«Je suis le résultat de cet amalgame de notes de musique, de langues été de voyages, qu'ont pour bagages mes parents.»
J'aperçois Florence, dans une émission de télévision, qui parle de son livre, qu'elle écrit. Quand je comprends le sujet, je suis tout de suite attirée vers elle. Elle nous livre avec sincérité, ce qu'elle vit et elle nous offre son témoignage.
Je suis beaucoup émue par son histoire, elle vient me toucher au coeur. Je constate que le livre est bien construit, la table de matières est bien divisée, les sous-titres sont explicatifs et on se retrouve bien. Quand tu regardes la quatrième de couverture, c'est elle que tu aperçois de dos. C'est une chanteuse d'ici, on peut également retrouver des chansons sur you tube.
«Mais il y a un mal de vivre inexplicable qui s'installe confortablement chez moi. Je l'ignore, je fais fi de sa présence. Je dois continuer à fonctionner. Il finira bien par partir un jour. Pense positif Florence. Un popcorn, une vue, tout va bien aller. In my dream. »
Émouvant, Bouleversant, Poignant
C'est une lecture, qui te procure toutes sortes d'émotions. Ici, elle aborde des sujets qui touchent tout le monde, je la trouve très humble de parler de son vécu ouvertement. C'est une personnalité publique, elle sait qu'en faisant cela, elle peut aider les autres également. Elle se dévoile et elle nous offre un témoignage très sincère.
«La médecine ça ne passe pas juste que par les diagnostics, les médicaments ou la thérapie, ça passe par la bonté, par la bienveillance ou par la présence. Reggie a compris ça depuis longtemps, et à sa façon il soigne tous ceux dont l'âme est à sec. »
Résumé :
Dès les premières pages, on l'accompagne de son enfance, à son adolescence et à sa vie adulte. Elle nous explique le chemin parcouru, pour qu'on comprenne ce qui lui est arrivé : L'épuisement professionnel et moral qui amène une dépression. Elle nous explique dans ses mots à elle, comment elle interprète : «La pensée magique», « Le passage à vide», «La dépression» ainsi que «L'anxiété».
Comme elle dit, on ne saisit pas complètement la portée de ses mots, tant que nous n'y sommes pas confrontés. Elles abordent d'autres thèmes à coeur ouvert c'est certain qu'aujourd'hui c'est moins tabou mais ils restent que c'est délicat.
«La phrase de ma prof de yoga, résonne dans ma tête : «Come back to your breath.» Ce n'est pas facile. Pas du tout, même, mais l'effort que je fournis pour me concentrer sur ma respiration m'aide à résister au
vortex. »
C'est un premier livre, qu'elle écrit et je t'avoue que je suis impressionnée par son écriture qui est à la fois fluide, assidue et puissante. Tu te sens vraiment proche d'elle, on ressent vraiment les émotions qui s'y dégagent, on constate que les descriptions sont impeccables. Ils sont bien décrits, ils sont bien dosés, c'est comme si on s'y croit. On voyage avec elle à travers ses mots, on l'accompagne dans son univers et on la suit attentivement.
Ce qui retient également mon attention, c'est qu'on ressent chaque émotion, à travers chaque étape qu'elle passe. Elle nous partage aussi ses trucs, comment elle fait pour s'en sortir. Elle est bien entourée et elle se met aussi au yoga. le yoga va devenir une source importante dans sa vie. Elle nous mentionne les signes avant-coureurs, qui peuvent être destructeurs et elle nous cite aussi les effets après mais c'est certain que chaque personne réagit différemment.
« J'ai commencé à lâcher prise, sur le lâcher prise. À me détacher de cette obsession du bonheur, de la gratitude, du love and light, du namasté, du «Lifeisbeautiful», du mercilavie, de tous les hastages possibles et imaginables que l'on appose désormais à côté des descriptions de nos vies. »
Je dois avouer que c'est une lecture que je lis à petites doses car elle fait remonter des souvenirs, tes émotions se bousculent et elle te fait réfléchir. C'est un peu un retour vers soi, une prise de conscience. Ce qu'elle vit, ça peut nous arriver, on n'est pas à l'abri. Je remercie mes amies qui m'écoutent pendant la lecture.
«Je suis tombée pour un millier de raisons, je me suis relevée grâce à un millier de choses.»
C'est une belle découverte en soi, sa plume est à la fois songée, imagée et colorée. Je crois vraiment que c'est sincère, on le ressent bien et qu'elle peut aider avec son témoignage qui est profond, authentique et chaleureux. Elle est même allée chercher un diplôme universitaire pour essayer de comprendre, pour ne plus replonger dans ce trou noir.
