AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 1064 notes
Comme dans les précédents romans de Fabrice Caro, le discours et Broadway, Alan Cuartero le héros de samouraï est un personnage qui n'a pas de chance, empêtré dans la vie et qu'on peut qualifier de paumé. Il souffre de plus de ce qu'il nomme le syndrome du volontaire. Chaque fois qu'il assiste à un spectacle, il est pris de la même phobie : la frayeur et les sueurs froides à la simple idée qu'à un moment donné on fasse monter un volontaire sur la scène.
Un manque de bol évident puisque à quelques jours d'intervalle, son meilleur ami d'enfance Marc s'est suicidé et Lisa, sa compagne l'a quitté.
En outre, la parution de son premier roman, un an plus tôt avait été totalement éclipsée car il était sorti le jour même où avait éclatée l'affaire de la sextape d'un député ! Passé donc quasiment inaperçu, une phrase de Lisa avait fini de l'achever : « Tu peux pas écrire un roman sérieux ? »
Écrire un roman sérieux, l'idée va le tarauder mais exige une discipline de samouraï, il décide cependant d'y consacrer son été.
Mais pas facile, d'autant qu'il lui faut s'occuper de la piscine des voisins partis en vacances et dans laquelle les notonectes ne vont pas tarder à s'inviter. Lui, Alan, est invité sans pouvoir s'y opposer à rencontrer Mylène puis Chloé, puis Louise, de charmantes jeunes femmes que Jeanne et Florent, des amis compatissants, tiennent à tout prix à lui présenter pour combler sa solitude.
N'arrivant pas à s'exprimer clairement et ne voulant froisser personne, à chaque fois, notre brave Alan, sur des événements parfaitement anodins, se retrouve dans des situations bien compliquées.
Tout en nous contant l'histoire de Alan, cet inadapté de l'existence dont le désir serait d'écrire un livre sur l'épopée de ses grands-parents pendant la guerre d'Espagne dont il a déjà le titre en tête Sol y sangre, Fabrice Caro brosse en réalité un portrait de notre monde contemporain, surfant avec beaucoup de dextérité, d'humour et beaucoup de justesse sur les malaises, les angoisses, les vanités et les névroses de notre monde moderne. Une part belle est faite également au snobisme.
Entre les phobies burlesques, les tocs dont est tributaire notre héros, j'ai passé de délicieux moments avec ce livre. Impossible pour les amateurs de lecture que nous sommes, de ne pas savourer ces moments de pure fiction où notre écrivain Alan, répond aux interviews de Claire Chazal, découvre avec grand plaisir une critique élogieuse, évidemment imaginaire, dans Télérama ou encore, se voit attribuer le Goncourt sous les acclamations. de magnifiques et savoureux passages !
En découvrant le monologue de cet être presque asocial, j'ai également souffert un peu à ses côtés, j'ai souvent eu l'envie de l'aider, de lui souffler de ne pas compliquer les choses, de prendre la vie plus sereinement, mais si je me penche sur mes propres réactions, n'est-ce pas, certes en beaucoup moins exagéré, notre propre angoisse existentielle qui est ici décrite…
samouraï de Fabcaro est un roman hilarant sur l'absurdité de nos vies, roman non dénué de poésie et de mélancolie avec quelques allégories du temps qui passe, notamment cette piscine qui verdit au fil des pages…

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          1074
Dans la même semaine, Alan a dû affronter deux événements dramatiques : sa compagne, Lisa, l'a quitté pour un prof spécialiste de Ronsard et son meilleur ami s'est suicidé. Dans cet ordre, il va sans dire... Écrivain dont le premier roman n'a connu aucun succès, sa sortie coïncidant avec celle d'une sextape d'un député étant passée inaperçue, Lisa, avant de le plaquer, n'a pas manqué de lui reprocher de ne pas écrire un roman sérieux. Qu'à cela ne tienne ! L'été approchant, il décide d'y consacrer la plupart de ses journées, avec la discipline d'un samouraï. Il n'a d'ailleurs que ça à faire, à part surveiller la piscine de ses voisins. Mais c'est sans compter sur ces notonectes qui décident de s'y inviter et de ses amis, Jeanne et Florent, qui ne manquent pas d'organiser des dîners, des rencontres ou autres spectacles avec de jeunes femmes afin de combler sa solitude...

