Eat me, drink me

J'ai dévoré ce roman qui me faisait de l'oeil depuis l'annonce de sa sortie future. Lorsque j'ai vu passer certaines illustrations de scènes présentes dans le roman, j'ai immédiatement été curieuse. J'avoue que j'adore les romans avec des personnages à la psychologie déviante. Et je l'assume ! Il me semble totalement primordial avant de commencer ma chronique de rappeler qu'il s'agit d'une fiction et non d'une apologie quelconque. Les grands moralisateurs sont donc amenés à passer leur chemin :) (Vous avez déjà fait assez de dégats comme ça !)

A travers ce roman, je découvre la plume d'Elodie que je dirais être très belle et joliment poétique. J'ai trouvé cette lecture très additive, avec cette soif de vouloir en savoir plus et de découvrir où est-ce que l'autrice souhaite nous amener à travers l'histoire de ses personnages complètement inédits et hors du commun. Si vous êtes curieux, et que vous sentez que vous saurez apprécier à sa juste valeur cette romance cannibal assaisonné à l'univers d'Alice au pays des merveilles, laissez-vous tomber dans le terrier du lapin blanc et soyez convié à la table du lièvre de Mars.

Nous partons donc à la rencontre de Mads et d'Elena, deux personnages fascinants et à la psychologie renversante. S'il n'y a aucun doute quant au fait que Mads est un sociopathe en puissance, avec des goûts de nourriture particuliers, je me suis très rapidement interrogée sur l'état de santé mental d'Elena. Dès le début, j'ai senti qu'elle possédait aussi ses propres déviances. Et ce, bien avant de connaître son passé. Dès lors qu'il la capture et qu'elle tombe malgré elle dans le pays des merveilles de Mads, on plonge dans un huis clos à la fois fascinant et halentant. Tout comme Elena, nous attendons les visites de Mads avec impatience. Lui seul est capable d'ouvrir la voie et faire ressortir l'essence profonde de la captive sans jamais la juger. Leurs échanges entremêlent les joutes verbales et la séduction. C'est à la fois drôle et piquant. C'est déléctable et envoutant.

Comment on en arrive là ? La réponse est très simple : Mads et Elena sont tous les deux victimes de leurs lourds passés et ils en "payent les conséquences". Les traumatismes laissent des traces, transforment l'âme... Ils se comprennent. Ils se complètent. Ils sont le reflet l'un de l'autre. Petit à petit, leur fascination mutuelle pour l'autre va se distiller en eux et leur obsession va prendre possession de leur essence. Ils sont très surprenants, et il faut aller au-delà des apparences. Pour Elena, on est loin d'un syndrôme de Stockholm, mais plutôt sur une révélation de soi. Pour Mads, on est sur la découverte de son autre, sur une déviance partagée, sur une solitude qui pourrait prendre fin pour peu que Mads accepte de voir ses habitudes méticuleuses et méthodiques être bousculées. Leur relation devient extrêmement additive. Et je me suis attachée à eux. Jusqu'au bout, on est maintenu en haleine sur la fin de l'histoire. Personnellement, je m'attendais à tout de la part d'Elodie.

Les nombreuses références à Alice au pays des merveilles de Lewis Carrol donnent le ton à l'histoire, ainsi qu'une dimension hors du commun (un peu à l'image de cet univers déviant). On trouve aussi des références à l'histoire d'Hannibal Lecter (et en même temps, quand un des personnages principaux est cannibal, il ne pouvait en être autrement) qui m'ont personnellement donné envie de me pencher un peu plus sur ce personnage emblématique que je ne connais que très grossièrement. Les scènes sont décrites avec finesses et beaucoup de poésie. Alors certes, Elodie n'édulcore pas son récit, mais ce n'est pas pour autant qu'elle nous offre une oeuvre horrifique gore. On a un roman aux images implicites qui semblent être le propre de sa plume. A mon sens, c'est l'un des plus gros plus de l'histoire, en tête avec l'incroyable psychologie des personnages.

J'ai adoré la manière dont Elodie aborde cette histoire de manière générale. C'est fait avec finesse. Elle nous prend littéralement par la main pour nous plonger petit à petit dans la noirceur de l'âme humaine. Il est nécessaire de ne pas s'attendre à ce que l'autrice vienne dénoncer le comportement de ses personnages. Ce n'est pas le but de cette histoire. Il faut la prendre telle qu'elle, et c'est ce qui fait, à mon sens, la beauté de l'oeuvre. Et maintenant que j'ai goûté à son imagination et a sa plume, que je suis tombée dans ce pays des merveilles gouvernés par un roi et une reine, je ne vais pas tarder à aller rendre visite à Vila Emilia et Dis Pater.

