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EAN : 9782842611965
321 pages
Le Serpent à plumes (17/05/2000)
3.67/5   41 notes
Résumé :
En 1915, Robert Ross, profondément affecté par la mort de sa sœur, s'engage dans l'armée canadienne et quitte Toronto pour rejoindre les Alliés sur le front belge. La traversée cauchemardesque de l'Atlantique, à fond de cale avec troupes et chevaux dans les tempêtes de décembre, est un avant-goût de ce qui l'attend dans la boue des Flandres. Là, l'enfer semble atteint : tranchées, mines, tirs de barrage, gaz asphyxiants menacent de tout abolir.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis quelques mois, j'essaie de combler mes lacunes en littérature canadienne anglaise et Timothy Findley, un auteur majeur de la deuxième moitié du XXe siècle, était le suivant sur ma liste. Guerres est son titre le plus connu. Ça raconte l'histoire du jeune Robert Ross, 19 ans, issu d'une famille aisée de Toronto, dans la province ontarienne. Une terrible rupture avec sa presque-fiancée et la mort de sa soeur handicapée dont il avait la garde le pousse à s'engager dans l'armée. Après un bref entrainement, il s'embarque pour l'Europe où la Première guerre mondaile fait rage.

Ce que j'ai aimé de ce récit, c'est le point de vue typiquement canadien de ce conflit. J'ai lu beaucoup de récits de Français, d'Anglais, d'Allemands et d'Américains mais jamais des « petits » pays, comme les membres du Commonwealth. Et ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas joué leur rôle dans ce conflit. Les Canadiens ont tenu, entre autres, Ypres, en Belgique. Et c'est là que se retrouve Robert Ross.

Il n'est pas question que des hauts faits d'armes. J'aime la façon dont Findley s'attarde aux petits détails qui, eux aussi, peuvent laisser une impression vivide. Presque un film dans notre tête. Des moments mémorables, comme quand Robert s'embarque pour l'Europe et que les chevaux s'affolent et se jettent à l'eau dans l'Atlantique. Ou des moments pitoresques, comme les altercations avec les Flamands (entre autres, l'épisode de la vache égarée).

Même les épisodes de guerre à proprement parler sont vus davantage sous l'angle humain. Rien d'héroïque. En fait, presque pas, c'est tout le contraire. le bataillon de Ross ne part pas à la conquête de territoires aux mains des Allemands, il essait de conserver la ville d'Ypres. La guerre, tout simplement. La vie dans les tranchées. Par exemple, quand Robert et ses compagnons sont surpris par un Allemand qui les laisse s'enfuir et se fait exploser.

Je peux bien imaginer (bien que, en fait, je n'en ai aucune idée) le désespoir des jeunes soldats. En même temps l'espoir. L'insécurité. Timothy Findley raconte la dure réalité de la vie dans les tranchées mais d'une façon très humaine, presque douce. Même les moments terribles, il ne s'attarde pas aux atrocités, ne décrit pas l'horreur mais plutôt la façon dont elle est vécue par les pauvres soldats.

J'ai un peu moins apprécié les passages ayant lieu en Angleterre. Quand certains sont blessés sérieusement, ils sont envoyés dans des hopitaux de la campagne anglaise où ils peuvent passer leur convalescence en paix. Robert y rencontre les d'Orsay. Je n'ai pas tout compris de cette partie du roman, il faut dire que je lisais la version originale anglaise. Il y est question d'une vague histoire d'amour entre lui et Juliet d'Orsay.

