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EAN : 9782845979307
80 pages
Textuel (04/01/2023)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Si Pierre Bourdieu disait que la sociologie est un sport de combat, l’ethnographie, entendue comme enquête de terrain et travail d’écriture, est une épreuve à risque. En Chine, en Iran, au Guatemala, et sous d’autres régimes autoritaires, des chercheuses et des chercheurs sont menacés, emprisonnés, assassinés. Mais les démocraties ne sont pas exemptes de pressions de l’État, comme on l’a vu en France avec les accusations d’islamo-gauchisme. À partir d’exemples récen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si sous certains régimes autoritaires, des chercheurs et des chercheuses sont menacés, emprisonnés, assassinés, ils ne sont toutefois pas exempts de pressions de l'État dans les démocraties. le sociologue Didier Fassin recense les risques auxquels s'exposent chercheuses et chercheurs en sciences sociales, lorsqu'ils dévoilent l'arbitraire de l'ordre établi, s'appuyant sur son expérience des pratiques d'intimidation policière alors qu'il accompagnait des volontaires portant assistance aux exilés en haute montagne, et sur la contre-enquête qu'il a réalisée à propos de la mort d'un voyageur lors d'une interpellation.
(...)
C'est parce qu'elle dérange l'ordre établi que la recherche en sciences sociales est entravée. Impeccable démonstration.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Merci à Babelio et aux Editions Textuel pour m'avoir fait découvrir ce livre de Didier Fassin.
J'ai beaucoup apprécié ce texte intéressant, intelligent, et très bien documenté, sur les relations entre les recherches en ethnographie et les pressions parfois politiques qui peuvent s'exercer sur certains sujets d'étude. le livre commence par un état des lieux d'affaires emblématiques de ce type de pressions, ce qui laisse craindre dans un premier temps un effet "listing", mais qui est suffisamment bien rédigé pour faire ressortir la diversité des pressions exercées sur les chercheurs, et la sensibilité de certaines thématiques de recherche, qui pourraient parfois ne pas sauter aux yeux.
Le livre enchaîne ensuite sur des études de cas menées par l'auteur dans le cadre de ses propres travaux, résumées mais suffisamment bien détaillées pour que le lecteur identifie vers où l'auteur veut nous mener. Les deux exemples illustrent parfaitement le risque de censure et d'autocensure que subissent les chercheurs en ethnographie.
Le seul (léger) bémol que je relève est l'inadéquation du titre avec le contenu, ou plutôt le fait que le titre du livre fasse croire au traitement d'une problématique plus large : "la recherche" ne se limite pas aux recherches en sciences humaines, et différentes affaires récentes comme celle de l'hydroxychloroquine montrent que la recherche en général peut être liée au politique. L'aspect politique est peut-être aussi ramené un peu trop souvent à la répression policière qui, si elle dénote d'un côté politique indéniable, n'en est pas pour autant l'élément central.
En résumé, Didier Fassin signe un livre court mais efficace, agréable à lire et très instructif, sans avoir pour autant à connaître ni la recherche, ni la politique ;-).
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Ma première réaction fut... voilà un livre d'actualité. Que se passe-t-il lorsque les chercheurs se montrent critiques de l'ordre social? Quels risques encourent-ils, et comment ces risques vont-ils perturber leur travail d'enquête?
Et tout d'abord, pourquoi l'ethnographie peut-elle être si menaçante pour le pouvoir en place? Dans cet ouvrage, Didier Fassin décortique les jeux de pouvoir et de savoir, découlant d'une tension entre d'un côté la recherche comme porteuse d'un savoir et d'un regard critique de l'ordre en place, et de l'autre l'État qui va souvent réaffirmer son pouvoir souverain.
Dès lors, les risques du travail ethnographique peuvent être politiques: pression, répression, censure (ou auto-censure, ce qui revient au même). Lorsque 'publish or perish' glisse vers 'if you publish, you perish'... une réalité dans les régimes les plus autoritaires.
Ce livre est truffé d'exemples très intéressants illustrant les difficultés souvent rencontrées par les chercheurs en sciences sociales ainsi que les pressions exercées par les régimes démocratiques. La conclusion de l'auteur est claire: le chercheur ne doit pas baisser les bras, il ne doit jamais renoncer - car si les risques encourus représentent un coût, les injustices et l'arbitraire qu'ils mettent en lumière portent des enjeux plus importants encore pour les opprimés et les minorités. Dès lors, le travail du chercheur en sciences sociales est une quête de vérité qui doit, au maximum, être préservée et menée indépendamment de toute pression.
La recherche à l'épreuve du politiqueDidier Fassintous les livres sur Babelio.com
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une légitime défense dont en 2017 la législation a élargi les critères pour rendre son invocation plus facile, entraînant dès l’année suivante une augmentation de plus de la moitié du nombre des ouvertures de feu par la police. 
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S'il est vrai que les données qualitatives peuvent et doivent être discutées, comme c'est également le cas des données quantitatives, les mises en cause de l'ethnographie ne tiennent pas compte de ce qu'elle seule permet d'accéder à des réalités qui resteraient, sinon, méconnues. En effet, l'observation découvre, parfois de manière inopinée, des faits que les approches hypothético-déductives, souvent présentées comme le 'gold standard' de la recherche, ne peuvent pas identifier puisqu'elles impliquent de savoir à l'avance ce que l'on cherche et ce que l'on veut démontrer. A l'inverse, les approches inductives tâtonnent, explorent différentes pistes, révisent leurs idées préconçues, et finalement trouvent ce qu'elles ne cherchaient pas.
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Vidéo de Didier Fassin
Didier Fassin, professeur titulaire de la chaire Questions morales et enjeux politiques dans les sociétés contemporaines, introduit son cours de l'année 2022-2023 : Les épreuves de la frontière
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