J'avais prévu d'acheter ce roman directement à l'auteure lors du salon Romance Fever, mais l'appel à la haine qui s'est déclenché à l'encontre de celle- ci sur les réseaux sociaux, justement à propos de ce livre, m'a décidée à l'acquérir et à le lire plus tôt. Alors, oui, les thèmes abordés sont dérangeants, mais Elodie Faiderbe avertit son lecteur dès le début. Pour moi, il n'y a donc pas de débat.

« Je détaille avec avidité ton écorce entaillée par un couteau de boucher. Bon sang, n'aurais- tu pas pu attendre de goûter au mien ? Sache qu'il est du plus fin acier qui soit. Ce jour- là, je l'aiguiserai si bien que tu en saigneras de joie. » Mads est infirmier en service de chirurgie. Un bon compromis pour cet homme sombre qui cache son cannibalisme et utilise son statut pour éliminer ses déchets humains !

« Après tout, peut- être que cette histoire de cannibalisme pourra enfin m'aider à comprendre les motivations de mon héros. On raconte que lui aussi s'adonnait à ce genre de plaisir interdit. Quel homme intéressant devait- il être !
Je devrais être écoeurée, je suis émerveillée. Comme une petite fille ayant assisté autrefois aux horreurs de la guerre. Plus rien ne me choque. » Elena est une jeune femme meurtrie par son histoire. Elle se livre corps et âme dans la pratique de la danse, l'enseignant à de jeunes petits rats de l'opéra, tentant désespérément de trouver un équilibre psychique. Mais voilà que sa meilleure amie, Judith, se met en tête de lui trouver un petit ami, persuadée de la rendre heureuse.

« Je suis la seule à être née pour vivre à ses côtés. Certains d'entre nous ont un but, un objectif à accomplir avant de pousser leur dernier soupir.
Le mien, c'est de le respirer. » Elena va tomber dans le piège tendu par Mads : supportera-t-elle les 42 jours de détention au fond du terrier du « lièvre fou », avant de finir dévorée ?

Au final, un roman « gore ». Vraiment. Âmes sensibles, passez votre chemin. J'ai été surprise par la poésie de la plume d'Elodie Faiderbe alors que ses propos sont très crus, et les liens avec le conte « Alice au pays des merveilles » sont étonnants ! J'ai aimé le passé tourmenté de nos deux protagonistes, expliquant (ou tentant de justifier) les comportements psychologiques de ces derniers. J'ai toutefois regretté la longueur instaurée par les écrits d'Elena dans son carnet, même s'ils peuvent sembler utile. Bref, je suis curieuse de l'univers des autres romans de cette auteure que je ne regrette pas d'avoir découverte.

"Eat Me, Drink Me : A Cannibal Love Story" est un voyage audacieux et captivant dans l'univers sombre et dérangeant d'une romance singulière. L'autrice, Elodie Faiderbe, parvient à tisser une trame narrative aussi poétique que dérangeante, nous plongeant au coeur d'une relation atypique entre Mads et Elena.

Dès les premières pages, l'écriture poétique d'Elodie Faiderbe attire le lecteur dans un monde où l'horreur coexiste avec la beauté des mots. L'histoire débute avec un suspense palpable alors que le protagoniste, Elena, réalise qu'elle est tombée dans un piège tendu par Mads, un individu aux penchants cannibales. Cependant, le récit évite habilement les clichés du genre et se concentre plutôt sur l'exploration des complexités psychologiques de ses personnages.

Mads, en tant que sociopathe au charme étrange, se démarque des "méchants" conventionnels que l'on trouve souvent dans ce genre de récit. Son humour noir et son côté gentleman apportent une nuance fascinante à son personnage. le lecteur est pris au dépourvu, partagé entre le rire et l'inquiétude face à ce personnage énigmatique.

Elena, de son côté, se révèle être une protagoniste sombre et intrigante. Sa froideur et son humour caustique la rendent unique, et sa fascination pour Mads la transforme en une figure complexe et originale. Les chapitres alternant entre les points de vue d'Elena et Mads ajoutent une dimension psychologique profonde à l'intrigue, invitant le lecteur à se questionner sur la frontière entre la folie et l'amour.

L'écriture immersive et le style de narration captivant font de ce livre une lecture addictive. Les pages se tournent rapidement, emportant le lecteur dans une spirale d'émotions contradictoires. Les chapitres basés sur le ressenti d'Elena permettent une exploration approfondie de son psychisme, créant une connexion émotionnelle entre le lecteur et le personnage.

En réfléchissant sur la nature de la folie et de l'amour, le livre pousse à remettre en question les frontières souvent floues entre ces deux états d'esprit. Cette réflexion profonde, associée à l'originalité de l'histoire, place "Eat Me, Drink Me : A Cannibal Love Story" comme un véritable chef-d'oeuvre littéraire.

Cependant, il est important de souligner que ce livre n'est pas destiné à tous les publics en raison de son contenu dérangeant et des scènes potentiellement choquantes. Pour ceux qui cherchent une expérience littéraire intense et unique, ce livre se révèle être un coup de coeur incontestable et une oeuvre marquante de l'année 2023. Bravo à Elodie Faiderbe pour cette création originale et délectable.