En terminant, la fin du roman est assez dramatique, enlevante, écrite avec beaucoup de style. Comme il convient à un roman traitant de la Première guerre mondiale. Décidément, Guerres est une belle petite découverte !
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Guerres c'est l'histoire de Robert Ross , un jeune canadien de 19 ans de famille aisée qui s'engage à la guerre et arrive en Belgique dans la région d ' Ypres .
Ce jeune homme que rien ne destinait à la guerre va s'engager au lendemain de la mort de sa soeur aînée Rowena , qui est née hydrocéphale , et dont il est l'ange gardien .
Un jour , un instant d'inattention qui ne sera pas pardonné et c'est le drame Rowena tombe de sa chaise roulante et meurt quasi sur le coup , ses lapins , ses animaux préférés seront tués car c'est impossible qu'ils survivent à la jeune fille , ils doivent être ' punis ' , c'est une réaction irrationnelle , de vengeance avec laquelle on espère avoir un peu d'apaisement .
Apres la mort de Rowena , Robert s'engage donc à la guerre , comme il est éduqué , de famille aisée , il est tout de suite sous officier et a donc des simples soldats sous ses ordres
L'auteur Timothy Findley nous rappelle ce qui nous semble impensable aujourd'hui , que ce sont des jeunes gens qui n'ont aucune expérience qui doivent en commander d'autres
On oublie souvent mais à l'époque de la guerre de 14 , les différences entre les classes sociales étaient fort marquées
Une anecdote dans le livre m'a rappelé ce qui s'est passé en Belgique lors de la première guerre mondiale , de nombreux soldats flamands qui ne parlaient pas du tout français recevaient des ordres ( incompris bien sur ) , il y a eu beaucoup de morts à cause de ça , ça a été un scandale à la fin de la guerre , ici Robert Ross rencontre un paysan flamand et ils n'arrivent pas à se comprendre
Mais Robert Ross est atypique , c'est un solitaire qui aime les chevaux , ce qui causera sa perte .
Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre c'est l'évocation assez réaliste de la guerre , les tranchées avec les rats , la boue mais surtout que les hommes restent des hommes , qu'ils se raccrochent désespérément à tout ce qui peut donner un peu de sens , un peu d'espoir , tel celui qui lit désespérément , accroché à son livre comme à une bouée de sauvetage , tel autre qui recueille une grenouille , un hérisson pour ne pas se déshumaniser , tel autre enfin qui confiera son carnet de dessin à un de ses camarades et qui écrira un petit mot pour sa fille , je serais à jamais ton père pour l'éternité .
Tout est dit par petites touches , la peur panique , l'espoir de s'en réchapper , les armes de plus en plus meurtrières ( voir ma citation sur les lance - flamme ) , les attaques des gaz , mais tout est dit par petites touches , formant un tableau complet , un puzzle qui se forme devant mes yeux
Une dernière chose m'a frappé , et ça il paraît que c'est un point commun à toutes les guerres , c'est la stupéfaction des soldats qui rentrent chez eux en permission , ils sont effarés en voyant que la vie continue et qu'ils ne peuvent partager ce qu'ils vivent
Un très beau livre sur la fameuse der des der , dont je ne savais pas grand chose
Justement j'oublie il y a un passage poignant sur ces vieilles photographies jaunies de ces soldats , ces photos où ils sourient à l'objectif , et ça nous dit l'auteur c'est ce qui est difficile à imaginer que tous ces jeunes gens souriants sont morts et souvent dans des conditions affreuses , ce livre c'est une façon de ne pas les oublier
Donc un livre qui m'a beaucoup plu
Je remercie les éditions Phebus pour l'envoi de ce livre .
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"Elle était debout au milieu des voies. Elle avait la tête basse et tenait le sabot avant droit levé comme pour se reposer. Ses rênes pendaient jusque par terre et sa selle avait glissé sur le côté."

Et tout autour, l'enfer. La belle jument noire à la robe luisante est au coeur de l'enfer, tout comme Robert Ross, nez cassé, manches d'uniforme brûlées, insignes arrachés, qui la regarde.
Qui est-il, ce Robert Ross, que fait-il là, seul en ce lieu où les hommes s'entretuent en masse ?
Pourquoi décide-t-il de sortir les chevaux des wagons encore intacts, et pour les emmener où ?
Que s'est-il passé ?

Plus d'un demi-siècle après, le narrateur part à la rencontre de Robert Ross et de sa vérité dans les souvenirs, photos, témoignages, rapports officiels de la Grande Guerre, celle qui a brûlé les poumons, cassé les gueules, amputé l'avenir de millions d'hommes et englouti des millions d'autres dans les boues perpétuelles des tranchées.

Un drame familial incite à fuir, tête la première, dans la grande boucherie européenne.
Un de ces drames qui laissent à croire qu'on ne peut plus craindre quoi que ce soit, qu'avec cette perte l'essentiel a déjà été arraché.
"C'est ainsi que, le 2 avril 1915, Robert Ross fut reçu dans l'armée. Presque aussitôt on l'envoya rejoindre la 30e batterie d'artillerie de campagne, à l'entraînement à Lethbridge, dans l'Alberta."
Puis il traverse l'Antlantique dans des conditions dantesques pour retrouver ses compatriotes canadiens du côté d'Ypres.

