le genre du roman-feuilleton a souvent ses détracteurs. On ledit mal écrit, formaté uniquement pour que le lecteur ait envie de lire la suite, stéréotypé, sans saveur, racontant toujours la même histoire.
Et pourtant si je vous dis
Balzac,
Alexandre Dumas,
Eugène Sue, Émile
Zola,
Michel Zévaco,
Jules Verne,
Charles Dickens.
Tous ces grands noms ont eu recours au roman-feuilleton.
Car, l'air de rien c'est une performance de susciter constamment l'intérêt du lecteur, de la laisser en manque à la fin de chaque épisode, voire de chaque page.
Et c'est précisément cette performance que réussit
Gavriel Howard Feist. L'auteur est bien français et même nordiste.
Voici qu'il nous offre un joli feuilleton de fantasy qui fleure bon les romans de cape et épée.
Le pitch ? Kendall, une guerrière, héraut du roi Corlin est chargé d'un message pour la reine des elfes. Elle doit également retrouver sa soeur Jorna, mystérieusement disparue. Elle va se heurter à un terrifiant trio de méchants aux pouvoirs maléfiques et aux troubles desseins.
Ainsi résumé, l'histoire peut paraître assez banale. Mais toute la différence réside dans l'écriture et le style de l'auteur.
Il a le souffle qu'il faut dans les scènes d'action. On entend presque le son des épées qui s'entrechoquent. Il sait trouver les mots pour décrire l'horreur d'une situation ou l'aspect repoussant d'un personnage (je recommande au lecteur, les passages rapportant la rencontre avec les trolls, une véritable merveille du genre où
Gavriel Howard Feist n'est pas sans rappeler Laurent Gêneront.
Enfin, un sens du suspens et du cliffhanger remarquable font de ce récit une histoire que l'on ne peut que lâcher au dernier mot.
On y trouvera même des scènes d'une sensualité rare que l'auteur sait nous rendre avec délicatesse.
le « bestiaire » qui entoure l'héroïne, est coloré. Quasiment personne ne manque à l'appel ; Elfe, Orc et Troll répondent à l'appel. le décor est présent lui aussi auquel la plume de l'auteur apporte couleurs, odeurs et bruit. On rêverait presque à des illustrations de
Frank Frazetta pour illustrer ce beau livre.
Les personnages sont particulièrement bien typés et ne versent pas dans le machiavélisme ; Les bons, en particulier l'héroïne ont une zone d'ombre qui les rend parfois agaçants.
On a tout simplement hâte de retrouver ces personnages, bons et méchants (et aussi ceux dont on ignore de quel côté ils penchent). Retrouvera t'on le roi Corlin, la reine des elfes, IN, la soeur Olga ?
Une seule solution, faîtes comme moi, allez voir la page de
Gavriel Howard Feist et attendez la suite. Peut-être aurez-vous envie de connaître les autres livres de l'auteur ?
En attendant, je remercie les éditions CKR pour m'avoir fait connaitre cet auteur très prometteur. A quand la suite (je sais, j'insiste