AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Ferenc (Autre)François Bugel (Autre)
EAN : 9782849533260
80 pages
La Boîte à Bulles (06/10/2021)
4.55/5   11 notes
Résumé :
Les années 1970 évoqués avec humour, à travers la destinée de 2 personnages emblématiques de la période : Valéry Giscard d'Estaing et le père du dessinateur...

En 1974, François a 10 ans lorsque Valéry Giscard d’Estaing remporte les élections d’un souffle. À la surprise générale, ce nouveau président élu par les voix de droite poursuit sa campagne – de petit déjeuner avec les éboueurs en dîner chez les Français – bien décidé à séduire désormais le peu... >Voir plus
Que lire après Giscard, mon père et moiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
4,55

sur 11 notes
5
8 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
*** de la politique et des chaussures***


Premier gros coup de coeur de l'année avec cette bande dessinée originale, au scénario inédit, remportée lors de la Masse Critique du mois de décembre.

Deux personnages principaux, deux destins, deux hommes ayant le même ego ...
Un est célèbre : Valérie Giscard d'Estaing, qui se lance dans la politique, l'autre un peu moins : Français lambda, le père (Serge) de François Bugel (l'auteur), Serge, donc, qui lui fait dans un premier temps, dans la chaussure !

Quel est leur point commun à tous les deux ? : le ridicule !
En tout cas c'est ce que veut nous démontrer l'auteur.


Giscard, issu d'une famille aristocratique, devenu Président à l'âge de 48 ans, en 1974. Giscard, connu pour ses frasques ridicules : des dîners improvisés chez les Français qui se terminaient par le son d'un accordéon, Giscard et ses parties de chasse en Afrique au pied levé "Préparez mon avion je pars à la chasse en Afrique, le vieux lion ne fera pas un pli cette fois-ci .." et bien sûr le scandale des diamants de Bokassa ....
Parallèlement nous faisons la connaissance de Serge, éternel insatisfait, qui n'hésite pas à mettre sa famille en danger pour assouvir ses ambitions. D'abord responsable d'une chaîne de magasins de chaussures (Myrys) puis d'un magasin plus grand (Bata) prenant sa femme et enfants comme de vulgaires bagages pour sauter de grandes villes en grandes villes, ce brave Monsieur a durant toute sa vie, été arnaqué par des gens de "passage" ... Frustré et déçu par cette société de consommation, il se lance dans l'ésotérisme puis se fait enrôler dans une secte qui fera la perte de sa famille ...


J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée, ces deux destins qui se croisent au fils des pages. Me replonger dans les années 70' qui retrace toute mon enfance (je dois avoir le même âge que l'auteur), me souvenir de ces deux grandes chaînes de magasins de chaussures : Myrys et Bata.
L'album en lui-même est très agréable, trois bandes par planches, le papier est d'une superbe qualité.
Les dessins graphiques sont d'une grande réussite, les couleurs sont belles et reposantes, la reconstitution des décors des années 70' sont sans fautes ni mauvais goût, à chaque planche son atmosphère ...
L'humour est au rendez-vous et j'ai souvent éclaté d'un rire franc (surtout sur les représentation de Chirac et Raymond Barre qui frôlent une superbe caricature !)
Une bande dessinée sans fausse note, qui mêle sensiblerie et humour, à disposer en évidence sur son étagère, à lire et à relire dans quelques mois.
Je remercie Babelio et La Boite à Bulle pour cette très belle découverte qui est un coup de coeur... et bien sûr un grand BRAVO à Ferenc et François Bugel !
Commenter  J’apprécie          130
Voici un roman graphique agréable et habilement construit, que j'ai eu le plaisir de recevoir dans le cadre de la dernière Masse Critique Graphique : Glisser des beaux livres sous le sapin. Merci donc à Babelio et aux éditions La Boîte à Bulles pour cette belle découverte.