Rien n'a été épargné à ceux qui ont pataugé plus de quatre ans dans les flaques, sous les obus, la mitraille, les bombes, le long de ce front insensé, zone de mort balafrant le vieux continent.

Guerres, en suivant le parcours de Robert Ross, nous donne à voir un peu de cette folie et de cette dévastation.
Les souvenirs s'entremêlent au présent, les témoignages répondent au mystère d'une photographie, une mort fait écho à une autre, les personnages se croisent à divers moments en un ballet improbable. L'ensemble forme un kaléidoscope qui prendra tout son sens en fin d'ouvrage, au bout de cette plongée en apnée dans la guerre à peine entrecoupée de maigres bouffées d'air toujours confuses à l'arrière.

"Eh oui ! tout est là : nous n'avions pas la possibilité de nous comporter comme des êtres ordinaires. Notre credo, nos espoirs les plus légitimes nous étaient enlevés. Arrachés. Il y avait tant de morts. Personne ne peut imaginer. Et ce n'étaient pas des accidents ; ce n'était pas la mort qu'apporte paisiblement l'âge, c'étaient des meurtres. Des meurtres par milliers. Tous nos amis étaient… assassinés."

Timothy Findley fait le choix de rester constamment à hauteur d'homme, à ras de terre, le nez dans la boue.
C'est une immersion complète dans un environnement terrible, aux conséquences toujours atterantes, dont on se demande comment il a été possible (si tant est que cela ait été possible) à cette génération d'en sortir même à peu près. D'y survivre sans sombrer totalement dans la folie.

"Lorsqu'il put rouvrir les yeux sans difficulté, Robert se retourna pour regarder l'endroit où gisait l'homme. Il vit alors que le champ tout entier était plein de formes flottantes. Les seuls bruits que l'on entendait étaient des bruits d'ailes et de becs. Et des bruits de radeaux."

"Il donna le signal du départ et remonta toute la file sans lever les yeux de la route. Au-dessus de sa tête, un autre cortège se formait : les corbeaux s'apprêtaient à les suivre."

Cette lecture a été pour moi une telle secousse qu'il m'a fallu attendre pour pouvoir donner mon avis.
Il m'en reste des images d'une très grande force et une belle rencontre avec un personnage qu'il serait un peu facile de considérer comme naïf là où s'exprime une sincérité qui ne laissera rien de ce qui la constitue en holocauste aux dieux de la guerre.
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Alice Ferney pose parfaitement les enjeux de ce texte dans son avant-propos : « Voici un roman sur 14, publié en 1974, écrit par un auteur qui n'était pas né au moment des faits. C'est un livre de l'après. […] Timothy Findley se trouve dans cette posture fondatrice de la littérature : écrire ce que l'on n'a pas vécu, écrire ce qu'ont fait les autres, et, pour ce faire, transformer une expérience extérieure (celle des autres) en expérience intérieur. »


Guerres est le récit des quelques mois passés par le soldat canadien Robert Ross sur le front belge, entre décembre 1915 et juin 1916. Ross, engagé volontaire après le décès de sa soeur, sera très vite promu officier. En charge d'une petite compagnie, il va monter au front et se heurter de plein fouet à l'horreur et à la violence des combats. de l'infernale traversée entre le Canada et l'Angleterre à l'arrivée sur le continent en passant par la découverte des tranchées, de la mort, de la peur, de la lâcheté, du retour à la vie civile le temps d'une permission et enfin de cet événement de trop qui rend votre condition de soldat insupportable et vous pousse à la désobéissance, le lecteur suit un parcours qui s'avérera des plus douloureux…

J'ai mis beaucoup de temps à lire ce roman, pourtant loin d'être un pavé, ce qui n'est jamais bon signe. Plusieurs choses m'ont freiné. J'ai trouvé les passages se déroulant à l'arrière, pendant les permissions, très barbants. J'ai aussi eu quelques difficultés à visualiser certaines scènes sur le front, comme si les descriptions n'étaient pas d'une grande clarté. Enfin, et c'est sans doute le plus gros hic, je n'ai développé aucune empathie particulière pour Robert, restant un observateur totalement extérieur et peu concerné par les tragédies qui l'ont frappé. Seule la fin, crépusculaire, magnifique d'évidence face au sort réservé à ceux qui, en vain, ont voulu s'opposer à la guerre, résister d'une façon ou d'une autre à la folie destructrice des hommes, m'a bouleversé.