Eh juste WoW. Je me suis fait berner comme une débutante par ce livre.

Je ne dirais pas que j'avais des a priori en commençant ma lecture, car ce n'étais pas le cas. Je suis de nature curieuse et j'aime parfois sortir de ma zone de confort et me faire surprendre.

Mais c'est vrai, que le sujet du cannibalisme pouvait m'effrayer (on se rappelle tous que je suis une grosse flippette). Je ne lis ni de l'horreur ni du policier. Doooonc clairement je ne m'attendais pas à autant aimer ce livre.

Nous plongeons donc dans une ambiance particulière.

Déjà, l'autrice est forte. Même très forte. Car clairement le cannibalisme à la base, c'est malsain (ça l'est toujours dans la vraie vie, on est bien d'accord). Mais ici, nous savons que c'est de la fiction et enfaite le tout fait que ça marche et que nous comprenons les penchants particuliers du protagoniste (vous vous doutez bien qu'il y a un passé derrière qui est vraiment pas sympa).

Pour parler de l'intrigue : nous sommes sur une dark romance.
Le protagoniste principal doit dénicher ses victimes pour son alimentation.
Il va retrouver une jeune femme qu'il avait opéré dans le passé (Monsieur est infirmier).

Mais alors qu'il pensait juste avoir un repas de plus, il va se faire surprendre par Elena. Ses penchants ; ses répliques et sa fougue.

Lui qui l'avait kidnappé va se faire avoir. Finalement qui possède le syndrome de Stockholm ? Ça c'est à vous de le découvrir.

Sachez juste que c'est une dark romance car il y a du cannibalisme. En revanche le consentement des personnages est toujours respecté.

Je tiens à souligner aussi comment la plume sublime des répliques à « Alice au pays des merveilles ». Enfaite ces références donnent une dimension encore plus particulière à la lecture et … ça marche ! Je ne sais pas décrire ce que j'ai ressenti exactement. Car à la fois c'est glauque ; drôle et spécial. Et j'ai aimé ça.

La fin du livre est digne d'une bonne romance à l'eau de rose. Ehhh remettons les choses dans leur contexte vous n'aurez pas de l'eau de rose ici :') mais c'est ce qui s'en rapproche le plus. C'est beau à l'image du livre. Donc c'est particulier.

En bref, laissez-vous surprendre. Dites stop aux préjugés. Ouvrez votre esprit. C'est ok de ne pas aimer. Ça arrive. Mais ne rabaissez pas le travail fournit et la personne derrière un livre. Car cette personne est humaine et ça fait mal comme ça le ferait pour vous.

Moi je recommande.

Instagram : @la_parenthese_litteraire

- Tic Tac petite souris égaré au pays des merveilles, c'est bientôt l'heure du diner. Et tu sais quel est le repas du soir ? Toi…

Osez entrer dans le terrier d'un lièvre fou. C'est un gentlemen avec de nobles valeurs, il vous coupera seulement vos jambes, vos bras et dévorera votre foie et plus si affinité.

Parlons-en de ce sujet « tabou » : le cannibalisme. le fait de manger les êtres de son espèce. Je ne vous cache pas qu'avec Eat me Drink me j'ai repoussé mes limites. C'est avec beaucoup d'appréhensions que je me suis lancée dans cette nouvelle lecture au sujet sensible. Et vous savez quoi ? J'ai adoré !

A travers Mads, cet homme très classe, très aristocrate du XVIe siècle Élodie a réussi a sublimer le cannibalisme et à en faire un art culinaire parmi tant d'autres. Et l'art culinaire est très présent, les explosions de saveurs, d'odeurs, le mariage d'ingrédients est très important pour que notre chair et tendre Mads puisse savourer ses proies. Il cherche la saveur ultime !

Jusqu'à l'arrivée d'une petite souris dans son terrier. Mais cette souris possède une âme aussi fêlée que la sienne. 2 âmes identiques qui se réunissent pour sombrer dans une sanglante infinie folie. Les jours d'Elena sont comptés : J-42 avant sa date de péremption…

J'ai commencé cette lecture avec inquiétude pour ma santé mentale, j'en suis ressortie avec un beau coup de coeur.
La plume d'Élodie est bluffante, renversante, suffocante. J'ai été émerveillée par tant de poésie autour de ce thème sanglant. Je ne savais pas que c'était possible de rendre un mangeur de chair humaine aussi sexy.
J'ai également adoré les références au conte d'Alice au pays des merveilles qui à bercé notre enfance, bien que ce soit une toute autre version que nous sert l'autrice.

Une happy end qui a parfaitement conclu cette démente aventure et à su combler mon coeur de lectrice.

Bien évidement si le cannibalisme est magnifié et pas du tout gore ça reste une dark, âme sensible s'abstenir. Même si j'avoue avoir été très sensible au charme de Mads.