Deux histoires racontées en parallèle, deux destins, deux personnages principaux. L'un est célèbre, Valéry Giscard d'Estaing et l'autre un simple Français moyen, le père de François Bugel. Quel peut être le point commun entre ces deux individus ?

Issu d'une grande famille aristocratique, Valéry Giscard d'Estaing était prédestiné à un brillant avenir. Elu à 48 ans Président de la République en 1974, le plus jeune depuis 1895, il se voulait moderne, réformateur, libéral. On lui doit entre autres la loi sur l'avortement, la majorité à 18 ans (au lieu de 21 auparavant), le divorce par consentement mutuel. Il souhaitait plaire à tous les Français, être proche d'eux et attendait leur reconnaissance, en vain... car il en fit trop et s'égara dans le ridicule.

Serge, le père de l'auteur fut un éternel insatisfait. Né dans une famille modeste éprouvée par la deuxième guerre mondiale, il devint responsable d'un marchand de chaussures, puis d'un autre plus grand, n'hésita pas à déménager de ville en ville, ballottant femme et enfants, pour assouvir ses ambitions. Frustré et déçu par le monde matériel, il abandonna la chaussure pour se lancer dans l'ésotérisme, fut la proie de gourous et d'escrocs.

Manque de reconnaissance, amertume, ambitions déçues, frustrations affectives... chacun a pu se laisser entraîner sur une pente dangereuse. J'ai bien aimé le regard porté par l'auteur sur ces deux hommes que tout devrait opposer.

J'ai également été séduite par l'évocation des années 70, c'est tout un pan de ma jeunesse que je retrouve ici avec plaisir et nostalgie. Les décors sont réalistes et très évocateurs, les atmosphères superbement décrites grâce à un graphisme plutôt épuré.

Quant aux personnages politiques, parfaitement reconnaissables dans leur représentation graphique, ils sont égaux à eux-mêmes. J'ai trouvé intéressant de prendre du recul par rapport au septennat giscardien et de découvrir les magouilles, calculs et copinages. Tout était bon pour arriver à ses fins et nourrir ses propres ambitions. Mais il va sans dire que cela reste un problème éternel.

Je ne connaissais ni Ferenc ni François Bugel et je dois reconnaitre que ce roman graphique Giscard, mon père et moi est une vraie réussite.
Commenter  J’apprécie          80
1966 : le bon, la brute et le truand : Sergio Leone scénarise un trio improbable dans l'Ouest américain où l'argent tient lieu de Saint Graal.
2021 : Giscard, mon père et moi : C'est au tour de Francois Bugel d'éclairer les fêlures psychologiques d'un autre trio dont il fait accessoirement parti, entre quête d'amour et de réussites, individualisme aventureux et insatisfactions.

Le récit familial de F.Bugel traverse les années 70. La figure tutélaire de Valery Giscard d'Estaing et la scène politique française tiennent une place prépondérante dans les souvenirs de l'auteur comme la figure de ce père instable, immature, perpétuel insatisfait qui conduit la famille dans une incessante errance jusqu'à sa dislocation définitive.

Au ridicule de VGE en quête constante d'un improbable amour de l'ensemble de ces concitoyens répondent les paris professionnels osés, les errances écologiques, les expériences ésotériques loufoques voir dramatiques du géniteur de François.

Quand VGE, aristocrate révélé sur le tard, prétend se faire aimer de la plèbe, quand la roture se rêve en gentilhomme, les contrariétés tiennent lieu de constante.

Le dessin est léger et plaisant, doté d'un trait résolument caricatural dont les visages des hommes politiques servent d'étalon. On se surprend à sourire aux rebondissements du récit.