Comme les personnages de ses précédents romans, Adrien et Axel, Alan est un handicapé de la vie, une sorte de loser empreint de doutes, de névroses et de phobies abracadabrantes, incapable de s'affirmer et d'oser dire non. Écrivain d'un roman au succès plus qu'incertain, il ne désespère pas de connaître la gloire et la reconnaissance, aussi bien de ses pairs, du public que de Claire Chazal, en racontant l'histoire de ses grands-parents arrivés en France pour échapper à Franco. Tout remonté et décidé qu'il est, son été va, malheureusement, prendre une toute autre tournure. Et c'est, évidemment, le lecteur qui s'en réjouit et se régale, souriant devant l'incongruité de certaines situations, les réflexions philosophico-dramatico-cynico-existentielles, les « dates » amoureux plus ou moins gênants ou encore les phobies contraignantes (ou pas !). Mine de rien, Fabrice Caro dépeint, certes avec humour, parfois avec poésie, mais aussi avec un certain sens aiguisé, quelques travers de notre société et absurdités de la vie.
À quand les déboires d'Achille ou d'Arnold ?
Commenter  J’apprécie          740
Fabcaro est, pour moi, le seul écrivain français à me faire vraiment rire. Sous des dehors absurdes, il met en évidence la connerie humaine. Ça semble léger comme ça mais en réalité il y a beaucoup de choses dans son roman et j'adore quand son imagination l'emmène vers des délires que parfois, avouons-le, nous avons eu. L'histoire ? Je la mets en vrac pour laisser aux autres lecteurs le plaisir de la découverte d'autant que c'est surtout la manière dont il la traite qui est excellent. Un écrivain raté qui se cherche, toujours amoureux de la femme qui l'a largué pour un autre, son couple d'amis qui veut absolument le caser, la piscine de ses voisins qu'il a en charge le temps de leurs vacances et qui verdit... et... et... Jubilatoire !
Commenter  J’apprécie          580
Alan ne va pas fort. Il vient de se faire plaquer, son pote s'est suicidé.
Les ventes de son roman aurait pu le consoler .Mais non, personne ne l'a acheté.
Alors ,il prend le choses à bras le corps et tout en gardant la piscine d'amis, il décide d'écrire un livre sérieux, juste pour montrer à son ex de quoi il est capable.

C'est toujours un exercice compliqué d'écrire un livre à vocation comique,mais force est de constater que Fabcaro y arrive plutôt bien, en tous les cas avec moi.
L' infirmier qui engendre plusieurs morts parce qu'il confond staying alive et born to be alive lors des massages cardiaques, c'est brillant.
Après pour ne pas tomber dans un succession de gags et que ceux ci soient au service de l'histoire et non l'inverse , c'est plus compliqué,mais cela tient à peu près.Bon Alan passe plus de temps à fantasmer sa vie qu'à la vivre et pas sur que l'on ne puisse pas résumer l'intrigue en vingt pages.