Beaucoup considèrent ce texte comme une des plus beaux romans jamais écrits sur la première guerre mondiale. Je veux bien les croire, même si en ce qui me concerne, je reste loin du coup de foudre.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'histoire :

Robert Ross a dix-neuf ans lorsqu'il s'engage dans l'armée canadienne, bouleversé par le décès de sa soeur aînée Rowena, hydrocéphale de naissance. Il embarque pour l'Angleterre en décembre 1915, afin de rejoindre les troupes stationnées dans la région d'Ypres. Issu d'une famille aisée, doté d'un physique avenant suscitant bien des convoitises, le jeune Robert ne tarde pas à découvrir l'horreur de la guerre, qui sonne le glas de ses illusions et de sa naïveté.


L'opinion de Miss Léo :

Voici un roman dont ma maman m'avait dit le plus grand bien, et que j'avais depuis longtemps inscrit dans la liste de mes envies livresques. J'ai donc sauté de joie lorsque j'ai réalisé qu'il figurait dans la sélection proposée lors de la dernière édition de Masse Critique chez Babelio, à l'occasion de sa réédition par Phébus (éditeur que j'apprécie beaucoup par ailleurs).

Le résumé ci-dessus est assez réducteur, voire un peu niais, et ne vous épargne aucun cliché. Soyez cependant assurés d'une chose : il serait bien dommage de passer à côté de ce roman virtuose, d'une originalité et d'une profondeur tout à fait remarquables (ce qui le rend il est vrai assez difficile à raconter). J'ai été emballée par la trame narrative du récit, qui compile les recherches effectuées par un narrateur omniscient, lequel recueille des témoignages afin de mieux cerner la personnalité du sous-lieutenant Robert Ross, dont il cherche à reconstituer le parcours par le biais des archives à sa disposition. Cette construction atypique est tout à la fois déroutante et enthousiasmante, le lecteur se retrouvant confronté à un puzzle dont les pièces s'emboîtent progressivement, pour finalement former une vaste et très complète mosaïque, tenant à la fois du roman initiatique et du documentaire sur la première Guerre Mondiale. J'ai particulièrement aimé le fait que l'évocation du destin du jeune soldat soit déclenchée par l'observation de photos jaunies, convoyant le souvenir mélancolique de personnes désormais disparues. Une bien belle idée !

Robert Ross, appelé à commander de par son origine aisée, se révèle être un personnage solitaire et taciturne, dont les qualités athlétiques masquent mal la sensibilité. D'abord opposé à la guerre et à la chose militaire, il finit néanmoins par s'engager, en réaction à la mort de sa soeur bien-aimée. Commence alors une longue période d'entraînement aux armes, suivie d'une traversée cauchemardesque dans les entrailles d'un navire surchargé, en compagnie de dizaines de chevaux (probablement les êtres qu'il affectionne et respecte le plus au monde). L'arrivée sur le front belge permet à l'auteur de développer les thèmes classiques du "roman de guerre", ici présentés dans toute leur ignominie. Les soldats croupissent dans les tranchées, rongés par la faim, le froid et la peur du lendemain. C'est toute une génération que l'on envoie à l'abattoir, tandis que prolifèrent des armes de destruction de plus en plus massives. Constamment menacés par les gaz, les obus et les attaques d'une aviation encore balbutiante, les jeunes combattants vivent un Enfer quotidien, et luttent constamment pour ne pas perdre la raison. Les permissionnaires se retrouvent ainsi en décalage complet avec leur entourage, tandis que les blessés et les mutilés de guerre pleurent leur jeunesse perdue dans des hôpitaux de fortune.