Une histoire familiale poignante racontée sur un air faussement baladin et insérée dans une superbe rétrospective des années 70. le récit hésite entre ascension et déclassement social dans une France récemment décorsetée.
Jubilatoire pour tout nostalgique de la période.
Commenter  J’apprécie          50
Deux parcours, l'un d'un homme politique devenu président de la France et l'autre d'un français moyen, un brin idéaliste et voulant vivre en fonction de ses valeurs et passions, aux depends parfois de sa famille. le premier est donc Valery Giscard d'Estaing, le second le père de l'auteur.

Nous plongeons dans le XXe siecle à travers leurs deux vies, à la poursuite de leurs ambitions et évolutions dans la société française, alternant entre réussites, échecs et doutes.

Je n'étais pas née lorsque Mr Giscard d'Estain est arrivé au pouvoir et n'était pas en âge de m'intéresser à la politique lorsqu'il l'a quitté. Néanmoins, j'ai aimé me plonger dans toute cette période tant pour y retrouver les pensées, modes de vie de cette époque, que de découvrir cette homme politique, sa personnalité et son parcours.
De même, j'ai apprécié les chassés croisés entre les deux personnages principaux, ainsi que les dessins, a la fois très réalistes et d'une grande précision.
Une belle lecture.
Commenter  J’apprécie          70
Un roman graphique, profond et sensible.
Ouvrant ce livre, j'ai d'abord été frappée par les atmosphères et les ambiances colorées. Elles sont belles ces architectures urbaines, ces scènes de rue. Elles sont touchantes les scènes intimes, éprouvantes les scènes de guerre et de chasse. Belle place au mouvement avec bateaux et trains, chars, autocars et autres ... A chaque planche, une atmosphère.
J'ai aimé aussi le dessin, expressif et précis avec les ambiances des intérieurs, les ors des palais et des châteaux, l'animation des magasins, des bars, les lieux de vie. de belles couleurs.
Dessins et couleurs sont au service de l'histoire touchante d'une famille meurtrie par la guerre et la souffrance, dont le pater familias vogue au gré de ses ambitions et déconvenues. A rapprocher d'un homme qui fut président de la France sans jamais vraiment se satisfaire de son destin et dont on comprend que celui-ci s'est imprimé sur le bébé dès sa naissance.
Difficulté d'exister, difficulté de se réaliser sont brossées par touches légères par l'auteur ; on perçoit une profonde souffrance dans cette famille et pour cet enfant, balloté au gré des aventures parentales, mais aussi beaucoup d'humanité et de tendresse dans le regard de l'auteur. L'humour est au coin de chaque planche. J'ai bien souvent éclaté d'un rire franc.
J'ai commencé ce roman, happée par l'histoire et le rythme enlevé du scénario qui croise la petite et la grande histoire et n'ai pu m'arrêter avant la planche qui signe la FIN. Je garde de cette lecture, mes rires et un sentiment de délicatesse mêlée au souvenir d'une explosion colorée.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une fois élu, Giscard ne se contenta pas de son rôle de président. Il joua aussi de l'accordéon, fit le chauffeur en conduisant lui-même sa voiture, serra la pince à des prisonniers, des éboueurs... tout en recevant le gratin mondial avec ses allures de majordome.
On lui avait offert l'Elysée, mais il se faisait inviter par le Français moyen... Il était partout...
Et à force d'en faire trop, il arriva ce qui devait arriver... Il devint grotesque. Toute la France rigolait, mais lui s'en fichait.
Rien ne l'arrêtait.
Surtout pas le ridicule..
Commenter  J’apprécie          30
Le dramaturge [Shakespeare] disait aussi que la vie est un "pauvre comédien qui se pavane et s'agite durant son heure sur la scène, et qu'ensuite on n'entend plus". Comment ne pas penser à Giscard ? Giscard se couvrant de ridicule en tentant de retenir le public, pauvre comédien dans les habits d'un roi, refusant que les lumières ne s'éteignent...
Commenter  J’apprécie          10

Video de Ferenc (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Ferenc
Roman Graphique: Giscard, mon père et moi
autres livres classés : années 70Voir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}