) notamment dans sa structure et sa façon d'être racontée. L'enchaînement de certains événements ainsi que l'apparition de certaines facultés peuvent donner l'impression d'arriver comme des cheveux dans la soupe. Cela participe au rapprochement du récit aux genres sus-nommés, mais cela peut perturber.

En bref, c'est l'histoire d'un homme qui a prétendu, s'est battu, a fui, a aimé, a donné et s'est trouvé. C'est également l'histoire des personnes qu'il a touchées dans son développement et qui l'ont construit, l'histoire d'une naissance et d'une fête. Mais surtout, c'est l'histoire du prix à payer pour que tous ces éléments se rejoignent. C'est une histoire qui m'a ému, m'a touché par la beauté de son verbe et la profondeur de son propos. C'est une histoire qui mérite d'être lue et qui me restera longtemps en mémoire.
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On parle souvent d'OLNI (objet littéraire non identifié) un peu partout dans les critiques littéraires et ce pour des romans qui ne sont que difficiles à résumer ou qui présentent un style un peu plus affirmé que d'habitude. J'ai toujours trouvé ce terme terriblement galvaudé et surfait, comme le reflet d'une littérature qui peine à se renouveler dans sa forme comme dans son contenu, et d'un lectorat qui crie à la soucoupe volante dès que pointe un petit peu d'originalité.

Mais pour le Quatrième Roi Mage, je ne trouve aucun autre terme que celui-ci : OLNI.
En effet, il s'agit d'un roman qui empreinte sa forme au conte, au théâtre Shakespearien, au roman chorale, à l'introspection, la prose et la poésie. Il s'agit d'une histoire qui tente le pari de contenir toutes les histoires pour les retranscrire en une seule, celle avec un grand H, comme notre humanité contient tous les individus en son sein. S'y mélangent alors la naïveté du conte de Noël avec la douleur du sacrifice, la violence des guerriers vikings, la douceur d'une histoire d'amour, les mythes fondateurs et les religions monothéistes, le tout saupoudré de philosophie Nietzscheenne et anti. On y retrouve un kaléidoscope incroyable de tout ce qui fait nos héros, de tout ce qui les ramène à leur condition d'hommes. Et l'ensemble est rêvé par une plume déroutante et étonnante, une écriture à la lisière d'un autre langage.

Un livre à lire avec lenteur, en se laissant bercer, et qui infuse bien après la dernière page.
Un livre à relire pour mieux s'en saisir, que l'on pourrait presque analyser tant il est dense et complexe.
Bref, un grand roman hors du commun et une expérience de lecture qu'on ne rencontre qu'une seule fois.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'est ainsi que le jeune arbre crût pour l'oiselle jusqu'à devenir le plus magnifique de la forêt, et de ce faîte s'envola enfin une aile qui s'étendit au ciel, partant d'une telle hauteur que l'oiselle y chuta moins qu'elle ne glissa au nuage.
L'oiselle élevée par l'arbre, et ce dernier comme couvé d'un oeuf, furent l'un à l'autre le sommet et l'autour pour former leur couronne.
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J'ai poussé trop vite, en tige fragile, mon teint pâle me protège mal du soleil, mes cheveux rouges me trahissent de loin, mes yeux ne rajoutent rien au ciel. Je suis comme une poterie que l'on aurait trop tôt sortie du feu. Les autres enfants se moquent de moi et parfois me rudoient.
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Une histoire est de rencontres qui rendent conte. [...] Elle voyage plus loin, en qui l'a entendue, elle attend un nouveau souffle pour se redéployer. Son silence est son commencement en nous, son silence nous rend notre parole... En espoir d'un deux-venir entre le disant et le lisant : le lien. Celui dont la voix est le fil et l'oreille le noeud. Une bonne histoire prologue, puis prolonge ces deux-là. Les mots ne sont que la partie émergée d'un rêve commun qui se transmet, et ils resteront de voix en voix, en l'accent de chacun, le message. Une bonne histoire fait le lien, mais aussi délie l'élan.
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Je ferai une histoire qui sera de chair, un acte qui percevra d'une langue concrète l'oreille fermée... et en premier, je poserai ses lèvres sur les écoutes ecloses pour empêcher qu'elles ne se recroquevillent. Je ferai une histoire qui sera aussi ferme que le fer.
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Quand un vous aime, la vie est douce. Quoi que l'on heurte, on peut s'en guérir à la source d'amour. Mais si cela est retiré ou refusé, comment échapper à la râpe du monde ? Comment résister à la tentation de l'armure ? Il faudrait que l'amour soit hors de portée de la perte, que l'on sache que l'on sera aimé quoi que soit, quoi que passe, pour à l'armure préférer l'ouverture. Il faudrait un amour qui vous guide comme l'étoile le navigateur dans la nuit.
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