Cette courte partie au réalisme saisissant n'en demeure pas moins la plus classique, et ne représente finalement qu'un infime fragment d'une oeuvre complexe et bien plus ambitieuse qu'il n'y paraît. Ecrit dans les années 70, soit près de soixante ans après le déclenchement des hostilités, le roman de Timothy Findley bénéficie du regard novateur d'un jeune écrivain "éclairé", qui envisage le conflit dans sa globalité, sans pour autant perdre de vue les destins individuels. Guerres traite de la vie sous toutes ses formes, et aborde avec beaucoup de justesse les relations entre les êtres, sensiblement altérées par la guerre et les menaces que celle-ci fait peser sur tout un chacun. Les personnages féminins jouent un rôle essentiel dans le récit, ce qui est assez inattendu dans un roman sur la première Guerre Mondiale. Qu'il s'agisse de la mère et des soeurs du héros, rongées par l'angoisse de l'attente, ou encore des jeunes femmes rencontrées par Robert lors de sa convalescence en Angleterre (dans l'un de ces manoirs ouverts aux blessés par de riches familles britanniques), toutes nourrissent des sentiments contrastés à l'égard de la guerre, qui exacerbe les passions et n'en finit pas de générer souffrances et chagrins. L'auteur dresse un vaste panorama des sentiments et comportements humains, de l'amour à la haine en passant par l'espoir, la peur, la lâcheté ou les plaisirs les plus inavouables. Il est également question de violence et de sexualité, de mal-être et de maladie. Sans oublier la mort, évidemment omniprésente d'un bout à l'autre du récit ! Celui-ci ne se montre d'ailleurs pas très optimiste quant à la nature de l'espèce humaine, et l'évolution du personnage principal est à cet égard emblématique. La variété des points de vue apportés par les différents témoignages permet quant à elle de multiplier les approches, et le roman y gagne paradoxalement en cohérence et en intensité.

Signalons pour finir la place (très) importante accordée à la nature et à la vie animale. Robert montre une grande empathie envers les chevaux, et nombreuses sont les espèces représentées tout au long du roman (lapins, rats, oiseaux, crapauds constituent des personnages secondaires inattendus). La guerre est perçue comme un affront fait à Dame Nature, et la violence des combats contraste avec la paisible quiétude de la campagne belge, ravagée par ce déferlement de violence absurde. Il s'agit là de l'un des principaux sujets du livre, mais ce n'est cependant pas celui que j'ai préféré (non qu'il soit mal traité, mais les thématiques "humaines" m'ont davantage intéressée).

De ce roman, je retiendrai surtout sa construction, le récit "à tiroirs" apportant une indéniable plus-value narrative, tout en entretenant le suspense quant au destin de Robert. L'auteur fait preuve d'une grande imagination, et construit une fiction profondément romanesque, qui se nourrit de la réalité pour mieux la sublimer. Guerres se révèle par ailleurs extrêmement varié, tant dans le fond que dans la forme, et entraîne le lecteur dans des directions inattendues, pour notre plus grand plaisir. Je suis convaincue par le style de Timothy Findley, un auteur dont je n'avais curieusement jamais rien lu, alors que plusieurs de ses romans me tentent depuis de nombreuses années !

Un roman de guerre atypique et original. Recommandé par Miss Léo.

Merci à Babelio et aux éditions Phébus.
Lien : http://leslecturesdeleo.blog..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J'ai vécu tout cela, vous savez (rire), tout ce siècle extraordinaire - et ce ne sont pas les gens extraordinaires qui en ont déterminé la folie. Bien au contraire. Oh ! loin de là ! Ce sont les gens - les hommes et les femmes - ordinaires qui ont fait de nous ce que nous sommes. Monstrueux, complaisants, fous. Souvenez-vous-en.
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Nous sommes tous étranges songea Robert . A la guerre , tout le monde est étrange . L'homme ´ ordinaire ´ n'est qu'un mythe .
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Des gens de plus en plus nombreux souhaitent qu'on les voie. Des gens de plus en plus nombreux souhaitent laisser un souvenir. Des centaines, des milliers de personnes se font encadrer.
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Être aimée était difficile , presque intolérable . Être aimée signifiait laisser les autres se nourrir de sa propre substance , mettre en danger tout ce qu'on possède de vie - donner , peut-être se dilapider
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Les lance- flamme firent leur apparition le 29 février ( 1916 était une année bissextile ) . Quatorze porteurs arrivèrent dans le noman ´s land à peu près à l'heure du couchant , avec des plastrons de métal ornés d'une grande croix rouge . Ce n'était pas la croix de miséricorde , mais l'emblème des unités spéciales qui , présentées au Kaiser un mois plus tôt seulement , avaient soulevé son enthousiasme . Le haut commandement allemand avait mis tant d'espoir dans cette nouvelle arme qu'il avait baptisé l'offensive de Verdun où elle devait être utilisée pour la première fois : opération Gericht . Opération jugement
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Vidéo de Timothy Findley
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