Pour autant, c'est un bon moment de lecture sans trop de surprises , même pas de mauvaises.
On pourrait trouver quelques motifs psychologiques pour lire ce livre , le couple,la page blanche, les enfants...mais vous seriez déçus.En le prenant pour ce qu'il est , ce roman fait bien le taff.
Commenter  J’apprécie          512
Variations sur le même thème
Les romans de Fabrice Caro ont toujours un héros loser,vaguement parano et empêtré dans des considérations et des situations ubuesques.
Celui-ci ne déroge pas à la règle.Il parle d'un écrivain paumé fraîchement largué qui apprend simultanément la mort de son meilleur ami.
On pourrait penser qu'il y a plus marrant comme sujet.Mais comme toujours, tout est prétexte à monologues intérieurs et autres divagations qui font le talent de l'auteur,tiens ça rime...
Vous l'avez compris j'aime beaucoup Fabrice Caro et pas seulement parcequ'il habite pas très loin de chez moi mais parce que son humour me parle et que derrière cette façade d'auto dérision je perçois une âme un brin angoissée et solitaire.
Le cerveau de cet auteur foisonne de réflexions désopilantes sur l'absurdité et le sens de la vie,il serait dommage de s'en priver en ces temps incertains.
Fabrice,tu es le bienvenu à la bibliothèque municipale de mon bled pour une rencontre littéraire, il y aura plein de gens sympas,du muscat de St Jean de minervois et du cake salé maison,on t'attend !
Commenter  J’apprécie          3911
Petit livre dont le but est de nous distraire, nous faire rire ou sourire en interrogeant les thèmes de la création, du sérieux, de la relation amoureuse.
Si vous aimez les BD de l'auteur, vous ne serez pas dépaysés.
Mais ne vous attendez pas à du transcendantal, ce livre est une mise en abyme de l'auteur qui n'arrive pas à écrire un roman "sérieux".
La question que cela inspire : crise existentielle en vue chez le comique à succès ?
Commenter  J’apprécie          390
Si vous avez envie d'une lecture distrayante, si vous voulez sourire ou rire, je vous invite à lire un roman de Fabrice Caro. En tout cas, cela fonctionne pour moi : dans "samouraï", j'ai même eu plusieurs fous-rire. Cela n'arrive pas si souvent dans la littérature contemporaine.
On retrouve son personnage principal, Alan, un peu léthargique, limite dépressif mais très observateur des autres.
Alan est un écrivain qui n'est pas encore vraiment connu, il voudrait publier un grand roman sérieux. Lisa, sa copine, vient de le quitter, un ami d'enfance s'est suicidé. Il est chargé par ses voisins de surveiller leur piscine mais l'eau de celle-ci devient de plus en plus trouble et peuplée d'insectes. L'intrigue est très légère mais Fabcaro est surtout le roi des digressions. Certaines de ses réflexions sont justes, bien vues.
C'est un régal !
Commenter  J’apprécie          321
Quitté par Lisa, Alan enchaine les rencontres organisées par ses amis pour la remplacer et tente d'écrire le grand roman qui lui ferait comprendre qu'elle a eu tort de le quitter. A partir de cette trame qui combine autobiographie, autodérision et pure invention, Fabrice Caro écrit un roman particulièrement brillant et enlevé. Il y aurait tant à dire ! le nombre de phrases brillantes, hilarantes (dans le contexte) ou notables est impressionnant. Il y a du talent à chaque page.
Quel talent ce Fabrice Caro tout de même. Je l'ai découvert sur le tard, et par ses romans (et non par ses bédés ) mais je suis chaque fois surpris par l'humour incroyable de ses livres et la profondeur de ce qu'il a à nous raconter. Bref, c'est tout un univers, mais moi, j'adore !
A titre d'exemple, pour vous faire une idée si vous ne connaissez pas, lisez la phase suivante en allant jusqu'au bout et en tentant de vous faire le film de la scène racontée !!!
"Je me suis donc retrouvé, complètement paniqué, debout face à l'assistance, au milieu d'une dizaine de types que je ne connaissais pas, et ils se sont mis à chanter, une chanson que je ne connaissais pas non plus, et, surpris, j'ai sursauté à la première note, puis, comme Chirac en 1998 à l'énonciation des noms des joueurs de l'équipe de France, j'ai mimé les paroles, remuant les lèvres au hasard, tentant de retomber sur mes pattes à la fin de chaque phrase toujours un peu trop tard, toujours un peu trop mal, espérant que personne ne se demande ce que je faisais là, misant sur le fait que ce n'est pas le genre de préoccupation qu'ont les gens dans la douleur un jour de crémation." Pas mal, non ?
(Ne cherchez pas de couleur locale japonaise dans le livre, Alan s'astreint, en vain, à une discipline (pour écrire) qu'il compare à celle des samouraïs...)
Commenter  J’apprécie          310
Il m'est arrivé le coup classique du lecteur compulsif qui part en voyage avec une réserve de livres insuffisante : j'ai du m'arrêter dans une boutique d'aéroport pour combler quelques heures d'attente. Là, face à la profusion de titres disponibles (… ironie amère…), je me suis rabattu sur ce petit Fabcaro, en me disant que je ne risquais pas grand-chose.

Bon, j'ai bien remarqué que la trame ressemblait comme une goutte d'eau (de piscine) au Journal d'un scénario, du même auteur et lu récemment. Dans les deux cas, l'auteur est face à l'angoisse de la page blanche et est poussé à écrire « sérieusement ». Il est en plus perturbé par une succession de tracas venant parasiter son « oeuvre ».

Ce n'est donc pas le sujet qui intéresse, mais le traitement. D'ailleurs ce sont mes voisins et voisines qui en ont constaté éberlué les effets sur mes zygomatiques ; j'avoue ne pas avoir réussi à me retenir. Désolé augustes voyageurs en partance, l'abruti qui souriait bêtement, c'était moi. Et c'était bien l'essentiel durant ces heures d'attente.
Commenter  J’apprécie          290
ah que je suis déçue.
J'avais tellement aimé "Le discours" et rarement autant rit qu'en lisant "Broadway" que j'attendais certainement trop de "samouraï".
Alors oui, ça et là quelques sourires mais pas de rire et un peu d'ennui.
On reconnait le style de Fabcaro mais, cette fois-ci, cela n'a pas marché sur moi.
Rien de rédhibitoire, je lirai son prochain roman en espérant qu'il retrouve l'inspiration.
Commenter  J’apprécie          282





Lecteurs (1952) Voir plus



Quiz Voir plus

Samouraï (Fabrice Caro)

Comment a été accueilli le premier roman d’Alan Cuartero ?

Il a connu un immense succès.
Il est passé totalement inaperçu.

13 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Samouraï de FabcaroCréer un quiz sur ce livre

{* *}