Georges Fenech a présidé la commission d'enquête parlementaire relative aux moyens mis en oeuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015. Cette commission a enquêté sur les attentats survenus à Paris et Saint Denis le 13 novembre de la même année. Fenech en a déjà tiré un ouvrage voici quatre ans (Bataclan – L'enquête vérité). À l'approche du procès de Salah Abdeslam, unique rescapé des commandos djiadistes, et de ses complices, il recycle les conclusions de la commission dans un nouveau livre.
La première partie relate les faits et retrace les itinéraires de leurs auteurs. La deuxième partie pose un certain nombre de questions déjà pointées par la commission :
• Pourquoi la Justice n'a-t-elle pas alerté, quand il en était encore temps, les exploitants du Bataclan des menaces qui pesaient sur la salle ?
• Pourquoi les services de renseignement n'ont-ils pas été capables d'empêcher l'action d'individus pourtant fichés S ?
• Pourquoi les militaires de la force Sentinelle présents sur les lieux ont-ils refusé d'engager le feu contre les terroristes ?
• Pourquoi les policiers de la BRI ont-ils mis plus de deux heures avant de neutraliser les terroristes ? Pourquoi n'a-t-on pas engagé le RAID ou le GIGN ?
• Pourquoi les services de secours n'ont-ils pu immédiatement pénétrer sur les lieux pour pratiquer les premiers soins d'urgence aux victimes blessées ?
• Comment a-t-on pu laisser prospérer aussi longtemps les phénomènes de la radicalisation et du communautarisme ?
Le style du livre est dépourvu de dramatisation et de fioritures. Il a la sécheresse d'un rapport judiciaire ou administratif. le problème est que tous les faits sont connus et que le lecteur averti n'y apprend pas grand-chose. Si : la tranquille bonne conscience du gouverneur militaire de Paris justifiant l'inaction de ses soldats d'une incroyable formule : « On n'entre pas dans une bouteille d'encre, c'est-à-dire sans savoir où l'on va, ce que l'on va faire et contre qui ! » Qui a dit : bête mais discipliné ?