Je trouve ça intéressant pour le lecteur, on apprend toujours des autres. C'est un témoignage très riche, très vibrant et très intense. Elle sait très bien passer son message et elle donne également une lueur d'espoir aux autres, car on peut s'en sortir, tout dépend du contexte. Tout ce que je peux dire, c'est félicitation Florence et je suis très émue par ton témoignage.
«Je fuyais la musique de peur qu'elle me fuie. Je suis prête à reprendre notre relation. Et à l'épouser pour de bon, cette musique, pour le meilleur et pour le pire.»
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Cette musicienne québecoise conte sans retenue ni complaisance l'envahissement progressif d'un mal-être qui la conduira vers une dépression majeure, son internement et le difficile chemin de sa guérison. Ce récit m'a hypnotisé tellement l'auteure a les mots justes pour nous faire comprendre comment insidieusement la maladie mentale se glisse dans une vie et fini par en prendre le contrôle total. On vit avec elle chaque étape de sa descente aux enfers, ses tentatives malheureuses de surnager, son déni devant les conseils de ses proches. L'internement, brutal et involontaire, est d'abord ressenti comme un viol avant que, peu à peu, elle réalise qu'à ce moment précis de sa vie et dans l'état où elle se trouvait à ce moment, sa place était vraiment à l'hôpital. À partir de là, très graduellement, on assiste au lent processus de guérison, à coup d'acceptation, de lâcher prise et de petites victoires quotidiennes.
Une des grandes qualités de ce texte est d'abord son authenticité; jamais on a l'impression qu'elle en rajoute ni qu'elle en tait. Aucun étalage non plus, pas de rôle de victime ici, juste un regard sincère et lucide sur un épisode terriblement douloureux d'une vie par ailleurs bien remplie. Et surtout elle ne présente pas ce qui a fonctionné pour elle comme une panacée, une recette, pour sortir d'une dépression. Elle connaît trop bien les pièges de cette maladie pour prétendre proposer une cure miracle. Elle a son avis sur la question, évidemment, et sauf une montée de lait bien sentie, et justifiée, envers divers charlatans, elle se garde bien des généralisations hâtives. À la fin elle explique aussi ses doutes et ses motivations quant à l'écriture de ce livre, ce qui n'a fait que renforcer mon appréciation du tout. Pour qui s'intéresse le moindrement au sujet cette lecture me semble hautement recommandable.
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C'est en septembre que tout a déboulé. À la vitesse de la lumière. Une avalanche, puis j'ai fini par aboutir dans une chambre qui a tout d'une cellule de prison, avec des graffitis sataniques sur le mur, des trucs écrits grossièrement au Sharpie, du genre «Pills will make you crazy», et des voisins que l'on attache à leur lit lorsqu'ils crient trop. Super. Vraiment. Génial. Bravo, Florence, tu t'es bien débrouillée. Toi qui voulais vivre toutes sortes d'aventures dans ta vie, chapeau, tu as réussi. Attends que cela se sache, que cela s'apprenne. La folie, c'est tabou
En fait, en ce moment, j'ai peur de la vie et j'ai peur de la mort. Je me trouve u d'un nowhere land où rien n'est une solution, ni la possibilité de me diriger d'un coté, ni celle d'avancer vers l'autre. Je suis vraiment dans la merde, entre deux camps qui sont tous les deux mes ennemis et qui me font trembler autant. Et la quincaillerie, l'argenterie, les rasoirs me font les yeux doux, m'appellent sans arrêt, me faisant une proposition indécente, celle d'au moins voir jusqu’où je serais prête à aller pour atténuer ma souffrance.
Les patients du Normal Care se sont rassemblés autour du piano. Ils battent des mains, chantent, disent «Bravo, encore!», m'encouragent à continuer. Alors, je reprends. Je chante un peu plus fort. Ma voix suit. Ça me motive encore plus. J'ai un public extraordinaire. Je joue du swing. Ils dansent. Un vieil homme qui a déjà été rabbin et qui me bénit chaque fois que je traverse le corridor pour fumer se met à battre la mesure et à chanter. Le visage d'un schizophrène qui a habituellement l'air complètement éteint s'éclaircit. Il sourit. La musique fait son effet. Je suis son messager. Je joue de plus belle.
Parce que je suis une artiste et que, si l'artiste ne chante pas, s'il ne crée pas, s'il ne crie pas quelque part sa joie ou sa peine, et surtout, s'il ne hurle pas son amour, il meurt à petit feu. L'amour et toutes ses déclinaisons font partie du mécanisme qui fait bouger le monde, mais il font surtout tourner le moteur de la musique et de l'artiste qui la porte à bout de bras.